Jeanne Esther EICHENLAUB
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Description

Niveau: Supérieur, Master

  • mémoire


1 Jeanne-Esther EICHENLAUB L'image des Borgia au XVIème siècle Mémoire de Master 1 « Sciences humaines et sociales » Mention : Histoire et histoire de l'art Spécialité : Histoire des relations et échanges culturels internationaux Option : MIFI sous la direction de Madame Naima GHERMANI Année universitaire 2009-2010 du m as -0 05 39 19 9, v er sio n 1 - 2 4 No v 20 10

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Nombre de lectures 93
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jeanne-Esther EICHENLAUB
L’image des Borgia au XVIème siècle
dumas-00539199, version 1 - 24 Nov 2010
Mémoire de Master 1 « Sciences humaines et sociales »
Mention: Histoire et histoire de l’artSpécialité : Histoire des relations et échanges culturels internationaux Option : MIFI
sous la direction de Madame Naima GHERMANI
Année universitaire 2009-2010
1
dumas-00539199, version 1 - 24 Nov 2010
Jeanne-Esther EICHENLAUB
L’image des Borgia au XVIème siècle
dumas-00539199, version 1 - 24 Nov 2010
Mémoire de Master 1 ou 2 « Sciences humaines et sociales »
Mention: histoire et histoire de l’artSpécialité : histoire des relations et échanges culturels internationaux Option : MIFI
Sous la direction de Naima GHERMANI
Année universitaire 2009-2010
Remerciements
Je remercie ma directrice de mémoire Madame Ghermani, pour son aide précieuse, ses judicieux conseils et sa patience.
 Je remercie aussi les membres de ma famille qui m’ont soutenu tout au long de cette année.
dumas-00539199, version 1 - 24 Nov 2010
Sommaire
IŶtƌoduĐtioŶ…………………………………………………………………………………………………………………………………ϲ
PARTIE1 ALEXANDREVI:UN DESTIN HORS DU COMMUN........................................................................31................. CHAPITREIUN CARDINAL PROMIS A UN GRAND AVENIR......................................................................14 I) Du sang espagnol 14 II) Un cardinal doué, loué pour ses qualités politiques........................................................................................15 III) Les femmes, le vin, la fête ............................................................................................................................19 CHAPITREIIUNE POLITIQUE FAMILIALE.......................25........................................................................ I) Un pape étranger au Vatican 25 II) Une politique dynastique................................................................................................................................34 CHAPITREIIIALEXANDREVI EN SON MIROIR.....................................................................................47 I) Les représentations iconographiques d'Alexandre VI 47 II) Les Aedes Borgia 55 PARTIE2 LES ENFANTS D'ALEXANDREVI:CESAR ETLUCRECE BORGIA................................................................67 CHAPITREIVCESAR BORGIA:NOMEN OMEN..................................................................................68........ I) Un destin tout tracé 68 II) Cadar Borgia un prince Machiavélique 83 III) Dans l'intimité de César Borgia 101 CHAPITREV LUCRECE BORGIA:UNE FIGURE DE FEMME AMBIVALENTE.............................................109 I) A la cour du pape 109 II) A la cour de Ferrare : une princesse de la Renaissance ................................................................................119 III) Lucrèce Borgia, une femme fatale ? Quelles sont les représentations que l'on a d'elle ?.............................128
CoŶĐlusioŶ…………………………………………………………………………………………………………………………………ϭϯϰ
AŶŶedžes…………………………………………………………………………………………………………………………………….ϭϯϴdumas-00539199, version 1 - 24 Nov 2010
“ouƌĐes……………………………………………………………………………………………………………………………………..ϭϰϲ
Biďliogƌaphie……………………………………………………………………………………………………………………………..ϭϰϳ
Table des illustratioŶs………………………………………………………………………………………………………………..ϭϱϬ
Taďle des ŵatiğƌes…………………………………………………………………………………………………………………….ϭϱϮ
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Introduction
Aďel GaŶĐe eŶ a fait uŶ filŵ, CaŶal + s’appƌġte à touƌŶeƌ uŶe sĠƌie les ŵettaŶt eŶ sĐğŶe, tout récemment encore un filŵ est soƌti suƌ eudž. De Ƌui s’agit-il ? Des Borgia ! Cette famille scandaleuse du XVIème siècle,doŶt le patƌiaƌĐhe Ŷ’est autƌe Ƌu’uŶ pape: Alexandre VI, passionne les foules. Accusés des pires ignominies, on associe souvent le nom de Borgia à la débauche, aux ŵeuƌtƌes, à la siŵoŶie, au ŶĠpotisŵe, à l’iŶĐeste et la liste est loŶgue. Les Boƌgia oŶt gĠŶĠƌĠ, génèrent et génèreront encore beaucoup de fantasmes. Mais qui sont-ils au juste ? Cette légende noire quand est-elle née? Quelle est l’iŵage des Boƌgiaau XVIème siècle ?
