Présentation générale - article ; n°1 ; vol.304, pg 3-15
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Description

Economie et statistique - Année 1997 - Volume 304 - Numéro 1 - Pages 3-15
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Monique Meron
Présentation générale
In: Economie et statistique, N°304-305, Avril 1997. pp. 3-15.
Citer ce document / Cite this document :
Meron Monique. Présentation générale. In: Economie et statistique, N°304-305, Avril 1997. pp. 3-15.
doi : 10.3406/estat.1997.2553
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1997_num_304_1_2553LES TRAJECTOIRES DES JEUNES :
DISTANCES ET DÉPENDANCES ENTRE GÉNÉRATIONS
U, n précédent dossier 6' Économie et Statistique (n° 283-284) décrivait les
profondes mutations qui ont affecté la jeunesse, au cours des dernières
décennies, ainsi que les rapports entre les catégories sociales et entre les
générations. Ce dossier analyse, dans le prolongement du premier et dans le
même esprit pluridisciplinaire, certains effets de ces transformations et pose,
en filigrane, la question de la nouvelle place faite aux jeunes dans la société.
Ce que les parents ne peuvent accorder en partage sur les lieux de travail,
ils l'offrent aujourd'hui dans la sphère familiale. Mais l'aide financière inter-
générationnelle en faveur des plus jeunes ne correspond pas à une
redistribution selon les besoins et bénéficie surtout aux enfants des milieux les
plus favorisés (Chambaz et Herpin, 1995). L'écart se creuse donc en niveau
de vie d'une part entre générations, comparées aux mêmes âges, d'autre part
entre jeunes issus de milieux différents (CSERC, 1996). Il s'agrandit aussi
en perspectives de carrières, le niveau de diplôme du jeune étant devenu
particulièrement discriminant vis-à-vis des itinéraires d'insertion.
Allongement des transitions :
conjoncture économique et mouvements de société
Prolongement de la scolarité et hausse globale du niveau de qualification des
jeunes, retard et désynchronisation des calendriers de passage à la vie adulte,
apparition de périodes intermédiaires de plus en plus longues dans les tran
sitions familiales comme dans l'insertion professionnelle : ces changements,
décrits dans le premier dossier, ne peuvent être appréciés hors du contexte
économique. Ainsi, sur les vingt dernières années, l'extension du chômage et
l'accès plus difficile à l'emploi stable expliquent, en partie, le recul de l'âge du
départ de chez les parents et la formation plus tardive d'une famille (Galland
etMeron, 1996).
Ces changements ne sont pas non plus indépendants des mouvements de la
société française. Ainsi l'aspiration générale à un niveau de formation de plus
en plus élevé est encouragée par l'élargissement de l'offre dans le domaine
éducatif. Elle a été le principal moteur de la promotion sociale d'une génération
à l'autre jusqu'à ces dernières années : avec la montée des qualifications, un
fils sur quatre et une fille sur cinq de père employé ou ouvrier font, avant 40 ans,
partie des cadres et des professions intermédiaires (enquête Formation et
qualification professionnelle 1 993). Les transitions se sont allongées pour tous
les niveaux de diplômes, mais être mieux formé permet plus que jamais d'aug
menter ses atouts face à la concurrence. Le niveau de formation est devenu
un facteur essentiel de différenciation des parcours des jeunes sur le marché
du travail : non seulement le risque de chômage est beaucoup plus élevé pour
les moins diplômés, mais les chances d'accès à un emploi stable, bien rémunéré
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 304-305, 1997 - 4/5 permettant une valorisation de l'expérience acquise au fil du temps, sont et
d'autant plus réduites (et le temps d'accès long) que le niveau de formation est
bas (Dares-DIIJ, 1 996). Le recul du mariage en tant qu'institution et la volatilité
des premières relations conjugales s'ajoutent aux difficultés d'accès à l'aut
onomie financière pour différer la stabilisation des jeunes couples.
