ACADEMIE D’AIX-MARSEILLE UNIVERSITE D’AVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE THESE présentée pour obtenir le grade de Docteur en Sciences de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse SPECIALITE : COMMUNICATION LA CONSERVATION DU NET ART AU MUSÉE LES STRATÉGIES Á L'ŒUVRE par Anne Laforet soutenue le 17 février 2009 devant un jury composé de Mme Joëlle Le Marec, professeur, ENS Lyon, Président du jury et rapporteur M. Norbert Hillaire, professeur, Université de Nice, Rapporteur M. Yves Jeanneret, professeur, Université d'Avignon, Examinateur M. Jean Davallon, professeur, Université d'Avignon, Directeur de thèse École doctorale 483 Sciences Sociales Laboratoire Culture et CommunicationSommaire Remerciements.............................................................................................3 Introduction générale........................................................................................5 Partie 1. construction d'un objet d'étude du net art dans l'optique de la conservation13 Chapitre 1 : net art et définitions...................................................................16 Chapitre 2 : exemples d'œuvres de net art avec l'accent mis sur leur matérialité et sur les problèmes spécifiques de conservation qu'elles posent............................24 Chapitre 3: caractéristiques socio-techniques des œuvres de net art...................34 Chapitre 4 : net art et notation......................................................................46 Chapitre 5 ...
ACADEMIE D’AIX-MARSEILLE
UNIVERSITE D’AVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE
THESE
présentée pour obtenir le grade de Docteur en Sciences
de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
SPECIALITE : COMMUNICATION
LA CONSERVATION DU NET ART AU MUSÉE
LES STRATÉGIES Á L'ŒUVRE
par Anne Laforet
soutenue le 17 février 2009 devant un jury composé de
Mme Joëlle Le Marec, professeur, ENS Lyon, Président du jury et rapporteur
M. Norbert Hillaire, professeur, Université de Nice, Rapporteur
M. Yves Jeanneret, professeur, Université d'Avignon, Examinateur
M. Jean Davallon, professeur, Université d'Avignon, Directeur de thèse
École doctorale 483 Sciences Sociales
Laboratoire Culture et CommunicationSommaire
Remerciements.............................................................................................3
Introduction générale........................................................................................5
Partie 1. construction d'un objet d'étude du net art dans l'optique de la conservation13
Chapitre 1 : net art et définitions...................................................................16
Chapitre 2 : exemples d'œuvres de net art avec l'accent mis sur leur matérialité et
sur les problèmes spécifiques de conservation qu'elles posent............................24
Chapitre 3: caractéristiques socio-techniques des œuvres de net art...................34
Chapitre 4 : net art et notation......................................................................46
Chapitre 5 : délimitation de l'œuvre de net art.................................................51
Partie 2 : la conservation à travers la notion d'accessibilité ...................................57
Chapitre 1 : la conservation en tant que consensus historique............................59
Chapitre 2: l'interaction de la conservation avec les autres pôles du musée
(collection, recherche, exposition)..................................................................64
Chapitre 3 : conservation et informatique : comment garder les fichiers ?...........98
Chapitre 4 : valeur.....................................................................................108
Partie 3 : stratégies de conservation : analyses de cas........................................123
Chapitre 1 : médias variables......................................................................125
Chapitre 2 : la conservation « par défaut »....................................................143
Chapitre 3 : net artistes et stratégies de conservation.....................................152
Chapitre 4 : la collection de net art de la Bibliothèque Nationale de France (BNF)167
Chapitre 5 : musée archéologique................................................................182
Conclusion générale.......................................................................................197
Annexes.......................................................................................................201
Liste des entretiens réalisés.........................................................................202
Glossaire...................................................................................................203
Bibliographie.................................................................................................210
2Remerciements
Je remercie Jean Davallon, mon directeur de thèse, pour la confiance, l'aide et
la liberté qu'il m'a accordées tout au long de ce travail, ainsi que le laboratoire Culture
et Communication de l'Université d'Avignon. Je remercie également Evelyne Pierre et
Pascal Guernier qui m'ont permis d'écrire un rapport pour la Délégation aux Arts
Plastiques/Ministère de la Culture dont les recherches et résultats sont au cœur de
cette thèse.
Je remercie, pour leurs idées, leur expérience et le temps qu'ils m'ont consacré
lors de nos entretiens,
Annie Abrahams (artiste), Claude Allemand-Cosneau (directrice du Fonds national
d'art contemporain), Howard Besser (chercheur et directeur du programme Moving
Image Archiving and Preservation à l’Université de New York NYU), Blackhawk (artiste
et critique), Christophe Bruno (artiste), Annick Bureaud (théoricienne des nouveaux
médias), Shu Lea Cheang (artiste), Jennifer Crowe (commissaire indépendante et à
l’origine du projet de Rhizome Artbase), Alain Depocas (directeur du centre de
recherche de la Fondation Daniel Langlois), Quentin Drouet (association Arscenic),
Sandra Fauconnier (archives V2_), Valérie Guillaume (département design, Musée
National d'Art Moderne), Doron Golan (artiste, collectionneur, à l’origine du projet
Computer Fine Arts), Jon Ippolito (conservateur au Guggenheim Museum, artiste et
professeur à l’Université du Maine), Yael Kanarek (net artiste), Olga Kisseleva
(artiste), Pip Laurenson (conservatrice, Tate), Nathalie Leleu (chargée d'études, Musée
National d'Art Moderne), Julien Masanès (Bibliothèque Nationale de France),
Mouchette (artiste), Joël Poivre (Archives de France), Jemima Rellie (département
nouveaux médias, Tate), Pierre Robert (critique et directeur de la revue en ligne
Archée), Marie Saladin (Bibliothèque Nationale de France), Etienne Sandrin et Sylvie
Douala-Bell (département nouveaux médias, Musée National d'Art Moderne), Magda
3Sawon (directrice de la galerie new-yorkaise Postmasters).
Je remercie, pour leurs remarques, assistance et échanges informels,
Inke Arns, Javier Candeira, Agnès de Cayeux, Sarah Cook, Marie-Laure Dabadie,
Cécile Dazord, Jean-Paul Fourmentraux, Nicolas Frespech, Matthew Fuller, Beryl
Graham, Eric Legendre, Aymeric Mansoux, Rania Moussa, Pascale Samuel, les
participants des colloques où j'ai présenté ma recherche, Adrian Ryan...
Je remercie mes proches pour leur aide et soutien constants tout au long de ce
travail.
4Introduction générale
1. argument de la thèse
La présente thèse se conçoit comme un panorama temporaire de réflexions et
de pratiques sur la conservation du net art, c'est-à-dire les œuvres d'art par et pour
l'internet. Temporaire parce qu'elle reflète l'état des données sur ce sujet au moment
de la rédaction de ce travail. Comme toute recherche, elle ne peut être que
fragmentaire, d'autant plus qu'elle s'efforce de mobiliser différentes disciplines (les
sciences de l'information et de la communication, la muséologie, la sociologie de l'art,
l'histoire de l'art) pour appréhender son objet.
Mon questionnement de départ peut se formuler ainsi : en partant du postulat
qu'une œuvre de net art n'existe en tant que telle que lorsqu'elle est en ligne et que
son dispositif est activé, est-il possible, pour le musée mais aussi pour les acteurs
connexes (artistes, archivistes, critiques et chercheurs, galeristes, amateurs de net
art...), de mettre en place des stratégies pour conserver les œuvres de net art ?
Comment concilier le processus de conservation muséal, issu d'une tradition
historique et de l'évolution des pratiques artistiques, et la création spécifique à
Internet dont la durée de vie peut être extrêmement courte (car elle est composée de
couches de matériaux fragiles, avec chacun leur propre degré d'obsolescence) ?
Ces questions m'ont amenée à formuler deux hypothèses principales, ainsi qu'à
exprimer une intuition, devenue une proposition au cours de ce travail.
La première hypothèse est que la notion d'accessibilité aux œuvres est au
centre de la conservation. Par accessibilité, il faut entendre une modalité d'accès à
l'œuvre qui va au-delà de la simple possibilité technique de la localiser et d'en faire
5l'expérience (en entrant une url dans un navigateur) et qui peut inclure des éléments
rattachés aux notions de documentation (informations organisées sur les œuvres) et
d'exposition (mise en relation, en espace).
L'étude du processus de conservation muséal permet de décrire les différentes
phases qui le composent. « Cette approche nous fait comprendre l'apparition d'un
phénomène en nous montrant les étapes du processus qui l'ont engendré, plutôt qu'en
nous montrant les conditions qui en ont rendu l'apparition nécessaire. » (Becker,
2002, p 109) Celles-ci sont de plusieurs ordres : étapes historiques (par rapport à
l'évolution des pratiques artistiques), étapes du cheminement d'une œuvre d'art au
musée, étapes de la dissémination des œuvres par le marché de l'art et par l'histoire
de l'art.
La recherche porte sur les stratégies d'accessibilité qu'ont mises en place les
différents acteurs du net art : ceux des « mondes de l'art » (Becker, 1988)
principalement, c'est-à-dire les artistes, les personnels de musée, les critiques et
historiens de l'art, les développeurs informatiques, etc., mais aussi ceux qui travaillent
sur la conservation de l'Internet. Ces derniers sont les acteurs de l'archivage
numérique, dont les buts, les méthodes et les outils ne sont pas les mêmes que ceux
des acteurs de la conservation du net art, mais qui partagent néanmoins des vues
communes et pourraient partager des ressources, autant intellectuelles que
techniques.
La seconde hypothèse est la nécessité de construire une approche de l'œuvre
de net art spécifique à la conservation. Les autres approches du net art dont j'ai eu
connaissance ont été mises en place par rapport à des objectifs qui ne sont pas ceux
de cette recherche : la réception, l'étude plus particulière d'un élément tel que
l'interactivité, le rapport à l'écran et à l'écriture... L'attention à la conservation, à la
pérennité des données, induit un certain pragmatisme : l'œuvre est un dispositif
socio-technique qui est manipulé par les différents acteurs de la conservation. Bien
que numérique, elle n'en est pas moins matérielle (pour aller au delà d'une vision
bipolaire réel-virtuel). L'analyse tente de distinguer les différents niveaux de l'œuvre
de net art, notamment ceux qui se révèlent cruciaux dans l'optique d'une préservation
à court, moyen et long termes. Cela inclut donc autant les fichiers qui composent
l'œuvre que son expérience (pa