GEORGE JACKSON LES FRERES DE SOLEDAD Lettres de prison ...
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dut, Supérieur, DUT
  • cours - matière potentielle : l' hiver
  • cours - matière potentielle : la blair high
  • cours - matière potentielle : des premiers mois
  • exposé
  • revision - matière potentielle : du procès
1GEORGE JACKSON LES FRERES DE SOLEDAD Lettres de prison de George Jackson Titre original : SOLEDAD BROTHER THE PRISON LETTERS OF GEORGE JACKSON Traduit de l'anglais par Catherine Roux Introduction de Jean Genet [Conforme à l'édition Gallimard, Coll. Folio, 1977.] A l'enfant-homme, grand, mauvais, charmant, à l'enfant noir, aux yeux brillants, Jonathan Peter Jackson, qui mourut le 7 août 1970, armé de son courage et d'un fusil ; à celui qui fut mon frère, mon camarade, mon ami — au vrai révolutionnaire, au communiste noir pleinement conscient, au guérillero qui mourut le doigt sur la
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Langue Français

Extrait

1
GEORGEJACKSON
LESFRERESDESOLEDAD
LettresdeprisondeGeorgeJackson
Titre original: SOLEDAD BROTHER
THE PRISON LETTERS OF GEORGE JACKSON
Traduit de l’anglais par Catherine Roux
Introduction de Jean Genet
[Conforme à l’édition Gallimard, Coll. Folio,1977.]
A l’enfant-homme, Mal conseillé, il plaida coupable, se fiant à la
grand, mauvais, charmant, à l’enfant noir, aux yeux promesse qui lui avait été faite selon laquelle il
brillants, Jonathan Peter Jackson, qui mourut le 7 août
n’encourait qu’une peine légère d’un an ou moins, à1970, armé de son courage et d’un fusil ; à celui qui fut
purger dans une prison du comté ; au lieu de cela, ilmon frère, mon camarade, mon ami — au vrai
révolutionnaire, au communiste noir pleinement fut condamné à une peine «minimum un an —
conscient, au guérillero qui mourut le doigt sur la maximum à vie» et envoyé dans une prison d’Etat.
détente en combattant l’iniquité. A cet enfant-homme Cette condamnation, qui est pratiquement une
redoutable, à sa merveilleuse mère Georgia Bea, à
condamnation à vie, envoie un homme en prisonAngela Y. Davis, ma douce amie, je dédie ce recueil de
pour une durée minimum d’un an et laisse à unelettres ; à la destruction de leurs ennemis, je dédie ma
vie. commission de libération sur parole, qui se réunit
une fois par an, le soin de décider quand le
George Jackson est une légende vivante qui s’est très vite prisonnier devra être remis en liberté. Avec ce
propagée dans tout le système pénitentiaire américain. Tous les
système, la libération dépend des jugements portésdétenus à qui j’ai parlé, tous les condamnés qui ont séjourné un
par les autorités sur la conduite du prisonnier; mais,certain temps dans les prisons de Californie, ont entendu parler
dans ces prisons, les détenus sont constammentde George et le tiennent en haute estime. Même quelques
détenus blancs « racistes » ont pour lui du respect parce qu’ils le exposés à des brutalités et à des humiliations et un
considèrent comme un homme parfaitement loyal. Ils savent qu’il violent racisme règne en permanence. Le prisonnier
fait exactement ce qu’il dit qu’il dit qu’il va faire. Ils savent que
qui tente de résister à ces traitements dégradantsGeorge est vraiment un homme. George a repoussé même la
est pénalisé et perd ses chances d’être libéré! Lapossibilité de sortir de prison parce qu’il refuse de porter atteinte
à sa propre intégrité ou à l’intégrité de ses camarades détenus. Il libération de Jackson fut repoussée d’année en
refuse toute compromission qui pourrait lui valoir des avantages année. Son camarade fut relâché en 1963.
personnels. Il s’est dressé pour la lutte et il a accepté de payer le Il existe en Californie plusieurs prisons d’Etat
prix. George est un vrai révolutionnaire.
pour les hommes adultes. Certaines, comme Chino,Huey P. Newton
Duel Vocational Institute à Tracy (D.V.I.), ou30 juin 1970
San Luis Obispo, Californie. California Men’s Colony à San Luis Obispo (C.M.C.),
sont des établissements à «sécurité moyenne ou
(1)
PREFACE minimum », situés dans des endroits relativement
agréables. D’autres, comme San Quentin, Soledad
George Jackson, l’auteur de ces lettres, né à
et Folsom, sont des prisons à «sécurité moyenne ou
Chicago, a passé son enfance dans les ghettos noirs
maximum » comportant des centres de
de Chicago et de Los Angeles. Son père, Robert
redressement pour les détenus particulièrement
Lester Jackson, a travaillé dur pour nourrir sa
rebelles. Ces centres de redressement comportent
famille, cumulant le plus souvent deux emplois; il a
