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Publié par | rapports-societe |
Publié le | 01 octobre 2013 |
Nombre de lectures | 17 |
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Langue | Français |
Extrait
N° 105
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2013-2014
Enregistré à la Présidence du Sénat le 30 octobre 2013
RAPPORT D´INFORMATION
FAIT
au nom de la commission des finances (1) sur l’allocation temporaire
d’attente (ATA),
Par M. Roger KAROUTCHI,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : M. Philippe Marini, président ; M. François Marc, rapporteur général ;
Mme Michèle André, première vice-présidente ; Mme Marie-France Beaufils, MM. Jean-Pierre Caffet, Yvon Collin, Jean-Claude
Frécon, Mmes Fabienne Keller, Frédérique Espagnac, MM. Albéric de Montgolfier, Aymeri de Montesquiou, Roland du Luart,
vice-présidents ; MM. Philippe Dallier, Jean Germain, Claude Haut, François Trucy, secrétaires ; MM. Philippe Adnot, Jean
Arthuis, Claude Belot, Michel Berson, Éric Bocquet, Yannick Botrel, Joël Bourdin, Christian Bourquin, Serge Dassault, Vincent
Delahaye, Francis Delattre, Mme Marie-Hélène Des Esgaulx, MM. Éric Doligé, Philippe Dominati, Jean-Paul Emorine, André
Ferrand, François Fortassin, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Charles Guené, Edmond Hervé, Pierre Jarlier, Roger Karoutchi, Yves
Krattinger, Dominique de Legge, Marc Massion, Gérard Miquel, Georges Patient, François Patriat, Jean-Vincent Placé, François
Rebsamen, Jean-Marc Todeschini, Richard Yung.
- 3 -
S O M M A I R E
Pages
SYNTHÈSE ............................................................................................................................... 5
LISTE DES PRINCIPALES PROPOSITIONS ....................................................................... 7
AVANT-PROPOS .................................................................................................................... 9
PREMIÈRE PARTIE :
UNE PRESTATION SOUS PRESSION
I. UNE ALLOCATION SUBSIDIAIRE POUR LES DEMANDEURS D’ASILE ................. 11
II. UN COÛT EXPONENTIEL LIÉ À UNE EVOLUTION PARALLÈLE DE TOUS
SES PARAMÈTRES ............................................................................................................ 13
A. LES DÉTERMINANTS À LA HAUSSE DU COÛT DE L’ATA .......................................... 13
1. Le nombre de bénéficiaires .................................................................................................... 13
2. La durée d’indemnisation liée aux délais d’examens des demandes ........................................ 16
3. Le taux journalier ................................................................................................................ 17
B. UNE PRESTATION TRADITIONNELLEMENT SOUS-BUDGÉTÉE ................................. 18
III. UNE GESTION DÉLICATE DE L’ALLOCATION PAR PÔLE EMPLOI ..................... 20
A. UN MONTANT ANORMAL D’INDUS .............................................................................. 20
B. DES FRAIS DE GESTION IMPORTANTS ........................................................................... 22
C. UNE TRÉSORERIE SOLLICITÉE......................................................................................... 23
DEUXIÈME PARTIE :
LE SYMPTÔME D’UN SYSTÈME D’ASILE À BOUT DE SOUFFLE
I. UNE AIDE À RATIONNALISER ........................................................................................ 25
A. CONFIER SA GESTION À UN OPÉRATEUR AU CŒUR DE LA PROCÉDURE
D’ASILE ................................................................................................................................ 25
B. MIEUX TENIR COMPTE DE LA SITUATION DU DEMANDEUR ................................... 27
1. Familialiser l’ATA ............................................................................................................... 27
2. Exclure le versement de l’ATA en cas de réexamen d’une demande ....................................... 28 - 4 - L’ALLOCATION TEMPORAIRE D’ATTENTE : POUR UNE REFONTE GLOBALE
DE LA GESTION DE L’ASILE
II. UNE PROCÉDURE DE DEMANDE D’ASILE À SIMPLIFIER ...................................... 29
A. MULTIPLICITÉ DES ACTEURS ET INEFFICIENCE DES DÉMARCHES ........................ 30
B. ASSURER UN PREMIER EXAMEN DE RECEVABILITÉ DE LA DEMANDE ................. 34
C. MIEUX RÉPARTIR LA CHARGE DE L’ASILE SUR LE TERRITOIRE NATIONAL ........ 35
CONCLUSION ......................................................................................................................... 37
EXAMEN EN COMMISSION ................................................................................................. 39
LISTE DES PERSONNES ENTENDUES ............................................................................... 45
SYNTHÈSE - 5 -
SYNTHÈSE
L’allocation temporaire d’attente (ATA) est une aide financière, d’un
montant mensuel de 336 euros, versée aux demandeurs d’asile à qui aucune
place en centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) n’a pu être
proposée, pendant toute la durée d’instruction de leur demande.
Sous l’effet de la hausse du nombre de demandeurs d’asile (+ 30 %
entre 2009 et 2012), de l’allongement des délais d’instruction des demandes
auprès de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides
(OFPRA) et de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), et du nombre
limité de places en CADA, le coût global de l’ATA a connu une
augmentation exponentielle ces dernières années, passant de 47,5 millions
d’euros en 2008 à 149,8 millions d’euros en 2012.
Du fait d’une sous-estimation systématique des besoins et des flux
de demandeurs d’asile, les dotations prévues en loi de finances ont
toujours été insuffisantes pour couvrir ces dépenses, bien qu’un effort de
sincérité budgétaire ait été opéré pour les exercices 2012 et 2013.
Au-delà de la sous-estimation de la dynamique de la dépense, l’ATA
souffre également de dysfonctionnements internes, liés notamment à ses
modalités de gestion : des disparités territoriales dans l’accès aux
prestations en raison d’un flou juridique entretenu par le Gouvernement,
des échanges d’informations déficients entraînant un niveau d’indu autour
de 20 % de la dépense globale, un barème inadapté, attractif pour les adultes
isolés et peu protecteur pour les familles.
Face à ces difficultés, le présent rapport formule plusieurs
propositions d’amélioration (mise en place d’un système d’information
partagé, familialisation du barème, etc.), dont la principale consiste à confier
la gestion de l’ATA, aujourd’hui assurée par Pôle emploi, à un organisme
au cœur de la politique de l’asile, l’Office français de l’immigration et de
l’intégration (OFII).
En tout état de cause, les difficultés rencontrées par l’ATA ne sont
que le symptôme d’un système global d’asile à bout de souffle, devenu
filière d’immigration économique alternative, pour la réforme duquel le
présent rapport fournit certaines pistes : création d’un opérateur unique de
l’immigration et de l’asile, effort accru sur les délais de traitement des
demandes, répartition interrégionale des demandeurs d’asile, voire examen
préliminaire, par l’autorité en charge de l’instruction, de toutes les
demandes pour permettre une décision rapide sur les demandes
manifestement infondées ou, au contraire, particulièrement justifiées. LISTE DES PRINCIPALES PROPOSITIONS - 7 -
LISTE DES PRINCIPALES PROPOSITIONS
Proposition n° 1 : accentuer l’effort de réduction des délais
d’examen en poursuivant l’augmentation des moyens de l’OFPRA et en
fixant un objectif d’examen en trois mois des demandes par l’OFPRA et de
six mois par la CNDA.
Proposition n° 2 : mettre en place un système d’information partagé
entre l’OFPRA, la CNDA, l’OFII et Pôle emploi afin d’assurer un suivi
permanent de la situation des bénéficiaires au regard de la procédure d’asile.
Proposition n° 3 : établir un nouveau mode de calcul des frais de
gestion, pour les faire varier en fonction du montant total d’ATA versé.
Proposition n° 4 : à court terme, confier la gestion de l’ATA à l’OFII.
Proposition n° 5 : à moyen terme, fusionner l’OFII et l’OFPRA au
sein d’un grand opérateur de l’asile et de l’immigration.
Proposition n° 6 : réformer le barème de l’ATA en diminuant son
montant pour les demandeurs isolés et en prenant en compte la situation
familiale des bénéficiaires.
Proposition n° 7 : exclure l’ATA en cas de réexamen d’une demande
d’asile.
Proposition n° 8 : exclure le versement de l’ATA pour les demandes