Rio + 20 : priorité à la lutte contre la pauvreté et au droit au développement.
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Auverlot (D), Barreau (B), Franck (O). http://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/document.xsp?id=Temis-0077379

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Publié le 11 janvier 2012
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Langue Français

Extrait

Centre novembre 2012
on 303d’analyse
La notestratégique
D’anaLyse
Développement durable
r io + 20 : priorité à la lutte
contre la pauvreté
et au droit au développement
Au-delà d’une déclaration finale peu ambitieuse pour tionnisme vert” susceptible de contraindre leur crois-
certains, la conférence Rio + 20 est porteuse d’ensei- sance. Ils ont souhaité recentrer le sommet sur le pro-
gnements sur l’évolution des négociations internatio- grès social et le droit au développement : l’accord de
nales. Elle confirme que, dans le domaine du dévelop- juin 2012 et les objectifs de développement durable
pement durable, le temps n’est plus aux accords qui ont été adoptés accordent donc la priorité à l’éra-
mondiaux top down qui imposeraient des contraintes dication de la pauvreté, qui est considérée comme un
aux États. Elle révèle également l’immense fossé qui préalable indispensable au développement durable, à
sépare aujourd’hui la position des pays émergents de la sécurité alimentaire, à l’accès à un emploi digne ou
celle de l’Union européenne (UE) qui, malgré l’appui de à l’énergie. Le sommet a également marqué la réappa-
sa société civile, reste isolée dans les négociations. rition d’un clivage Nord/Sud et la réaffirmation du désir
L’agenda initial du sommet prévoyait de parvenir à une d’équité entre les nations : tenir compte de ces évolu-
définition commune de l’“économie verte”, mais le tions dans les prochaines négociations internationales
Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud, et nombre de est un impératif pour l’Union européenne si elle veut
pays en développement (PED), y ont vu à la fois le sou- être entendue des PED dans les négociations mon-
hait de monétariser la protection de l’environnement et diales. La diplomatie européenne pourrait ainsi pour-
le désir des pays développés de défendre un “protec- suivre les quatre orientations stratégiques suivantes. g
s’impliquer dans les déclinaisons sociales du sommet de r io + 20 en contribuant1
pleinement à la définition des objectifs de développement durable, en particulier ceux
relatifs à la lutte contre la pauvreté et à la sécurité alimentaire.
2 Lancer rapidement la réforme du Programme des nations unies pour l’environnement
et la création de l’instance politique de haut niveau, en clarifiant leurs rôles vis-à-vis
des institutions onusiennes et en veillant à la participation de la société civile,
notamment celle de la communauté scientifique, au sein de l’instance politique de
haut niveau.
3 Doter la Convention de Montego Bay d’un instrument visant à préserver la biodiversité
de la haute mer.
4 tester à l’échelle européenne la mise en œuvre de financements innovants.
www.strategie.gouv.fr
or ientations str atégiquesCentre d’analyse stratégique
Quarante ans après la conférence de au-delà des déceptions, la
(1)Stockholm et vingt ans après le Sommet conférence a débouché sur un
(2)de la Terre de Rio , la conférence des Nations pr ogr amme De t r avail
unies pour le Développement durable (CNUDD
Rio + 20 n’a pas été le sommet de l’économie verte,ou Rio + 20) a, en juin dernier, de nouveau
comme l’espéraient les Européens. C’est bien plutôt lerassemblé les États membres autour de
projet de formuler des objectifs de développement dura-grandes problématiques économiques,
ble qui constituera peut-être son résultat principal. L’ac-environnementales et sociales.
cord final est marqué par un recentrage sur les théma-
L’accord signé est un compromis dans un tiques sociales. En outre Rio + 20 n’a proposé ni nouvelle
contexte de crise. De fait, la rencontre souffre convention à ratifier ni nouveau système de gouvernance
