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Colloque International – DOSSIER PUBLIC Naturalismes et rationalités en situation. Raison et nature du XVIIIe au XXIe siècle Jeu 8 déc (14h30-18h) Ven 9 déc (9h30-19h) Grande salle, Maison Heinrich Heine, Fondation de l'Allemagne, 27 C bd Jourdan, 75014 Paris Sam 10 déc (9h30-13h) Colegio de España, CIUP, 7 E boulevard Jourdan, 75014 Paris. Sous la responsabilité d'Anselmo APORTONE, Mauro DORATO, Gianna GIGLIOTTI et Paolo QUINTILI.
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Colloque InternationalDOSSIER PUBLIC
Naturalismes et rationalités en situation. e e Raison et nature du XVIII au XXI siècle Jeu 8 déc(14h30-18h)Ven 9 déc(9h30-19h) Grande salle, Maison Heinrich Heine, Fondation de l'Allemagne, 27 C bd Jourdan, 75014 Paris Sam 10 déc(9h30-13h) Colegio de España, CIUP, 7 E boulevard Jourdan, 75014 Paris. Sous la responsabilité d'Anselmo APORTONE, Mauro DORATO, Gianna GIGLIOTTI et Paolo QUINTILI. Colloque international organisé dans le cadre de la convention avec l'École doctorale de philosophie de l'Université de Rome « Tor Vergata », avec l'Université « Roma Tre » (Italie), avec leurs soutiens et ceux de la Maison Heinrich Heine et du Colegio de Espana. Le colloque se déroulera en français et en anglais. Que la « raison» puisse aujourd’hui, par rapport à la nature, se définir à la fois commeprocédure de jugement des faits,méthoded’évaluation des situations individuelles,guidede la conduite, montre qu’elle a cessé d’être envisageable comme « faculté» de l’âme. Sa caractérisation comme substance productrice de « principes» universels d’évaluation a cédé le pas, au profit de sa considération en tant que fonction et capacité d’agir normatif en situation, contextuelle et différenciée, tour à tour, dans ses positions de valeurs dans un espace partagé de la communauté sociale. Pas tout à fait différent de l’expériencedynamique de dont principe » il serait le « e e détermination, cet « espace des raisons » hérité du XVIII siècle prend de plus en plus au XXI e siècle une dimension plurielle et discursive :linguistiquesiècle se. Le tournant linguistique du XX prolonge aujourd’hui, vers une distinction problématique entre cet espace normatif et différencié des valeurs-raison fondé sur le langage et sesrègles de valeur, d’argumentation et de communicationun autre espace, non moins complexe, que McDowell appelle pertinemment et «l’espace logique de la nature». Or, la (ou les) question(s) qu’on voudrait se poser dans ce colloque portent, d’une part,sur la possibilité de redéfinir les rapports entre ces deux forces de l’expérience humaine, qu’on appelle traditionnellement « raison » et « nature », dans ce nouveau contexte où surgissent des tensions inédites, dans les domaines les plus divers desrationalités en situation. D’autre part, il s’agit d’examiner dans quelle mesure une conception renouvelée de l’expérience sensible, en termes de cohérence cognitive imprégnée de « concepts » (donc linguistique), ne risque pas de céder à une sorte deNaturalistic fallacy, qui tend à confondre la « donnée» de l’expérience avec le contexte normatif des « raisons» qui l’expliquent de manière différenciée. Unerationalité commune et généraleest-elle possible, hors des dangers de cette naturalisation indue ?
