LE CLONAGE HUMAIN MYTHE OU RÉALITÉ, ESPOIR OU CRAINTE?

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LE CLONAGE HUMAIN MYTHE OU RÉALITÉ, ESPOIR OU CRAINTE?

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Extrait

Résumé

Cycledeconférences2002-2003

— Perspectives

Quel avenir pour l’Homme ?

LE CLONAGE HUMAIN MYTHE OU RÉALITÉ, ESPOIR OU CRAINTE ?

José JOURDANE

Directeur de recherches au CNRS, Université de Perpignan

Depuis la naissance de Dolly en 1996, le premier mammifère cloné à partir d’une cellule somatique adulte différenciée, des dizaines d’animaux ont été clonés avec succès, y compris des primates. En dépit des très faibles taux de réussite du clonage chez l’animal, le clonage de l’Homme ne peut plus être considéré comme un mythe, mais comme un défi que certains savants sont prêts à relever dans le secret de leur laboratoire. La seule évocation du clonage humain, même s’il n’est pas pour demain, laisse resurgir le fantasme le plus fou, l’immortalité, et place l’Homme face à la plus grande révolution qu’il n’ait jamais connue, la maîtrise de l’évolution biologique. Dans une première partie, le conférencier replacera le clonage, défini comme "la reproduction à l’identique d’un organisme", dans le cadre des processus de reproduction utilisés par les êtres vivants pour transmettre leurs gènes. Dans ce contexte, le clonage apparaît seulement comme unprocessusparticulierdereproductionasexuéeprésentchezdenombreuxorganismes(micro-organismes,végétauxetanimauxinférieurs), appliqué par l’Homme chez les végétaux supérieurs depuis des siècles et chez les mammifères depuis quelques années. Dans une deuxième partie, la technique de clonage chez les mammifères, par transfert de noyau, sera décrite, avec ses succès et ses échecs. Puis seront présentées les promesses qui nous rapprocheraient sinon du "meilleur des mondes", du moins du "meilleur" des biotechnologies ! Multiplier à l’identique des animaux offrant les meilleures qualités, améliorer l’efficacité de la transgenèse animale (production dans le lait demolécules-médicaments),créerdesporcs"hominisés"pourypréleverdesorganesderemplacementpourl’Hommeouencoregénérerdes animaux utilisés comme modèles d’étude de maladies humaines. La maîtrise du devenir des cellules souches issues du clonage thérapeutique permettrait à la médecine régénérative de disposer à volonté, de cellules de peau, de muscle, de neurones, de cartilage etc. pour remplacer les tissus ou organes déficients de patients. Une dernière partie ouvrira le débat éthique soulevé par la perspective du clonage humain, où seront évoqués à la fois les "indications médicales" qui pourraient justifier le recours au clonage reproductif, l’avenir des recherches sur l’embryon humain, le statut biologique et juridique de cet embryon, les transgressions morales et les tentatives d’eugénisme.

Mots clés :clonage, gène, éthique, reproduction

Introduction

Depuis la naissance de Dolly en 1996, le premier mammifère cloné à partir d’une cellule somatique adulte différenciée, des dizaines d’animaux ont été clonés avec succès, y compris des primates. En dépit des très faibles taux de réussite de toutes les expériences de clonage chez l’animal, le clonage de l’homme ne peut plus être considéré comme un mythe, mais comme un défi que certains savants sont prêts à relever dans le secret de leur laboratoire. La seule évocation du clonage humain, même s’il n’est pas pour demain, laisse resurgir le fantasme le plus fou, l’immortalité, et place l’homme face à la plus grande révolution qu’il n’ait jamais connue, la maîtrise de l’évolution biologique.

La polémique autour de l’embryon humain et de son utilisation à des fins thérapeutiques va désormais occuper une place centrale dans le débat éthique. Discussion difficile, mais qui ne peut être engagée en ignorant les connaissances scientifiques actuelles sur les processus de multiplication du vivant et sur ce qui se cache derrière le mot clonage.

Université de Perpignan