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1 LA SOLIDARITE COMMUNAUTAIRE COMME MODE DE RESISTANCE A L'OPPRESSION ET A LA SERVILITE EN AFRIQUE. Par Valentin MIGABO NSHURANI1. Résumé La plupart des écris disponibles à ce jour sur l'histoire de l'Afrique est une caricature d'un africain docile qui ne peut rien faire sans apport extérieur. Sauvage et paresseux il fallait forcément le civiliser à travers l'école, la religion, la chicotte et les cas échéants la prison. Tout en taisant la contribution d'autres races et les efforts de la classe moyenne (les évolués), c'est cette littérature qui met en scène le blanc et le noir, le grand et le bébé qui est malheureusement
  • citoyens contre les abus
  • disparition des conflits interétatique
  • mouvements de résistance
  • officiers militaires
  • enfants de générations en générations
  • politique pour la défense de l'intégrité territoriale
  • communauté
  • communautés
  • droits
  • droit

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Langue Français

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LA SOLIDARITE COMMUNAUTAIRE COMME MODE DE RESISTANCE A L’OPPRESSION ET A LA 1 SERVILITE EN AFRIQUE.Par Valentin MIGABO NSHURANI. Résumé La plupart des écris disponibles à ce jour sur l’histoire de l’Afrique est une caricature d’un africain docile qui nepeut rien faire sans apport extérieur. Sauvage et paresseux il fallait forcément le civiliser à travers l’école, la religion, la chicotte et les cas échéants la prison. Tout en taisant la contribution d’autres races et les efforts de la classe moyenne (les évolués), c’est cette littérature qui met en scène le blanc et le noir, le grand et le bébé qui est malheureusement enseignée aux enfants de générations en générations. Le blanc est présenté comme l’homme des solutions aux problèmes des noirs. Certes,l’histoire de l’Afrique est émaillée des faits macabres et ridicules. Parmi ces faits nous citons notamment l’achat et la vente des noirs, la colonisation, l’apartheid et les régimes dictatoriaux qui ont suivi les mouvements des indépendances. Mais au fils du temps, la combinaison des enjeux multiples et des nombreux facteurs ont permis aux africains de se libérer et de mettre en place l’ordre désiré sans apport extérieur.En effet, en faisant un regard sur le passé, nous pouvons constater que la résistance en Afrique est bel et bien vieille. Elle est en connexion directe avec l’histoire politique et administrative du continent où les communautés se sont profondément transformées. L’appel à la solidarité communautaire a toujours été au centre des préoccupations aussi bien des syndicats et leaders des mouvements associatifs que des autorités coutumières, religieuses et politiques. Cette approche a été à la base des succès et des endurances enregistrées actuellement et dans le passé pour revendiquer les droits , refuser un ordre ou régler des différends sans attendre l’aide de l’Etat ou de la communauté internationale. Elle a permis notamment aux populations locales de résister d’une part contre la traite des noirs et plus tard contre la colonisation et l’exploitation illégale de leurs ressources par des inconnues et d’autre part de s’opposer à l’excès de zèle et à l’esprit de triomphalisme des dictateurs à l’aube de l’indépendance.La mobilisation se fait de bouche à oreille et renvoie à l’idée de la création d’une organisation ou mieux des associations d’autodéfense plus ou moins structurées présentant «deux caractères à savoir la similitude et la division du travail ». Par 2 similitude ( ), il faut entendre « les intérêts communs à défendre ». Par exemple le foncier, le territoire national, les libertés fondamentales, la justice, la bonne gouvernance, etc. Ainsi, certains membres de la communauté acceptent de se sacrifier pour la cause, les autres donnent les moyens nécessaires pour la réussite des objectifs. Le recours aux fétiches et aux livres sacrés (Bible et Coran)permet de rassurer aux combattants qu’ils sont invulnérables et de rehausser la morale de tous les membres de la communauté. Les formes les plus exprimées de cette solidarité sont notamment la ma rche de colère, le coup d’état militaire ou civile, la sécession et la rébellion. Tout commence avec des maigres moyens avant de se rependre dans peu de temps sur l’ensemble du territoire. L’initiative de la rébellion vient souvent des chasseurs traditiondes cultivateurs et éleveurs. Elle est aussi l’œuvre des officiersnels en collaboration avec les associations militaires et gestionnaires des institutions au sommet de l’Etat.Néanmoins, il existe aussi des méthodes pacifiques qui permettent de boycotterl’ordre établi ou de saboter une action amorcée. A l’Est de la République Démocratique du Congo par exemple, pour dire non à la corvée dans les plantations de coton des colonisateurs, des consignent furent donnés discrétionnairement aux populations de griller les semences avant de les planter et de recourir au feu de brousse pour incendier nuitamment les greniers et les plantations. Et pour résister contre les arabes et arabisés à la recherche des esclaves, la stratégie consistait à placer des vigiles sur des montagnes afin d’alerter la population d’abattre des arbres derrière et devant eux pour barrer la route et ainsi les empêcher de progresser et de reculer. Cette technique d’embuscade permettait de les pourchasser et de les capturer paisiblement. Actuellement, outre ces stratégies l’idéologie nationaliste est mise à contribution pour contourner l’accumulation des frustrations et aller audelà de la sphère territoriale, ethnique ou linguistique pour avoir des connotations nationales. De fait, dans la logique communautaire, les ennemis sont les voleurs, les sorciers, les intrus et les traitres. La sanction la plus sévère réservée au x présumés ennemis c’est la mort ou la relégation. Mais dans tous les cas le présumé traitre est lynché ou pendue.En revanche, les adversaires (l’Etat, les étrangers, les immigrés et les allogènes) ne sont pas des ennemis. Ce sont des collaborateurs, des partenaires privilégiés des membres de la communauté mais dont les interventions sont limitées dans le temps et dans l’espace. La communauté est attentive à l’exercice de leurs activités et veille aux risques de dérapage. Des altercations entre adversaires et la communauté jaillissent des solutions idoines pour l’équilibre du système et le maintien de la cohésion sociale. s lors, le premier adversaire de la communauté c’est l’étranger y compris l’Etatterritoirepopulation. Les étrangers aussi bien que l’Etat sont perçus non seulement comme des occupants illégaux mais aussi comme source de malheur et une menace potentielle à la paix et à la sécurité de la communauté. Le territoire comme élément constitutif de l’Etat hérité de la colonisation est dans bien des cas contesté et réaménagé selon les vœux de la communauté lésée. C’est par référendum que la communauté exerce son droit de disposer d’elledeuxièmemême. Le adversaire c’est l’occupant illégal, l’immigré et le nouveau venu dans le milieu. Il est suspecté car l’on s’imagine qu’il pactise avec les oppresseurs. C’est donc un espion ou un soustraitant. Le troisième adversaire c’est l’Etatsynonyme de puissance publique. Ici l’’administration publique, l’armée et la police nationales incapables de défendre l’intégrité territoriale et de protéger les citoyens contre les abus sont mis en cause. Dans certains cas, la communaut é collabore 1 Valentin MIGABO NSHURANI, Scholar rescue fund, Chef de travaux à l’Université Officielle de Bukavu en République Démocratique du Congo, spécialiste en gestion des conflits et paix. 2 1 Duguit L.; L’Etat,les gouvernements et les agents,Paris, Dalloz, 2005, pp 217226.
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