Le protestantisme comparé avec le catholicisme dans ses rapports avec la civilisation européenne (tome 2
377 pages
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LE PROTESTANTISME COMPARÉ AVEC LE CATHOLICISME DANS SES RAPPORTS AVEC LA CIVILISATION EUROPÉENNE; PAR J A C Q U E S B A L M È S . TROISIÈME EDITION, HEYl'E ET CORRIGÉE AVEC SOIN, ET AUGMENTÉE V'UNE INTRODUCTION, PAR A . D E BLANCHE-RAFFIN. TOME DEUXIÈME. BRUXELLES, IMPRIMERIE-LIBRAIRIE DE H. GOEMAERE, RUE DE LA MONTAGNE, 3 S . 4854
  • protestantisme comparé
  • ordres religieux
  • celte occasion
  • yies des anciens pères du désert sans émotion
  • mine abondante de connaissances précieuses sur la religion
  • déclamation
  • déclamations
  • religion
  • religions

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Langue Français
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Extrait

LE PROTESTANTISME
COMPARÉ AVEC
LE CATHOLICISME
DANS SES RAPPORTS
AVEC LA CIVILISATION EUROPÉENNE;
PAR
JACQUE S BALMÈS.
TROISIÈME EDITION,
HEYl'E ET CORRIGÉE AVEC SOIN, ET AUGMENTÉE V'UNE INTRODUCTION,
PAR A. DE BLANCHE-RAFFIN.
TOME DEUXIÈME.
BRUXELLES,
IMPRIMERIE-LIBRAIRIE DE H. GOEMAERE,
RUE DE LA MONTAGNE, 3S .
4854 LE PROTESTANTISME
COMPARÉ AVFX
LE CATHOLICISME APPROBATIO N
I>K I/AUCIIE vùcnt i DE MAMNES.
Ayant fuit examiner le livre intitula : le Protestantisme comparé avec le Catho
Udarne, par Jacques Balmvs, Nous on permettons l'impression.
1>. fiORTEN, Vic-GÉK. LE PROTESTANTISME
COMPARE AVEC
LE CATHOLICISME
CHAPITRE XXXVIII.
DES ORDRES RELIGIEUX. — LEUR ESSENCE.
Voici encore un des points sur lesquels le Protestantisme et le Catho­
licisme se trouvent en opposition complète : le premier abhorre les
ordres religieux, le second les aime; celui-là les détruit, celui-ci les
établit et les encourage. Un des premiers actes du Protestantisme, par­
tout où il s'introduit, est d'attaquer les ordres religieux par ses doc­
trines et par ses actes; il s'efforce de les faire disparaître immédiate­
ment ; on dirait que la prétendue réforme ne peut considérer sans
irritation ces saintes demeures, qui lui rappellent continuellement
l'apostasie de son fondateur. Les vœux religieux, particulièrement
celui de chasteté, ont été l'objet des plus cruelles invectives de la part
des prolestants; mais ces invectives, depuis trois siècles, ne sont autre
chose que l'écho des déclamations de Luther : or, ces déclamations
furent celles d'un moine apostat qui venait de ravir au fond du sanc­
tuaire l'objet de sa flamme impudique. Tout le luxe de science déployé
pour combattre un dogme sacré est insuffisant à cacher celte origine
impure.
Observons en passant que la même chose a eu lieu par rapport au
célibat du clergé. Les protestants, dès le commencement, ne purent
supporter ce célibat; ils le condamnèrent sans déguisement; ils mi­
rent à le combattre une certaine ostentation de doctrine; mais, au
fond de toutes les déclamations, que lrouve-t-on? Les clameurs d'un
prêtre qui a oublié ses devoirs, qui s'agite contre les remords de sa
conscience, et s'efforce de couvrir sa honte en diminuant l'horreur du
scandale par les allégations d'une science mensongère. Si une pareille
conduite eût été tenue par les catholiques, toutes les armes du ridi­
cule auraient été employées pour la couvrir de mépris, pour la mar-
PROTESTANTISME, T. II. 1 CHAPITRE XXXVIII. 6
qucr, comme elle le mérite, du sceau de l'ignominie. Mais cet homme
était celui qui avait déclaré une guerre à mort au Catholicisme : cela
suflit pour détourner le mépris des philosophes, pour faire trouver
grâce aux déclamations d'un moine dont le premier argument contre
le célibat avait été de profaner ses vœux et de consommer un sacri­
lège. Le reste des perturbateurs de ce siècle imita l'exemple d'un si
digne maître. Tous demandèrent, exigèrent de l'Écriture et de la phi­
losophie un voile pour couvrir leur faiblesse, leur lâcheté. Juste pu­
nition : l'aveuglement de l'esprit fut le résultat des égarements du
cœur; L'impudence sollicitait et obtenait d'être accompagnée de Ter­
reur. Jamais la pensée n'est plus vile que lorsque, pour excuser une
faute, clic s'en rend la complice; l'intelligence alors ne se trompe pas,
elle se prostitue.
Cette haine contre les ordres religieux a passé en héritage du Pro­
testantisme à la philosophie. Voilà pourquoi toutes les révolutions pro­
