Conservation et utilisation durable de la biodiversité et des services écosystémiques : analyse des outils économiques. : 1
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Description

Ce rapport présente, dans deux parties introductives, les défis posés par la conservation de la biodiversité, en France métropolitaine et d’Outre-mer. Il situe les outils économiques dans les politiques de protection de la biodiversité internationales, européennes et françaises. Il synthétise, dans une troisième partie, les travaux menés en France sur l’évaluation de la biodiversité et des services écosystémiques en présentant et en discutant les méthodes utilisées. Il analyse ensuite une trentaine d’outils économiques au service de la biodiversité, en faisant le point de leur utilisation en France et à l’étranger et en dégageant les principaux retours d’expérience. Enfin, il ouvre sur un ensemble de perspectives en débat pour une utilisation accrue de ces outils en France.
Paris. http://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/document.xsp?id=Temis-0068249

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Publié par
Publié le 01 janvier 2010
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPEMENT DURABLE  
 Novembre 2010 
RrencéféeS  
Conservation et utilisation durable de la biodiversité et des services écosystémiques :   analyse des outils économiques      
 
Rapport de la commission des comptes et de l’économie de l’environnement 
Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable www.developpement-durable.gouv.fr
 La commission des comptes de l’environnement a examiné ce rapport lors de sa réunion du 24 septembre 2010 présidée par M Luci en Chabasson. Ce rapport thémat ique a été réalisé par la sous-direction de l’économie des ressources naturelles et des risques du SEEIDD
Collection « RéférenceS » du Service de l’Écon omie, de l’Évaluation et de l’Intégration du Développement Durable (SEEIDD) du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) Directrice de la publication :Michèle Pappalardo Coordination éditoriale :Pierre Meignien et Elen Lemaître-Curri Rédacteurs : Pierre Meignien et Elen Lemaître-C urri avec la participation de : Marc Aviam, Martin Bortzmeyer, Eric Corbel, Gaëtan Dubois, Peggy Duboucher, Hélène Gaubert, Jean-Luc Guitton, Julien Hardelin, Arthur Katossky, Christine Lagarenne, Sylvie Lefranc, Nicolas Manthe, Vincent Marcus, Mélanie Mauge, Julien Monnery, Delphine Morandeau, Frédéric Nauroy, Héloïse Pichot, Jean Plateau, Christophe Poupard, Sarah Quatresous, Thierry Quintr ie-Lamothe, et Antonin Vergez.
Remerciements :Ce rapport a bénéficié de la relecture attentive et des contributions de : Eva Aliacar, MEDDTL/DEB ; Irène Alvarez, AFD ; Michel Badré, CGEDD ; Marine Baudet, MAEE ; Bernard Chevassus-au-Louis, INRA ; Gilles Kleitz, AFD ; Thomas Legoupil, MEDDTL/DAEI , Cyril Loisel, MAEE ; Romain Pirard, IDDRI ; Guillaume Sainteny ; Pierre Sigaud, MEDDTL/DAEI et Julien Vert, MAAPRAT ;  ainsi que des conseils et orientations de : Farhid Bo uagal MEDDTL/SOeS; Dominique Bureau, CEDD ; Julien Calas, FEM ; Audrey Coreau, MEDDTL/DEB; Ygor Gibelind, MA APRAT; Patrice Grégoire, MEDDTL/SOeS; Roger Jumel, MAAPRAT; Vanessa Nuzzo, MEDDTL/DEB ; Bernard Poupat, MEDDTL/SOeS ; Monique Tremblay, ministère en charge de l’écologie du Québec ; Jacques Weber, CEDD, CIRAD, CS PNB, des participants à la réunion conjointe CSPNB-CEDD du 5 juillet 2010 et des membres de la Commission des comptes et de l’économie de l’environnement.  Le secrétariat de rédaction a été assuré par Isabelle Conan, la mi se en page par Daniel Canardon.Crédits photos couverture (MEDDTL) etiord àh ed te de(e chau g I(elôréJC emoruo écuaugn- x otPh2 o to o 1aLrune tiMaut en bas) : Ph Royale et île du Diable) - Photo 3 Laurent Mignaux (Pastoralisme en zone humide) - Photo 4 Arnaud Bouissou (Route départementa le) – Photo 5 Samuel Montigaud (Atelier "Du haut des arbres") - Ph oto 6 Laurent Mignaux (Forêt de Fontainebleau, parcelle d'exploi tation forestière) – Photo 7 Laurent Mignaux - Photo 8 Olivier Brosseau - Photo 9 Olivier Brosseau - Photo 10 Laurent Mignaux (Lac Lém an)
   
