Éthique, droit et politique
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  • exposé - matière potentielle : général d' idées tel
  • exposé - matière potentielle : avant
  • exposé
Arthur Schopenhauer (1851) Éthique, droit et politique « Parerga et Paralipomena » Traduction d'Auguste Dietrich, février 1908. Un document produit en version numérique par Pierre Tremblay, Collaborateur bénévole Courriel: Dans le cadre de la collection: Les classiques des sciences sociales Site web: Une collection développée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web:
  • théorie des lois
  • tentative sérieuse d'application de la vertu chrétienne par excellence au principe moral
  • illusions humaines
  • sérieux
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  • vies
  • idées
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Nombre de lectures 45
Langue Français

Extrait

Arthur Schopenhauer
(1851)
Éthique, droit
et politique
« Parerga et Paralipomena »
Traduction d’Auguste Dietrich, février 1908.
Un document produit en version numérique par Pierre Tremblay,
Collaborateur bénévole
Courriel: muishkin42@hotmail.com
Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales"
Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html
Une collection développée
par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi
en collaboration avec la Bibliothèque
Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi
Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htmArthur Schopenhauer - Ethique, droit et politique (1851) 1
Cette édition électronique a été réalisée par Pierre Tremblay,
collaborateur bénévole, muishkin42@hotmail.com
dans la bibliothèque virtuelle Les Classiques des sciences sociales
à partir de:
Schopenhauer, Arthur (1788-1860)
Éthique, droit et politique (1851)
Ed. Félix Alcan, Paris; 1909. 187 p.
Traduit en français par Auguste Dietrich, février 1908.
Une édition électronique réalisée à partir du fac-similé de l'édition originale telle que reproduite par
la Bibliothèque Nationale de France: http://www.gallica.bnf.fr/
Polices de caractères utilisées :
Pour le texte: Times New Roman, 12 points.
Pour les citations : Times New Roman, 10 points.
Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 10 points.
Édition électronique réalisée le jeudi, 22 septembre 2002 avec le traitement de
textes Microsoft Word 1997 sur Windows 98.
Mise en page sur papier format
LETTRE (US letter, 8.5’’ x 11’’)Arthur Schopenhauer - Ethique, droit et politique (1851) 2
Table des matières
Préface du traducteur
Éthique
Droit et Politique
Philosophie du droit
Sur l’éducation
Observations psychologiquesArthur Schopenhauer - Ethique, droit et politique (1851) 3
PRÉFACE DU TRADUCTEUR
Table des matières
Le présent volume des Parerga et Paralipomena ne se prête pas par sa nature, comme les
trois précédents, à une étude préliminaire biographique ou historique ; nous en avons
d'ailleurs déjà dit assez à ce double point de vue, pour mettre en une lumière suffisante la
figure originale et complexe de Schopenhauer, et pour situer dans son milieu exact l'œuvre
dont nous avons entrepris la traduction. Les matières renfermées dans le volume actuel :
éthique, droit, politique, éducation, le tout couronné par des observations psychologiques,
parlent d'elles-mêmes, et il y aurait quelque puérilité à dévider de trop longs commentaires à
leur sujet. Ce qu'on peut toutefois faire ici, c'est mettre en relief certaines vues fonda-
mentales, signaler spécialement certaines idées d'un intérêt spéculatif ou pratique.
rUn soir, Schopenhauer se promenait sur la route avec son ami le D Wilhelm Gwinner,
son futur biographe. Les étoiles brillaient au ciel, et Vénus resplendissait d'un éclat tout
particulier. Gwinner, contemplant la planète, devint tout à coup lyrique, et se mit à évoquer le
souvenir des âmes que Dante y a placées comme dans un port de salut béni ; puis, son
imagination travaillant, il demanda au vieux philosophe s'il n'était pas d'avis qu'il y avait là
aussi des êtres vivants, mais doués dune existence plus parfaite que la nôtre. Schopenhauer
répondit qu'il ne le croyait pas ; une organisation supérieure à celle des humains ne pouvait,
selon lui, avoir la « volonté de vivre ». Il pensait que la série ascendante vers la vie se termi-
nait à l'homme, dernier terme de ce progrès qui lui apparaissait comme un fait si effroyable ;Arthur Schopenhauer - Ethique, droit et politique (1851) 4
