Prévoir l investissement des entreprises. Un indicateur des révisions dans l enquête Investissement - article ; n°1 ; vol.395, pg 39-64
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Economie et statistique - Année 2006 - Volume 395 - Numéro 1 - Pages 39-64
L'enquête trimestrielle sur les investissements dans l'industrie de l'Insee est une source d'information très importante sur les évolutions conjoncturelles de l'investissement productif. Toutefois, la nature annuelle des questions posées rend difficile son utilisation pour des prévisions selon un rythme trimestriel. Pour cela, cet article propose un indicateur trimestriel des révisions d'anticipations d'investissement des industriels. Cet indicateur mesure les adaptations des projets d'investissement au cours de l'année, en fonction des évolutions conjoncturelles. Bien corrélé aux évolutions trimestrielles de l'investissement des entreprises, il est disponible environ trois mois avant la publication des premiers résultats des comptes nationaux trimestriels. Les distributions étudiées ne vérifiant pas certaines caractéristiques de la loi normale (les valeurs extrêmes y sont plus fréquentes, et on observe de fortes concentrations autour de la valeur zéro), il est nécessaire de mettre en oeuvre une méthode d'estimation robuste aux révisions des valeurs extrêmes. En prenant également en compte la présence d'hétéroscédasticité, il a été choisi d'utiliser la méthode dite des « M-estimateurs Quasi Généralisés ».
Forecasting Corporate Investment An Indicator Based on Revisions in the French Investment Survey. The quarterly survey of investments in industry conducted by INSEE is a prime source of information concerning short-term economic changes in productive investment. However, the annual nature of the questions asked makes it diffi cult for them to be used in forecasting on a quarterly basis. For that reason, this article suggests a quarterly indicator of revisions in industrial fi rms’ anticipated investments. This indicator measures adjustments to investment projects throughout the year, based on short-term economic changes. Being closely correlated to quarterly changes in corporate investment, it is available around three months before the publication of the initial quarterly national accounts fi gures. The distributions examined do not verify certain characteristics of normal distribution (outliers are more frequent and heavy concentrations are observed around zero value). Therefore, it is necessary to apply an estimation method which is robust to the revisions of outliers. Also taking into account the presence of heteroscedasticity, the method known as Quasi-generalised M-estimators” was applied.
Prever la inversión de las empresas Un indicador de las revisiones en la encuesta Inversión. La encuesta trimestral de Insee sobre inversiones en la industrial es una fuente de información muy importante sobre las evoluciones de coyuntura de la inversión productiva. Sin embargo, la naturaleza anual de las cuestiones planteadas difi culta su empleo para las previsiones a ritmo trimestral. Por ello, este artículo propone un indicador trimestral de las revisiones de anticipaciones de inversión de los industriales. Este indicador mide las adaptaciones de los proyectos de inversión a lo largo del año en función de las evoluciones de la coyuntura. En relación a las evoluciones industriales de inversión de las empresas, está disponible aproximadamente tres meses antes de la publicación de los primeros resultados de las cuentas nacionales trimestrales. Las distribuciones estudiadas no verifi can ciertas características de la ley normal (donde los valores extremos son más frecuentes y se observan fuertes concentraciones alrededor del valor cero); es necesario implantar un método de estimación potente para las revisiones de los valores extremos. Considerando también la presencia de heterocedasticidad, se ha optado por el método llamado «M-estimadores Quasi Generalizados».
Vorausschätzung der Investitionen der Unternehmen Ein Indikator der Revisionen in der Erhebung Investitionen. Die vierteljährliche INSEE-Erhebung über die Investitionen in der Industrie liefert überaus wichtige Informationen über die Entwicklung der Investitionen in Produktionsanlagen. Da diese Umfrage jährlich vorgenommen wird, lässt sie sich nur schwer für vierteljährliche Prognosen verwenden. Aus diesem Grunde wird in diesem Artikel ein vierteljährlicher Indikator für die Revisionen der Antizipationen der Industrieinvestitionen vorgeschlagen. Dieser Indikator misst die Anpassungen der Investitionsvorhaben im Jahresverlauf entsprechend der Konjunkturentwicklung. Der Indikator, der die vierteljährlichen Entwicklungen der Unternehmensinves titionen präzise wiedergibt, ist ca. drei Monate vor der Veröffentlichung der ersten Ergebnisse der vierteljährlichen Volkswirtschaftlichen Gesamtrechnung verfügbar. Da die untersuchten Verteilungen bestimmte Merkmale des normalen Gesetzes (die Extremwerte sind dort häufi ger, und man beobachtet starke Konzentrationen um den Wert Null) nicht bestätigen, bedarf es einer Schätzmethode, die gegen die Revisionen der Extremwerte robust ist. Da auch die Präsenz von Heteroskedastizität zu berücksichtigen ist, wurde die Methode der so genannten quasi generalisierten MSchätzer“ gewählt.
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Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 45
Langue Français

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CONJONCTURE
Prévoir l’investissement des entreprises Un indicateur des révisions dans l’enquête Investissement Nicolas Ferrari*
L’enquête trimestrielle sur les investissements dans l’industrie de l’Insee est une source d’information très importante sur les évolutions conjoncturelles de l’investissement productif. Toutefois, la nature annuelle des questions posées rend diffi cile son utilisa-tion pour des prévisions selon un rythme trimestriel. Pour cela, cet article propose un indicateur trimestriel des révisions d’anticipations d’investissement des industriels. Cet indicateur mesure les adaptations des projets d’investissement au cours de l’année, en fonction des évolutions conjoncturelles. Bien corrélé aux évolutions trimestrielles de l’investissement des entreprises, il est disponible environ trois mois avant la publication des premiers résultats des comptes nationaux trimestriels. Les distributions étudiées ne vérifi ant pas certaines caractéristiques de la loi normale (les valeurs extrêmes y sont plus fréquentes, et on observe de fortes concentrations autour de la valeur zéro), il est nécessaire de mettre en œuvre une méthode d’estimation robuste aux révisions à valeurs extrêmes. En prenant également en compte la présence d’hétéroscédasticité, il a été choisi d’utiliser la méthode dite des « M-estimateurs Quasi Généralisés ».
