Thèse de doctorat de l’Université Paris 6 (spécialité physique théorique) présentée par Emmanuel Sérié Pour obtenir le grade de Docteur de l’Université Paris 6 Sujet de thèse: Théories de jauge en géométrie non commutative et généralisation du modèle de Born-Infeld soutenue le 20 septembre 2005 devant le jury composé de: Jean Iliopoulos président Richard Kerner directeur Thierry Masson co-directeur Robert Coquereaux rapporteur Michel Rausch de Traubenberg rapporteur Alain Comtet examinateur Michel Dubois-Violette examinateur invité3 Remerciements Ma thèse s’est déroulée au Laboratoire de Physique Théorique des Liquides de l’Uni- versitéParisVIetauLaboratoiredePhysiqueThéoriquedel’UniversitéParisXIàOrsay. Je remercie donc Bertrand Guillot, Dominique Schiff et Henk Hilhorst de m’avoir accueilli dans leur laboratoire qu’ils dirigent ou ont dirigé afin que je puisse y effectuer mon travail de thèse. Mon séjour y a été des plus agréables et j’ai pu y bénéficier d’une ambiance stimulante. Ce double statut est la résultante du fait que Richard Kerner et Thierry Masson ont tous deux accepté de diriger mes travaux de recherche durant ces trois années. Je dois dire quecettesituationtoutàfaitexceptionnellem’apermisdebénéficierd’unencadrementde très grande qualité et je tiens à leur exprimer ma plus sincère reconnaissance et toute ma sympathie. J’ai beaucoup apprécié Richard pour son enthousiasme scientifique et Thierry pour son attention et son souci de rigueur permanent. Je les ...
Thèse de doctorat de l’Université Paris 6
(spécialité physique théorique)
présentée par
Emmanuel Sérié
Pour obtenir le grade de
Docteur de l’Université Paris 6
Sujet de thèse:
Théories de jauge en géométrie non
commutative et généralisation du
modèle de Born-Infeld
soutenue le 20 septembre 2005
devant le jury composé de:
Jean Iliopoulos président
Richard Kerner directeur
Thierry Masson co-directeur
Robert Coquereaux rapporteur
Michel Rausch de Traubenberg rapporteur
Alain Comtet examinateur
Michel Dubois-Violette examinateur invité3
Remerciements
Ma thèse s’est déroulée au Laboratoire de Physique Théorique des Liquides de l’Uni-
versitéParisVIetauLaboratoiredePhysiqueThéoriquedel’UniversitéParisXIàOrsay.
Je remercie donc Bertrand Guillot, Dominique Schiff et Henk Hilhorst de m’avoir accueilli
dans leur laboratoire qu’ils dirigent ou ont dirigé afin que je puisse y effectuer mon travail
de thèse. Mon séjour y a été des plus agréables et j’ai pu y bénéficier d’une ambiance
stimulante.
Ce double statut est la résultante du fait que Richard Kerner et Thierry Masson ont
tous deux accepté de diriger mes travaux de recherche durant ces trois années. Je dois dire
quecettesituationtoutàfaitexceptionnellem’apermisdebénéficierd’unencadrementde
très grande qualité et je tiens à leur exprimer ma plus sincère reconnaissance et toute ma
sympathie. J’ai beaucoup apprécié Richard pour son enthousiasme scientifique et Thierry
pour son attention et son souci de rigueur permanent. Je les remercie pour l’expérience et
les savoirs qu’ils ont su partager avec moi et pour m’avoir initié au vaste domaine qu’est
la physique mathématique.
Je tiens à remercier Robert Coquereaux et Michel Rausch de Traubenberg pour avoir
accepté de juger cette thèse, pour m’avoir accordé leur temps et leur attention, ainsi que
pour les remarques qu’ils ont pu me faire et qui m’ont permis de clarifier certains points
de ce manuscrit. Je tiens également à remercier Alain Comtet, Michel Dubois-Violette et
Jean Iliopoulos pour avoir accepté d’être membres du jury et d’avoir porté une attention
particulière à mon travail.
Je tiens à remercier toutes les personnes que j’ai rencontrées et qui m’ont permis
durantmonparcoursd’avancerdansmaperceptiondecertainsproblèmes:MichelDubois-
Violette, Yvon Georgelin, John Madore, Vincent Rivasseau, Jean-Christophe Wallet et
bien d’autres encore, enseignants et chercheurs, dont la liste serait trop longue à énumérer
ici. Je remercie également Marco Maceda, Todor Popov et Fabien Vignes-Tourneret qui
ont accompagné mon destin de thésard et avec qui des échanges fructueux ont eu lieu.
Merci également à tous les thésards et postdocs que j’ai rencontrés au LPT et au LPTL
au cours de ces trois années, qui participent grandement aux souvenirs que je conserve de
cette période.
Je remercie Philippe Boucaud, Olivier Brand-Foissac, Michel Quaggeto et Jean-Pierre
Leroy pour leur dévouement et gentillesse face aux problèmes informatiques que j’ai pu
rencontrer. Je remercie également Patricia Flad pour son aide dans mes recherches biblio-
graphiques ainsi que les secrétaires de ces laboratoires pour leur gentillesse. Je tiens aussi
à remercier Gérard Hoffeurt pour son aide précieuse lors de l’impression de ma thèse.
Je remercie ma compagne, Aurélie, pour son soutien affectif et moral et pour avoir
relu sans relâche les prototypes successifs de mon manuscrit. Je remercie également ma
mère, Dominique, d’avoir fait une dernière relecture attentive. Si il y a moins de vingtfautes par page, c’est grâce à elles!
Enfin, merci à ma mère et mon père, Philippe, pour m’avoir toujours soutenu dans
ce que j’entreprenais, mes soeurs, Jeanne et Léa, mon frère Julien pour avoir rythmé ces
années,mesgrands-parentsYvonne,JacquelineetJean,toutemafamilleetcelled’Aurélie.
Biensûrjen’oubliepasmesamisquim’ontencouragéetsupporté,enparticulierBertrand,
Christophe, Faustine, Géraldine, Mathieu, Sébastien et Stéphane.
J’adresse un grand merci à tout le monde et à toutes les personnes que j’aurais pu
oublier.5
Table des matières
Remerciements 3
Introduction 7
1 Géométrie non commutative 17
1.1 Algèbres d’opérateurs...................................................... 17
C -Algèbres – Algèbres topologiques localement convexes
1.2 Calculs différentiels........................................................ 19
Calcul différentiel universel – Calcul différentiel universel avec unité
1.3 Homologies et cohomologies ............................................... 23
Homologie de Hochschild – Cohomologie de Hochschild – Homologie cyclique –
Cohomologie cyclique
1.4 Calcul différentiel basé sur les dérivations ................................... 34
Dérivations – Calcul différentiel basé sur les dérivations – Opérations de Cartan
1.5 Conclusion................................................................ 42
2 Théories de jauge et géométrie non commutative 43
2.1 Connexions................................................................ 44
Connexions sur un bimodule – Connexions basées sur les dérivations
2.2 L’algèbre des endomorphismes.............................................. 48
Motivations – L’algèbre des endomorphismes d’un fibré vectoriel – Relations entre
(A) et les formes sur un fibré principal – Point de vue local – Morphisme deDer
Chern-Weil
2.3 Conclusion................................................................ 62
3 Symétries 65
3.1 Connexions invariantes sur un fibré principal................................. 66
Réduction de fibrés principaux – Connexions invariantes – Relation avec l’approche de
Wang
3.2 Connexions non commutatives invariantes................................... 72
Approche globale – Approche locale
3.3 Exemples.................................................................. 78
Symétrie sphérique – Un exemple purement non commutatif6 Table des matières
4 Modèles physiques 85
4.1 Modèles de Yang-Mills-Higgs et géométrie non commutative................. 85
4.2 Théories de jauge pour les algèbres d’endomorphismes....................... 90