puis, s'exaltant insensiblement : « Croyez-vous, dit-il, qu'un être supérieur à nous voulût
continuer un seul jour cette triste comédie de la vie ? Cela est bon pour des hommes ; des
génies ou des dieux s'y refuseraient ».
Cette assertion constitue il la fois le point de départ et le point d'aboutissement de la
doctrine de Schopenhauer. En présence du ce monde mauvais, où la douleur corrompt toute
joie, où la mort a le mot définitif, où notre destinée apparaît comme une tragi-comédie mise
en œuvre par un génie malfaisant qui trouve son bonheur à nous torturer, quel sentiment peut
éprouver l'homme raisonnable et sage ? Un sentiment d'une double nature : un profond
mépris pour la vie humaine, pour la décevante Maïa qui cherche à le traîner d'illusions en
illusions toujours plus dérisoires, en même temps qu'une immense compassion pour ses
frères, pour tous les damnés de la vie, à n'importe quel degré de l'échelle. En un mot,
l'homme doit en arriver à donner accès dans son cœur à la sympathie, « cet étonnant, on
pourrait dire ce mystérieux passage de nous-même dans un autre être, qui supprime les
barrières de l'égoïsme et transforme en quelque sorte le non moi en moi. C'est donc le
sentiment moral par excellence, un lien par lequel et dans lequel nous sentons que nous
sommes tous frères. Éprouver de la compassion, c'est devenir un être moral. Sympathiser
avec la nature entière, c'est le véritable état du sage sur cette terre... Une compassion sans
bornes à l'égard de tous les être vivants, voilà le plus solide, le plus sûr garant de la moralité ;
avec cela, il n'est pas besoin de casuistique. Celui qui en est pénétré ne blessera sûrement ni
ne lésera personne, ne fera de mal à personne, mais il aura bien plutôt des égards pour
chacun, pardonnera à chacun, aidera chacun de tout son pouvoir, et toutes ses actions
porteront l'empreinte de la justice et de l'amour du prochain. En revanche, qu'on essaie de
dire : « Cet homme est vertueux, mais il ne connaît pas la pitié » ; ou bien : « C'est un homme
injuste et méchant, cependant il est très compatissant », et la contradiction est évidente.
Chacun son goût : mais, pour moi, je ne sais pas de plus belle prière que celle qui termine les
anciennes pièces de théâtre indoues : « Puissent tous les êtres vivants rester exempts de
douteurs ! »
Voilà le nœud de la doctrine éthique de Schopenhauer, telle qu'il la déduit dans le
Fondement de la morale. La base de la morale est donc la sympathie vive, ardente, se tradui-
sant en pitié, en charité affective. Mais ce n'est pas encore là le point culminant de la morale.
On n'atteint celui-ci que par la négation complète de la volonté de vivre, par l'ascétisme, tel
que l'ont pratiqué les saints, les anachorètes, les pénitents indous et chrétiens. » De même que
la satisfaction de l'appétit sexuel affirme, chez l'individu, la volonté de vivre, de même
l'ascétisme, en empêchant la satisfaction de cet appétit, nie cette même volonté, et montre par
la que, en même temps que la vie du corps, cesse la volonté dont celui-ci est l'apparence ».
En un mot, l'antithèse entre l'affirmation de la volonté de vivre et la négation de cette volonté
est ce qu'on pourrait dénommer le belvédère de la morale de Schopenhauer : c'est de ce point
de vue, le plus élevé, à son avis, qu'il juge et classe les actions humaines.
Hartmann, dans sa Philosophie de l'inconscient, a soumis cette théorie de son prédéces-
seur a une critique approfondie et incisive, qui est, en somme, bienveillante et approbative.
Nietzsche, au contraire, l'a exécutée radicalement, avec un souverain mépris. La morale de laArthur Schopenhauer - Ethique, droit et politique (1851) 5
pitié proclamée par Schopenhauer lui apparaît, au meilleur cas, comme une touchante
superstition à la vieille mode. Et, poussant plus loin la raillerie, l'auteur de Par delà le bien et
le mal rappelle que Schopenhauer, le pessimiste, aimait à jouer de la flûte après ses repas.
Est-ce là un pessimiste, se demande-t-il, celui qui affirme la morale du læde neminem (ne
nuis à personne), et qui joue de la flûte ? Cette vue morale, d'après lui, appartient à la déca-
dence en matière de morale. Les époques fortes et les civilisations avancées ne connaissent ni
la pitié ni l'amour du prochain, et elles voient dans ce sentiment une preuve de faiblesse
méprisable. On ne peut rêver contraste plus frappant entre l'idée

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