Le chemin de fer du Hedjaz - article ; n°102 ; vol.18, pg 416-432
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Description

Annales de Géographie - Année 1909 - Volume 18 - Numéro 102 - Pages 416-432
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1909
Nombre de lectures 90
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles-Eudes Bonin
Le chemin de fer du Hedjaz
In: Annales de Géographie. 1909, t. 18, n°102. pp. 416-432.
Citer ce document / Cite this document :
Bonin Charles-Eudes. Le chemin de fer du Hedjaz. In: Annales de Géographie. 1909, t. 18, n°102. pp. 416-432.
doi : 10.3406/geo.1909.2496
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1909_num_18_102_2496OGRAPHIE GIONALE 416
LE CHEMIN DE FER DU HEDJAZ
En venant de la mer et du littoral de Syrie le moyen actuellement
le plus direct pour gagner la tête de ligne du Hedjaz est de prendre le
chemin de fer voie unique de construction et exploitation fran
aises qui part chaque matin de Beyrout et ascensionne avec sa cré
maillère sur le versant occidental la muraille blanche du Liban
striée de lignes arbrisseaux toujours verts Tout hiver la neige
persiste sur le sommet de la chaîne et une tranchée de plusieurs mè
tres doit être maintenue travers son épaisseur pour le passage des
trains La voie ferrée redescend ensuite surle vaste et vide plateau de
la Beka ancienne Syrie creuse où se dresse le grand décor
romain de Baalbek pour remonter ensuite sur Anti-Liban chaîne
pierreuse semée de buissons épineux et gris Cette arête franchie
quelques bouquets de verdure exubérante font déjà pressentir oasis de
Damas et par la vallée contournée du Nahr-Barada eau froide
la ligne se glisse travers les jardins de peupliers vers la ville paradi
siaque
Sur les flancs de la gorge des grottes sépulcrales origine vrai
semblablement phénicienne apparaissent taillées dans le rocher et
on montre sur la pierre rougeâtre la place où après la Bible et le
Coran Gaïn tua son frère Abel le premier qui mourut sur la face de
la terre Cette partie de la montagne qui domine Damas etqui porte
le nom de Djebel Kasyoun est sanctifiée pour les musulmans par le
triple souvenir Adam Abraham et de Mohammed que leurs
légendes font aussi venir jusque-là et de son sommet le pèlerin mo
derne peut voir la ville et oasis étendues comme un tapis royal ses
pieds
Au sortir de la gorge le Barada épanouit en sept bras qui cernent
et arrosent immense verger circulaire allant du pied de Anti-Liban
aux lacs des prairies où ces bras se perdent en ruisselets est
la Ghouta le jardin où Oriental retrouve la fois den disparu et
le paradis futur parmi les eaux vives et ombre des grands arbres
Ainsi que beaucoup identifications de ce genre celle-ci dérive une simple
analogie de son avec ancien nom du lieu Abila Lysanice de la Géographie de
PTOL La tradition palestinienne opposée celle de Syrie place Hébron
la scène du premier meurtre biblique LE CHEMIN DE FER DU HEDJAZ 417
les neurs rouges des grenadiers les lianes de la vigne suspendues
aux branches et les abricots dorés
En aval du point ou divergent les eaux la ville elle-même al
longe dominée par les grandes voûtes en carène des bazars et les
tours carrées des mosquées et comme étirée au Sud par un étroit
faubourg qui la prolonge vers le désert est le Meidän le quartier
des nomades bâti des deux côtés de la route des caravanes par où
celles-ci pénètrent dans la cité et poussent leurs files de chevaux et
de chameaux aux souks encadrant la citadelle laquelle le
Mamelouk Beibars donna au xnie siècle son aspect de nitif Bédouins
aux cheveux épars vêtus de loques grises et armés de la lance flexible
ou du long fusil mèche Drouses du Haouran aux turbans blancs et
aux robes rayées Kourdes aux manteaux de feutre noir marchands
caravaniers pasteurs ou pillards du désert tous se pressent sous les
hautes arcades sombres séparant les boutiques où la lumière tom
bant en haut par étroites lucarnes raie un trait oblique ombre
bleue et profonde
est au Sud du Meidän au delà même de extrémité du fau
bourg il fallait encore an dernier aller chercher la gare El-
Kadem tête de ligne du chemin de fer du Hedjaz Ses bâtiments
simples cases sans étages étaient que provisoires et une gare monu