voquées et dirigées par les protestants ou les philosophes se sont si­
gnalées par leur intolérance à l'égard de l'institution même, et par
leur cruauté à l'égard des personnes qui s'y étaient enrôlées. Ce que
la loi n'avait pu faire, le poignard et la torche le consommèrent : ce
qui put échapper à la catastrophe se vit abandonné au lent supplice
do la misère et de la faim. En ce point, comme en beaucoup d'autres,
il est manifeste que la philosophie incrédule est 111 lo delà réforme.
Considérez de quelle façon Tune et l'autre ont procédé à la destruction
des communautés religieuses : mêmes flatteries aux rois, même exagé­
ration des droits du pouvoir civil, mêmes déclamations contre les pré­
tendus maux causés à la société,s calomnies. II n'y a que les
noms cl les dates à changer; il faut encore remarquer celle particu­
larité, que le progrès de la tolérance et de la douceur des mœurs s'est
à peine fait sentir en celte occasion.
Mais est-il vrai que les ordres religieux soient chose aussi méprisa­
ble qu'on a voulu le supposer? Toutes les questions qui s'y rapportent
se trouvent-elles résolues dès qu'on a prononcé emphatiquement le
1
mol de fanatisme! L'observateur n'y trouvera-t-ii rien qui soil digne
de fixer ses recherches? II csl difficile de croire que telle soil la nullité
de ces institutions dont l'histoire dans le passé a été si grande, cl qui
gardent encore dans leur existence tant de signes d'un long avenir.
Ces institutions apparaissent à toutes les époques de l'histoire ecclé­
siastique; leurs souvenirs, leurs monuments se trouvent à chaque in­
stant sous nos pas; elles se perpétuent dans les régions de l'Asie, dans
les sables de l'Afrique, dans les cités cl les solitudes de l'Amérique;
enfin, après de si rudes adversités, on les voit se conserver plus ou
moins prospères, en divers pays de l'Europe, et pousser de nouveau DES ORDRES RELIGIEUX. 7
leurs rejetons sur des terres d'où leur racine avait été extirpée. A ce
spectacle, l'esprit se sent saisi d'une vive curiosité. Quelle est l'origine,
quel est le génie, le caractère de ces institutions? Ceux qui aiment à
descendre au cœur des questions philosophiques découvrent ici, des le
premier regard, une mine abondante de connaissances précieuses sur
la religion, sur la société et l'homme. Qui a pu lire les Yies des anciens
Pères du désert sans émotion, sans admiration? Quel pied a foulé avec
indifférence les ruines d'une abbaye antique? Celui qui, parcourant
les corridors et les cellules des couvents à moitié démolis, ne se sent
assailli d'aucun souvenir et n'éprouve pas même la curiosité d'exami­
ner, celui-là peut fermer les annales de l'histoire et cesser ses éludes
sur le domaine du beau. Il n'existe pour lui ni phénomènes historiques
ni beauté morale : son intelligence est dans les ténèbres, son cœur
dans la poussière.
Afin de cacher l'intime liaison qui existe entre les ordres religieux
et la Religion elle-même, on a dit que la Religion pouvait vivre sans
ces institutions. Vérité incontestable, mais abstraite et inutile; asser­
tion qui ne peut communiquer aucune lumière à la science ni servir
de guide dans les voies de la pratique; vérité insidieuse, qui tend à
changer entièrement l'état de la question.
Voici un sophisme qu'on n'emploie que trop, non-seulement dans la
question qui nous occupe, mais en plusieurs autres. Ce sophisme con­
siste à combattre les difficultés par une proposition parfaitement vraie
en soi, mais sans application directe au point débattu. Par là, on dé­
tourne l'attention : la vérité palpable qu'on présente aux esprits les
fait dévier de l'objet principal; on leur fait prendre pour une solution
ce qui n'est qu'une distraction. S'agit-il, par exemple, de l'entretien du
clergé et du culte, on dit : « Le temporel est tout différent du spiri­
tuel. » S'agit-il de calomnier les ministres de la Religion : « Autre
chose est la Religion, dit-on, autre chose sont ses ministres. » Veut-on
présenter la conduite de Rome, pendant plusieurs siècles, comme une
chaîne non interrompue d'injustices et d'attentats, on repousse à
l'avance toutes les observations, en disant: « La suprématie du Sou­
verain Pontife n'a rica de commun avec les vices des papes, avec
l'ambition de leur cour. » Réflexions justes, vérités palpables, assuré­<

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