Les métiers face aux technologies de l information
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Description

Comment les nouvelles technologies se diffusent-elles ? Comment s'articulent-elles avec l'organisation des entreprises et quelles sont les conséquences pour les salariés ? Comment les individus se les approprient-ils ? Les TIC produisent-elles, directement ou indirectement, de nouvelles inégalités, des risques d'exclusion ? Quelles sont les conséquences de ces évolutions sur les métiers, la nature des emplois et des qualifications, la valeur des compétences et leur reconnaissance ? Autant de questions auxquelles ce rapport, issu de la réflexion du groupe interministériel sur la prospective des métiers et des qualifications du Commissariat général du Plan, tente de répondre.

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Publié le 01 avril 2003
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Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait

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Sommaire
Introduction..................................................................
Première partie Les nouvelles organisations et transformations du travail....................................
Quand on parle TIC, on parle dorganisation ..............
Limpact des TIC sur les métiers et les compétences ............................
Deuxième partie Les risques d exclusion............................................
Des inégalités dans lutilisation des TIC ....................
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Les processus menant à lexclusion .......................... 85
La maîtrise des TIC : éléments de lefficacité ................................................ 93
Contenir les risques dexclusion..................................
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Troisième partie Recomposition des métiers.................................... 109
Les nouveaux métiers ................................................ 111
Évolution et reconnaissance des compétences .......... 133
Conclusion .................................................................. 153
Liste des membres de latelier .................................... 165
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QUALIFICATIONS&PROSPECTIVE
Les métiers face aux technologies de linformation
Avril 2003
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QUALIFICATIONS&PROSPECTIVE
Président de l atelier Michel Gollac Centre détudes de lemploi
Rapporteurs Christine Afriat Commissariat général du Plan
Jean-François Loué Ministère délégué à lIndustrie
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Introduction
Bien que les technologies de linformation et de la communication (TIC) daujourdhui se situent dans la continuité de générations tech-nologiques antérieures, lévolution de leurs performances facilite des transformations qui dépassent largement le cadre sectoriel des indus-tries de linformation et de la communication et affectent lensemble de léconomie. Liées à lintroduction et à la diffusion des TIC, ces trans-formations modifient de façon si profonde le fonctionnement de léco-nomie que certains y voient la naissance dun nouveau paradigme économique que lon appelle, tout comme le secteur qui le porte, nou-velle économie. Peut-être y a-t-il là quelque exagération, mais les transformations en cours seront durables et amèneront la plupart des professions à évoluer.
Dans ce contexte le rapport analyse les effets de cet avènement de la société de linformation sur lemploi, lévolution du travail, la formation et les qualifications, en se plaçant dans une perspective de moyen et long terme.
Comment ces nouvelles technologies se diffusent-elles ? Comment sarticulent-elles avec lorganisation des entreprises et quelles sont les conséquences pour les salariés ? Comment les individus sappro-prient-ils les TIC ? Les TIC produisent-elles, directement ou indirecte-ment, de nouvelles inégalités et des risques dexclusion ? Quelles sont les conséquences de ces évolutions sur les métiers, la nature des emplois et des qualifications, la valeur des compétences et la maniè-re de les reconnaître ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions. Mais, pour comprendre le nouveau modèle économique, il faut au préalable appréhender les liens quentretiennent les TIC, la croissan-ce, lemploi et lévolution vers léconomie de la connaissance.
Que sont les TIC ?
Les TIC sont nées au cours des vingt-cinq dernières années de la fusion des télécommunications, de lélectronique, de linformatique et
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- Introduction -
des technologies de numérisation de linformation, en particulier de linformation audiovisuelle. Le mariage de linformatique et du matériel audiovisuel a donné naissance aux disques et lecteurs compacts. Le rapprochement de linformatique et des télécommunications a permis la mise en place des réseaux électroniques interactifs comme lInternet. Comme le rappelle Patrice Flichy1, ce réseau des réseaux, né de la recherche publique militaire américaine, sest développé pen-dant près de vingt ans dans les milieux universitaires en dehors de lé-conomie de marché autour dune culture de la gratuité et de la coopé-ration. Aujourdhui, des produits multimédias en ligne combinent du matériel audiovisuel, de linformatique et des télécommunications. Les TIC se diffusent largement, en particulier vers les médias, la publicité et la distribution.
Suite à cette évolution, il existe plusieurs définitions du secteur TIC2:
 les TIC comprennent tout dabord les matériels informatiques, les logiciels et les matériels de télécommunication. Cette définition la plus étroite est retenue par Gilbert Cette dans le rapport du CAE3;  on y ajoute généralement les services de télécommunication et les services informatiques, ce qui conduit à la définition retenue par le BIPE4;  la définition de lOCDE, récemment reprise par le CNIS, est un peu plus large puisquelle inclut en outre le commerce de gros déquipe-ments industriels. Le principe consiste à retenir lensemble des sec-teurs dactivités économiques qui contribuent à la visualisation, au trai-tement, au stockage et à la transmission de linformation par des moyens électroniques.