Décomposition des degrés de liberté – Structure Riemannienne et opérateur de Hodge –
Connexion linéaire sans torsion – Action de Yang-Mills-Higgs sur un fibré non trivial
5 Théorie de Born-Infeld et généralisations 107
5.1 Modèle de Born et Infeld................................................... 107
Propriétés de l’action de Born-Infeld – “Redécouvertes” de la théorie de Born-Infeld
5.2 Généralisation non abélienne du modèle de Born-Infeld....................... 113
Rappels sur les théories de jauge et notations – Motivations pour une théorie de
Born-Infeld non abélienne – Généralisation la plus simple en dimension 4 – Critères de
généralisation – Prescription de la trace symétrisée – Prescription de Park (cas
euclidien) – Une version Minkowskienne – Comparaison avec la trace symétrisée –
Calcul explicite pour G=SU(2)
5.3 Théorie de Born-Infeld non commutative.................................... 122
Rappels sur les champs de jauge en géométrie non commutative et notations – Action
de Born-Infeld
5.4 Étude numérique de solutions .............................................. 124
Solutions statiques à symétrie sphérique – Solutions pour le secteur scalaire – Vers une
application en cosmologie
Conclusion et perspectives 139
A Quelques Lagrangiens pour champs scalaires 143
A.1 Notations................................................................. 143
A.2 Calcul du Lagrangien ...................................................... 143
B Algèbre Homologique 149
B.1 Modules .................................................................. 149
Bibliographie 1517
Introduction
Je me suis intéressé dans cette thèse à la formulation des théories de jauge dans le
cadre de la géométrie non commutative et à la généralisation du modèle de Born Infeld
pour des champs de jauge non abéliens. Les théories de jauge constituent un langage
mathématique dans lequel sont formulées les interactions fondamentales en physique.
Je me propose de faire un rappel, dans cette introduction, sur la manière dont les
théories de jauge ont été introduites en physique, ce qui mettra en évidence leurs prin-
cipales caractéristiques. Cela permettra également au lecteur de cette thèse de mieux en
comprendre les motivations. J’expliquerai ensuite en quoi la géométrie non commutative
semble être un outil approprié pour formuler les théories de jauge et je ferai également
un bref rappel historique sur son apparition en mathématiques et en physique. Enfin,
j’expliquerai mon intérêt pour la théorie de Born-Infeld et ses généralisations et donnerai
un plan détaillé de cette thèse.
Pourquoi les théories de jauge?
Le terme “jauge” fut introduit pour la première fois par Hermann Weyl en 1919 dans
une tentative d’unifier l’électromagnétisme et la gravitation. Cette terminologie fut em-
pruntée à celle des tablettes de jauge utilisées comme étalons de longueur dans les ateliers
d’usinage. Ainsi, dans la théorie de Weyl, la jauge est une référence de mesure permettant
d’étalonner l’échelle qui va servir à mesurer une quantité physique. Les quantités phy-
siques, ou observables, sont supposées être invariantes sous des transformations locales
d’échelle (ou de jauge). L’invariance de jauge, telle qu’elle fut introduite par Weyl, était
1directement inspirée de la théorie des connexions linéaires utilisée par Albert Einstein
dans sa théorie de la relativité générale et avait donc, dès sa première formulation, un
statut géométrique.
Malheureusement, pour diverses raisons, cette tentative d’unification échoua. Mais
par la suite, lors de l’apparition de la mécanique quantique ondulatoire développée par
Schrödinger en 1926, Weyl, avec Vladimir Fock et Fritz London, travailla à l’élaboration
d’un nouveau type de jauge en passant d’une jauge de type facteur d’échelle à une jauge
complexe de type changement de phase.
Rétrospectivement, on pourrait considérer que c’est en fait James Clerk Maxwell qui
introduisit la première théorie de jauge en formulant les lois de l’électr