RÉSUMÉS DES INTERVENTIONS
A. Aportone (Roma Tor Vergata) :Rationalisms of Intuition. Kant and McDowell on the
relationship between conceptual capacities and sensory experience
[Vendredi 9/12/2011, 14h30]
Movingfrom D. Davidson‟s claim thatfor holding a belief except anothercan count as a reason  «nothing belief» and from the Kantian conception of our empirical intuitions as configurations in sensory receptivity that are categorially structured, J. McDowell argues that «responsiveness to reasons as such» and conceptual capacities are at work not just in (inferential) reasoning, but also in sense experience. He recommends a conception of our experience as actualization of conceptual capacities in sensory consciousness, which should open a path between the «mythical» giveness of traditional empiricism and a «rationalistic» coherentism that does not give the world a satisfactory position in the credentials of empirical beliefs. This coincides with basic doctrines of Kant, but McDowell (like Hegel) is dissatisfied with the Kantian conception of sensibility because of the thesis of her independence from reason, that seems him to be founded on mere subjectivity, on reflection of a bare fact about us. We will argue that such criticism is not sound, but, above all, thatKant‟s theory could be used to spell out the claim that conceptual capacities are actualized, but not exercised in perceptual experience.
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N. Argentieri (Roma Tor Vergata) :Passage à l’imaginaire.La question des mathématiques en tant quequestion d‟originepour la phénoménologie [Jeudi 8/12/2011, 16h45]Laquestion de l’imaginaire, chez Husserl, est le problème de la compréhension logique/philosophique du passage (Übergang,Durchgang) d‟un domaine phénoménologiquement fondé (le tissu des représentations propres: petits nombres et espace de l‟expérience nonscientifique) au niveau formel de l‟arithmétique supérieure et des variétés géométriques. La coexistence de ces niveaux différents crée des problèmes évidents dans laPhilosophie de l’Arithmétiqueet engage explicitement la réflexion husserlienne, au moins jusqu‟à la publication desRecherches Logiques. D‟ailleurs, cet empiétement formel de l‟UrGebietintuitif est la raison d‟être de la pensée mathématique: il représente donc l‟objet essentiel d‟une compréhension phénoménologique des mathématiques. En même temps, cette transgression vers l‟imaginaire se présente comme un problème qui dépasse les limites d‟un territoire spécialisé de la phénoménologie pour exposerun trait essentiel et constitutif, une véritablequestion d’origine, de l‟entreprise phénoménologique
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G. Barroux (ParisCIPh) :Entre illuminisme et lumières : le trouble vaetvient des jeux de la nature (Quelques usages du merveilleux, du prodige et des curiosités dans les sciences au e XVIII siècle) [Jeudi 8/12/2011, 15h00]Comment comprendre la série de bizarreries qui jalonnent l‟histoire des sciences, particulièrement celle du e vivantexemple de l‟embryologie –au moins jusqu‟au début du XIXsiècle ? Comment comprendre les usages qui ont pu être proposés de telles évocations au siècle des Lumières, censé être celui de l‟avènement d‟une raison universelle, reléguant toute croyance infondée dans d‟improbables musées? Georges Canguilhem remarque dans son livreÉtudes d’histoire et de philosophie des sciences concernant les vivants et la vie, e e concernant le XVIIIsiècle, que l‟«On sait assez, et pourtant on oublie trop que le XVIII siècle est, à la fois, celui des Lumières et celui de l‟illuminisme». Plusieurs grilles de lecture sont possibles pour en comprendre les usages et les enjeux. L‟idée de bizarrerie –monstres, grossesses masculines, mélanges entre espèces… –peut signifier qu‟un nombre d‟écarts très sensibles imprègnent la logique dela découverte dans des sciences comme la physiologie ou la médecine. Elle peut également signifier que les bizarreries trouvent leur développement dans un cadre théorique et scientifique qui n‟est pas clos, qui reste ballotté entre différentes hypothèses permettant diverses conjectures. Ce qui est plus intéressant, c‟est de saisir ce cheminement fort discontinu, au travers de cas qui ont eu valeur d‟exemples. L‟on a véritablement affaire à un capital de fables, d'histoires, de récits entourant, notamment, des cas de monstruosités transmis de documents en documents, de témoignages en reprises de ces témoignages au fil des époques. Ainsi, la plupart des médecins, jusqu‟à la toute e fin du XVIIIsiècle au moins, n‟échappent pas à cette somme de récits rapportantle cas d‟un monstre qu‟on aurait aperçu dans tel village et sur lequel, par ouïe dire, on produirait une littérature abondante. C‟est avec ce parcours qui va de témoins indirects en témoins encore plus lointains qu‟arrive aux oreilles de savants, même les plus sérieux d‟entre eux, la relation d‟un enfant à tête de loup, d‟un accouplement de serpent et de poule, et c‟est avec une constance qui reste encore peu compréhensible que se perpétuent à travers le siècle de tels récits. e Pourquoi évoquer un « illuminisme » au XVIII siècle? Et comment en parler, à un colloque qui se consacre aux rationalismes, aux Lumières et à la raison? D‟une part ces multiples formes de conjectures contribuent à l‟édification d‟une somme de connaissances et d‟expériences. D‟autrepart, l‟ambivalence même de leur statut nous oblige à en proposer une lecture, attentive à ne pas verser dans le défaut, en les rejetant définitivement dans l‟univers des écrits mineurs et secondaires, ni dans l‟excès, en en faisant, au prix de nombreusestorsions, des écrits intuitifs, voire prémonitoires d‟hypothèses et de découvertes plus récentes.Comment la conjecturemouvement de la pensée fécond, indispensable et parfois incontrôlableparticipe au mouvement des lumières: telle est l‟interrogation qui conduira ces différentes évocations.
