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Description

  • exposé - matière potentielle : leurs erreurs
  • cours - matière potentielle : la vie
  • revision
  • cours - matière potentielle : des longues années de son ministère
  • exposé
  • cours - matière potentielle : l' histoire de la pensée chrétienne
Saint Augustin & l'épiscopat — 1 — 17/03/11 Saint Augustin et l'épiscopat Lorsque le vieil évêque d'Hippone, Valère, le prit comme coadjuteur en l'an 395, Augustin avait 41 ans, il était né, il vous en souvient, en 354, le 13 novembre. Le jeune homme enfoui dans ses turpitudes, l'étudiant en recherche n'était plus pour lui qu'un souvenir, mais les péripéties cuisantes de sa jeunesse avaient laissé dans son cœur bien des cicatrices.
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Langue Français

Extrait

Saint Augustin et l’épiscopat
Lorsque le vieil évêque d’Hippone, Valère, le prit comme coadjuteur en l’an 395, Augustin
avait 41 ans, il était né, il vous en souvient, en 354, le 13 novembre. Le jeune homme
enfoui dans ses turpitudes, l’étudiant en recherche n’était plus pour lui qu’un souvenir,
mais les péripéties cuisantes de sa jeunesse avaient laissé dans son cœur bien des
cicatrices. À 41 ans il était devenu l’adulte aguerri parce qu’il avait beaucoup lutté,
beaucoup voyagé, beaucoup enseigné à Carthage, à Rome, à Milan, et parce qu’il avait
suivi des sentiers sinueux, escarpés, dangereux pour sa vie et pour sa pensée.
Pendant 12 ans (de 374 à 386), le brillant professeur Augustin avait connu les plus
grisants succès sous-tendus par une inquiétude religieuse dont il eût aimé se
débarrasser. De l’amour sensuel, il en avait parcouru tous les méandres y compris le
concubinage ; des préoccupations profanes il en avait été submergé ; lors de ses 20 ans
il avait été choqué par ce qu’il appelait « la simplicité des Écritures » vers lesquelles une
ancienne nostalgie héritée de sa mère Monique l’inclinait. Il écrit dans ses Confessions :
« Ce livre me parut indigne d’être comparé à la majesté d’un Cicéron ; mon orgueil en
1
dédaignait la simplicité, ma vue n’en pénétrait point les profondeurs ».
« L’Hortensius » de Cicéron l’avait fasciné à l’âge de 19 ans, mais tourmenté par ses
passions, insatisfait quant à ses aspirations, objet digne d’occuper une vie d’homme :
voilà la sagesse. Tourmenté par cette recherche, il pouvait s’écrier :
« Vérité, vérité, combien alors même et du profond de mon âme je soupirais vers toi…
C’était de toi seule, ô vérité, en qui il n’y a ni vicissitude ni ombre de changement,
2
dont j’avais faim et soif. »
Pendant neuf ans il avait cherché cette vérité au sein du manichéisme où il ne trouva
qu’insatisfaction, mensonge, erreurs. Il écrit :
« Car neuf années s’écoulèrent pendant lesquelles je me roulais dans la fange
profonde, dans les ténèbres du mensonge ; mes efforts répétés pour en sortir ne
faisaient que m’y replonger plus avant… Vous me laissiez, Seigneur, me rouler et me
3
débattre dans cette nuit. »
Quand il accéda à l’épiscopat, Augustin était l’homme qui avait véhiculé et accumulé les
expériences les plus diverses et qui les avait conjuguées avec :
Une recherche effrénée de la vérité :
 Expérience du succès professoral, de la rhétorique séduisante nourrissant l’orgueil,
 Expérience des passions sensuelles et intellectuelles obscurcissant la lucidité de
l’esprit,
 Expérience des croyances dévoyées et des mœurs perverties éclaboussant la limpidité
du cœur,

