Pour une révision du programme du parti
31 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Pour une révision du programme du parti

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
31 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Informations

Publié par
Nombre de lectures 21
Langue Français

Extrait


Ecrit les 6-8 (19-21)
octobre 1917.
Paru en octobre 1917 dans la
revue «Prosvechténié» n° 1-2
Signé N. Lénine 1917 Conforme au texte de la revue
Œuvres t. 26, pp. 149-181,
Paris-Moscou

Lénine
Pour une révision du
programme du parti

La révision du programme du parti a été mise à l'ordre du jour
du congrès extraordinaire du parti, du Parti ouvrier social-
démocrate de Russie (bolchévik), convoqué par le Comité central
pour le 17 octobre. Déjà la conférence des 24-29 avril [1] avait
adopté une résolution sur la nécessité d'une révision et indiqué en 8
points l'orientation de cette révision [2]. Ensuite, à Pétrograd [3] et
à Moscou [4] des brochures sont sorties consacrées à la révision ;
et, dans la revue Spartak [5] de Moscou, il est paru dans le n° 4 du
10 août un article du camarade N. Boukharine, consacré au même
sujet.
Examinons les réflexions des camarades de Moscou.
I
La question capitale, dans la révision du programme du parti,
pour les bolchéviks, unanimes à penser qu'il faut donner une «
appréciation de l'impérialisme et de la période des guerres
impérialistes en relation avec la révolution socialiste imminente »
(§ 1 de la résolution de la conférence des 24-29 avril), c'est la
question de savoir comment s'y prendre. Faut-il compléter l'ancien
programme en y exposant les traits caractéristiques de
l'impérialisme (opinion que je soutenais dans la brochure de Pétrograd), ou faut-il remanier tout le texte de l'ancien programme
(opinion exprimée par la section qui s'est constituée à la conférence
d'avril, et soutenue par les camarades de Moscou) ? C'est ainsi que
se pose avant tout la question pour notre parti.
Nous avons deux projets : celui que je propose, complète
l'ancien programme en y exposant les traits caractéristiques de
l'impérialisme [6]. L'autre, proposé par le camarade V. Sokolnikov
et basé sur les remarques de la commission des trois (élue par la
section constituée à la conférence d'avril) remanie toute la partie
générale du programme.
J'ai également exprimé l'avis (voir la brochure citée plus haut,
[7]) que ce plan de remaniement, indiqué par la section, était erroné
dans son principe même. Voyons maintenant comment ce plan est
développé d'après le projet du camarade Sokolnikov.
Le camarade Sokolnikov a divisé la partie générale de notre
programme en 10 parties, en donnant à chaque partie ou à chaque
paragraphe un numéro distinct (voir les pages 11 à 18 de la
brochure de Moscou). Nous nous en tiendrons à cette numérotation,
afin de permettre au lecteur de trouver plus facilement le passage
correspondant.
Le premier paragraphe du programme actuel est fait de deux
thèses. La première porte que le mouvement ouvrier est devenu
international en vertu du développement de l'échange. La deuxième,
que la social-démocratie russe se considère comme un des
détachements de l'armée mondiale du prolétariat. (Plus loin, dans le
deuxième paragraphe, est mentionné le but final commun à tous les
social-démocrates.)
Le camarade S. conserve la deuxième thèse sans modification,
mais il remplace la première par une nouvelle, en ajoutant à
l'indication relative au développement de l'échange «l'exportation
des capitaux» et le passage de la lutte du prolétariat à une
«révolution socialiste mondiale».
Il en résulte du coup un manque de logique, la confusion des
thèmes, la confusion de deux types de structure du programme. De
deux choses l'une : ou bien il faut commencer par définir
l'impérialisme dans son ensemble - et alors, ne peut pas en détacher
la seule «exportation des capitaux», on ne peut pas laisser comme
avant, ainsi que le fait le camarade S., l'analyse «du développement» de la société bourgeoise dans le deuxième