A l’oƌigiŶe de tous les sĐaŶdales il LJ a Rodƌigue Boƌgia. Nous soŵŵes eŶ ϭϰϵϮ, Chƌistophe Coloŵď dĠĐouvƌe l’AŵĠƌiƋue, les ƌois ĐatholiƋues ƌeĐoŶƋuiğƌeŶt GƌeŶade, deƌŶieƌ ďastioŶ ŵauƌe en Espagne, et Rodrigue Borgia est élu pape. Il choisit pour nom Alexandre VI. Ce sulfureux cardinal avant de monter sur le trône de Saint-Pierre, a déjà au moins quatre enfants, nés de sa liaisoŶ aveĐ VaŶŶozza CattaŶei, uŶe patƌiĐieŶŶe ƌoŵaiŶe. Il s’agit de CĠsaƌ, JeaŶ, LuĐƌğĐe et Gioffré. Il les légitimise, les reconnaissant comme ses neveux et nièces.
A Đette ĠpoƋue l’Italie est divisĠe et Đes disseŶssioŶs ƌĠveilleŶt l’appĠtit de gƌaŶdes puissances étrangères comme la France. Le pape vient tout juste de revenir à Rome après un schisme très long (1378-1417Ϳ et la ville Ŷ’offƌe pas la sĠĐuƌitĠ esĐoŵptĠe au pape Ƌui se seŶt ŵeŶaĐĠ. Il dĠveloppe aloƌs le ŶĠpotisŵe Ƌui lui peƌŵet de s’eŶtouƌeƌ de pƌoĐhes paƌeŶts, Ƌui, lui devant tout, sont en théorie plus fiables que ces grandes familles romaines qui ne chercheŶt Ƌu’à aĐĐapaƌeƌ le pouvoiƌ et les ƌiĐhesses au dĠtƌiŵeŶt du pape. L’Etat poŶtifiĐal est Đoŵŵe les autƌes Etats italiens, il faut le défendre et le gouverner. Avec toutes ces guerres intestines qui gaŶgƌğŶeŶt l’Italie, le ƌôle teŵpoƌel pƌeŶd paƌfois le dessus suƌ le ƌôle spiƌituel. C’est Đe Ƌui se passa aveĐ AledžaŶdƌe VI. Pape plus Ƌue ĐoŶtƌoveƌsĠ, il fit l’oďjet de sĠƌieuses ĐƌitiƋues au XVIğŵe siğĐle ŵais l’iŵage Ƌu’oŶ eŶ a aujouƌd’hui vieŶt –elle vraiment de cette époque ou est-elle plus tardive ? Comment étaient vus les Borgia au XVème, XVIème siècle ? dumas-00539199, version 1 - 24 Nov 2010 L’iŵage est la ƌepƌĠseŶtatioŶ Ƌue l’oŶ se fait d’uŶe peƌsoŶŶe ou d’uŶe Đhose. Cette représentation peut se faire à travers la description, par la voie écrite ou bien par les arts. Une image peut-être doŶŶĠe à ƋuelƋu’uŶ, Đ’est la ŵaŶiğƌe doŶt oŶ le voit. Mais uŶe peƌsoŶŶe peut aussi se donner une image dans un but précis. Nous allons voir à travers les textes et les ƌepƌĠseŶtatioŶs iĐoŶogƌaphiƋues, Ƌuelle iŵage ĠŵaŶait des Boƌgia au XVIğŵe siğĐle et s’ilsont essaLJĠs d’eŶ tƌaŶsŵettƌe uŶe.
Au XVII et XVIIIğŵe siğĐle, il seŵďle Ƌu’ils aieŶt ĠtĠ uŶ peu ouďliĠs et laissĠs de ĐôtĠ.
