Projections de population active à l horizon 2050 : des actifs en nombre stable pour une population âgée toujours plus nombreuse - article ; n°1 ; vol.408, pg 113-136
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Projections de population active à l'horizon 2050 : des actifs en nombre stable pour une population âgée toujours plus nombreuse - article ; n°1 ; vol.408, pg 113-136

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Economie et statistique - Année 2007 - Volume 408 - Numéro 1 - Pages 113-136
Projections de population active à l'horizon 2050: des actifs en nombre stable pour une population âgée toujours plus nombreuse
La révision à la hausse des estimations de population ainsi que les changements récents dans la législation des retraites amènent à s'interroger sur le niveau à venir des ressources en main-d'oeuvre en France métropoli¬ taine et sur leur composition. La projection tendancielle de population active qui pro¬ longe les tendances observées en matière d'activité, de fécondité, de mortalité et de migrations, en s'affranchissant des variations conjoncturelles, apporte un élément de réponse essentiel. La croissance du nombre d'actifs se réduirait progressivement jusqu'en 2015. Le nombre d'actifs se maintiendrait ensuite entre 28,2 et 28,5 mil lions. Les gains en activité viendraient de la poursuite de la généralisation de l'activité féminine et des seniors, plus souvent actifs en raison d'études plus longues et de la nouvelle législation des retraites. Néanmoins, du fait de la croissance de la population âgée, en 2050 il n'y aurait plus que 1,4 actif pour un inactif de plus de 60 ans, contre 2,2 en 2005. Autour de cette projection tendancielle, des scénarios alternatifs permettent de mesurer l'ampleur des écarts qu'induiraient des évolutions démographiques ou d'ac tivité différentes. Une autre hypothèse sur le solde migratoire aurait un effet immédiat sur le nombre d'ac¬ tifs alors qu'une remontée ou une baisse de la fécondité ne jouerait qu'après 2025. Toutes les variantes sur les comportements d'activité ou démographiques envisa¬ gées n'ont cependant que peu d'impact sur le rapport entre actifs et inactifs de plus de 60 ans.
Projections for the Labour Force in 2050: a Stable Working Population for an Increasing Large Elderly Population.
The upward revision of population estimates and recent changes in retirement legislation raise questions about the future level of labour resources in mainland France and their composition. A basic and partial answer is provided by the trendbased projection for the labour force, continuing the trends observed in working life, fertility, mortality and migration, without the influence of cyclical variations. The growth in the workforce will gradually slow until 2015 then it will remain steady at between 28.2 and 28.5 million. Gains in activity will come from the more widespread practice of women and senior citizens work¬ ing they will be employed more frequently because of having spent longer in the education system and new retirement legislation. Nevertheless, due to growth in the elderly population, in 2050 there will only be 1.4 working persons for every non-working person over 60, compared with 2.2 in 2005. Alternative scenarios coexist with this trend-based pro¬ jection, which allow us to calculate the size of the devia¬ tion to which demographic changes or different working patterns could lead. Different assumptions about net migration would have an immediate effect on the work¬ ing population, whilst rising or falling fertility would not have an effect until after 2025. However, all the varia¬ tions in the workforce or demographic behaviour which have been considered would only have a minimal impact on the ratio of working people to non-working over 60s.
Vorausschätzung der erwerbstätigen Bevölkerung bis 2050: stabile Zahl der Erwerbstätigen bei einer zunehmend alten Bevölkerung
In Anbetracht der Tatsache, dass die Bevölkerungsschätzungen nach oben korrigiert und die Rentengesetze kürzlich geändert wurden, stellt sich die Frage, über welche Humanressourcen Kontinentalfrankreich in Zukunft verfügen wird und wie diese sich zusammensetzen werden. Die Trendschätzung der erwerbstätigen Bevölkerung, die an die festgestellten Trends der Erwerbstätigkeit, Fertilität, Sterblichkeit und Migration unter Bereinigung um die Konjunkturschwankungen anknüpft, liefert ein wichtiges Element zur Beantwortung dieser Frage. Bis 2015 würde sich die Zunahme der Erwerbstätigen schrittweise verlangsamen. Danach würde die Zahl der Erwerbstätigen zwischen 28,2 und 28,5 Millionen verbleiben. Die Gewinne im Hinblick auf die Erwerbstätigkeit wäre auf die weitere Verallgemeinerung der Erwerbstätigkeit der Frauen und der Senioren zurückzuführen, die aufgrund der längeren Ausbildung und der neuen Rentengesetze häufiger berufstätig wären. Wegen des Anstiegs der älteren Bevölkerung würden aber 2050 nur noch 1,4 Erwerbstätige auf einen Nichterwerbstätigen von über 60 Jahren entfallen gegenüber 2,2 im Jahr 2005. Bei dieser Trendschätzung kann mit alternativen Szenarios der Umfang der Abweichungen gemes¬ sen werden, die unterschiedliche Entwicklungen der Demografie oder der Erwerbstätigkeit zur Folge hät¬ ten. Eine andere Hypothese für den Migrationssaldo würde unmittelbar die Erwerbstätigenzahl beeinflussen, wohingegen ein Anstieg oder ein Rückgang der Fertilität erst nach 2025 spürbar wäre. Alle denkbaren Varianten für die Verhaltensweisen bezüglich der Erwerbstätigkeit oder der Demografie haben jedoch auf das Verhältnis zwischen Erwerbstätigen und Nichterwerbstätigen von über 60 Jahren nur wenige Auswirkungen.