  
Table des matières
RéférenceS |Novembre 2010
AVERTISSEMENT AU LECTEUR ....................................................................................................... ............................................3
INTRODUCTION ................................................................................................................... ....................................................5
I. UNE RICHESSE ET UNE RESPONSABI LITE PARTICULIERES DE LA FRANCE ............................................................... ..................7
II. DE LA PROTECTION DE LA NATURE A CELLE DE LA BIODIVERSITE ET DES SERVICES ECOSYSTEMIQUES ...................................1 3
II.1. Une impulsion internationale : les principaux textes depuis 1950 ......................................................... .....................13 II.1.1. Les conventions internationales ....................................................................................... ........................................................ 13 II.1.2. Les directives et politiques européennes .............................................................................. .................................................. 13 II.1.3. La protection de la nature et de la biodiversité en France ............................................................ ........................................ 14
II.2. Les leviers d’actions qui appa raissent important s aujourd’hui ............................................................ ........................16 II.2.1. Davantage de prise en compte de la biodiversité générale et des services rendus ....................................... .................... 16 II.2.2. Davantage d'intégration da ns les politiques sectorielles .............................................................. ......................................... 16 II.2.3. Une gouvernance partagée.............................................................................................. ......................................................... 18 II.2.4. Des financements croissants........................................................................................... .......................................................... 19
III. L’EVALUATION DE LA BIODIVERSITE ET DES SERVICES ECOSYSTEMIQUES ............................................................ ................21
III.1. Méthodes d’évaluation ................................................................................................... .............................................21 III.1.1. Les outils et systèmes d’information sur la biodiversité ............................................................. .......................................... 21 III.1.2. Les typologies de services du Mil.... 22................................................................................sessm As....mentui mnesyetceso III.1.3. Des écosystèmes au bien-être, le rôle clé des fonctions écologiques .................................................. ............................... 23 III.1.4. Les composantes de la « valeur économique totale » ................................................................... ....................................... 25 III.1.5. Les principales méthod es d'évaluation économique..................................................................... ........................................ 26 III.1.6. Quelques exemples de valeurs monétaires de services écosystémiques ................................................... ........................ 28 III.1.7. Les limites de l'éval uation monétaire : apports méthodologiques du rapport du CAS « Approche économique de la biodiversité et des services liés aux écosystèmes » ............................................................................ .............................................. 31
III.2. Les apports de l'é valuation monétaire ................................................................................... .....................................34 III.2.1. La prise de décision ................................................................................................. ................................................................. 34 III.2.2. Le développement d'in dicateurs macro-économiques..................................................................... ..................................... 36 III.2.3. La mise en place d'outils économiques ................................................................................ .................................................. 38
IV. LES APPORTS DES OUTILS ECONOMIQUES AUX POLITI QUES DE PRESERVATION DE LA BIODIVERSITE ...................................40 IV.1. Les outils économiques peuvent contribu er à corriger des imper fections de marché ......................................... .......40 IV.2. Les recommandati ons internationales...................................................................................... ...................................40
IV.3. Les typologies d’outils économiques po ur la préservation de la biodiversité.............................................. ...............43
IV.4. Les mesures ex istant en France ........................................................................................... .......................................45 IV.4.1. Les outils contribuan t à internaliser les dommages .................................................................... .......................................... 45 IV.4.2. Les outils contribuant à rétribuer les pratiques positives............................................................ .......................................... 49 IV.4.3. Les outils basés sur la limitation des quantités, la création de droits de propriété et de marchés .................... .............. 55 IV.4.4. Les outils de financement ............................................................................................. ........................................................... 55 IV.4.5. Les outils dommag eables à la biodiversité ............................................................................. ............................................... 57
 
Commissariat général au développement durable – Service de l’écon omie, de l’évaluation et de l’intégration du développement dur able|1
 