 Au XIXème siècle, on les redécouvre. Le romantisme en France donne lieu à une véritable redécouverte de la Renaissance, qui uŶ teŵps fut dĠlaissĠe. OŶ ƌedĠĐouvƌe les œuvƌes des aƌtistes italieŶs ŵais aussi l’histoiƌe de l’Italie. UŶ vĠƌitaďle eŶgoueŵeŶt pouƌ l’Italie suƌgit au XIXğŵe siğĐle. Il est à la ŵode d’alleƌ eŶ Italieet de visiter Rome, Pise, la toscane pour parfaire ainsi sa culture classique. Peut-être est-ce pour cette raison que des livres sur les Borgia sont écrits à ce moment là ?
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A cette époque fleurissent un grand nombre de livres, qui ont pour objet soit de les 1 diaboliser soit de les innocenter. Gregorovius et Geďhaƌt oŶt teŶtĠs de ƌĠhaďiliteƌ l’iŵage de LuĐƌğĐe Boƌgia, ils la pƌĠseŶteŶt Đoŵŵe uŶe viĐtiŵe iŶŶoĐeŶte Ƌui, Đoŵŵe le dit Geďhaƌt Ŷ’a ĠtĠ «Ƌu’uŶe Điƌe ŵolle eŶtƌe les ŵaiŶs de soŶ pğƌe et de soŶ fƌğƌe». William Poidebard et Anatole de Gallier, nous donnent une mauvaise image de César Borgia, qui reste pour eux : « un scélérat hors-ligŶe, uŶ ĐhaƌlataŶ iŶsigŶe…» et à qui « le nom de France est prostitué ». Clément de Vebron quant à lui dans son livre :Les Borgia. Histoire du pape Alexandre VI, de César et de 2 3 Lucrèceet Alfred de Reumont, cherche systématiquement à blanchir le pontife. Ludwig Pastor semblent tous deux assez objectifs, condamnant sévèrement le pape et son fils mais après une 4 attentive relecture des sources. Charles Yriarte a écrit deux livres sur les Borgia, un sur leur image suƌ les ƌepƌĠseŶtatioŶs Ƌu’oŶ a d’eudž, les tƌaĐes Ƌu’ils oŶt laissĠs, uŶ autƌe ĐeŶtƌĠ suƌ la figuƌe de César Borgia. Très rigoureux dans ses méthodes de recherche, il a essayé de faire ressortir une image positive de CĠsaƌ Boƌgia, le dĠĐƌivaŶt Đoŵŵe uŶ ŵĠĐğŶe et uŶ hoŵŵe gĠŶĠƌeudž. Ce Ŷ’est pas l’iŵage la plus fƌĠƋueŶte Ƌue l’oŶ a du peƌsoŶŶage ŵais Đ’est uŶ aspeĐt de plus et tƌğs intéressant que nous dévoile ici Yriarte. Mais bien avant que tous ces historiens nes’iŶtĠƌesseŶt audž Boƌgia, Đ’est la fiĐtioŶ et les aƌtistes Ƌui à l’ĠpoƋue dĠjà s’eŵpaƌeŶt du sujet. ViĐtoƌ Hugo ĠĐƌit sa pièceLucrèce Borgiaen 1833 et Donizetti un opéra du même nom en 1840. La même année Alexandre Dumas publie son livre :Les Crimes Célèbreset il consacre un chapitre aux Borgia. Alexandre Dumas se montre bien plus objectif et mieux renseigné que ses deux confrères. La pièce de Victor Hugo va marquer les esprits et rester à tout jamais dans les mémoires, tant et si bien que de nos joursla pƌeŵiğƌe iŵage Ƌue Ŷous avoŶs de LuĐƌğĐe Boƌgia est Đelle d’uŶe empoisonneuse. Est-ƌĠhaďiliteƌ la ŵĠŵoiƌeĐe pouƌ Đela Ƌue taŶt d’histoƌieŶs se soŶt attaĐhĠs à de Lucrèce Borgia ? Victor Hugo répliquaient à ceux qui le critiquaient et lui reprochaientd’avoiƌ 5 6 exagéré les crimes de Lucrèce Borgia : « Lisez Tommasi , lisez Guicciardini , lisez surtout le 7 Diarium !». ViĐtoƌ Hugo tout Đoŵŵe DoŶizetti diaďoliseŶt LuĐƌğĐe Boƌgia. A eŶ Đƌoiƌe Hugo, il Ŷ’a fait Ƌue ƌĠpĠteƌ Đe Ƌu’il a vu daŶs les souƌĐes du XVIème siècle. Est-ce à dire que la légende noire des Boƌgia Ŷ’est pas ŶĠe au XIXğŵe siğĐle aveĐ ViĐtoƌ Hugo ŵais ďieŶ au XVIğŵe siğĐle?
