Transhumance sur les terres de la Défense
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Description

Niveau: Supérieures
Transhumance sur les terres de la Défense Urbanisme «agro-poétique» à la Ferme du Bonheur/ Mémoire de diplôme Paul Souleymane MATET Directeur de diplôme/ Bruno Steiner Insa de Strasbourg/ Session 2011

  • ferme du bonheur

  • projets urbains

  • positionnement dans l'espace

  • transhumance sur les terres de la défense phasage du déménagement

  • espace de liberté

  • salut

  • ministère de la culture au titre

  • mémoire de diplôme


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Nombre de lectures 73
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Transhumance sur les
terres de la Défense
Urbanisme «agro-poétique»
à la Ferme du Bonheur/
Mémoire de diplôme
Paul Souleymane MATET
Directeur de diplôme/ Bruno Steiner
Insa de Strasbourg/ Session 2011Prologue.
A Nanterre, sur les ruines de l’école «du petit
Nanterre», aux frontières de l’université, cernée par
les autoroutes A14 et A86, le RER A et les couloirs
aériens de Roissy, entre cités HLM, papèterie et
maison d’arrêt, menacée par le projet urbain Seine-
Arche, pousse la Ferme du bonheur. Espace de vie,
de culture et de réfexion, ce théâtre associatif
nous plonge dans un univers poétique où le théâtre
s’invite au jardin, où le clavecin côtoie la table
de mixage, où le fromage de chèvre rime avec débat
public, où le parisien nostalgique et le banlieusard
curieux cultivent la même terre. Là, le jardinage
rythme la vie, et le terme de « saison culturelle »
prend tout son sens.
Cependant, son terrain concédé à titre provisoire
doit être récupéré par l’Université dans le cadre du
projet urbain Seine Arche - dernier tronçon de l’axe
historique parisien débuté aux jardin des Tuileries
eau XVII siècle. L’EPADESA (ancien EPAD), en charge
du projet, s’est engagé à relocaliser la Ferme du
Bonheur dans son contexte immédiat.
Mon projet de diplôme concerne cette dite «
relocalisation » de la Ferme du Bonheur.
2 3Sommaire/
1/ La Ferme du Bonheur.
2/ Les métamorphoses de Nanterre :
1.Nanterre aujourd’hui/
2.Le projet urbain Seine-Arche/
3/ Les enjeux du déménagement.
4/ Positionnement de la ferme dans le projet
Seine-Arche. Intention de projet:
1.Positionnement dans l’espace/
2.Positionnement dans le temps/
5/ «Faites vos bagages! On déménage!»
1.Déconstruction et restructuration de la ferme
Esquisse des recherches en cour/
2.Transhumance sur les terres de la Défense
Phasage du déménagement/
6/ Quatre projets, quatre échelles, quatre
références.
7/ Des Fleurs.
4 51/ La Ferme du Bonheur.
C’est en 1993 que Roger des Près, «agriculteur de
spectacle», punk «endimanché», arrive à Nanterre pour
jouer son spectacle Paranda Oulam. Sur les décombres
« Salut à toi le dromadaire de l’école du petit Nanterre, terrain vierge alors
Salut à toi Tonton Albert concédé provisoirement par la Mairie, il entreprend
Salut à toi qu’est à la masse d’installer sa roulotte, un potager et les enclos
Salut aussi à Fantomas qui abriteront le cheval, l’âne « Momo », deux
Salut à toi Roger des près chèvres et quelques poules. La Ferme du Bonheur est
Salut à toi l’endimanché née. Autour d’une programmation associant théâtre,
Salut à tous les paysans chant, danse, musique, poésie, table d’hôte, cinéma,
Salut aussi à Rantanplan » elle accueille une foule grandissante de curieux.
Les «Bérurier noir».
Cinq ans plus tard, malgré un droit encore incertain
d’occupation du sol, le « Favéla Théâtre », pièce
centrale et emblématique de la ferme est inauguré.
Construit sans permis avec des poteaux télégraphiques
et de la tôle de chantier, le théâtre est interdit au
public par la mairie parce que non conforme aux normes
de sécurité. La Ferme est pourtant subventionnée par
le ministère de la culture au titre de « l’aide aux