Références |Novembre 2010
IV.5 Des expériences étrangères d’ou tils peu ou pas ut ilisés en France ........................................................ ....................58 IV.5.1. Les outils contribuan t à internaliser les dommages .................................................................... .......................................... 58 IV.5.2. Les outils contribuant à rétribuer des bonnes pratiques ............................................................... ........................................ 59 Tableau 4 : Principaux paramè tres différenciant les PSE ........................................................................ ....................................... 59 IV.5.3. Les outils basés sur la limitation des quantités, la création de droits de propriété et de marchés de ces droits...... ...... 63 IV.5.4. Les outils de financement ............................................................................................. ........................................................... 64 IV.5.5. Les outils dommag eables à la biodiversité ............................................................................. ............................................... 65
IV.6. Niveau d’utilisation des outils économiques pour la biodiversité......................................................... ......................65
IV.7. Eléments d’évaluation issus des expériences français es et étrangères ..................................................... .................66 IV.7.1. Efficacité écologique ................................................................................................. ................................................................ 67 IV.7.2. Efficacité économique ................................................................................................. ............................................................. 72 IV.7.3. Effets distributifs ................................................................................................... .................................................................... 75 IV.7.4. Régulation et gouvernance............................................................................................. ......................................................... 78
V. PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES OUTILS ECONOMIQUES EN FRANCE .............................................................. .........82
V.1. Les principaux enjeux des politiques de préservation de la biodiversité et des services écosystémiques en France .82
V.2. Les mesures fiscales ...................................................................................................... ...............................................83
V.3. L’écoconditionnalité ...................................................................................................... ...............................................84
V.4. Les paiements pour se rvices environnementaux .............................................................................. ...........................84
V.5. L’expérimentation des banque s de compensati on en France ................................................................... ...................85 V.6. Les servitudes environne mentales conventionnelles ......................................................................... ..........................86
V.7. Le bail environnemental ................................................................................................... ...........................................87
V.8. Les outils informationnels ................................................................................................ ............................................87
V.9. Les marché s de droits..................................................................................................... ..............................................87
V.10. L’accès aux ressources génétiques et le pa rtage des avantages issus de leur utilisation .................................. .......88
TABLE DES FIGURES .............................................................................................................. .................................................89
LISTE DES ABREVIATIONS ......................................................................................................... .............................................90 BIBLIOGRAPHIE GENERALE ......................................................................................................... ...........................................92
SITES INTERNET ................................................................................................................. ....................................................94
FICHES DESCRIPTIVES SUR LES OUTILS ECONOMIQUES ................................................................................. ...........................95
ANNEXES ........................................................................................................................ ....................................................233
 