mentale était prévue plus voisine de la ville et plus concordante avec
le caractère de oeuvre un grand entrepôt muni ateliers de con
struction et de réparation des machines de peinture menuiserie fon
derie été également créé les bâtiments ont coûté un million de
francs et couvrent 10 600 mq. dans une enceinte renfermant au total
53000 mq et entièrement éclairée électricité
400 Ouest de la gare El-Kadem passe la ligne fran aise
de Damas-Mouzeirib prolongement de celle qui vient de Beyrout et
se continue de autre côté de Damas vers le Nord Horns
Hama et Alep où sans doute elle se raccordera un jour la grande
ligne de Constantinople Bagdad en attendant cette jonction une
route carrossable été ouverte le Ir septembre 1907 entre Alep et
cette dernière ville permettant de faire en jours un voyage qui en
demandait de 22 24 et destinée rendre les plus grands services
notamment aux pèlerins persans qui pourraient ainsi en jours
depuis Bagdad rejoindre Damas la ligne du Hedjaz
Les Turcs auraient pu pour celle-ci emprunter Mouzeirib
le tron on Sud de la ligne fran aise mais ils ne ont pas voulu et ils
ont préféré construire presque parallèlement une voie ferrée distincte
aun que de Damas aux villes saintes du Hedjaz oeuvre fût entièrement
accomplie et possédée par eux Par là notre tron on se trouve doublé
et très diminué dans son rendement il finit en impasse de ce
ANN DE OG XVIIIe ANNEE 27 GÉOGRAPHIE RÉGIONALE. 418
côté, n'ayant pu encore obtenir d'être rattaché par son terminus méri
dional, Mzerib ou Mouzeirib, à la voie du Hedjaz. Cependant, des rac
cords de rails, sur ce dernier point comme à Damas, permettent déjà
aux convois de passer d'une ligne à l'autre, mais seulement pour les
facilités du service, et il n'existe ni trains correspondants, ni tarifs
communs pour les deux compagnies.
II
Pour faciliter l'établissement de l'infrastructure, le tracé de la ligne
du Hedjaz a été mené, autant que possible, sur la crête du plateau qui
domine à l'Est la longue dépression, véritable fissure de l'écorce t r-
restre, formant la vallée du Jourdain, la mer Morte, le Gbor et se con
tinuant au Sud, par le Ouadi-ol- Araba et le golfe d'Akaba, jusqu'à la mer
Rouge. Cette falaise, qui, vue du Jourdain, offre à l'œil une ligne bleue
ininterrompue, est coupée, en réalité, par quatre brèches principales :
les vallées du Cheriat-el-Menadiré (Yarmouk du Talmud), du Nahr-ez-
Zerka (la « rivière bleue », Jabbok de la Bible), du Ouadi-el-Modjib
(Arnon de la Bible) et de l'Absa. Elles déterminent dans l'ensemble de la
chaîne cinq grandes divisions naturelles, en même temps que poli
tiques et économiques : Djolan, Ajloun, Belka, Kerak et Edom.
De Damas à Derat. — Tandis que la ligne française, la première
voie ferrée construite en Syrie, emprunte pour descendre vers
Mouzeirib la vallée du Nahr-Moughannié, affluent de droite du
Yarmouk, celle du Hedjaz, après être sortie de l'oasis de Damas,
franchit, à l'Est de la précédente, la dépression du Nahr-el-Aouadj,
puis monte vers le Sud-Est dans la direction du plateau dont l'ombilic
est formé par le Djcbel-Haouran. De cet ancien massif volcanique une
coulée de lave s'est épandue vers le Nord-Ouest, dans la direction de
Damas, et ses vagues solidifiées couvrent le plateau de leurs ondulat
ions de roche noire. C'est le Traction des anciens, la Lcdjah des
Arabes, ce qui veut dire « repaire » ; bien que le premier aspect de cette
plaine pierreuse n'évoque guère l'idée d'un tel rôle, il s'explique
cependant, car chacune des lignes de lave dont le plateau est semé
forme, à hauteur de poitrine d'homme, un retranchement aussi solide
qu'un mur de citadelle, et leur succession oppose à l'envahissement
toute une série de barricades parallèles. En fait, les gens de la plaine
et de la montagne ont toujours trouvé refuge dans la Ledjah : les
Romains, pour en rester maîtres, l'avaient traversée d'une voie impér
iale, qui, partant de Damas, desservait leurs stations placées au pied
du Djebel-Haouran, notamment Kanatha et Bostra, où la 111° légion de
Cyrénaïque tenait quartier pour garder la tête de la roub' vers le golfe
Persique. LE CHEMIN DE FER DU HEDJAZ 419
Après avoir dépassé la Ledjah et ses noirs villages dont le prin
c

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