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M. Camhi (Union Rationaliste, Paris) :Un rationaliste du XVIIIème siècle& Des rationalistes par hasard. [Samedi 10/12/2011, 9h30] Un très célèbre philosophe du XVIIIème siècle qui a écrit que David Hume l‟avait fait sortir de son «sommeil dogmatique » , atil vraiment tenu compte des connaissances scientifiques du siècle précédent et de celles de son siècle? Quoi qu‟il en soit, sa position théorique idéaliste n‟enlève rien a ses mérites concernant la morale. Trois grands philosophes de l‟Antiquité ont imaginé des explications du monde que vingt siècles plus tard, les sciences sont venues corroborer . Qui parmi nous aura la chance de voir l‟avenir confirmer ses propres hypothèses, même si beaucoup moins de temps sera nécessaire à leur consécration ! ***
F. Ferretti (Roma Tre) et E. Cosentino (Roma Tor Vergata):No naturalization without evolution [Vendredi 9/12/2011, 9h30] The advent of cognitive science has been characterized by the need to answer the traditional questions about the nature of the mind by inquiring about the actual elaboration processes that underlie it. This means that beyond conceptual analysis traditionally pursued by philosophers, cognitive scientists claim the need to constrain the theoretical investigation to a key empirical criterion, namely the psychological plausibility of the interpretative models. Inthis perspective, the question “what”is the mind can only be addressed by answering the question “how”works. In the case of human language, the application of this methodology leads to it analyze the actual processes of comprehension and production that are implemented by speakers when they communicate. Taking this into account, recently a transition from classical cognitive science to the socalled postclassical cognitive science has been characterized by the attention to evolutionary issues. In particular, the conceptual core of this transition is to adopt a new methodology that imposes constraints to evaluate the plausibility of a certain model of the mind and language in the light of its compatibility with the theory of natural evolution. In doing so, the theoretical investigation is bound toattempt to answer the question “why”the mind and language work in the way they do work. This means that a significant step in the formulation of some hypotheses about the mind and language is the identification of possible selective pressures that shaped some specific cognitive adaptations. The adoption of the constraint of evolutionary plausibility has been the heartland of the debate in cognitive science in the past years. In this contribution we propose to examine the implications of adopting the evolutionary constraint on discussions on the nature of language. *** M. De Caro (Roma Tre) :Naturalism as metaphilosophy[Vendredi 9/12/2011, 12h15] The metaphilosophical question of what form a feasible naturalism should take (whether a scientific or a more liberal one) is widely discussed. Some authors, however, object to the relevance of this debate either because they see it as mostly, if not entirely, nominalistic («Why should matter whether we define a philosophical conception as a form of naturalism or not!») or because they think simply there is not such a thing as a «liberal naturalism». As to the first objection, I will argue that discussing what form a naturalistic philosophy should take is perfectly legitimate, and actually very relevant for at least three reasons: (i) today this is arguably one of the most debated metaphilosophical questions and metaphilosophy is an interesting field in itself; (ii) assessing the debate between scientific and liberal naturalism requires that one has to reflect on the relations between philosophy and science (again, a deeply important issue in itself); (iii) opting for one form of naturalism over the other has remarkable consequences on how one should deal with the traditional philosophical issues. As to the second objection, I will argue against the charge that liberal naturalism is an impossibletertiumbetween scientific naturalism and liberal naturalism. Finally, I will claim that, besides being preferable in itself, liberal naturalism opens much more promising perspectives than scientific naturalism on a number o f issues (in particular, I will argue this point with regard to the freewill problem). ***