2 |Commissariat général au développement durable – Service de l’éc onomie, de l’évaluation et de l’intégration du développement du rable
  Avertissement au lecteur
RéférenceS |Novembre 2010
 Le rapport 2010 de la Commi ssion des comptes et de l’écon omie de l’environnement porte sur les outils économiques qui peuvent contribuer à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité et des services écosystémiques. L’objectif d e ce rapport est de présenter aux différents acteurs susceptibles de concevoir, d’évaluer et de mettre en œuvre des politiques visan t la conservation de la biodiversité ou la préservation des serv ices écosystémiques, une palette d’outils économiques utilisés en France ou à l’étranger.  Certaines des pressions clés qui s’exercent sur la biodiversité ont des déterminants économiques ou sont directement liées à des imperfections de marché. La biodiversité reste, dans bien des situations et alors même que sa conservation est menacée, un bien commun en accès libre ; les atteintes à la biodiversité ont un coût pour la société qui n’est que très partiellement pr is en compte dans les activités économiques ; acontrario, les pratiques qui ont une incidence positive sur le bien-être global sont rarement récompensées. La biodiversité est typiquement un doma ine dans lequel l’intervention de la puissance publique est nécessaire pour réconcilier les intérêts publ ics et privés, assurer la prise en compte des temps longs, éviter les stratégies q ui consisteraient pour chaque agen t à attendre des autres les effo rts nécessaires au bien commun.  Le recours à des instruments écon omiques est de plus en plus envisagé comme une piste sérieuse pour corriger certaines de ces limites (imperfections) et notamment pour réconcilier les inté rêts particuliers et collectifs. Le rôle des outils économiqu es n’est pas de créer des marchés de biodiversité – même si certai ns d’entre eux s’appuient, souvent de manière optionnelle, sur des mécanismes de marché – mais bien de faire en sorte que la va leur de la biodiversité et des services qu’elle rend soit mieux prise en compte dans les décisions des acteurs publics et privés . Les outils économiques ne sont pas les seuls qui permettent d e remplir de tels objectifs mais ils ont un e place aux côtés des outils réglementaires. Les politiques de conservation ne s’inscrivent d’ailleurs pas en dehors de la sphère économique, mais influent sur l’ activité économique tant par les activités qu’elles restreignent que par les opportunités qu’elles offrent.  Un ensemble d’outils économiques, notamment fiscaux, est déjà utilisé en France pour favoriser la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité. Le recours accru aux outils écon omiques est une option envisagé e dans plusieurs politiques publiques en cours de négociation ou réce mment négociées : négociation des objectifs pour 2020 de la Convention pour la diversité biologique en octobre 2010 lors de la 10e Conférence des parties, révision de la Stratégie nationale pour la biodiversité d’ici 2011, préparation de la Politique agricole commu ne de l’Union européenne post 2013, révision de la Politique commune de la pêche, négociation d’un régime d’accès aux ressources génétiques et de partage des avantages, etc. Dans la pratique, les outils économiques su sceptibles de contribuer à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiver sité s’inscrivent souvent dans des disposit ifs plus complexes qui allient des dime nsions économiques, réglementaires, informationnelles ou contractuelles. Ainsi, le niveau de sanc tion fixé pour non-respect d’ obligations réglementaires, par exemple, est considéré comme un outil économique qui a sa plac e dans la typologie définie par l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Lorsqu’un choix est possi ble entre différents types d’outils pour atteindre un objectif de politique publique (fiscalité incitative ou réglementation, pour limiter le s pollutions diffuses, par exemple), l’efficacité relative des différents instruments doit être analysée au cas par cas.  L’évaluation monétaire de la biodiversité et des services qu’elle rend a un rôle à jouer pour orienter les décisions publiques et privées. Toutefois, les instruments économiques présentés dans le rapport ne font pas forc ément appel à une évaluation monétaire de la biodiversité, technique dont la précision es t débattue. Certains outils s’ appuient, par exemple, sur une évaluation physique ou sur une estimation des niveaux d’invest issements nécessaires pour attein dre des objectifs fixés par les politiques publiques. Le recours à une évaluation physique pl utôt que monétaire se heurte sans doute à moins de questions méthodologiques, mais n’est pas dénué de difficultés dans le domaine de la biodiversité. La connaissance et les indicateurs nécessaires au dimensionnement de certains outils économique s (mais aussi réglementaires ou contractuels) font souvent défaut. Les analyses présentées dans le rappor t doivent être abordées en en tenant compte.  La présentation des outils proposée dans ce rapport se veut la plus factuelle possible. Le rapport présente des éléments d’analyse et d’évaluation lorsque ceux-ci sont disponibles. En revanche, à ce stade, il ne s’agit pas de proposer des recommandations générales ou de préjuger de l’orientation des politiques publiques.  Enfin, ce document ne s’attache pas à un type particulier de bi odiversité. Les outils présentés ici visent aussi bien à protége r la biodiversité dite générale1que la biodiversité dite remarquable2, même si certains outils peuven  têtre plus ou moins adaptés à                                                         1également employé pour qualifier la biodiversité qui n’a pas de caractère emblématique. Le Le terme de biodiversité ordinaire est  terme de biodiversité générale lui est préféré dans le présent rapport pour éviter une possible connotation négative. 2Ou biodiversité remarquée. Le choix du terme « remarquable » correspond à l’usage le plus courant.
 
Commissariat général au développement durable – Service de l’écon omie, de l’évaluation et de l’intégration du développement dur able|3
 
Références |Novembre 2010
ces deux grandes catégories. Au-delà de la biodiversité stricto sensu, le rapport s’in téresse aux outils susceptibles de contri buer à la préservation des services écosystémiques ; ainsi, l’eau et le paysage, par exemple, ne sont traités qu’en temps qu’ils participent de services écosystémiques. Dans quelques cas, le ra pport aborde aussi des outils destinés à la préservation d’une ressource naturelle renouvelable, comme les ressources halieutiques. Enfin, la conservation de la biodiversité ex-situ (parcs zoologiques, collections, fermes d’élevage, banques de gènes,…) n’est pas abordée.  
 
4 |Commissariat général au développement durable
– Service de l’éc onomie, de l’évaluation et de l’intégration du développement du rable
  INTRODUCTION
RéférenceS |Novembre 2010
 La biodiversité est un bien mondial et collectif majeur, source de vie, support des activités humaines et facteur de développement de richesses. Lémergence de ce concept, comme de celui de services écosystémiques, est récente. Mais l’importance de la biodiversité, notammen t à travers les services qu’elle rend, est de plus en plus largement reconnue et l’amélioration de sa prise en compte, dans les politi ques publiques et les choix privés, est un enjeu clé.  En 1992, la Convention sur la diversité biologique (CDB), adoptée dans le cadre du Sommet de la terre à Rio de Janeiro, inscrit le maintien de la diversité biologique, ou biodiver sité, parmi les objectifs internationaux prioritaires.  Le rapport du Mile Aemstsyco eumni ,)AM( tnemssessn deatiovaluou Ei aseorplèltneém seoisMyr uslc é3, de 2005 souligne que l'importance des services écosystémiques est en général sous-est imée, alors qu’ils sont essent iels au bien-être humain, en particulier pour les populations pauvres qui sont les plus direct ement tributaires des ressources naturelles pour leur santé et leurs moyens de subsistance.  « Des études récentes du changement climatique en suggèrent des conséquences beaucoup plus rapides et profondes que les prévisions précédentes, notamment le risque de conflits huma ins causés par la concurrence pour les ressources qu’offre la biodiversité et les services rendus par les écosystèmes »4.  La lutte contre la perte de la biodiversité et pour le main tien des services écosystémiques, par ses multiples dimensions sociales et économiques, participe à l’objectif de recherche d’une économie sobre en ressources naturelles et décarbonée, auquel s’attachent désormais les pays et les organisations internationales.  Pour freiner l’érosion de la biodiversité, les 193 pays signataire s de la Convention sur la divers ité biologique se sont fixé d e nouveaux objectifs d’ici à 2020 à l’occasion de la 10eConférence des Parties d’octobre 2010 à Nagoya.  L’érosion de la biodiversité s’explique en partie par « l’inac tion » qui résulte entre autres d’une connaissance insuffisante s ur les écosystèmes, les moyens de les protéger et l’évaluation économique des biens et services qu’ils procurent.  Ce besoin d’une expertise scientifique in ternationale reconnue et indépendante dans le domaine de la biodiversité devrait aboutir à la création d’une plateforme in tergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques à l’interface entre science et politique, lIntergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (lIPBES) par l’Assemblée générale des Nations-Unies.  D’ores et déjà, plusieurs travaux d’envergure internationale ont été engagés. L'Etude sur l’économ ie des écosystèmes et de la biodiversité (TEEB) qui s'inscrit dans la continuité des travaux du MA a rendu de premières conclu sions en 2008. Le coût pour l a société de la perte cumulée de bien-être liée à la dégradat ion des écosystèmes et à la perte de services écosystémiques pourrait être équivalente à 7 % de la consommation annuelle mondiale à l’horizon 20505. En 2010, le TEEB a abouti à plusieurs documents de propositions à destination des décideurs publics, des administrations locales et des entreprises et à un site Internet à destination des cito yens. Ces travaux permettent de mieux appréhen der les différentes composantes du bien-être, tel que recommandé par le rapport de la Commission sur la mesure des performanc es économiques et du progrès social (Stiglitz - Sen - Fitoussi, 2009).  Les instruments économiques pouv ant être sollicités pour les politiques de conservation et d’utilisation durable de la biodiversité, le présent rapport vise à faire le point sur leur contribution en France et à l'étranger et à discuter leurs perspectives de développement en France. Les instruments économiques sont entendus ici au sens large : ceux jouant sur les prix, comme les outils fiscaux, ceux joua nt sur les quantités comme les quotas ; le s instruments visant à internaliser les dommages comme ceux visant à internaliser les bénéfices ; les outils fiscaux comme les outils contractuels, informationnels, financiers ou ceux portant sur la responsabilité.  Afin de préciser le contexte dans lequel s'inscrit cette analys e, il apparaît nécessaire de rappeler brièvement ce qu’est la biodiversité, ce que sont les services écosystémiques et quel est l’état de la biodiversité en France, comment elle évolue,                                                         3  Née en 2000 à la demande du Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, l’évaluation des écosystèmes pour le millénaire a pour objectif d’évaluer les conséquences des changements écosystémiques sur le bien-être humain. Les conclusion s des plus de 1300 experts qui ont travaillé à ce projet sont réunies en cinq volumes techniques et six rapports de synthèse ; elles proposent une évaluation scientifique des fo nctions des écosystèmes et présentent les moyens de restaurer, de conserver ou d’améliorer l’utilisatio n durable des écosystèmes. 4WBGU German Advisory Council on Global Change (2008) World in Transition: Climate Change as a Security Risk, Earthscan, Lond res. 5L. Braat & P. ten Brink, May 2008, “The Cost of Policy Inacti on. The case of not meeting the 2010 biodiversity target”, Wageni ngen / Brussels.
 