(3)de la comparaison avec celle de Rio 1992 , qui contraignante. Les États se sont entendus sur un pro-
avait donné au développement durable une gramme de travail. Le véritable bilan de la conférence
définition et jeté les bases de plusieurs dépendra donc de l’ampleur de la suite qui y sera donnée.
conventions internationales. L’absence de
g L’amorce d’une réforme de la gouvernance mondiale
consensus sur la notion d’économie verte, le
de l’environnement et du développement durable
refus de créer une organisation mondiale de
L’amélioration de la gouvernance mondiale, d’une partl’environnement et le manque d’ambition des
sur le sujet du développement durable et d’autre part surdécisions prises sur les sujets
celui de l’environnement, était l’une des thématiques ins-
environnementaux ont créé en Europe un
crites à l’agenda du sommet. L’objectif était de fortifier un
sentiment de déception, voire d’échec, à l’issue (4)système redondant et fragmenté, au bilan mitigé .
de la conférence : les négociations ont achoppé
Dans le domaine de la gouvernance environnementale,sur des désaccords sur l’ordre des priorités
l’Union européenne avait proposé la création d’uneentre enjeux sociaux et environnementaux
(5)agence spécialisée : la conférence a finalement décidéainsi que sur le refus de plusieurs pays de
d’un renforcement du Programme des Nations unies
s’astreindre à des engagements contraignants,
pour l’environnement (PNUE) qui contribue pleinement à
dans un contexte économique peu favorable à
la coordination des stratégies des différentes institutions
l’investissement des États.
onusiennes. Jusqu’ici financé par des contributions
La présente note revient sur le bilan et sur les volontaires – principalement d’Europe du Nord, du Japon
aspects géopolitiques de la conférence ; elle et de la Corée du Sud – le Programme sera dorénavant
doté de “ressources financières sûres, stables, adéquatesformule ensuite une série d’orientations à
et accrues provenant du budget ordinaire de l’ONU et desl’intention des négociateurs français et
(6)contributions volontaires ”. Par ailleurs, le texte préco-européens, destinées à garantir une mise en
nise de rendre universelle l’adhésion au conseil d’admi-œuvre rapide et ambitieuse des opportunités
nistration du PNUE, auparavant constitué de 36 pays, afinouvertes par un accord pragmatique.
d’asseoir sa légitimité.
r io + 20 : un programme de travail
L’accord final de la conférence de Rio + 20 fait référence
par son titre, “L’avenir que nous voulons”, au rapport
(7)Bruntland de 1987 intitulé “Notre avenir à tous ”, qui a
défini la notion de “développement durable”. Ce texte
relativement long (49 pages, 283 paragraphes) commence
par deux sections rappelant les principes de la coopération
(1) Organisée en 1972 à Stockholm, la conférence des Nations unies sur l’environnement humain est le premier Sommet de la Terre. Elle coïncide avec la publication du
rapport du Club de Rome intitulé Halte à la croissance ? Rapport sur les limites de la croissance.
(2) Pour un résumé de l’héritage de la conférence de Rio 1992, voir Barreau B. (2012), “Rio + 20 : l’heure du réalisme écologique ?”, La note d’analyse, n° 261, Paris, Centre
d’analyse stratégique, janvier.
(3) À l’issue du Sommet de la Terre de 1992, trois Conventions étaient prêtes à être adoptées : la Convention sur la diversité biologique, la Convention-cadre des Nations unies
sur les changements climatiques qui lança le processus de Kyoto, et la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Seule cette dernière ne fut pas
adoptée.
(4) Voir Barreau B. (2012), op. cit. Le paragraphe 19 du texte final de la conférence établit également que “les progrès accomplis ces dernières années, c'est-à-dire depuis la
conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement de 1992, ont été inégaux”.
(5) L’UE proposait une “organisation des Nations unies pour l’environnement (ONUE)”, la France une “organisation mondiale de l’environnement”.
(6) “L’avenir que no

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