Proyecciones de población activa en el horizonte 2050: activos en número estable para una población anciana cada vez más numerosa
La revisión alcista de las estimaciones de población así como los recientes cambios en la legislación de las jubilaciones plantean la cuestión del futuro nivel de los recursos en mano de obra en Francia metropolitana y de su composición. La proyección tendencial de población activa que pro¬ longa las tendencias observadas en cuestión de activi¬ dad, fecundidad, mortalidad y migraciones, franqueando lasvariaciones coyunturales, proporciona un elemento de respuesta esencial. El crecimiento del número de activos se reduciría progresivamente hasta 2015. Enseguida el número de activos se mantendría entre 28,2 y 28,5 millo nes. Las ganancias en actividad vendrían del proceso de generalización de la actividad femenina y de los seniors, activos más a menudo a causa de estudios más largos y de la nueva legislación de jubilaciones. Sin embargo, debido al crecimiento de la población anciana, en 2050 sólo quedarían 1,4 activos por cada inactivo de más de 60 años, contra 2,2 en 2005. Alrededor de esta proyección tendencial, escenarios alternativos permiten medir la amplitud de los desvíos que comportaría evoluciones demográficas o activida des diferentes. Otra hipótesis sobre el saldo migratorio es que tendría un efecto inmediato sobre la cantidad de activos, mientras que un despunte o una bajada de la fecundidad sólo serían perceptibles a partir de 2025. No obstante, todas las variantes sobre los comporta mientos de actividad o demográficos planteados ape nas repercuten sobre la relación entre activos e inacti vos de más de 60 años.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2007
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

EMPLOI
Projections de population active à l’horizon 2050 : des actifs en nombre stable pour une population âgée toujours plus nombreuse Élise Coudin*
des estimations de population ainsi que les changements récentsLa révision à la hausse dans la législation des retraites amènent à s’interroger sur le niveau à venir des ressour-ces en main-d’œuvre en France métropolitaine et sur leur composition. La projection tendancielle de population active qui prolonge les tendances observées en matière d’activité, de fécondité, de mortalité et de migrations, en s’affranchissant des variations conjoncturelles, apporte un élément de réponse essentiel. La croissance du nombre d’actifs se réduirait progressivement jusqu’en 2015. Le nombre d’actifs se maintiendrait ensuite entre 28,2 et 28,5 millions. Les gains en activité viendraient de la poursuite de la généralisation de l’activité féminine et des seniors, plus souvent actifs du fait d’études plus longues et de la nouvelle législation des retraites. Néanmoins, en raison de la croissance de la population âgée, en 2050 il n’y aurait plus que 1,4 actif pour un inactif de plus de 60 ans, contre 2,2 en 2005. Autour de cette projection tendancielle, des scénarios alternatifs permettent de mesurer l’ampleur des écarts qu’induiraient des évolutions démographiques ou d’activité dif-férentes. Une autre hypothèse sur le solde migratoire aurait un effet immédiat sur le nombre d’actifs alors qu’une remontée ou une baisse de la fécondité ne jouerait qu’après 2025. Toutes les variantes sur les comportements d’activité ou démographiques envisa-gées n’ont cependant que peu d’impact sur le rapport entre actifs et inactifs de plus de 60 ans.
