Rapport d'information déposé par la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, sur l'épidémie à virus chikungunya à La Réunion et Mayotte
L'infection par le virus Chikungunya est une arbovirose, c'est-à-dire une infection transmise par les moustiques. En 2005, le chikungunya a frappé la région de l'Océan Indien, touchant les Comores, Mayotte et l'île Maurice, puis l'île de La Réunion où il a provoqué une crise sanitaire d'une ampleur inégalée : 165 000 personnes ont été touchées par l'épidémie à La Réunion et 40 000 à Mayotte soit environ 30 % de la population et ce finalement avec une très grande rapidité. En effet, après un premier pic épidémique limité au printemps 2005, à La Réunion, en quelques semaines - de la fin décembre 2005 au début janvier 2006, l'épidémie a littéralement explosé. Au plus fort de la crise, en février, on estimait à 45 000 le nombre de nouveaux cas hebdomadaires. Cette flambée épidémique a mis à l'épreuve, le système de veille sanitaire, le système de soins et l'organisation de la gestion de la crise. La mission s'est attachée, au travers de l'analyse du déroulement de cette crise à en dégager les enseignements pour l'avenir afin d'essayer d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise.
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Langue
Français
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1 Mo
Extrait
N° 3242
______ ASSEMBLÉENATIONALECONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 DOUZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 4 juillet 2006. RAPPORTDINFORMATION DÉPOSÉ en application de larticle 145 du RèglementPAR LA COMMISSION DES AFFAIRES CULTURELLES, FAMILIALES ET SOCIALESsur lépidémie à virus chikungunya à La Réunion et à MayotteET PRÉSENTÉ PARM. BERTHOAUDIFAX Député. ___
3 SOMMAIRE___
Pages
INTRODUCTION.............................................................................................................. 9 I. RESTER D UNE EXTRÊME VIGILANCE........................................................................ 10 A. LÉPIDÉMIE DE CHIKUNGUNYA À LA RÉUNION ET À MAYOTTE NEST TOUJOURS PAS TERMINÉE................................................................................... 10 1. Lépidémie reste active à La Réunion et à Mayotte........................................ 10 2. Les risques de reprise de lépidémie à la fin de lannée 2006 sont sérieux................................................................................................................ 11
B. LÉPIDÉMIE DE CHIKUNGUNYA SEST INSTALLÉE DANS LA RÉGION................ 11
C. ON NE PEUT IGNORER LE RISQUE DAUTRES MALADIES INFECTIEUSES ÉMERGENTES OU RÉÉMERGENTES.................................................................... 12 1. Lépidémie de dengue de 2004 : un signal dalarme resté sans réponse............................................................................................................... 12
2. Les risques potentiels liés à dautres maladies émergentes ou réémergentes devront être pris en compte..................................................... 13 II. RENFORCER ET ÉLARGIR LE DISPOSITIF DE VEILLE SANITAIRE.......................... 15 A. LAMPLEUR DE LÉPIDÉMIE DE CHIKUNGUNYA À LA RÉUNION : UNE « DÉSASTREUSE SURPRISE »............................................................................... 15 1. Le déroulement de lépidémie en 2005 et en 2006......................................... 15 a. Un premier pic épidémique, en mai 2005, dampleur relativement modeste....... 15 b. La persistance de lépidémie pendant lhiver austral........................................ 15 c. La flambée épidémique entre fin décembre 2005 et début janvier 2006............. 16
2. Un constat : limprévisibilité de la flambée épidémique à La Réunion entre décembre 2005 et janvier 2006.............................................................. 17
a. Une surprise partagée devant lexplosion de lépidémie.................................... 17 b. Les causes exactes de cette flambée épidémique restent encore à déterminer....................................................................................................... 18 3. La réaction des pouvoirs publics tout au long de lépidémie.......................... 19 B. LES LIMITES DU DISPOSITIF DE SURVEILLANCE................................................. 20
1. Le dispositif a permis la détection précoce des premiers cas et la surveillance épidémique.................................................................................... 20
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a. La détection des premiers cas : dates clefs........................................................ 20 b. La surveillance de lépidémie à compter du 10 mai 2005.................................. 21 c. La mise en place progressive dun suivi des hospitalisations............................. 22 2. Un dispositif qui a peiné à remplir lensemble de ses missions..................... 23 a. Un fonctionnement « lourd et complexe à gérer au quotidien »......................... 23 b. Un dispositif de veille qui a perdu pied quand lépidémie a explosé.................. 25 c. Des signaux dalerte qui nont pas été entendus................................................ 26 d. Labsence denquête de séroprévalence jusquen février 2006.......................... 28 C. MAYOTTE : UNE ÉPIDÉMIE DIFFICILEMENT ESTIMÉE EN RAISON DU CONTEXTE LOCAL.................................................................................................. 28 D. UNE SURVEILLANCE À RENFORCER ET À ÉLARGIR........................................... 30 1. Affiner la surveillance......................................................................................... 30 a. Préciser la répartition géographique des cas.................................................... 30 b. Adapter la surveillance aux spécificités rencontrées......................................... 31 c. Mieux impliquer les professionnels de santé et faciliter le recueil des données........................................................................................................... 31 2. Élargir la surveillance......................................................................................... 32 3. Passer du suivi à lanticipation.......................................................................... 33 a. Mieux évaluer le risque pour mobiliser les moyens adéquats............................. 34 b. Mettre au point de nouveaux outils................................................................... 35 III. LEVER LES INCONNUES SUR LA MALADIE ET LE VIRUS....................................... 37 A. UNE MALADIE DÉCOUVERTE PAS À PAS.............................................................. 37
