L Image de la philosophie: méconnaissance et reconnaissance
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Description

Niveau: Secondaire, Lycée

  • mémoire


123 L'Image de la philosophie: méconnaissance et reconnaissance Lucien Braun Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2005, 112 p. ISBN: 2-86820-276-4 Ce livre a pour objet d'analyser une immense tapisserie représentant la philosophie, La Rose de Heiningen, qui a été achevée en 1516 et détenue plusieurs siècles au couvent de Heiningen1. Analyser une telle image revient à la fois à s'interroger sur ses conditions de production, sur le sens théologique et philosophique qu'on peut lui accor- der, sur la façon dont elle peut s'inscrire dans une histoire de l'art et dans une histoire de la philosophie. Si Lucien Braun a déjà beaucoup travaillé sur le corpus des images apparues dans le champ de la philosophie, il voit dans La Rose de Heiningen l'aboutissement d'un mode de représentation de la philosophie, une image dans laquelle se remémorent et s'inscrivent pour la dernière fois dix siècles de pensées philosophiques et théologiques. Et c'est bien là une des thèses fondamentales du livre : les conditions de produc- tion d'une telle image de la philosophie ne se retrouveront plus ; à partir de Descartes, la philosophie sera définie en se fondant sur le sujet pensant, sera incarnée dans l'acte d'un cogito individuel et perdra ainsi toute possi- bilité d'être représentée. Découvrir La Rose de Heiningen revient donc à la fois à analyser une image et à comprendre pourquoi elle représente l'abou- tissement d'un certain type de représentation : cette image étonnante est une ultime image.

  • obsession de la figure circulaire au moyen âge

  • saisie concrète des choses

  • maximes d'auteurs anciens

  • tradition

  • tapisserie

  • opposition aux tapisseries

  • connaissance des choses naturelles par opposition


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Langue Français

Extrait

123
L’Image de la philosophie: méconnaissance et reconnaissance
Lucien Braun
Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2005, 112 p.
ISBN: 2-86820-276-4
Ce livre a pour objet d’analyser une immense tapisserie représentant
la philosophie,
La Rose de Heiningen
, qui a été achevée en 1516 et
détenue plusieurs siècles au couvent de Heiningen
1
.
Analyser une telle image revient à la fois à s’interroger sur ses conditions de
production, sur le sens théologique et philosophique qu’on peut lui accor-
der, sur la façon dont elle peut s’inscrire dans une histoire de l’art et dans
une histoire de la philosophie. Si Lucien Braun a déjà beaucoup travaillé sur
le corpus des images apparues dans le champ de la philosophie, il voit dans
La Rose de Heiningen
l’aboutissement d’un mode de représentation de la
philosophie, une image dans laquelle se remémorent et s’inscrivent pour la
dernière fois dix siècles de pensées philosophiques et théologiques. Et
c’est bien là une des thèses fondamentales du livre: les conditions de produc-
tion d’une telle image de la philosophie ne se retrouveront plus ; à partir
de Descartes, la philosophie sera définie en se fondant sur le sujet pensant,
sera incarnée dans l’acte d’un
cogito
individuel et perdra ainsi toute possi-
bilité d’être représentée. Découvrir
La Rose de Heiningen
revient donc à la
fois à analyser une image et à comprendre pourquoi elle représente l’abou-
tissement d’un certain type de représentation: cette image étonnante est une
ultime image.
Les conditions de production de
La Rose de Heiningen
sont d’abord
d’ordre technique et pratique. Cette tapisserie a été brodée dans un couvent
fondé en l’an mille à Heiningen, bourg de Basse-Saxe. D’abord occupé par
une communauté relativement libre de chanoinesses aisées, il fut régi à partir
de 1126 par la règle de saint Augustin. Les moniales étaient renommées
pour leur goût et leur savoir-faire en matière de broderie ; un tel type de
travail manuel était préconisé par leur règle: il rythmait les journées et les
semaines et exigeait tout autant une précision manuelle du geste qu’une
attention intellectuelle dans la réalisation du motif. Les bords de la tapis-
serie sont constitués par deux bandes qui courent le long des quatre bords
et qui abondent en noms propres: ceux des nonnes qui ont brodé, et ceux
de deux responsables masculins qui ont assisté la communauté. Les nonnes
étaient réputées non seulement pour leur habileté mais pour la qualité rare
de leurs ouvrages: il y a une spiritualité de l’ouvrage bien fait qui peut symbo-
liquement disputer la place à la vérité.
La tapisserie a des dimensions impressionnantes : 4,77 x 4,77 m, soit
22 m
2
. Il s’agit au sens propre davantage d’une broderie que d’une tapis-
serie, broderie polychrome effectuée avec de la laine sur un fond de toile de
lin. Elle est composée de deux cercles inscrits dans le grand carré formé par
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1. Cette tapisserie est aujourd’hui conservée à Londres au Victoria et Albert Museum, mais n’est pas exposée
au public. Elle a été visible lors d’une exposition à Bonn de mars à juillet 2005.
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