Commissariat général au développement durable – Service de l’écon omie, de l’évaluation et de l’intégration du développement dur able|5
 
RéférenceS |Novembre 2010
notamment au regard des pressions qu’elle subit6 conservation et d’utilisation durable de(Partie I). Le panorama des politiques de la biodiversité et des services écosytémiques, de 1930 jusqu’au Grenelle Environnement, illustre l’évolution de ces politiqu es (Partie II).  Après avoir ensuite rappelé le cadre d’évaluation de la biodiver sité et des services écosystémiques (Partie III), le rapport ét udie la mise en œuvre des outils économiques de préservation de la bi odiversité en France et à l’étranger et présente des éléments d’analyse et d’évaluation de ces outils économiques lorsque ceux-ci sont disponibles. (Partie IV et fiches). En conclusion, le rapport discute des perspectives d’utilisation ou de développem ent de différents outils économiques en France (Partie V).  
                                                        6l’état de la biodiversité et des prePour une description de  et menaces sur la biodiversité, le lecteur pourra se référe ssions r à la publication de mai 2010 « Données de synthèse sur la biodiversi té », collection Références du Commissari at général au développement durable (CGDD) du MEDDTL.
 
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  I. UNE RICHESSE ET UNE RESPONSABI LITE PARTICULIERES DE LA FRANCE
La biodiversité, qui résulte de l'évolution du vivant depuis plusieurs milliards d'ann ées, est, selon la définition retenue par la Convention sur la diversité biologique, « la variabilité des orga nismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiqu es et les complexes écologique s dont ils font partie. Cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ». La biodiversité comprend donc trois échelles principales : la diversité intra-spécifique, c'est à dire celle des individus au sein des espèces ; la diversité spécifique, qui correspond au nombre et à la variété des espèce s ; et la diversité des écosystèmes, à la fois structurale et fonctionnelle.  Les espèces ne sont qu'une compos ante de la biodiversité. La structure spatiale et l'organisation fonctionnelle des écosystèmes résultent entre autres de leurs combinaisons et interactions. La place et le rôle des espèces, au sein d'un écosystème donné, évoluent en fonction de leur propre dynamique, de celle des autres espèces peuplant le même écosystème, et, plus généralement, de l’ensemble de leur envi ronnement biotique et abiotique. Ces proc essus dynamiques se réalisent souvent à l’échelle des temps géologiques.  Si la biodiversité est le résultat d'une longue évolution, son appréhension par le grand public est assez récente et elle reste relativement peu connue. Le terme « diversité biologique » a été employé pour la première fois par Thomas Lovejoy, biologiste américain, en 1980. Le terme « biodiversité » est apparu en 1985 aux Etats-Unis, lors de la préparation du « National Forum on Biological Diversity7 fficielle de la biodiversité date du Sommet». La première définition o la terre à Rio, en 1992 (cf. supra). de Les services écosystémiques, concept plus récent encore, sont définis comme les avantages, dire cts et indirects, que l'homme retire de la nature (MA, 2005).  La richesse de la biodiversité varie à la surface du globe. La biodiversité est particulièrement riche, au moins en terme d'espèces, dans l'espace intertropical. La France, dont une pa rtie du territoire est intertropi cal, est le premier pays europée n en terme de biodiversité. Carrefour biologique pour nombre d’espè ces migratrices en métropole, pr ésente dans les trois océans avec ses départements et collectivités d’Outre-Mer, la France a une responsabilité élevée concernant la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité.   