eux-mêmes des installations correspondant à divers
envoyé ses enfants à l’école catholique, où les frais
degrés de punition: les prisonniers soumis au
sont peu élevés et où l’enseignement est d’un niveau
régime de « sécurité maximum » sont séparés des
légèrement supérieur à celui que dispensent les
autres détenus ; sont prévus, en outre, des régimes
écoles gratuites de l’Etat. Mais, comme beaucoup de
d’isolement, de réclusion et, enfin, des cachots.
jeunes Noirs élevés dans le ghetto, George n’a pas
Pour avoir une idée des conditions de vie à
tardé à avoir des ennuis avec la police; il n’était
Soledad, il suffit de se reporter à l’opinion exprimée
encore qu’un adolescent lorsqu’il fut accusé de délits
en 1966 par le tribunal départemental. L’enquête du
mineurs et dut quitter l’école. En 1960, à l’âge de
tribunal établit que les autorités de la prison avaient
dix-huit ans, il fut déclaré coupable de complicité de
« perdu toute notion élémentaire de décence en
vol pour avoir conduit la voiture dans laquelle il
laissant prévaloir des conditions de détention
devait fuir avec un camarade après que celui-ci eut
scandaleuses et dégradantes». Le prisonnier dont le
dérobé soixante-dix dollars dans une station-service.
cas avait déclenché l’enquête était enfermé dans un
(1) cachot sans aération, dont le sol et les murs de
Les éditeurs expriment leur gratitude à Eve Pell et à Mary
ciment étaient couverts des déjections desClemmey, qui ont fourni les informations permettant d’écrire cette
précédents occupants. Pendant les huit premierspréface et de rédiger les notes de bas de page des lettres de
George Jackson. jours, il était demeuré nu sans aucun moyen de se2
laver. Le cachot ne contenait aucun meuble, ni lettres à sa famille figurant ici, son jeune frère
d’autre installation sanitaire qu’un trou par terre. Une Jonathan avait seize ans et suivait les cours de la
autre enquête dans cette même prison, en 1970, Blair High School de Pasadena, après avoir quitté
menée par des juristes californiens, révéla que les l’école catholique en 1967. Ses s!urs : Penny,
gardiens encourageaient les conflits raciaux entre vingt-cinq ans, et Frances, vingt-sept ans,
détenus et fournissaient des armes à leurs favoris. travaillaient et vivaient à la maison. Sa s!ur aînée,
Ils poussaient les prisonniers blancs à jeter des Delora, vingt-neuf ans, était mariée pour la seconde
excréments dans les cellules des prisonniers noirs et fois et avait deux enfants.
à mêler à leur nourriture de l’urine, du verre pilé ou La décennie 1969-1970 fut marquée aux Etats-
de la poudre à récurer, tandis qu’eux-mêmes Unis par le développement et l’évolution des
trouvaient tout naturel de provoquer les détenus par mouvements pour les droits civiques. Des « sit-ins »,
des injures racistes. Les rapports de la prison sur manifestations non violentes dont le principe est
Jackson montrent comment celui-ci réagit à ces l’inertie, on passa aux émeutes urbaines
traitements : il refusa de «devenir moins qu’une sanglantes ; cette période vit également naître des
bête » et choisit de ne pas céder, de préserver son groupes révolutionnaires noirs comme celui des
identité d’homme et de Noir. Tout comme Eldrige Black Panthers. Les opinions politiques de Jackson
Cleaver et Malcolm X, il fut amené à une prise de se sont formées dans la solitude de la prison, mais
conscience politique par son expérience de la prison en corrélation avec des événements extérieurs; il
et il appartient à cette nouvelle génération de est donc préférable de rappeler ici quelques dates:
prisonniers qui, par leur esprit réfractaire et leurs 1960:« sit-ins » dans les institutions du Sud où
protestations, ont attiré l’attention sur les était appliquée la ségrégation.
abominables conditions de vie de certains détenus 1961:« freedom-rides », démonstrations (sous
dans les prisons américaines. Ces hommes ne se forme de marches) contre la ségrégation dans le
conçoivent plus comme des coupables, mais Sud.
comme des révolutionnaires combattant une société 1961 : trois militants des droits civiques, Andrew
injuste. Goodman, Michael Schwerner et James Chaney,
sont battus, assassinés et mutilés dans le Mississipi
La chronologie sommaire ci-dessous donne une
par des extrémistes blancs. Chaney, qui était noir,
idée de ce que fut sa vie durant les dix années qui
subit les pires mutilations.
viennent de s’écouler, de 1960 à 1970:
1965 : Malcolm X assassiné par des extrémistes
Février 1961: il est envoy

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