Autre tendance de de la société française : la participation croissante des femmes
au marché du travail. Elle ne semble pas affectée par les aléas de la conjoncture
économique, même si les parcours professionnels féminins sont plus fragiles.
Le salaire des femmes, là où c'était le cas, n'est plus considéré comme un
salaire d'appoint mais comme un élément essentiel du revenu du ménage. La
multiplication des familles monoparentales, surtout assumées par les femmes,
et le jeu des rapports économiques dans les couples d'aujourd'hui témoignent
de cette nouvelle nécessité (Courgeau et Meron; 1996).
Dans l'emploi et en famille, les jeunes sont plus dépendants
Dans le monde du travail comme dans la vie familiale, le statut des jeunes a
changé. Si ces derniers peuvent, au moins dans certains milieux, compter plus
qu'autrefois sur l'aide et le soutien de leurs parents, la place qui leur est faite
dans l'entreprise s'est considérablement réduite et détériorée.
À l'entrée sur le marché du travail, le jeune est d'autant plus dépendant de
l'employeur que le contexte économique l'oblige à accepter déclassement,
statut temporaire ou temps partiel. En moins bonne position qu'autrefois pour
négocier ses conditions d'embauché, le jeune doit construire son parcours
professionnel avec l'employeur, en enchaînant emplois temporaires success
ifs dans la même entreprise ou non. Dans l'établissement où il travaille, il lui
faut davantage de temps que par le passé pour accéder aux responsabilités
d'encadrement qui sont de plus en plus l'apanage des plus âgés.
La dépendance familiale des jeunes vis-à-vis des générations précédentes
s'est aussi accrue au cours de ces dernières années. Lorsqu'ils le peuvent, les
parents favorisent les études plus longues de leurs enfants et les aident fina
ncièrement tant qu'ils n'ont pas trouvé un emploi leur permettant d'être
autonomes. Parents et enfants vivent plus longtemps qu'il y a vingt ans sous
le même toit, l'évolution des mœurs et l'amélioration de l'habitat facilitant
la cohabitation de différentes générations. Enfin, les parents jouent un rôle non
négligeable dans l'accès au marché du travail, les premiers « petits boulots »
des enfants étant souvent trouvés dans le réseau des relations familiales.
Cependant, lorsqu'ils sont autonomes, les jeunes font plus souvent partie des
« pauvres » aujourd'hui qu'hier.
Ces relations nouvelles, dans la famille et l'entreprise, ne peuvent se comprendre
sans tenir compte des bouleversements qui touchent aussi les générations
précédentes. Tandis que les jeunes entrent de plus en plus tard dans la vie
active, les plus âgés en sortent de plus en plus tôt (Insee, 1 996a). Au cours des
quinze dernières années, l'abaissement de l'âge de la retraite et la multipli
cation des préretraites ont fortement influé sur l'évolution de la population
active. Les effets du « baby-boom » sur la pyramide des âges ont coïncidé avec
les difficultés économiques si bien que l'emploi est devenu relativement plus
rare au regard du nombre de postulants. Cette approche plus démographique
n'épuise pas l'ensemble des déterminants de cette situation, parmi lesquels
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 304-305, 1997 - 4/5 facteurs liés à la demande de travail des entreprises ont aussi une contriles
bution importante (coût du travail non qualifié, besoins de formation suffisants,
etc.). Les jeunes pâtissent de cette situation. Ceci d'autant plus que leurs
aînés bénéficient encore souvent d'une stabilisation des statuts, en parti
culier dans le salariat.
* *
Les articles qui composent ce dossier émanent de chercheurs d'horizons très
divers : le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq),
plusieurs laboratoires du CNRS, le Centre de recherche en économie et
statistique (Crest), l'École normale supérieure, l'Institut démographique de
l'université de Paris I (Idup), l'Institut national des études démographiques
(Ined), Nnsee et les ministères du Travail et de l'Éducation nationale. Statisti
ciens, économistes, sociologues et démographes ont ainsi confronté et enrichi
leurs sou

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