Encadré 1 : Quelques éléments chiffr és sur la biodiversité en France La France métropolitaine héberge 4 900 espèces de plantes, s oit 40 % des espèces européennes, 39 000 espèces d’insectes, soit 2 6 % des espèces européennes, 55 % des espèces européennes d’amphibiens, et 80 % de s espèces européennes d’oiseaux, dont 64 % des 191 espèces visées par l'annexe I de la directive « Oiseaux » de l'Union européenne. La France compte 75 % des habitats naturel s européens, dont 70 % des 222 types d'habitats naturels d'intérê t communautaire et est concernée par 22 % des 632 espèces animal es et végétales visées par l'annexe II de la directive « Habitats » de l'Union europ éenne. Le territoire français métropolitain s' étend sur 4 des 8 zones bio-géographiques européennes : atlantique, alpine, continentale et méditerranéenne. L’Outre-mer contribue tout particulièrement à la richesse biologique française, en hébergeant 26 fois plus de plantes, 60 fois plus
8
9 évalués à environ 120 milliards d’euros chaque année.   
2
                                                        7organisé par le « National Research Council » aux Etats-Unis en 1986.Forum 8 très forte et aussiUn point chaud ou hot spot (en  stanglais) étant défini comme une des zones où la diversité spécifique, végétale comme animale, e parfois menacée. 9décembre 2011 la présidence de l’Initiative Internationale pour les Ré cifs Coralliens (ICRI) enLa France assure depuis le 1er juillet 2009 et jusqu’en coopération avec Monaco, et conjointement avec les Samoa.  
Commissariat général au développement durable – Service de l’écon omie, de l’évaluation et de l’intégration du développement dur able|7
RéférenceS |Novembre 2010
 
Figure 1 : Diversité et endémisme en France métropolitaine et d'outre-mer                   Source : MEEDDTL/CGDD/SOeS, 2010 Données de synthèse sur la biodiversité   Même s’il est impossible de décrire précisément toute la biodiver sité et même de lister l’intégralité des espèces vivantes, il apparaît que leur rythme de disparition s’est beaucoup accé léré et que les atteintes de l’homme sur l’environnement se multiplient. Le Milm Asysteecosium ne lur sntceacl't em )AM( tnemssesnie auvee  desprnoiseuq bus essint les écosystèmsee  t ses incidences : 60 % des services écosystémiques seraient dégr adés. Le taux actuel d'extinction d'espèces est estimé entre 100 et 1000 fois plus élevé que le taux moyen d'extinction qu'a connu l'histoire de l'évolution de la vie sur Terre10, et serait 10 à 100 fois plus rapide qu’au cours des extinctions de masse précédentes11. En France, les espèces disparues ou en danger critique d ntextinction sont particulièreme nombreuses en Outre-mer.   Figure 2 : Espèces menacées de la liste rouge UICN mondiale en France métropolitaine et coltre-merceivit sétuo'd12                  Source : The IUCN Red List of Threatened Species, 2009, dans SOeS, 2010 Données de sy nthèse sur la biodiversité   
                                                        10J.H.Lawton et R.M.May, Extinction rates, Oxford University Press, Oxford. 11Les biologistes considèrent que la terre a cours desquelles de nombreuses espèces connu au moins cinq grandes extinctions, au ont disparu en une période de temps relativement courte à l'échelle des temps géologiques. 12 qui liste les espèces , mondiale réalisée par les in on internationales de l'UICN stances Parallèlement à l'évaluation française, il existe une évaluati menacées au niveau mondial et leur présence dans les différents pays. Pour le territoire métropolitain, les résultats présentés sont différents de ceux obtenus au niveau national mais ces deux évaluations distinctes reposent néanmoins sur la même méthodologie, mise au point par l'UICN au niveau international.
 
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