et des revenus d’activité de l’Ins ee.Au moment de la rédaction de cet article Élise Coudin appartenait au Département de l’emploi L’auteure tient à remercier Patrick Aubert, Sylvie Lagarde, Olivier Marchand, les participants au groupe de travail inter-admin istratif « Projections de population active » et les deux relecteurs anonymes pour leurs remarques constructives.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 408-409, 2007
113
114
E02n,50laFrancemétroplotiiaencmotpiaoyment7,2neenoillim6tcadsnausifsensdu Bureau International du Travail (BIT), soit 24,9 millions de personnes ayant un emploi et 2,7 millions de chômeurs. Depuis 1970, la population active a augmenté de 5,5 millions de personnes, avec en moyenne 160 000 actifs sup-plémentaires par an. Cette hausse est liée à la pré-sence aux âges actifs des générations nombreu-ses de l’après-guerre, nées entre 1945 et 1973. Celles-ci commencent aujourd’hui à prendre leur retraite. Elles sont remplacées par des géné-rations moins nombreuses. Le cadre légal des retraites qui datait de 1983 a été modifi é en 1993, avec la réforme « Balladur » et en 2003, avec la réforme « Fillon ». Ces réformes allongent les durées de cotisation et changent les modalités de calcul des pensions au fil des générations de façon à tirer les comportements d’activité des seniors vers le haut (cf. encadré 1). Que peut-on déduire de ces deux phénomènes, sortie de l’acti-vité de la génération « baby-boom » et réformes des retraites, qui jouent a priori en sens inverse, sur l’évolution future de la population active ? Avec quelles marges d’incertitude ? L’évolution future de la population active est la résultante de facteurs démographiques, socio-économiques et institutionnels ; l’exercice de projection cherche à cerner la contribution de chacun. La projection est un exercice de long terme qui ne vise pas à prévoir précisément le nombre d’actifs mais à en dégager les grandes tendances d’évolution. Ainsi, on s’affranchit des variations conjoncturelles de court terme. Le dernier exercice officiel de projections de population active de l’Insee date de 2002 (Nauze-Fichet, 2002) et s’appuyait sur le recensement de la population de 1999 (cf. encadré 2). Or, la population estimée des 15 ans et plus lors des dernières enquêtes de recensement (2004, 2005) a été plus forte que ce que prévoyaient les projec-tions précédentes. Les apports migratoires dans les années 2000 ont été de 100 000 personnes chaque année (contre 50 000 escomptés par les précédentes projections). Ces 100 000 personnes, pour la plupart en âge de travailler, ont également contribué à la hausse du nombre d’actifs. De plus, le contexte institutionnel a changé avec la mise en place de la réforme des retraites de 2003. Ces deux raisons, évolution démographique plus favorable qu’escomptée et changement récent du contexte institutionnel, amènent à réactualiser les projections de population active. Le présent exercice s’appuie sur les nouvelles projections de population totale pour la France métropolitaine (Robert-Bobée, 2006a, 2006b, 2006c) et sur des projections de taux d’acti-
vité actualisées en 2006 au vu des dernières observations et du contexte institutionnel. Le scénario tendanciel de projection décrit un des avenirs possibles si les grandes tendances démographiques et d’activité observées par le passé se poursuivent. Autour, des variantes per-mettent de mesurer l’ampleur des effets qu’in-troduiraient des évolutions démographiques différentes, l’incertitude statistique sur les com-portements d’activité ainsi que des hypothèses différentes sur l’impact à venir des réformes des retraites. Tous les scénarios présentés prennent en compte les impacts observés et à venir des réformes des retraites de 1993 et 2003. Le scénario tendanciel Lviearssitnoatcensembleemblelrchéumadulapupoades personnes qui participent a travail : les actifs occupés (personnes en emploi) et les chômeurs à la recherche d’un emploi. Elle dépend à la fois de la population totale, en par-ticulier celle en âge de travailler, et des compor-tements de participation au marché du travail à chaque âge. Ces derniers s’appréhendent par les taux d’activité, c’est-à-dire le rapport entre le nombre d’actifs et le nombre total de personnes. Les projections de population active combinent donc une projection de population totale et une projection de taux d’activité pour différentes tranches d’âge et par sexe.12 Si les grandes tendances se poursuivent … Le scénario tendanciel s’appuie sur une prolon-gation des tendances démographiques et d’ac-tivité passées. Les tendances démographiques suivent le scénario central de projection de popu -lation (Robert-Bobée, 2006a, 2006b, 2006c). Élaboré à partir des estimations de population au 1erjanvier 2005, il suppose un maintien des tendances observées pour ses trois composan-tes : apport migratoire, fécondité et mortalité. L’apport migratoire (1)est supposé se maintenir à 100 000 personnes par an, ce qui correspond au niveau observé en moyenne entre 2002 et 2005. Le 2efacteur, la fécondité, est déterminé par l’indice conjoncturel de fécondité (ICF, à savoir la somme des taux de fécondité par âge (2)) 1.Le solde migratoire, solde entre le nombre d’entrées et nom-bre de sorties de France métropolitaine au cours de l’année, est estimé par l’Insee. Il ne distingue pas les nationalités et ne mesure donc pas l’immigration à proprement parler. 2.L’indice conjoncturel de fécondité correspond à la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée (pour les femmes de toutes les générations contemporaines). Cet indicateur donne le nombre théorique d’enfants qu’aurait une femme en fin de vie féconde, si les taux de fécondité à chaque âge demeuraient aux niveaux observés l’année donnée, ceci à condition qu’elle vive au-delà de 50 ans.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 408-409, 2007
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents