Episodes et sociabilités autodidactiques. Pour une description compréhensive des relations sociales du sujet en situation d'autoformation, Self-teaching episodes and sociabilities. A comprehensive description of the social relationships during self-teaching episodes

Pascal Cyrot

Description

Sous la direction de Phillippe Carré
Thèse soutenue le 17 juin 2009: Paris 10
Economie de la connaissance, société cognitive et formation tout au long de la vie sont des réalités contemporaines qui favorisent un nouveau rapport au savoir que P. Carré nomme apprenance (2005). Alors, parce que l’autodidaxie est peut-être le modèle originel de cette apprenance, il semble intéressant d’approcher les mécanismes de cet art d’apprendre par soi-même. En outre, la dimension sociale de l’autodidaxie étant sous-travaillée, il convient, comme le fait remarquer J. Eneau (2005), de déplacer l’étude de l’autoformation au niveau des relations qui animent le processus lui-même. Il nous a importé, par conséquent, d’approcher l’autodidaxie sous l’angle mésosociologique c'est-à-dire de centrer notre lecture sur les relations sociales qui soutiennent l’apprentissage par soi-même. Dans ce but, nous avons retenu onze sujets (d’hier ou d’aujourd’hui) ayant vécu un épisode autodidactique. Pour chacun d’entre eux, nous avons collecté matériaux biographiques et données relationnelles (biographies ou entretiens successifs). L’écriture de ces cas et le décodage des données relationnelles en graphes représentant leurs réseaux égocentrés (Gribaudi, 1998) ont servi de base exploratoire pour repérer la logique sociale qui porte l’autodidaxie. Outre le fait qu’il est fondamental d’étudier la sociabilité autodidactique au risque, dans le cas contraire, d’oublier une dimension importante de la formation par soi-même, les principaux enseignements de cette étude sont les suivants : tout d’abord, les sociabilités autodidactiques qui transparaissent tout au long de l’épisode d’auto-apprentissage affirment la présence de trois temps sociaux complémentaires (déclenchement, apprentissage, conclusion). Ensuite, nous constatons que l’autre a des formes variées (impactant/impacté, anonyme/discret/tuteur/guide spirituel/mentor) et des rôles multiples sur les trois temps sociaux évoqués précédemment. Enfin, nous constatons la mobilisation de divers univers sociaux (famille, amis, connaissances, collègues de travail) ainsi qu’un enchaînement de ces univers allant généralement du proche (sphère familiale/amis) au lointain (sphère professionnelle/connaissances).
-Autoformation
Nowadays, knowledge economy, knowledge society and lifelong learning favour a new relationship with knowledge that P. Carré named apprenance in 2005. Hence the relevance of a study of the mechanism of the art of learning by oneself, which may be at the root of this new relationship. Moreover, since too few studies about the social aspect of self-teaching have been produced, we deemed it appropriate to focus on the mesociological aspect of self-teaching by paying particular attention to the social relationships which sustain the process itself, as suggested by J. Eneau (2005). Consequently, we found it quite important to focus on those social relationships. To do so, we selected eleven subjects (either from the past or today) having experienced self-teaching. For each of them we collected information about their lives and social relationships from biographies or successive interviews, before drawing graphs of their personal networks (Gribaudi, 1998) which, along with written accounts of these cases, were the starting point of our study, which aims at defining the social principles behind self-teaching. Not only have we realised how fundamental it is to study self-teaching sociability for fear of missing an important aspect of self-training, but we have also learnt that, first and foremost the sociabilities present throughout a self-teaching episode bring three complementary social steps to the fore – the triggering, the learning and the conclusion. Moreover, we can see that the “other” assumes various forms and functions; he / she can either trigger the self-teaching process, or undergo its impact; he / she can also be either anonymous or unobtrusive, or even a supervisor, a spiritual guide or a mentor. Furthermore, he / she plays various parts in each of the aforementioned three social steps. Finally, we can notice the interference of various social spheres (family, friends, acquaintances, colleagues) in the process, as well as a snowball effect dragging in the closer first (family and friends) to finish with the remoter (colleagues and acquaintances).
Source: http://www.theses.fr/2009PA100067/document

Sujets

• Autoformation

Informations

• Publié par: Thesee
• Nombre de lectures: 53
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Université P aris Ouest Nanterre - La Défense
Ec ole Doctorale « Connaissance, culture, mod élisation »
Ce ntre de Re cherche Educa tion et Formation (E A 1589)
TH E SE
pour l ’obt ention du doc tora t de Sciences de l’é duca tion
EP ISODES ET SOCIABILITÉS AUTO DIDACTIQ UES
Pour une descri pt ion com préhensive des rela tions socia les du s ujet en situation
d’autoform a tion
P ascal CYR OT
Sous la di rection de M . P hilippe CA RRÉ
M embres du ju ry :
M . Philippe CA RRE , Profe sseur, U nivers ité Pa ri s O uest Na nterre - La D éfe nse
(di recteur)
M m e H élène BÉ ZIL LE -LE SQ U O Y , M a ître de confé rence, H D R, U nivers ité de Pa ri s
V III (ra pport eur)
M . Roger S U E , P rofe sseur, U nivers ité Pa ri s D esca rtes (ra pport eur)
M . Ga ston PINE A U , P rofe sseur ém éri te, Univers ité Fra nç oi s-Rabela is, T ours
M . Alain VU LBE A U , P rofe sseur, U nivers ité Pa ri s Ouest Nanterre - La D éfe nse
1E pi sodes et Sociabilités Autodi da ctiques
R emerciements
Je voudra is, en pre m ier lieu, rem ercier M onsieur Philippe Carré d'avoi r diri gé cete
thè se. Ses conseils, sa disponi bilité, sa cla irvoyance et ses encoura ge m ents ont permis à
cete étude d'a bout ir. Je lui suis, a ussi, pa rticulièrem ent reconna issant pour la confi a nce
qu’il m ’a a ccordée.
Je rem ercie M a da m e H élène Bé zille-Lesquoy et M onsieur Roge r Sue d'a voir a ccept é la
tâche de lire ce docum ent jusque da ns ses dé ta ils et d'en a voir tiré un com pt e-rendu.
M es rem erciem ents vont égalem ent à M onsieur G a ston Pineau a insi qu’à M onsieur
A la in Vulbea u qui ont bien voul u j ouer l e rôle d'exam ina teurs .
Je souha ite a ussi rem ercier i ci :
- Stépha ne Baciocchi et Pa sca l Cri stofol i pour m 'a voi r a ccept é en ta nt qu'a uditeur libre
da ns l'a telier "Ana lys e des D onné es Re la tionnelles" (pôle m éthodol ogique de l’E H E SS)
et pour l es précieux c onseils qu’ils m 'ont donnés dura nt ce sem estre.
- J. Perri a ult, C. V erri er et E . La zega avec qui j’ai m ené des entretiens explora toi res
écla ira nts et, bien sûr, les sujets socia ux ayant a ppri s en situa tion d’autodi da xie qui ont
accept é de consa crer un peu de leur tem ps pour pa rta ge r a vec m oi leur épi sode
autodi da ctique. U n gra nd m erci à Chri stophe, A la in, Steve, G uy, Jean-Pierre , D avid,
G illes, Seb, Pa quita , M a thieu et Thom as qui m ’ont tous aidé à rompre a vec la
spéculation gra tuite et les préjugé s.
- H . Bé zille-Lesquoy qui m 'a invité à pl usieurs séa nces du groupe form a tion/ expé ri ence
du G ra f, les m em bres du la bora toi re (CRE F) que j'a i côtoyé s dura nt cette péri ode et en
pa rticulier G . Jean-M ont cler, F. Fenoui llet, C. Frétigné , M . D éro pour leurs précieux
conseils et rem arques et J. P. Bout inet pour les ri ches écha nge s que nous a vons eus sur
m a question de recherche.
- M m e Soba szek, Provi seur du Lyc ée Sévigné à Charl eville-M ézières, a insi que M m e
Bla szczyns ki et M m e Cadrot , Provi seurs A djoi nts, pour la soi gne use pri se en com pt e
des cont ra intes doctora les da ns m es em pl oi s du tem ps d’enseignant. Ce ux-c i m 'ont
permis d'orga niser efficacem ent m on tra vail de recherche et d'assister, chaque anné e,
aux diffé rents sém inaires doctora ux orga nisés (Ma rl y-l e-Roi, S E RIA ).
- l'ensem ble des doctora nts que j'a i côtoyé s pour la ri chesse des écha nge s que j'a i pu
avoi r a vec eux.
E nfi n, j'a im era is vivem ent rem ercier m on a m i M a thieu pour les discussions que nous
avons eues pa rfoi s sur cete question a u dé but de la thè se et M a ría D ol ore s, m a
com pa gne , pour ses encoura ge m ents, son sout ien indé fe ctible et sa fine relecture du
m a nuscri t.
2Ep isodes et sociabilités au todidactiques
Pour une de scription c ompréhensive de s relations sociales du s ujet en s ituation
d’aut oformation
R ésumé :
E conomie de la conna issa nce, société cognitive et form a tion tout a u long de la vie sont
des réalités cont em pora ines qui favori sent un nouvea u ra pport a u savoi r que P. Carré
nom m e "a ppre na nce" (2005). A lors , pa rce que l’autodi da xie est peut-ê tre le m odèle