1 Conf. liv. III, chap. 5
2
Conf, livre III, chapitre 6)
3
Conf. liv. III, chap. 11
Saint Augustin & l’épiscopat
— 1 — 17/03/11  Expérience d’une sorte de déchéance de l’esprit dans l’adhésion à la secte
manichéenne,
 Expérience du tourment lancinant d’un cœur insatisfait « inquietum est »…
 Expérience du doute et d’un quasi scepticisme sur la voie de la sagesse :
« mon âme malade, que seule la foi pouvait guérir, de peur d’être trompée par la foi,
se refusait à sa guérison. »
Mais aussi chercheur de vérité
 Il l’avait poursuivie à travers l’enseignement de la littérature et de la philosophie dont
il sentit l’indigence et l’inanité ;
 il avait cru la trouver dans la doctrine manichéenne dont il finit par deviner la
fausseté ;
 il la pressentit quand il entra en catéchuménat en 384 ;
 il la frôla quand il reconnut la nécessité d’une autorité distincte de la seule raison :
l’Écriture ou l’Église ;
 il la trouva enfin, après les séductions du néo-platonisme, grâce à la médiation de
saint Ambroise, dans la découverte du Verbe incarné, du Christ Jésus, dans la
fulgurante prise de conscience du mystère de l’Incarnation, dont le sens lui avait
échappé et dont la révélation, au début de 386, signa d’un coup sa conversion totale,
sans regret, sans retour en arrière, car Augustin était l’homme du tout ou rien.
La vérité il la tenait, il ne la lâcherait plus, il consacrerait sa vie à la faire connaître et à la
défendre. Elle n’était plus pour lui une doctrine, une idéologie, un système de
propositions rationnellement séduisantes, elle était une personne : le Christ, Verbe de
Dieu, venu en ce monde pour faire connaître qui est Dieu et pour sauver le monde :
« Si je n’eusse cherché la voie dans le Christ notre Sauveur, j’étais voué non pas à
4savoir mais à périr » .
Telle sera la raison d’être de son épiscopat, son unique souci : faire connaître et
défendre la foi catholique, en un mot évangéliser.
Pour la clarté de l’exposé, nous proposerons deux séries de réflexions :
 la première situera la personnalité de l’évêque Augustin et le contexte où se déroula
son activité épiscopale,
 la deuxième explicitera le contenu de cette activité.
I — Le personnage et le contexte
Augustin converti, revenu à Thagaste définitivement en 387 pour y mener une vie de
prière et de travail avec son jeune fils Adéodat qui allait sur ses 17 ans et qui, à 18 ans,
passera brusquement « de cette vie à une vie meilleure », comme on disait jadis, et avec
ses amis Alypius et Évodius, ne tarda pas à voir sa renommée franchir les limites du
bourg natal et gagner de proche en proche jusqu’aux communautés d’Hippone et de
Carthage. Quoi d’étonnant ? On venait à lui pour quémander des conseils, quérir des
éclaircissements, résoudre des doutes, conforter sa foi.

4
Conf. liv. VI, chap. 20
Saint Augustin & l’épiscopat
— 2 — 17/03/11 La sagesse d’Augustin converti en imposait, sa vertu étonnait, son ascétisme surprenait,
sa parole apaisait, son contact enthousiasmait, son discours séduisait, ses arguments
convertissaient. Son désir était de vivre le reste de ses jours dans son village natal, selon
un style de vie monastique, avec des disciples ardents comme lui et prêts à se consacrer
totalement au Seigneur, dans l’ascèse et la prière. Mais l’homme propose et Dieu
dispose.
Un événement très simple changea le cours de la vie d’Augustin. Un fonctionnaire
chrétien de la ville d’Hippone qui avait entendu parler de lui, avait manifesté un vif désir
de le voir et avait même laissé entendre qu’il ne refuserait pas, sur les conseils judicieux
qui lui seraient prodigués, de renoncer au monde et d’embrasser la vie monastique.
Voir la communauté de Thagaste s’enrichir d’une recrue de choix ne pouvait pas ne pas
décider Augustin à partir pour Hippone. Il ne soupçonnait pas que cette décision allait
changer le cours de sa vie et sans doute le cours de l’histoire de la pensée chrétienne. Le
séjour dura quelque temps, mais les entretiens ne décidèrent pas le haut fonctionnaire,
rempli de bons désirs et de bonne volonté, mais dénué de volonté tout court, à rompre
avec son passé.
Or cette péripétie n’était pas l’essentiel, le Seigneur attendait l’ancien rhéteur devenu
moine laïc au tournant du chemin ; participant aux offices, il entendait les sermons de
l’évêque Valère qui déclara un jour en pleine assemblée qu’il avait besoin d’un prêtre
capable de l’aider dans ses travaux : aussitôt le nom d’Augustin vola de bouche en
bouche et bientôt on s’écria, unanime : « Augustin prêtre ! ». Surpris, décontenancé, il
accepta l’ordination sacerdotale ; trois ans après, Valère l’institua son coadjuteur et,
l’année suivante, lors du décès de celui-ci, il monta sur le siège épiscopal d’Hippone. Le
voilà propulsé, malgré lui, évêque à plein-temps.
Dieu l’a voulu évêque ! Dieu lui a joué ce tour insoupçonné ! Bien ! Évêque il le sera, et
comme Augustin ne fait jamais rien à moitié, il le sera totalement, magistralement et
saintement pendant 34 ans, jusqu’à sa mort à 76 a

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