1. Des connaissances fragmentaires ou difficilement accessibles.................... 37
2. Lidentification de formes cliniques inattendues.............................................. 38 a. Les formes graves............................................................................................. 39 b. Les formes récidivantes ou chroniques.............................................................. 40 c. Lidentification de cas de transmission materno-foetale.................................... 41 d. La question des formes asymptomatiques.......................................................... 42
B. UNE MALADIE QUI PEUT CONDUIRE AU DÉCÈS.................................................. 43 1. Les premiers décès associés au chikungunya................................................ 43 2. La mise en évidence dune surmortalité liée au chikungunya........................ 44 C. LES ENJEUX DE LA RECHERCHE.......................................................................... 44 1. Les questions posées par le virus et la maladie.............................................. 44 2. Le traitement : des essais prometteurs............................................................ 46 3. La production dun vaccin.................................................................................. 48
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a. La « requalification » du vaccin américain....................................................... 48 b. La recherche dun nouveau vaccin.................................................................... 49 c. La sérothérapie................................................................................................. 49
IV. PÉRENNISER LES EFFORTS DE DÉMOUSTICATION............................................... 51
A. MENER UNE POLITIQUE EFFICACE ET CONTINUE DE DÉMOUSTICATION........ 51
1. Un service de lutte antivectorielle qui nétait plus en mesure de remplir sa mission........................................................................................................... 51 a. La constante décroissance des effectifs du service de lutte antivectorielle......... 51 b. Une action traditionnellement orientée contre le paludisme............................. 53 c. Linsuffisance des connaissances sur le vecteur................................................ 54
2. Une forte mobilisation conduite dans lurgence............................................... 55 a. La mobilisation des premiers renforts............................................................... 55 b. Le passage au traitement systématique.............................................................. 56 c. Une forte mobilisation et des moyens importants développés sur le terrain....... 57 d. Les contraintes d action d..... 58 une urgence........................................................ 3. Renforcement de la lutte antivectorielle à Mayotte......................................... 60 4. Passer de la lutte antivectorielle à la démoustication..................................... 61 a. Mettre en place un service permanent suffisamment doté et formé..................... 61 b. Développer la recherche sur le vecteur et les moyens de lutte........................... 64 B. MOBILISER ET SENSIBILISER LA POPULATION.................................................... 66 1. La protection personnelle.................................................................................. 66 2. La lutte individuelle contre les moustiques...................................................... 67 a. Linscription dans la durée de la mobilisation communautaire......................... 67 b. La sollicitation des relais communautaires....................................................... 68 c. Lorganisation dateliers « Combi ».................................................................. 69 C. ÉVALUER LES OPÉRATIONS DE LUTTE ANTIVECTORIELLE............................... 70 1. Lindispensable évaluation des populations de vecteurs............................... 70 2. Le suivi des conséquences environnementales des pesticides.................... 71 a. Le débat sur les insecticides.............................................................................. 71 b. Le programme dévaluation de limpact environnemental................................. 73 V. METTRE EN PLACE UNE STRATÉGIE DE COMMUNICATION................................... 75 A. LA RUPTURE AVEC LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ...................................... 75
B. UNE INFORMATION DEVENUE SYSTÉMATIQUEMENT SUJETTE À CAUTION........... 76 1. La contestation généralisée.............................................................................. 77 a. Lampleur de lépidémie................................................................................... 77
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b. La gravité de la maladie................................................................................... 78 c. L tion des pouvoirs publics............................................................................ 78 ac 2. Des messages devenus inaudibles.................................................................. 79 C. LANCER UNE CAMPAGNE DE SENSIBILISATION DE GRANDE AMPLEUR.......... 80
VI. AIDER LA RÉUNION ET MAYOTTE À SURMONTER LES CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES DE LA CRISE......................................................................................... 81
1. Uneéconomie qui a, dans lensemble, assez bien résisté aux conséquences de lépidémie............................................................................ 81 2. Le tourisme réunionnais en crise...................................................................... 82 3. Un dispositif daide opérationnel, mais sous utilisé......................................... 82 4. Mieux aider les salariés confrontés à la maladie............................................ 83 VII. COORDONNER ET DÉVELOPPER LES RÉPONSES À L ÉPIDÉMIE........................ 85 A. SE DOTER DE PLANS DURGENCE SANITAIRE..................................................... 85 1. Un outil de coordination de laction............................................................... 86 2. permettant de dégager les moyens supplémentaires............................ 88 a. Lorganisation de la filière de soins.................................................................. 88 b. La mobilisation et la coordination de la lutte contre les vecteurs...................... 89 3. et doté dun volet communication................................................................ 90 B. LE CENTRE DE RECHERCHE SUR LES MALADIES ÉMERGENTES..................... 91 1. Un projet ambitieux et innovant........................................................................ 92 2. Larticulation de la veille et de la recherche..................................................... 93
RECOMMANDATIONS DE LA MISSION..................................................................... 95
TRAVAUX DE LA COMMISSION.................................................................................. 97
ANNEXES........................................................................................................................ 101 COMPOSITION DE LA MISSION.................................................................................. 103 DÉPLACEMENT DE LA MISSION................................................................................. 105 COMPTES-RENDUS DES AUDITIONS......................................................................... 107 M. Hervé ZELLER, responsable du Centre national de référence des arbovirus à lInstitut Pasteur de Lyon(16 mars 2006)................................... 109 M. Paul REITER, directeur de lunité insectes et maladies infectieuses à lInstitut Pasteur de Paris(16 mars 2006)...................................................... 117
M. Philippe LAMOUREUX et M. Michel DÉPINOY, directeur général et directeur adjoint de lInstitut national de prévention et déducation pour la santé (INPES)(16 mars 2006).................................................................... 127
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M. Gilles DUHAMEL (IGAS), mission dappui à la lutte contre lépidémie de chikungunya à La Réunion(16 mars 2006).............................................. 137 M. Thierry TROUVÉ, directeur délégué aux risques majeurs à la direction de la prévention, de la pollution et des risques du ministère de lécologie et du développement durable, accompagné de M. Hervé VANLAER, sous-directeur des produits et des déchets(21 mars 2006)......................................................................................................... 145 M. Didier FONTENILLE, directeur de lunité de recherches sur la caractérisation et le contrôle des populations de vecteurs à lInstitut de recherches pour le développement (IRD) de Montpellier(22 mars 2006)................................................................................................................... 153 M. Richard SAMUEL, directeur des affaires politiques, administratives et financières du ministère de lOutre-Mer, accompagné de M. Jean MAFART, directeur de cabinet(22 mars 2006)............................................. 165 M. Didier HOUSSIN, directeur général de la santé, accompagné de Mme Martine LEQUELLEC-NATHAN, sous-directrice des pathologies et de la santé et de Mme Jocelyne BOUDOT, sous-directrice de la gestion des risques des milieux à la Direction générale de la santé (DGS) au ministère de la santé et des solidarités(22 mars 2006)............................... 177 M. Christophe PAUPY, M. Dominique GOMBERT et Mme Isabelle QUATRESOUS, membres de la mission dappui à la lutte contre lépidémie de chikungunya à La Réunion de lInspection générale des affaires sociales (IGAS)(23 mars 2006)........................................................ 185 Professeur François BRICAIRE, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à lhôpital de la Pitié-Salpêtrière, et M. Antoine FLAHAULT, président de la cellule nationale de coordination de la recherche sur la maladie du chikungunya(23 mars 2006).......................................................... 197 M. Gilles BRÜCKER, directeur général de lInstitut national de veille sanitaire (InVS)(23 mars 2006)...................................................................... 209 M. MichelVAN DER REST, directeur du département scientifique du Vivant au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) (23 mars 2006)................................................................................................... 221 M. Xavier DE LAMBALLERIE, médecin spécialiste en virologie médicale à lhôpital de la Timone, et M. Vincent LOTTEAU, immunologiste, directeur de recherche à lINSERM de Lyon(5 avril 2006).......................... 225 M. lemédecin-colonel Jean-Paul BOUTIN, chef du département dépidémiologie et de santé publique à lInstitut de médecine tropicale du service de santé des armées(5 avril 2006).............................................. 241 M. Rémi FOUSSADIER, directeur de lentente interdépartementale de démoustication Rhône-Alpes, M. Olivier BARDIN, directeur opérationnel adjoint de lEID Méditerranée, et M. Francis SCHAFFNER, responsable du service entomologie(6 avril 2006)............. 257 M. André YÉBAKIMA, entomologiste, centre de démoustication du conseil général de la Martinique(11 avril 2006)............................................ 275 M. Jean-François GIRARD, président de lInstitut de recherche pour le développement (IRD)(11 mai 2006)............................................................... 283
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M. Pierre FORMENTY, chef de la mission de lOrganisation mondiale de la santé (OMS) d'évaluation des flambées de chikungunya et de dengue survenues dans la région occidentale du sud de l'Océan Indien (mission à La Réunion, Maurice et Madagascar du 19 février au 6 mars 2006)(11 mai 2006)............................................................................
M. François BAROIN, ministre de lOutre-mer(15 juin 2006)...........................
M. Xavier BERTRAND, ministre de la santé et des solidarités(15 juin 2006)...................................................................................................................
Linfection par le virus Chikungunya est une arbovirose, c'est-à-dire une infection transmise par les arthropodes, et dans ce cas par les moustiques. Elle a été décrite pour la première fois en Tanzanie en 1952, ce qui lui a valu son nom qui signifie en swahili « qui marche courbé en avant », évocateur des symptômes de la maladie qui provoque une fièvre intense et des arthralgies diffuses.
Linfection a depuis continué à évoluer sur un mode épidémique dans les continents africain et asiatique.
En 2005, le chikungunya a frappé la région de lOcéan Indien, touchant les Comores, Mayotte et l'île Maurice, puis l'île de La Réunion où il a provoqué une crise sanitaire dune ampleur inégalée : 165 000 personnes ont été touchées par lépidémie à La Réunion et 40 000 à Mayotte soit environ 30 % de la population et ce finalement avec une très grande rapidité. En effet, après un premier pic épidémique limité au printemps 2005, à La Réunion, en quelques semaines de la fin décembre 2005 au début janvier 2006, lépidémie a littéralement explosé. Au plus fort de la crise, en février, on estimait à 45 000 le nombre de nouveaux cas hebdomadaires.
Cette flambée épidémique a mis à lépreuve, le système de veille sanitaire, le système de soins et lorganisation de la gestion de la crise.
La mission sest attachée, au travers de lanalyse du déroulement de cette crise à en dégager les enseignements pour lavenir afin dessayer déviter quune telle situation ne se reproduise.
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I. RESTER D UNE EXTRÊME VIGILANCE Plus dun an après les premiers cas dinfection, il est aujourdhui indispensable de tirer le bilan de la crise sanitaire majeure que La Réunion a traversée afin dêtre mieux armés face au risque que représentent pour la région les maladies infectieuses à vecteur, et particulièrement les arboviroses.
En effet, dune part, on ne saurait conclure hâtivement que lépidémie est complètement terminée à La Réunion et à Mayotte dautant quelle sest installée dans la région du sud-ouest de lOcéan Indien depuis plus dun an et, dautre part, on ne peut ignorer le risque que représentent dautres maladies infectieuses émergentes ou réémergentes dans cette zone géographique.
A. L ÉPIDÉMIE DE CHIKUNGUNYA À LA RÉUNION ET À MAYOTTE N EST TOUJOURS PAS TERMINÉE
1. L épidémie reste active à La Réunion et à Mayotte
Après le pic épidémique de la fin janvier 2006, lépidémie, à La Réunion, a connu une diminution rapide tout au long du mois de février et au début du mois de mars. À partir de la mi-mars, elle a commencé à stagner, le nombre hebdomadaire de cas nouveaux restant élevé, de lordre de 1 200 à la fin du mois de mai.
La première baisse sensible a eu lieu entre les 5 et 11 juin 2006 avec 500 nouveaux cas. La semaine, du 12 au 18 juin, le nombre de nouveaux cas est légèrement plus faible, de lordre de 400. Sous réserve de la consolidation des données, il serait de 600 pour la semaine du 19 au 25 juin.
Ce chiffre est en fait dun ordre de grandeur comparable au pic épidémique de mai 2005 (450 cas par semaine) et reste supérieur à celui atteint en 2005, à la veille de lhiver, à lissue du premier pic épidémique (250 cas nouveaux par semaine début juin). Or, à la fin de cette période, bien que partant dun niveau inférieur, lépidémie sest poursuivie après lhiver austral. Cette comparaison doit inciter à la plus grande prudence, la population encore susceptible dêtre infectée restant suffisante pour quun phénomène épidémique se reproduise. De plus, si lépidémie est maintenant surtout active dans louest de lîle qui a été la dernière touchée, de nouvelles zones démergence continuent à apparaître sur lensemble du territoire.
À Mayotte, la situation est sensiblement la même. Tous les intervenants rencontrés par la mission y font part de leur crainte dune reprise de lépidémie à la fin de lannée 2006. Depuis la mi-mars, lépidémie marque le pas mais elle nest pas éteinte pour autant et la saison des pluies est particulièrement propice à la multiplication des moustiques.