M. Dorato (Roma Tre):Physics, Metaphysics, and the Relationship between the Scientific and the Manifest Image of the World [Vendredi 9/12(2011, 11h30] In this paper I argue that if physics is to become a coherent metaphysics of nature it needs an interpretation. An interpretation of a physical theory requires two main ingredients: (i) a precise formulation of its ontological claims and (ii) a clear explanation of how such claims are related to the world of our experience. I will first try to classify various attitudes that metaphysicians entertain and have entertained towards physics, will then criticize prevalent attempts at combining physics and metaphysics and will finally articulate my own view of how, on the basis of (i) and (ii), the scientific image provided by physics and the manifest image elaborated by metaphysical theories should be related. *** T. Zalla (Paris ENS) et F. Ervas (Université de Cagliari) :A cognitive approach to the pathologies of normativity[Vendredi 9/12/2011, 18h00] What is normativity? Is it socially determined? Is it cognitively constrained? In this talk, we aim to provide some answers to these questions by considering the pathologies of social normativity, such as autism and psychopaths. In the first part, we present some developmental researches showing how social normativity is acquired in typical population. In the second part, we present two experimental studies assessing how individuals with high functioning autism make moral reasoning and use social stereotypes when asked to understand others‟ communicative intention. Finally, we discussed these findings with reference to the current models of social cognition by focusing on those cognitive processes that are crucially implicated in the acquisition and expression of social normativity. *** G. I. Giannoli (Roma Tor Vergata) :Les contours de la conscience du temps, entre physique et psychologie cognitive[Vendredi 9/12/2011, 16h00] Le conflit traditionnel entre le temps de la subjectivité et le temps de la physique est souvent lié à l‟idée que le premier coïncide avec le temps de l‟expérience phénoménologique (unedonnée, à propos de laquelle il n‟y aurait rien à dire), tandis que le second serait unparamètreaucune signification physique, qui sous cet sans habit apparaît dans les loisàtemporellesde la nature. On peut remettre en cause ce conflit (entre l‟intuition transcendantale postulée par la phénoménologie et l'objectivité prétendue àtemporelle qu‟on attribue au naturalisme scientifique), d‟une part, à travers l‟analyse des processus qui sont à la base de la perception du temps et, d‟autre part, par la discussion de la thèse que le «présent» ne soit pas susceptibled‟une définition opérationnelle, de sorte que toute référence au «maintenant» devrait être évacuée du langage scientifique. *** G. Gigliotti (Roma Tor Vergata) :: les Néokantiens entreLimites et bornes de la raison Platon et Kant[Samedi 10/12/2011, 10h15] «De même pour les objets connaissables, tu avoueras que non seulement ils tiennent du bien la faculté d‟être connus, mais qu‟ils lui doivent par surcroît l‟existence et l‟essence, quoique le bien ne soit point essence, mais quelque chose quidépasse de loinl‟essence en majesté et en puissance» (La République, VI, 509 b 610).