(1) Séance du 12 octobre 2000, contribution de Patrice Flichy, Genèse du discours sur la nouvelle économie aux États-Unis, in Économie de Internet, Revue Économique, n° 52, octobre 2001. (2) Aufrant (M.), Nivelet (J.-M.), Des concepts pour la mesure de l'économie de l'information : les secteurs TIC et leur contenu, 9ecolloque de Comptabilité nationale, 21-22 novembre 2001. (3) Cette (G.), Mairesse (J.) et Kocoglu (Y.), La diffusion des technologies de l'information et de la communication en France : mesure et contribution à la croissance, in "L'économie de la nouvelle économie, rapport du Conseil d'analyse économique, n° 28, 2000. (4) Notamment dans l'étude de Gille (L.) et Marti (R.) réalisée pour le compte de la DIGITIP, Les technologies d'information et de communication et l'emploi en France, BIPE, mars 2000.
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- Introduction -
Le choix de la définition des TIC peut influencer sensiblement les conclusions des études économiques. Lessentiel de la croissance de lemploi TIC au cours des années récentes étant le fait des services, leur inclusion apparaît essentielle. De même, linclusion de laudiovi-suel et du commerce de gros nest pas neutre lorsque lon compare lé-volution du poids des TIC aux États-Unis et en France : en 1998, ces deux secteurs représentaient 1,6 % du PIB américain contre seule-ment 0,6 % du PIB français5. Le choix du CNIS6correspond à la nécessité de se rallier à une défi-nition qui permette de faire des comparaisons internationales, ce qui conduit à préférer comme le CNIS la définition de lOCDE. Toutefois les travaux réalisés sur la base de définitions plus étroites ont égale-ment été pris en considération.
Les particularités de la nouvelle économie
Les TIC se caractérisent par leur aspect générique. Elles sappliquent à lensemble des secteurs, en permettant délargir le champ des pos-sibles. Elles permettent à tous les secteurs de bénéficier des rende-ments quelles obtiennent par des effets de réseau7.
Laccroissement spectaculaire de la puissance de traitement de linfor-mation permet une différentiation plus forte des biens, par une prise en compte fine des préférences individuelles génératrices deffets qualité. Ce nest pas tant la quantité de biens produits qui change que la capa-cité de répondre finement aux attentes du client.
Lautomatisation de la production en a très fortement réduit le coût. La conception concentre une grande part de la valeur ajoutée. Les coûts de conception étant indépendants du nombre dunités produites, les coûts fixes prennent une part de plus en plus importante dans léco-nomie. Selon la théorie économique, cela conduit à des problèmes de
(5) Note DIGITIP n° STSI/SDPP/2000 du 14/11/2000, Zmiro (D.), note pour la directrice générale Comparaison des résultats de l'étude du BIPE sur l'impact des technologies de l'information sur l'emploi et les travaux du Conseil d'analyse économique sur la nouvelle économie. (6) Ces choix sont exposés dans le Rapport du groupe de travail du CNIS sur l'observation statistique du développement des TIC et de leur impact sur l'économie, CNIS, rapport n° 63, février 2001, www.cnis.fr. (7) Voir l'exposé de Michèle Debonneuil lors de la séance du 12 octobre 2000, voir . également Cohen (D.), Debonneuil (M.), L'économie de la nouvelle économie
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- Introduction -
régulation car les rendements étant croissants, les prix obtenus spon-tanément dans le cadre dun équilibre concurrentiel ne permettent pas de financer les coûts fixes.
Les gains de productivité obtenus par lusage des TIC se transmettent des secteurs producteurs de TIC aux secteurs utilisateurs des TIC par lincorporation deffets qualité aux produits. Ceci a deux consé-quences : pour un pays, il nest pas nécessaire dêtre producteur de TIC pour bénéficier deffets favorables ; mais rester uniquement utili-sateur conduit à une relation de dépendance vis-à-vis des producteurs qui peuvent plus aisément imposer leurs marges.
Les TIC sont le principal instrument des marchés financiers dont elles stimulent le fonctionnement : la transmission des ordres, les cotations et les transmissions des cours y font largement appel. Par ailleurs, elles permettent de rendre les informations disponibles en temps réel dun bout à lautre de la planète. Lutilisateur final peut ainsi se tenir informé à chaque instant de lévolution de lenvironnement écono-mique, trouver rapidement les informations quil juge pertinentes. Mieux informé, il est aussi plus incité à agir, dautant que les TIC ont permis de réduire les coûts de transaction. Par ce biais, les TIC facili-tent grandement les mouvements de capitaux à léchelle mondiale, ce qui tend à amplifier les flux (et reflux) dinvestissements. Comme on le verra dans la partie Les nouvelles organisations du travail, elles faci-litent aussi la mondialisation de façon plus directe parce quelles per-mettent aux entreprises, parmi dautres choix possibles, de se placer sur un marché mondial ou dorganiser leur production sur une base mondiale (délocalisations).
TIC et croissance : dépasser le paradoxe de productivité
La diffusion des TIC permettra-t-elle daccroître durablement le taux de croissance de léconomie ? Influence-t-elle la substitution entre capital et travail ? À quel rythme croîtra à lavenir lefficacité des facteurs de production ?