* Nicolas Ferrari travaillait au Département de la conjoncture de l’Insee lors de la rédaction de cet article. Il remercie Olivier Biau, Michel Devilliers, Eric Dubois, Hélène Erkel-Rousse, Philippe Scherrer et Fabien Toutlemonde pour leurs nombreux conseils. Courriel : nicolas.ferrari@m4x.org
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es indicateurs conjoncturels relatifs à l’in-Lvestissement productif sont rares et leur qualité prédictive est souvent faible (cf. Fer-rari, 2005a, et aussi pour un panorama global de l’analyse conjoncturelle de l’investissement des entreprises, l’ouvrage de Fayolle, 1987). L’enquête sur les investissements dans l’indus-trie (nommé ici enquêteInvestissement), menée trimestriellement (depuis 2003) par l’Insee, est une des rares sources conjoncturelles relatives aux dépenses d’équipement des entreprises. Elle permet de prévoir l’investissement industriel annuel de manière relativement fi able et avan-cée dans le temps. L’investissement industriel est également bien corrélé avec celui des autres secteurs d’activité. L’enquêteInvestissementoffre donc une information intéressante concer-nant l’investissement productif de l’ensemble des secteurs d’activité. Toutefois, cette enquête se prête à première vue mal à une utilisation conjoncturelle. En effet, les entreprises sont interrogées sur leurs investissements de l’ensemble de l’année, si bien qu’on ne sait pas priori adire à quelle période de l’année ont été ou seront effectués ces investissements. Une deuxième analyse conduit toutefois à réviser ce premier jugement négatif. Intuitivement, lorsqu’une entreprise révise en cours d’année à la baisse sa prévision d’investissement, ce peut être parce qu’elle est confrontée à une dégradation imprévue de son environnement économique. Dans ces conditions, on s’attend à ce qu’elle ajuste ses plans d’investissement pour les trimestres qui suivent : une révision à la baisse de la crois-sance prévue des investissements devrait donc être associée à un ralentissement des investis-sements sur le reste de l’année, et inversement une révision à la hausse de la croissance prévue des investissements serait liée à une accéléra-tion sur le reste de l’année. Cet article s’attache à extraire l’information contenue dans ces révisions, sans s’intéres-ser précisément aux canaux de transmission qui lient les évolutions de l’environnement de l’entreprise aux révisions d’investisse-ment. Un examen plus attentif de ces éléments nécessiterait un modèle structurel exprimant des arbitrages inter-temporels des entrepri-ses. Cette approche, plus « économique », au sens où elle identifi erait les déterminants du comportement des entreprises pour ce qui concerne leurs investissements, n’entre pas dans le champ du travail présenté ici. En effet, dans cet article, l’accent est mis sur la méthode retenue pour extraire une informa-
tion conjoncturelle de questions qui s’y prê-tent mal à première vue. Il est possible de construire un indicateur de révision de l’investissement simplement en calculant la différence entre le taux de crois-sance de l’investissement prévu à la dernière enquête et celui prévu à l’enquête précédente. Un tel indicateur se révèle toutefois décevant car peu corrélé aux évolutions trimestrielles de l’investissement. Une première explication à cette déception vient du fait que les révisions des prévisions de taux de croissance provien-nent pour partie d’une modifi cation de l’échan-tillon des entreprises répondantes. Il est ainsi nécessaire de ne retenir que les seules entrepri-ses ayant répondu aux deux enquêtes. En outre, parmi les entreprises ayant répondu aux deux enquêtes, les révisions de taux de croissance découlent dans certains cas de modifi cations des évaluations par les entreprises du mon-tant de leur investissement au cours de l’année antérieure : ces révisions n’ont aucune raison de modifier les investissements sur le reste de l’année en cours. Il apparaît alors plus effi cace de raisonner sur les révisions apportées aux montants mêmes d’investissements prévus par les entreprises. Mais cela ne suffit pas. En effet, la révision moyenne calculée sur l’ensemble des entre-prises est très affectée par les valeurs extrê-mes : une part non négligeable des entreprises interrogées connaît en effet des fl uctuations importantes de ses rythmes d’investissement sans relation interprétable avec les modifi ca-tions de son environnement économique. Ces fluctuations, importantes pour une entreprise donnée, ne sont pas pour l’essentiel liées à un mouvement économique global. Il est donc nécessaire de recourir à des techniques de sta-tistique « robuste » aux révisions extrêmes (au sens précis où l’influence que sont susceptibles d’avoir les révisions « extrêmes » de projets d’investissement est limitée de manière à ce que le retrait d’une entreprise de l’échantillon ne modifie pas beaucoup le résultat global). L’utilisation de statistiques robustes permet de diminuer le poids de ces révisions extrêmes. Cet article propose ainsi un indicateur trimes-triel des révisions d’anticipations d’investisse-ment des industriels basé sur la méthode d’es-timation robuste des M-estimateurs proposée par Huber (1964). L’ampleur des révisions étant très corrélée à la taille, nous devrons également tenir compte de cet effet « taille ».
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