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www.neuropsychiatrie.fr
Neuropsychiatrie : Tendances et Débats 2000 ; 8 : 15-17
Schizophrénie et "Dysconnectivité Fonctionnelle" (H. Ollat) 1. Introductioncette épreuve sont donc bien le témoin d'un dysfonctionnement cérébral et non le simple corrélat Grâce à la neuroimagerie fonctionnelle, on peut fonctionnel (sans lien de causalité) d'un déficit cognitif. désormais étudier l'activité des "systèmes distribués" spécifiquement impliqués dans telle ou telle fonction,2.2. Les résultats obtenus chezles sujets normauxmotrice, sensorielle ou cognitive (rappelons que le terme(2,3,4,5) montrent que i) la production autogénérée de de système distribué décrit un ensemble de structuresmots s'accompagne de l'activation de certaines régions corticales et sous-corticales interconnectées qui agissentcérébrales et de la désactivation d'autres régions. A noter de concert).que le terme de désactivation décrit une activation Ce type d'études se multiplie chez les schizophrènes etmoindre qu'au cours de la tâche contrôleii) les leurs résultats ont abouti à la notiond'uneprincipales régions activées sont le cortex préfrontal dysconnectivité fonctionnelle chezces patients, c'est-à-latéral gauche (impliqué dans les processus attentionnels, dire à la disparition des relations temporelles normalesles fonctions exécutives et la mémoire de travail), le entre les activités de régions cérébrales distantes les unescortex cingulaire antérieur bilatéral (impliqué dans des autres. Par exemple leurs déficits de la mémoirel'attention dirigée et la sélection des réponses appropriées épisodique semblent liés à un trouble de l'intégrationau contexte), l'aire du langage de Broca et l'aire motrice fonctionnelle entre cortex préfrontal et formationsupplémentaire bilatéraleiii) sont surtout désactivés le hippocampique, intégration nécessaire à la récupérationcortex temporal supérieur bilatéral (auditif), le précuneus consciente des informations (voir n° 6 de cette(une région au contraire activée au cours des épreuves de publication ; pages 20-21).mémoire), et le cortex cingulaire postérieuriv)l'activité Un autre exemple est celui de l'activité cérébrale associéedu cortex préfrontal gaucheest positivement corrélée à à la production autogénérée de mots(fluence verbale); elle est aude la plupart des régions activées. l'activité L'article récent deSpencer et coll. (1) permet de faire lecontrairenégativement corrélée à celle du cortex point sur la question.temporal supérieur droit2.3.Les études menées chez lesschizophrènes ont 2. Activitécérébrale et fluence verbale concerné i)des patients sans traitement et en phase psychotique (6) ii) des patients traités, stabilisés, mais en 2.1. La procédure la plus couramment utilisée pour rémission incomplète (1,8,9)iii) ou des patients traités et l'étude de l'activité cérébrale au cours de la production en rémission complète (5). Une de ces études s'est autogénérée de mots est celle mise au point parFrith et également intéressée aux sujets indemnes de la maladie coll. Les enregistrements en PET-Scan du débit sanguin mais probablement transmetteurs de ses facteurs cérébral régional (DSCr) sont réalisés pendant deux génétiques parce qu'appartenant à des familles avec de tâches différentes. La première, dite de "fluence verbale nombreux sujets atteints, et situés entre deux générations rythmée", est l'épreuve proprement dite : à intervalles atteintes (par exemple un parent et un enfant) (1). réguliers (de 3 à 5 secondes) l'examinateur donne une tous les cas les patients ont produit autant de Dans lettre au sujet qui doit répondre par un mot commençant mots corrects que les sujets contrôles au cours de par cette lettre ; la même lettre est donnée 10 fois de suite, l'épreuve de fluence verbale "rythmée" (même si ce sauf si le sujet ne peut plus donner de réponse (dans ce cas n'était pas le cas avec la forme standard de l'épreuve) ; on en change prématurément). La seconde tâche sert de cette procédure semble donc assez contraignante pour contrôle ; il s'agit de la simple répétition des mots fournis que les schizophrènes adoptent des stratégies appropriées par l'examinateur, au même rythme que les lettres de recherche en mémoire sémantique. Parallèlement on a précédemment. Le nombre et la fréquence des stimulus observé une activation normale du cortex préfrontal sont donc identiques dans les deux tâches, mais dans la latéral gauche. "L'hypofrontalité" des schizophrènes n'est première les réponses dépendent de la recherche en donc que relative ; les patients semblentcapables mémoire sémantique alors que dans la seconde elles sont d'activer normalement leur cortex préfrontallors dès totalement spécifiées par les stimulus. Les différences de qu'ils sont dans des conditions leur permettant de mettre DSCr entre les deux tâches permettent ainsi de localiser et en œuvre des stratégies dépendantes de cette région. de mesurer le pattern d'activité cérébrale liée à la résultats semblent différents D'autresselon l'état production autogénérée de mots. Par ailleurs la procédure clinique des sujets(tableau 1).D'une part on observe un est telle qu'il n'y a pas d'échecs à l'épreuve de fluence défaut de désactivation du cortex temporal supérieur verbale ; les éventuelles anomalies du DSCr observées à
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