Pendant de nombreuses années, les études sur données macro-éco-nomiques nont pu que confirmer le constat fait par Robert Solow en 1987 : On peut voir lavènement de lordinateur partout, de nos jours, sauf dans les statistiques sur la productivité. Lanalyse par secteur ne semblait guère plus concluante. Seules des études sur données micro-économiques, comme celle de Nathalie Greenan et Jacques
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- Introduction -
Mairesse, ont obtenu relativement tôt des résultats plus positifs8. Encore fallait-il que les entreprises se réorganisent pour bénéficier de la productivité potentielle liée à leurs investissements en TIC9.
On savait depuis longtemps que les méthodes traditionnellement uti-lisées en comptabilité nationale ne permettaient pas de mesurer les améliorations qualitatives, mais on sest rendu compte progressive-ment depuis 1990 que cela conduisait à sous-estimer gravement la croissance et la productivité apportée par les TIC. Pour résoudre cette difficulté, les comptables nationaux ont adopté la méthode dite des prix hédoniques dont le principe consiste, lorsquun produit amélioré apparaît, à évaluer ce que le consommateur aurait accepté de payer pour le nouveau produit, à une date de référence antérieure à son apparition, en fonction des caractéristiques du produit10. Cette métho-de est appliquée dans certains pays, notamment aux États-Unis et, depuis la base 1995, en France, sur le matériel TIC. Compte tenu du champ dapplication de la méthode, la réévaluation de la croissance quentraîne ladoption des prix hédoniques est très concentrée sur le secteur des TIC.
Dans des études récentes, certains économistes ont cru pouvoir éta-blir une relation entre la durée exceptionnelle de la croissance de lé-conomie américaine jusquen 2000 et la diffusion des TIC. La forte croissance de la productivité du travail pendant cette période donnait une certaine vraisemblance à cette thèse, mais le sujet reste contro-versé. Résumant les points de vue en présence, Patrick Artus explique que la diffusion des TIC peut modifier le taux de croissance de léco-nomie selon trois mécanismes11:
1. La bulle spéculative : à court terme, une croyance commune dans lefficacité des TIC peut conduire les entreprises à une forte vague dé-quipement pour développer de nouveaux biens ou services, tandis que les marchés financiers fourniront les capitaux nécessaires. Si ces
(8) Greenan (N.) et Mairesse (J.), Computers and Productivity in France : some evidence, NBER, Working Paper, n° 5836, 1996. (9) Réflexions préliminaires sur la nouvelle économie, note de Christine Afriat, séance du 12 octobre 2000. (10) Cette évaluation se fait à l'aide de modèles économétriques qui font dépendre le prix du produit de ses qualités intrinsèques. (11) Artus (P.), La nouvelle économie, Collection Repères, La Découverte, 2001.
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- Introduction -
investissements restent sans effets sur la productivité du travail, les créanciers perdront leur mise et le phénomène sarrêtera.
2. La substitution du capital au travail : si le développement des TIC permet daccroître la productivité du travail et de faire baisser sa part dans la répartition de la valeur ajoutée, il est possible pendant plu-sieurs années de financer une substitution entre capital et travail. Ce mécanisme sépuisera toutefois si la productivité globale des facteurs de production nest pas accrue, car la baisse de la part de la rémuné-ration du travail trouvera des limites.
3. La hausse de la productivité globale des facteurs : la diffusion des TIC conduira à un supplément de croissance sur le long terme si et seulement si elle permet daccroître durablement la progression de la productivité globale des facteurs de production (PGF). Cest seule-ment à cette condition que la croissance pourra se développer sans créer dans léconomie de tensions cumulatives.
Globalement, selon un consensus assez large, limpact sur léconomie américaine du développement des TIC est bien allé au-delà de la bulle spéculative. En revanche, il est aujourdhui très difficile de trancher entre les deux autres hypothèses. Si la progression de la productivité du travail aux États-Unis a été exceptionnelle pendant tout le cycle dexpansion des années quatre-vingt-dix, celle de la PGF a été plutôt faible. Selon Patrick Artus, malgré une accélération de 1996 à 1999, la progression de la PGF en 1999 était encore inférieure à ce quelle était de 1983 à 1989. Dautre part, si la diffusion des TIC concourt à la pro-gression de la PGF, elle nen est probablement pas la seule source. Il faut alors apprécier la contribution des TIC à la croissance de la PGF et la mesure dans laquelle cette source de progression sajoute à dautres où sy substitue. Cette question reste lobjet de vives contro-verses12. TIC et emploi : plus de transformations que de créations
À supposer quelle entraîne un supplément durable de croissance, la diffusion des TIC conduira-t-elle durablement à des créations dem-ploi ?
(12) En contrepoint aux positions défendues par l'OCDE, on trouvera une analyse plutôt sceptique dans Gordon (R.), Does the New Economy Measure up to the Great Inventions of the Past, NBER, document de travail, n° 7833, août 2000.
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