Ce celèbre fragment de Platon a été très cher aux néokantiens qui l‟ont utilisé pour souligner deux concepts bien étroitement liés l‟un à l‟autre. C‟estàdire, d‟un côté, le problème de la différence entre connaissance théoretique et connaissance pratique, (avec l‟autre question d‟un primat de la raison pratique sur la raison théoretique), la difference entre être et devoirêtre; de l‟autre côté, le problèmede la signification deslimitesde la raison, hérité cette fois directement de la philosophie kantienne. La liaison entre ces deux thèses est commune à tous les néokantiens, mais la façon de l‟interpréter présente beaucoup de motifs de divergences entr‟eux.Dans mon intervention je m‟occuperai surtout de l‟interprétation de Hermann Cohen, pour montrer qu‟il y a une stricte liaison entre sa lecture de Platon et celle de Kant.Le point essentiel est l‟attention portée sur la signification de cedépasser de loin l’essence. La négation d‟un royaume des idées métaphysiquement séparé du royaume de la nature et de l‟expérience est liée à l‟interprétation de l‟idée kantienne comme ouverture vers une pluralité de façons de connaître et de vivre dans l‟expérience.*** J.L. Guichet (ParisCIPh) :L’homme cernéle réaménagement environnementaliste de la raison sous les Lumières [Samedi 10/12/2011, 12h00]L‟« homme cerné », tel est le nouveau visage de l‟homme –fruit des climats et des frimasdans son rapport à e la nature au 18 siècle. Non que reviendrait ainsi la croyance antique en un destin inexorable se jouant cruellement de la confiance et de la liberté humaines. Tout au contraire, l‟homme des Lumières maintient plus que jamais le projet moderne de réaménager rationnellement l‟économie de son rapport au monde même s‟il en ressent le poids accru. Rapport du coup en ce siècle paradoxal : à la fois le déterminisme de la nature est pleinement reconnu (libéré de la puissance divine) et pourtant jamais le sentiment de puissance humaine sur la nature n‟a été aussi élevé (comme par exemple chez Buffon). D‟une certaine manière à la fois l‟homme des Lumières admet qu‟il n‟est «pas un empire dans un empire » (Spinoza) et en même temps commence concrètement à devenir « comme maître et possesseur de la nature» (Descartes), cela sous l‟idée de Bacon –célébré par l‟Encyclopédiecommander à la nature en lui obéissant. Homme cerné donc mais toujours de prométhéen. Y atil là contradiction ou promesse de rationalité triomphante ? Et cette « formule du succès » héritée des Lumières peutelle être encore la nôtre aujourd‟hui, en ces temps où la nature à nouveau semble interroger notre raison ? *** A. Postigliola (Université «L‟Orientale» Naples) :De Pascal à la philosophie de l'histoire : sur la notion de « nature humaine » dans lesCahiers de prisond'Antonio Gramsci [Samedi 10/12/2011, 11h15] Il est connu que dans lesQuaderni del carcere(Cahiers de Prison) d'Antonio Gramsci on trouve pas mal de références auxPensées de se réfère, entre autres, au fameux aphorisme concernant laPascal. Gramsci « première » et la « seconde nature » de l'homme. En partant de ces résonances pascaliennes, de ces citations et de leur contexte, l'on analyse encore une fois la notion (ou plutôt la critique de cette notion) de « nature humaine » chez Gramsci, dans les deux conceptions, spiritualiste et matérialiste « vulgaire ». ***
P. Quintili (DP:Tor Vergata»)  ParisCIPh, Rome « Introduction.L’idée «classique» de nature vis à vis des naturalismes contemporains [Jeudi 8/12/2011, 14h30] Les deux notionsclé de la tradition philosophique occidentale, « nature » et « raison », ont connu des avatars remarquables, dans leurs sens respectif,à partir de l‟âge des Lumièresjusqu‟à nos jours. Des péripéties philosophiques et métaphysiques qui ont été liées au développement puissant des méthodes scientifiques d‟enquête des phénomènes naturels (les «faits »). Ce qui fait problème, dans ce contexte, est la notion « classique » de raison, en tant que « faculté de l‟âme humaine» douée de ses principes autonomes oua priori: Kant la définissait das Vermögen der Einheit des Verstandesregeln unter Principien (« La faculté de ramener