compagnies gérant un lieu.
Avec le temps, la Ferme prend le statut d’une
association. Elle compte aujourd’hui près de 600
adhérents et emploie 6 personnes. L’espace ne cesse
de feurir et de grandir. Il devient en 18 ans cet
espace de liberté, d’une violence poétique rare,
qui résiste, milite pour exister dans un contexte
politique et urbain qui tente de l’engloutir.
6 7« Le Favela-Théâtre a été construit sans permis.
Il n’a jamais était question de permis mais de
devoir, de devoir de poésie. […] Plus la brutalité
de l’environnement sera grande, plus j’irai vers la
délicatesse voire la préciosité. »
Roger des Près.
8 9Les théâtres/ Les jardins/ Les animaux/ Caravane, cuisine et
poésie, concert, théâtre, Potagers, vergers, Moutons, basse cour, truie, table d’hote/ production
cinéma, hammam, bal... terrasses... âne, chiens, chats, chêvres, de miel confture, soupe,
paons... saucisse...
10 11Saisons culturelles de la Ferme du Bonheur/
12 13L’activité culturelle et artistique de la ferme ne laquelle on se repose et on bavarde autour du
se limite pas à ses murs. Abritant les vergers, les traditionnel thé à la menthe. Ici, le bruit des
théâtres, le potager, les caravanes, les étables, voitures et du RER s’estompe, on retrouve un lieu
la basse-cour […], cet espace de 2600 m² est en fait où le temps et les choses reprennent une échelle
le cœur d’un vaste territoire arpenté par la ferme, humaine. Roger des près projette d’étendre cette
transfguration agricole d’un paysage urbain défguré. pratique à toutes les terrasses engazonnée de l’axe
Les pelouses de l’université ainsi que les terrasses pour créer un Parc Rural Expérimental: le PRé.
aménagées du tunnel de la Défense deviennent les
pâturages. Les terrasses encore en friche de L’A14 Dans un site en manque d’urbanité, le projet artistique
sont les espaces de jardinage et de culture. Les de Roger des Près devient un projet urbain. Sa
talus ferroviaires alentours transforment ces richesse programmatique, le jardinage collectif des
espaces délaissés en un vallon que la ferme cultive « terrasses » en friche de l’A14, les transhumances
tout les dimanches avec le public. annuelles du théâtre itinérant de la ferme dans
les cités voisines sont autant d’initiatives de
Rebaptisée le « champ de la Garde » en raison de qualifcation, d’aménagement partagé et durable de
la caserne militaire voisine, cette terre presque l’espace.
morte s’est transformée pour devenir aujourd’hui
le jardin « partagé » de la Ferme du Bonheur. Ici L’expérience fascine. En plus des habitués, elle
des céréales, quelques arbres fruitiers, «là- attire de nombreux « jardiniers du dimanche», mais
bas! une orchidée sauvage!». De petites parcelles aussi les « spécialistes » : urbanistes, paysagistes
individuelles appropriables bordent l’espace de et leurs écoles. Elle intéresse notamment Gilles
culture commun où les semis changent d’une année sur Clément et Patrick Bouchain dans leur livre « la
l’autre. Le plessage des arbustes défriché structure Forêt des délaissés ». Roger des Près publie le
l’espace. Il abrite également une faune grandissante livre éponyme de la ferme dans la série « L’impensé
qui enrichit saisons après saisons la diversité éco- ». Des conférences et des ateliers pédagogiques sont
logique du lieu. En face, une immense tente sous engagés sur le champ.
14 15« Je dénommerai espace public - et dans cette
désignation entrent une part d’utopie et un constat
– tout espace où je me sens à l’aise, dans lequel
je perçois chez les autres le même sentiment de
bien être et où je n’ai pas à justifer ma présence.
Je m’y trouve parce que tel est mon bon plaisir ou
parce que je m’acquitte d’une tâche qui ne regarde
que moi »
Pierre Sansot, Jardin publics.
18 19

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