Baccalaureat 2005 francais
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2005 SÉRIES TECHNOLOGIQUES Objet d'étude : Convaincre, persuader et délibérer. Corpus : Texte A - Pierre-Augustin de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, 1784. Texte B - Victor Hugo, Les Misérables, 1862. Texte C - Pierre Perret, Lily, 1977. Texte A - Pierre-Augustin de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, acte III, scène 16, 1784. [Dans cette comédie, Figaro, le valet du comte Almaviva, est amoureux de Suzanne, une femme de chambre. Il a contracté des dettes auprès de Marceline, une femme de charge s’occupant de la vaisselle et du linge. Au terme d’un procès, il est contraint de l’épouser. Mais Figaro découvre l’identité de ses vrais parents : Marceline est, en fait, sa mère séduite puis abandonnée par Bartholo, un médecin de la ville. Elle se fait, ici, le porte-parole des femmes trahies par les hommes.] BARTHOLO, montrant Marceline. — Voilà ta mère. FIGARO. — ... nourrice ? BARTHOLO. — Ta propre mère. LE COMTE. — Sa mère ! FIGARO. — Expliquez-vous. MARCELINE, montrant Bartholo. - Voilà ton père. FIGARO, désolé — Oooh ! aïe de moi ! MARCELINE. — Est-ce que la nature ne te l’a pas dit mille fois ? FIGARO. — Jamais. LE COMTE, à part.— Sa mère ! 1BRID’OISON . — C’est clair, i-il ne l’épousera pas. BARTHOLO. — Ni moi non plus. MARCELINE. — Ni vous ! Et votre fils ? Vous m’aviez juré... BARTHOLO. — J’étais fou. Si pareils souvenirs engageaient, on serait tenu d’épouser tout le monde. BRID’OISON. — E-et si l’on y regardait de plus ...

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Langue Français

Extrait

2005 SÉRIES TECHNOLOGIQUES
Objet d'étude : Convaincre, persuader et délibérer.
Corpus :
Texte A - Pierre-Augustin de Beaumarchais,
Le Mariage de Figaro
, 1784.
Texte B - Victor Hugo,
Les Misérables
, 1862.
Texte C - Pierre Perret,
Lily
, 1977.
Texte A -
Pierre-Augustin de Beaumarchais,
Le Mariage de Figaro
, acte III, scène 16, 1784.
[Dans cette comédie, Figaro, le valet du comte Almaviva, est amoureux de Suzanne, une femme de
chambre. Il a contracté des dettes auprès de Marceline, une femme de charge s’occupant de la
vaisselle et du linge. Au terme d’un procès, il est contraint de l’épouser. Mais Figaro découvre l’identité
de ses vrais parents : Marceline est, en fait, sa mère séduite puis abandonnée par Bartholo, un
médecin de la ville. Elle se fait, ici, le porte-parole des femmes trahies par les hommes.]
BARTHOLO,
montrant Marceline
. — Voilà ta mère.
FIGARO. — ... nourrice ?
BARTHOLO. —
Ta propre mère.
LE COMTE. —
Sa mère !
FIGARO. — Expliquez-vous.
MARCELINE,
montrant Bartholo
. - Voilà ton père.
FIGARO,
désolé
Oooh ! aïe de moi !
MARCELINE. —
Est-ce que la nature ne te l’a pas dit mille fois ?
FIGARO. —
Jamais.
LE COMTE,
à part
.— Sa mère !
BRID’OISON
1
. —
C’est clair, i-il ne l’épousera pas.
BARTHOLO. —
Ni moi non plus.
MARCELINE. — Ni vous ! Et votre fils ? Vous m’aviez juré...
BARTHOLO. —
J’étais fou. Si pareils souvenirs engageaient, on serait tenu d’épouser tout le monde.
BRID’OISON. —
E-et si l’on y regardait de plus près, personne n’épouserait personne.
BARTHOLO. — Des fautes si connues ! une jeunesse déplorable.
MARCELINE,
s’échauffant par degrés
. —
Oui, déplorable, et plus qu’on ne croit ! Je n’entends pas
nier mes fautes ; ce jour les a trop bien prouvées ! mais qu’il est dur de les expier
2
après trente ans
d’une vie modeste ! J’étais née, moi, pour être sage et je la suis devenue sitôt qu’on m’a permis d’user
de ma raison. Mais dans l’âge des illusions, de l’inexpérience et des besoins, où les séducteurs nous
assiègent pendant que la misère nous poignarde, que peut opposer une enfant à tant d’ennemis
rassemblés ? Tel nous juge ici sévèrement, qui, peut-être, en sa vie a perdu dix infortunées
3
!
FIGARO. —
Les plus coupables sont les moins généreux; c’est la règle.
MARCELINE,
vivement
. — Hommes plus qu’ingrats, qui flétrissez
4
par le mépris les jouets de vos
passions, vos victimes ! c’est vous qu’il faut punir des erreurs de notre jeunesse; vous et vos
magistrats, si vains
5
du droit de nous juger, et qui nous laissent enlever, par leur coupable négligence,
tout honnête moyen de subsister. Est-il un seul état
6
pour les malheureuses filles ? Elles avaient un
droit naturel à toute la parure des femmes : on y laisse former mille ouvriers de l’autre sexe
7
.
FIGARO,
en colère
. —
Ils font broder jusqu’aux soldats !
MARCELINE,
exaltée
. —
Dans les rangs même plus élevés, les femmes n’obtiennent de vous qu’une
considération dérisoire
8
; leurrées
9
de respects apparents, dans une servitude réelle; traitées en
mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes ! Ah ! sous tous les aspects, votre
conduite avec nous fait horreur ou pitié !
FIGARO. —
Elle a raison !
1. Brid’Oison : président du tribunal local (il bégaie).
2. expier : être puni d’une faute.
3. infortunées : jeunes filles séduites et abandonnées, comme Marceline.
4. flétrir : déshonorer.
5. vains : qui tirent vanité de, fiers.
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