paragraphe ; ou bien il faut laisser inchangée la structure du
programme, c'est-à-dire expliquer tout de suite pourquoi notre
mouvement est devenu international, quel est le but final commun à
tous, et comment y mène «le développement» de la société
bourgeoise.
Pour montrer de façon plus concrète le manque de logique,
l'inconséquence de la structure du programme du camarade S.,
citons en entier le début de l'ancien programme :
« Le développement de l'échange a créé un lien si étroit entre
tous les peuples du monde civilisé que le grand mouvement de
libération du prolétariat devait devenir et est depuis longtemps
devenu international. »
Ici, deux choses déplaisent au camarade S. : 1) en ce qui
concerne le développement de l'échange, le programme décrit une «
phase de développement » dépassée ; 2) après le mot « civilisé » il
met un point d'exclamation et fait remarquer que « la liaison étroite
entre métropole et colonie » «n'a pas été prévue » par nous.
«Le protectionnisme, les guerres douanières, les guerres
impérialistes briseront-ils l'unité du mouvement prolétarien ? »
demande le camarade S. ; et il répond : « S'il faut en croire le texte
de notre programme, ils la briseront, car ils brisent les liens établis
par l'échange. »
Voilà une critique bien étrange. Ni le protectionnisme, ni les
guerres douanières ne «brisent» l'échange ; ils ne font que le
modifier ou l'interrompre en un point, pour le poursuivre ailleurs.
L'échange n 'est pas brisé par une guerre, il n'est qu'entravé en
certains points, déplacé vers d'autre, il demeure un lien mondial. La
preuve la plus concrète en est le cours des changes. Et d'une.
Deuxièmement, nous lisons dans le projet du camarade S. : «le
développement des forces de production qui a fait entrer dans
l'économie mondiale tous les peuples sur la base de l'échange des
marchandises et de l'exportation des capitaux», etc. De Même, la
guerre impérialiste interrompt (sur un point et pour un temps) et
l'exportation des capitaux et l'échange ; donc, la « critique » du
camarade S. se retourne contre lui-même.
Troisièmement, il s'agissait (dans l'ancien programme) de
savoir pourquoi le mouvement ouvrier «était depuis longtemps devenu » international. Il est incontestable qu'il l'était devenu avant
l'exportation des capitaux, considérée comme le stade supérieur du
capitalisme.
Bref, le camarade S. a introduit manifestement hors de
propos, un fragment de la définition de l'impérialisme (l'exportation
des capitaux).
En outre, les mots : « le monde civilisé » ne plaisent pas au
camarade S., car, d'après lui, ils évoquent quelque chose de
pacifique, d'harmonieux et excluent les colonies.
Il en va tout autrement. En parlant du « monde civilisé », le
programme indique le manque d'harmonie, l'existence de pays non
civilisés (c'est pourtant un fait), alors que le projet du camarade S.
suggère une harmonie beaucoup plus grande, car on y parle
simplement de « l'entrée de tous les peuples dans l'économie
mondiale » !! Comme si tous les peuples entraient à un titre égal
dans l'économie mondiale ! Comme s'il n'existait pas de rapports
d'assujettissement entre peuples « civilisés » et peuples non
civilisés, précisément sur ce terrain de « l'entrée dans l'économie
mondiale» !
Le camarade S. a vraiment détérioré l'ancien programme sur
les deux points examinés. Il a souligné plus faiblement le caractère
international. Il est très important pour nous de souligner que ce
caractère a pris naissance il y a longtemps, bien avant l'époque du
capital financier. Et il apparaît plus « d'harmonie » chez lui sur la
question de l'attitude vis-à-vis des colonies. On ne peut passer sous
silence ce fait incontestable que le mouvement ouvrier
n'a malheureusement englobé jusqu'ici que les pays civilisés.
Je serais tout disposé à être d'accord avec le camarade S. s'il
exigeait que soit soulignée plus

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents