Les socialistes et la guerre
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Un texte de Rakovsky, alors dirigeant de la social-démocratie roumaine. Une défense des principes internationalistes trahis par la social-démocratie internationale.

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Nombre de lectures 69
Langue Français

Extrait

LES SOCIALISTES
ET LA GUERRE
(Discussion entre Socialistes français
et Socialistes roumains) C. Racovski : Le Socialisme et la guerre
CHARLES DUMAS
Ancien député
Chef du Cabinet de M. Jules Guesde


C. RACOVSKI
Délégué du Parti Social-démocrate
de Roumanie
au Bureau Socialiste International
DEUXIÈME ÉDITION
BUCURESTI
9
CERCUL DE EDITURA SOCIALISTA
12, Str. Sft. lonica, 12
1915


Au camarade
C. Dobrogeanu Gherea
En hommage pour ses quarante années d'activité socialiste.
2 (17) C. Racovski : Le Socialisme et la guerre
Table des matières
PRÉFACE............................................................................................................................................................................................4
LETTRE DE CHARLES DUMAS.........................................................................................5
Les conséquences du triomphe allemand ........................................................................................................................................5
Si les Français triomphaient... ..........................................................5
Le devoir des socialistes roumains...................6
RÉPONSE DE C. RACOVSKI.............................................................................................................................7
Différences de théorie et de tactique................................................7
L'entrée des socialistes dans le ministère. – Résolution de Kautsky. - Résolution de Stuttgart........................8
Les origines de la guerre. Les responsabilités .................................................................................................................................9
Le premier agresseur et le système des alliances..........................10
Socialistes allemands et socialistes français..10
Le coupable : c'est l'opportunisme socialiste..................................................................................................................................11
ILLUSIONS DANGEREUSES ........................................................12
La guerre actuelle nous apporte de nouvelles guerres...................................................................................................................12
Le question de l'Alsace-Lorraine....................13
Sympathies et antipathies socialistes .............................................14
La haine du tzarisme ......................................................................................................................................14
Notre « germanophilisme » et l'hypocrisie des « francophiles ».15
Le parti interventionniste en Roumanie ..........................................16
Guerre et réaction..........................................................................................................................................16
Deux socialismes...........17

3 (17) C. Racovski : Le Socialisme et la guerre
PRÉFACEPRÉFACE
C'est dans le but d'apporter une contribution, aussi minime qu'elle soit, aux grands débats institués dès à présent au
sein du Parti Socialiste International, que nous livrons ces deux lettres à la publicité. Dans la période critique que traverse
le socialisme, nous n'avons pas le droit de négliger le moindre fait ni d'ignorer tout avis qui pourraient être utiles à la
clarification de la question.
C. R.



4 (17) C. Racovski : Le Socialisme et la guerre
LES SOCIALISTES FRANÇAIS ET LA GUERRE
LETTRE DE CHARLES DUMAS
Paris.
Mon cher Camarade et Ami,

Je viens de lire l'interview que vous avez donnée à Homo dans l’Humanité.
Elle m'a apporté la satisfaction de voir que vous n'étiez point le germanophile que l'on prétendait.
On vous avait présenté comme complètement converti aux idées que s'en va prêcher par le monde cet autre Bülow de
Guillaume II, que nous avons appelé autrefois le citoyen Sudekum, mais qui n'a pas, lui, l'excuse d'avoir été le chancelier
de l'empire et de l'empereur.
Il ne m'en apparaît pas moins qu'entre votre conception et la nôtre il y a des différences essentielles et d'autant plus
graves que vous basez votre neutralité sur les principes socialistes, et que nous, socialistes français, qui avons la
certitude de n'avoir dans cette tourmente, ni perdu la tête, ni abdiqué quoi que ce soit de nos principes, nous avons la
prétention justement d'avoir basé notre attitude sur ces mêmes principes et sur l'intérêt socialiste.
Je vous concéderai, si vous le voulez, le terrain où vous placez les responsabilités diverses des différentes nationa-
lités. Avec vous hier, avec vous demain, je l'espère, nous serons unanimes à reconnaître que le régime capitaliste, quel
que soit le cadre national dans lequel il évolue, est générateur de guerre. Je vous concéderai même, si vous le voulez,
que la France capitaliste et bourgeoise a sa lourde part de responsabilités dans le conflit que préparaient inévitablement
les armements accumulés. Je vous concède d'autant plus volontiers ces choses qu'à l'heure où nous sommes, elles ne
me semblent que d'un intérêt secondaire. Elles en auront un, évidemment, au lendemain de la guerre, comme elles en
auraient eu à l'heure actuelle si la guerre n'était pas, mais la guerre est un fait, et c'est en face de ce fait qu'il convient de
se placer pour examiner l'attitude que doivent adopter les partis socialistes.
La guerre, nous la subissons malgré nous, et malgré nous nous en subirons les conséquences et les résultats. Il ne
me semble pas qu'il y ait à l'heure actuelle d'autre problème que de savoir quelle sera, pour le développement ultérieur du
socialisme, la conséquence de la victoire de l'un ou de l'autre groupement des belligérants.
Les conséquences du triomphe allemand
Si ce sont les empires du centre qui triomphent, ce sera avec eux le militarisme et l'impérialisme austro-allemand qui
triompheront; il me semble qu'il serait singulièrement puéril d'attendre, comme le font certains socialistes démocrates
allemands, la mort du militarisme et de l'impérialisme allemands, de son triomphe même.
Les régimes politiques trouvent, dans la victoire, des raisons de vivre et la justification de leurs principes. Ils n'en ont
jamais trouvé jusqu'ici de se suicider, et les principes de l'impérialisme allemand, vous les connaissez comme nous; ils se
sont affirmés avec assez de netteté depuis sept mois; c'est sur les bases de son militarisme que l'Allemagne entend
imposer au monde sa domination et sa culture.
Ceci est un premier point. Il en est un autre qui ne peut pas vous être insensible à vous personnellement, mon cher
ami. Non seulement la victoire des empires du centre laissera en l'état les problèmes des nationalités, mais encore par les
conquêtes qu'ils espèrent faire, les aggravera.
Vous n'êtes pas sans savoir les difficultés que les haines et les querelles nationales opposent au développement du
socialisme, - j'ai failli écrire, en pensant à vous, - et quelquefois à la liberté des socialistes.
Pour ma part, je vous déclare que je me refuse à concevoir une Europe sur laquelle pèserait demain la domination
des hobereaux de Prusse triomphants, car la victoire allemande serait leur victoire à eux. Tant de force, de brutalité et de
haine seraient déchaînées, qu'il n'est pas douteux que, pour un demi-siècle au moins, tout développement de la
démocratie et de la liberté serait arrêté en Europe.
Si les Français triomphaient...
Voulez-vous maintenant envisager avec moi les conséquences de la victoire des alliés ?
Je suppose l'Allemagne battue. Nous ne poursuivons, vous le savez, aucun but de conquête, et, de l'Alsace-Lorraine,
nous pensons ce qu'en pensaient les plus glorieux d'entre les socialistes allemands, Bebel et le vieux Liebknecht, lorsque
pour avoir protesté contre l'annexion ils durent, eux Allemands, subir plusieurs mois de forteresse.
Quant aux nationalités opprimées, nous les libérerons; quant au militarisme, nous le renverserons; quant à l'im-
périalisme et au droit que peut puiser dans la prétendue supériorité de sa culture un peuple à dominer les autres. c'est une
idée que nous rayerons de la pensée européenne.
J'entends bien que vous avez peine à détourner vos regards de la Russie, mais ne vous semble-t-il pas que lorsque
les Habsbourg et les Hohe

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