à l‟unité les règles de l‟entendement sous des principes», trad. fr. J. Barni), qui cèdeaujourd‟hui le pas à une notion pragmatique et opérationnelle (procédure, guide et méthode),liée à l‟expérience et au langage humains, profondément enracinée dans « la nature». C‟est cet espace logique de la «nature », dans ses nouveaux contours sémantiques et linguistiques,métaphysiquesqu diraiton, ‟ilenquêter dans notre faudra Colloque, sous les perspectives historique et théorétique. *** E. SanchezPalencia (Académie des Sciences, Paris) :Interaction et évolution dans les processus naturels et dialectiqued’Engels[Jeudi 8/12/2011, 15h45] L‟exposé commencera par quelques commentaires généraux sur la nature approchée de la connaissance scientifique, l‟instantanéité et la flèche du temps. On fera ensuite une description rapide des phénomènes naturels d‟évolution avec interaction entre deux agents (dynamique des systèmes), dans les deux cas de symétrie (coopération) et antisymétrie (prédateur/proie). Les deux cas conduisent à des évolutions très différentes; dans le premier, l‟évolution est de croissance ou décroissance, tandis que dans le deuxième il y a des oscillations cycliques. On montrera ensuite comment les phénomènes à causalité instantanée conduisent à la logique formelle, alors qu‟une causalité évolutive ou différée conduit naturellement à la dialectique d‟Engels, dont les principes peuvent être interprétés en termes des propriétés issues de la dynamique des systèmes. Notamment, la « force créative de la contradiction » et le « passage du quantitatif au qualitatif » émanent naturellement des propriétés des systèmes dynamiques. La prise en considération de processus faisant intervenirplus de deux agents ouvre la voie au chaos déterministe, inconnu du temps d‟Engels, ce qui permet d‟élargir le champ de la dialectique. On commentera par des exemples pris dans la physique et la biologie, montrant en particulier le rôle des conditions initiales du processus dans l‟évolution de celuici. *** P. Severac ParisCIPH :La naturalisation de l'intériorité s chi ue ensée, a ectivité . Le modèle spinoziste, hier et aujourd'hui[Vendredi 9/12/2011, 15h15] L‟ambition spinoziste est d‟expliquer les «appétits humains comme s‟il était question de lignes, de plans ou de corps »: le livre majeur de Spinoza, l‟Ethique, démontrée ellemême selon l‟ordre géométrique, prétend ainsi géométriser les affects. Une telle ambition, qui consiste à investir rationnellement le domaine de l‟inétendu, de l‟immatériel, de l‟intériorité mentale (les idées, les sentiments) comme on dégage les lois de la matière en mouvement, repose sur des réquisits: ceux qu‟une anthropologie philosophique, et même une ontologie, ont mis au jour, à savoir, selon Spinoza, l‟identité en l‟homme de l‟esprit et du corps, une même chose exprimée sous deux points vue, ou mieux : sous deux attributs, différents; ainsi que l‟égale appartenance à la Nature de la Matière et de la Pensée, autorisant dès lors une science naturelle de la vie psychique, une véritable physique de la pensée.
Quelles découvertes rationnelles une telle science peutelle proposer ? Quelles conséquences éthiques (craintes et espoirs) peuton en attendre? Et quels sont les échos actuels d‟une telle démarche? Telles sont les questions qui orienteront notre propos. *** F. Vengeon (Paris CIPh) :La constitution de la rationalité technique. Quel modèle pour les machines?[Vendredi 10/12/2011, 10h30] Dans notre exposé il s'agira de relever ce paradoxe : tandis que le mécanisme est utilisé comme modèle d'intelligibilité scientifique et/ou que l‟on redoute l‟arraisonnement par la technique, on postule que la rationalité technique est quelques chose de disponible, spontané, établi. Or, l'intelligibilité de la technique ne va pas de soi et l'on peut regretter le silence de la philosophie sur une véritable épistémologie de la technique. J'essaierai de relever les principales difficultés et articulations d'une telle rationalité encore à venir. *** B. Verrecchia (ParisCIPh) :Autisme, corps et altérité au regard des sciences de la nature ou de la phénoménologie?