Remarques préliminaires sur un mausolée ghaznévide - article ; n°1 ; vol.17, pg 59-92
35 pages
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Description

Arts asiatiques - Année 1968 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 59-92
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Assadullah Souren Melikian-
Chirvâni
Remarques préliminaires sur un mausolée ghaznévide
In: Arts asiatiques. Tome 17, 1968. pp. 59-92.
Citer ce document / Cite this document :
Melikian-Chirvâni Assadullah Souren. Remarques préliminaires sur un mausolée ghaznévide. In: Arts asiatiques. Tome 17,
1968. pp. 59-92.
doi : 10.3406/arasi.1968.987
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1968_num_17_1_987REMARQUES PRÉLIMINAIRES
SUR UN MAUSOLÉE GHAZNÉVIDE
par Àssadullah Soaren MELIKIAN CHIRVANI
Tl est assez rare de découvrir un monument. La taille et l'immobilité de la chose
font qu'elle se dérobe plus difficilement aux regards qu'un objet. Dans le domaine
iranien c'est apparemment possible. D. Stronach et T. Cuyler Young révélaient récem
ment l'existence de deux mausolées du Nord-Ouest (1). Voici maintenant pour les
régions de l'Est un mausolée inconnu de l'Afghanistan.
Ce sont les circonstances qui m'ont résolu à publier ces brèves remarques, plus
rapidement que je ne l'aurais souhaité. La rencontre d'une photographe américaine,
Josephine Powell, à qui revient le mérite d'avoir entrepris une expédition difficile et
d'avoir perçu la beauté de ce monument et d'en avoir magistralement pris les vues
les plus nécessaires à leur connaissance. La conviction surtout qu'il fallait agir rap
idement pour le sauver, donc qu'il importait d'attirer sur lui l'attention du public savant.
Et la certitude que ces images nouvelles offraient pour l'histoire de l'art iranien de
l'Est une importance considérable.
Le mausolée fait connaître une nouvelle architecture, un nouveau décor et une
nouvelle calligraphie, et le rébus le plus extraordinaire qui ait jamais été composé
sur un monument musulman.
I. Le mausolée de Sâlâr Xalïl
1. L'architecture du monument funéraire.
Le monument s'élève dans le nord de l'Afghanistan et porte le nom de Bâbâ
Hâtim Zyârat. Le mot de Zyârat indique qu'il s'agit d'un mausolée selon la tradition
(1) Stronach David and Cuyler Young Jr. T. « Three Seljuq Tomb Towers» Iran IV Londres 1966,pp. 1-20 60 A. S. MELIKIAN CHIEVANI
populaire actuelle. L'inscription qui fait le tour du cadre rectangulaire de la porte
d'entrée confirme que telle était bien, dès l'origine, la destination du monument
quoique son nom fût alors différent. Une description même sommaire de son architec
ture montre qu'il appartient à une série connue de mausolées représentée par un
nombre très restreint d'édifices de l'est iranien et qu'à l'intérieur de cette série il
offre des particularités remarquables.
Le mausolée est construit sur un plan carré : la photographie permet d'en restituer
approximativement les dimensions (pi. I). Les quatre murs sont rectangulaires, lég
èrement plus larges que hauts. Le portail est en saillie de quelques centimètres par
rapport à la façade par le seul effet du cadre de briques en boutisses qui enferme
la grande frise épigraphique. Il semble avoir été plus élevé à l'origine que le mur porteur
de la façade et avoir eu des proportions voisines du carré. La hauteur totale du
monument n'a pu dépasser dix ou douze mètres. Sa largeur n'excédait pas sept
mètres, à un demi-mètre près.
A l'intérieur, l'architecte est passé du carré du volume principal, à l'octogone destiné
à supporter le cercle de base du dôme, par le procédé, universel en Iran, des trompes
d'angle (pi. 2).
Le mausolée est donc construit selon un plan classique depuis le ive/xe siècle
au moins. C'est dans l'ordre chronologique, celui du monument funéraire « d' Ismail
le Samanide » à Bokhara (1) et du mausolée d'Arab Ata daté de 978 (2). On le retrouve
ensuite à Sangbast, non loin de Mashad dans le tombeau d'Arslan Jâzib non daté,
mais érigé certainement au ve/xie s. (3). A Uzgand, sur les confins du Farqâna (dans
l'actuelle république soviétique de l'Uzbekistan) un mausolée anonyme élevé sans
doute aussi au ve/xie s., (4) et à Termez, à la frontière de l'Afghanistan et de l'URSS,
le mausolée de Huseyn dans l'ensemble dit de Sultan Sa'âdat (5) également du ve/
xie s. le reprennent encore. Le tombeau de Sultan Sanjar à Marv (6), vraisemblable
ment érigé à la mort du prince, en 1157, et deux tombeaux d'Uzgand datés de 1152
et 1187 permettent de clore la liste pour les xe, xie et xne siècles. Tous ces tombeaux
ont été édifiés dans l'ancien Khorasan et dans le Mâwarâ an-nahr, notre Transoxiane,
c'est-à-dire dans le monde iranien du Nord-Est.