ori ginel de cete a ppre na nce, il sem ble intéressa nt d’a pproc her l es m écanism es de cet a rt
d’appre ndre pa r soi -m êm e. E n out re, la dim ension socia le de l’autodi da xie étant sous-
tra vaillée, il convi ent, com m e le fait rem a rquer J. E neau (2005), de "dé pl acer l’é tude de
l’autoform a tion a u nivea u des rela tions qui a nim ent le proc essus lui-m êm e".
Il nous a im port é, pa r conséquent, d’approc her l’autodi da xie sous l’angle
m ésosociol ogique c'est-à -dire de centrer not re lecture sur les rela tions socia les qui
sout iennent l’appre ntissa ge pa r soi -m êm e. D ans ce but, nous a vons retenu onz e sujets
(d’hi er ou d’aujourd’hui ) a yant vé cu un épi sode a utodi da ctique. Pour cha cun d’entre
eux, nous a vons col lecté m a téri a ux biogra phi ques et données rela tionnelles (bi ogra phi es
ou entretiens successifs ). L’é cri ture de ces cas et le dé coda ge des données rela tionnelles
en gra phes représenta nt leurs résea ux égocentrés (Gri baudi, 1998) ont servi de base
explora toi re pour re pérer l a logique socia le qui port e l’autodi da xie.
O utre le fait qu’il est fonda m enta l d’é tudier la socia bilité a utodi da ctique au ri sque, da ns
le ca s cont ra ire, d’oublier une dim ension im port a nte de la form a tion pa r soi -m êm e, les
pri ncipa ux enseigne m ents de cette étude sont les suivants : tout d’abord, les socia bilités
autodi da ctiques qui tra nspa ra issent tout a u long de l’é pi sode d’auto-a ppre ntissa ge
affirment la présence de troi s tem ps socia ux com pl ém enta ires (déclenchem ent,
appre ntissage , conclusion). E nsuite, nous constatons que "l’autre" a des form es vari ées
(i m pa ctant/im pa cté, anonym e/discret/tuteur/ guide spi ri tuel/m entor) et des rôles
m ultipl es sur les troi s tem ps socia ux évoqué s précédem m ent. E nfi n, nous consta tons la
m obi lisa tion de divers univers socia ux (fam ille, a m is, conna issa nces, col lègue s de
tra vail) ainsi qu’un enchaînem ent de ces univers a lla nt gé né ra lem ent du proc he (sphère
fam iliale/a m is) a u loi ntain (s phère profe ssionnelle/conna issa nces).
M ots-clés :
Socia bilité, re la tions sociales, autodi da xie, autodi da cte, autoform a tion, ré sea ux socia ux.
3E pi sodes et Sociabilités Autodi da ctiques
Self-te aching e pisodes an d sociabilities
A comprehensive de scription of the social relationships dur ing s elf-teaching e pisodes.
Abstract:
Nowa da ys , knowledge economy, knowledge society and life long lea rni ng favour a new
relationship w ith knowledge tha t P. Carré nam ed apprenance in 2005. H ence the
relevance of a study of the m echa nism of the a rt of lea rni ng by oneself, w hich m a y be a t
the root of this new rela tionship. M ore over, since too fe w studies a bout the socia l a spect
of self-tea ching have been produc ed, w e deem ed it a ppropri a te to foc us on the
m esociol ogica l a spect of self-tea ching by pa yi ng pa rticula r a tention to the socia l
relationships which susta in t he proc ess itself, as sugge sted by J. Enea u (2005).
Consequently, w e found it quite im port a nt to foc us on those social rela tionships. To do
so, w e selected eleven subjects (either from the pa st or toda y) ha ving experi enced self-
teaching. For ea ch of them w e col lected inform a tion a bout their lives a nd socia l
relationships from biogra phi es or successive intervi ew s, before dra w ing gra phs of their
pers ona l netw orks (Gri baudi, 1998) w hich, a long w ith w ri ten a ccount s of these ca ses,
w ere the sta rting poi nt of our study, w hich aim s a t defining the social pri ncipl es behind
self-tea ching.
Not onl y ha ve w e rea lised how funda m ental it is to study self-teaching socia bility for
fe a r of m issing a n im port a nt aspect of self-t ra ining, but w e ha ve also learnt tha t, firs t
and fore m ost the socia bilities pre sent throughout a self-t ea ching epi sode bri ng three
com pl em enta ry social steps to the fore – the tri gge ri ng, the lea rni ng a nd the conclusion.
M ore over, w e ca n see tha t the “ot her” a ssum es vari ous form s a nd func tions; he / she
ca n either tri gge r the self-t ea ching proc ess, or undergo its im pa ct; he / she ca n a lso be