[Vendredi 10/12/2011, 17h15] Si l‟on veut bien considérer que ce qui est visé par le mot d‟« autisme » fait signe vers une manièred‟êtreau monde qui ne saurait ni se réduire à une forme de folie ni seulement à une forme de handicap, alors il nous faut comprendre au sein même de l‟expérience commune avec l‟autiste ce qui se manifeste et ce qu‟elle nous enseigne.Expériencen‟est pas expérimentation et expliquer n‟est pas comprendre. L‟herméneutique iciconvoquée embarque à la foisl‟interprétant et l‟interprété, le questionnant et le questionné, selonune sorte de cercle où celui qui questionne se retrouve luimême questionné et questionnant de ce questionnélà. A la question de la science : «qu‟estce que l‟autismela phénoménologie répondrait ? », par :« Qui est l‟autiste? Qui sont les autistes ? Qui sontils chacun, pour nous, pour euxmêmes et les uns pour les autres ? Qui sontils pour les supposés « neurotypiques » que nous autres serions? Mais qu‟estce qu‟« être pour nous » ?Nous qui? Et qui sommesnous pour eux ? Quel espace partageonsnous et comment sommesnous ensemble ou étrangers les uns envers les autres ? Comment sommesnous en tant qu‟il y va dans ces espaces de nos propres corps qui ne sauraient se limiter aux frontières anatomiques objectivables ni se décrire seulement à l‟aune de l‟imagerie, si fonctionnelle et dynamique soitelle ? Quelle altérité constituonsnous, ensemble ? Le solipsisme autistique permetilla constitution d‟autrui? Mais comment accueillonsnous, recueillonsnous, l‟autiste en sa pleine et humaine altéritéToute évaluation référée à un modèle, que celuici soit du registre cognitiviste, neurologique ou psychopathologique, implique une représentation (Vorstellung) qui risque d‟occulter le phénomène autistique en sa manifesteté même. Si les sciences de la nature interrogent celleci au regard du principe de causalité qui dit que rien n‟est sans raison, que rien n‟advient sans raison, que tout ce qui est suppose une rai son d‟être, la phénoménologie, quant à elle, souhaite laisser les choses de la nature se montrer telles qu‟elles sont et par ellesl‟homme des sciences de la naturemêmes. Pour , celleci est en quelque sorte mise en demeure de répondre d‟ellemême, de rendre raison. Rendre raison de, justifier, arraisonner la nature, c‟est lui demander de rendre des comptes au regard des représentations que nous élaborons. La phénoménologie, quant à elle, ne s‟empresse pas de séquestrer dans une quelconque conscience ce qui se manifeste pour le manipuler ensuite. Au scientifique qui demande « Pourquoi ? », le phénoménologue répond par un «Pourquoi pas ?!» davantage exclamatif qu‟interrogatif. C‟est là, tout à la fois, son ingénuité et son impartialité, son «Unbefangenheit». La représentation de la nature où les phénomènes sont considérés en tant qu‟objets (Gegenstand) d‟expérience ne prend pas en compte l‟homme en son essence même qui n‟est rien d‟ontique mais ontologique, sauf à le réifier comme un étant parmi d‟autres. La nature peut ainsi être réduite à une vaste éprouvette vouée à l‟expérimentation. Quelleexpérience(et non expérimentation) reste alors possible au regard des sciences de la
nature et de ses méthodes ? « Aucune » nous dit Heidegger qui, pour autant, insiste bien sur le fait qu‟il ne s‟agit pas, par l„attitude phénoménologique, d‟être hostile à l‟égard de la science mais d‟avoir un rapport plus libre avec elle. Heidegger n‟est ni contre la science ni contre la technique mais il importe toutefois de penser leur essence qui n‟est rien de technique ni de scientifique. C‟est précisément là l‟affaire des philosophes que de clarifier les déterminations ontologiques particulières des différents champs d‟exploration des sciences. En ce sens, le cognitivistedire ce qu‟est le phénomène autistiqueou le neuropsychologue ne peuvent en tant que tel. L‟homme est donc cet étant qui peut constituer la nature de telle sorte qu‟il occulte toute possibilité de rencontre de l‟homme en tant que telet, a fortiori, de la personne autiste en tant que telle : telle est ici, précisément, la démesure, l‟hybris.
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