La liste des monuments funéraires à peu près conservés dans leur état premier (7),
(1) Pope A. Uphamed., Survey of Persian Art, 2nd éd. New- York, Tokyo, 1965, vol. VII, pi. 264, A, B, C.
(2) Pugachenkova G. A. Rempel L. I. Istoria Iskustw Uzbekistana Moscou 1965. Abrégé plus loin en
« Uzbekistan », p. 206.
(3) Diez Ernst, Churasanische Baudenkmaler Berlin 1918, Bd. 18, pi. 14, 15. Abrégé plus loin en
« Baudenkmaler ». — Diez Ernst, Islamische Baukunsl in Churâsân, Hagen in W. Darmstadt Gotha 1923,
pi. 40, 41. Abrégé plus loin en Baukunst. — Gluck Heinrich und Diez Ernst. Die Kunst des Islam, Berlin 1925,
p. 293. Abrégé plus loin en Islam. — Hill Derek and Graber Oleg Islamic Architecture and its Decoration. Londres
1964, pi. 169-170.
(4) Cohn Wiener Ernst. Turan, Berlin 1930/pl. XI. Direction spirituelle des Musulmans de l'Asie Centrale
et du Kazakstan. Les Monuments historiques de l'Islam en UHSS (texte trilingue Arabe-Persan-Urdu. Introduc
tion en Russe, Français, Anglais). Tachkent, sans date (1965 ?), pi. 9 non numérotée. Abrégé plus loin en
« Monuments en URSS ».
(5) Monuments en UBSS, pi. 2. Islamic Architecture, pi. 123.
(6) Survey, pi. 282. Turan, op. cit., pi. VII.
(7) Une liste complète serait bien plus longue. Voir : Grabar Oleg «The earliest Islamic commemorative
structures, notes and documents», Ars Orientalis VI, 1966 pp. 7-16. REMARQUES PRÉLIMINAIRES SUR UN MAUSOLÉE GHAZNÉVIDE 61
qui se chiffrent à huit, est remarquablement brève pour une période de deux siècles.
A ce seul titre le mausolée de Sâlâr Xalïl présenterait un intérêt évident. Si l'on
considère de plus près les détails de la conception architecturale, et non pas seulement
le plan fondamental, l'on voit qu'il est de plus unique en son genre.
Ses proportions suffiraient à le singulariser. Aucun mausolée n'est d'aussi petite
taille. C'est un premier fait d'autant plus intéressant que la science extrême de la
calligraphie et du décor intérieur ne permettent pas de le tenir pour un médiocre
édifice provincial.
Seconde caractéristique, il est dépourvu de galerie au sommet.
Troisième caractéristique : le portail. Sa composition est fort simple. Il comporte
un seul bandeau d'encadrement délimité par un parement de briques saillantes. A
l'intérieur du cadre de briques une seule ligne d'écriture sculptée en plâtre persan
(gac) inscrite dans un second cadre de stuc accolé aux briques de la bordure tient
lieu de décor. Malgré cette simplicité, l'originalité du portail du mausolée est grande.
Aucun des huit mausolées à plan carré connus jusqu'ici n'est décoré à l'extérieur
d'une large frise épigraphique. Ici la calligraphie saute aux yeux, prend des proportions
énormes. De plus le portail est, semble-t-il, aussi large que haut, si l'on suppose que les
briques de bordure n'étaient pas coiffées par un bandeau supplémentaire : partout
ailleurs, cette proportion est différente. Enfin, la façade du mausolée à peine modulée
est presque réduite à un plan. Seule la bordure de briques saillantes du portail lui
donne un relief. Même l'ouverture de la porte d'entrée n'est pas en retrait par rapport
au mur de façade.
Quatrième caractéristique : les colonnes d'angle engagées (non illustrées) de
section octogonale n'ont d'équivalent que dans les deux mausolées du ive/xe s. déjà
cités.
Cinquième caractéristique : les trompes d'angle (non illustrées) dont les proport
ions sont celles de Davâzdah Im

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