Les histoƌieŶs du XXğŵe siğĐle oŶt essaLJĠs d’ġtƌe le plus oďjeĐtifs possiďle Đoŵpte teŶu de tout ce qui avait été dit sur les Borgia auparavant. Il faut trier les sources originales, voire qui dumas-00539199, version 1 - 24 Nov 2010 les donnent et ne pas prendre tout pour argent comptant. Mais il faut aussi savoir faire aďstƌaĐtioŶ de ses seŶtiŵeŶts pouƌ pouvoiƌ doŶŶeƌ l’iŵage la plus pƌoĐhe de la vĠƌitĠ, Đe Ƌue ĐlaiƌeŵeŶt les histoƌieŶs du XIXğŵe siğĐle Ŷ’oŶt pas fait, tƌop oĐĐupĠs à pƌouveƌ l’igŶoŵiŶie ou
1 Ferdinand Gregorovius (1821-1891) protestant, auteur d'une Histoire de Rome au moyen âge (traductions anglais, italienne, et russe)
2 Historien et diplomate autrichien, né en 1854, mort en 1928. Son ouvrage majeur estGeschichte der Päpste seit dem Ausgang des Mittelaltersen seize volumes. 3 Alfred von Reumont (1808-1887) catholique, historien de la Toscane, auteur aussi d'une histoire de Rome 4 Charles Yriarte (1832-1898) homme de lettres, journaliste, desssinateur français 5 Tommaso Tomasi, né en 1608 à Pesaro mort en 1658. Il est connu pour avoir rédigé une Vie du Duc de Valentinois, paru en 1655 et réimprimé sans cesse depuis lors. 6 GuiĐhaƌdiŶ, hoŵŵe politiƋue italieŶ du XVIğŵe siğĐle. CoŶsidĠƌĠ Đoŵŵe le pƌeŵieƌ histoƌieŶ de l’ĠpoƋue ŵodeƌŶe, il ƌĠdige eŶtƌe ϭϱϯϰ et ϭϱϰϬ uŶe Histoiƌe d’Italie.7 Ici Victor Hugo fait allusion au Diarium écrit par Jean Burchard, maître de cérémonie au Vatican entre 1483 et ϭϱϬϲ. Il ĠĐƌit uŶ jouƌŶal ƌelataŶt les faits Ŷotaďles Ƌui se soŶt dĠƌoulĠs à la Đouƌ d’AledžaŶdƌe VI eŶtƌe ϭϰϵϮ et 1503.
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l’iŶŶoĐeŶĐe des pƌotagoŶistes. “i Đes histoƌieŶs du XXğŵe siğĐle soŶt ďeauĐoup plus oďjeĐtifs, il Ŷ’eŶ deŵeuƌe pas ŵoiŶs Ƌue ĐeƌtaiŶs d’eŶtƌe eudž soŶt uŶ peu paƌtiaudž. Il appaƌait Ƌue l’oŶ Ŷe peut jamais être totalement objectif en histoire et que les personnages dont on parle finissent toujours par nous paraître ou attachants ou répugnants, ce qui corse énormément la tâche. Pour les ouvrages du XXème siècle, je me suis essentiellement basée sur Maria Bellonci qui a écrit une biographie de Lucrèce Borgia, Ivan Cloulas, Marcel Brion et Clemente Fusero en ce qui concerne le pape Alexandre VI et César Borgia. Si Bellonci est très complète, on sent bien que pour elle LuĐƌğĐe est iŶŶoĐeŶte des Đƌiŵes Ƌu’oŶ lui a iŵputĠ, paƌ edžeŵple loƌs du ŵeuƌtƌe de soŶ seĐoŶd mari Alphonse de Bisceglie, les rumeurs couraient dans Rome que «Jaŵais Đƌiŵe Ŷ’a ĠtĠ si vite oublié » or du point de vue de Maria Bellonci Lucrèce est innocente et malheureuse et elle nous 8 cite un vers du poète Sannazar : «Paƌ ŵes pleuƌs, ŵa Đhaiƌ s’ĠĐoule goutte à goutte», elle iŶteƌpƌğte l’Ġtat d’espƌit de LuĐƌğĐe seloŶ sa pƌopƌe visoŶ de l’histoiƌe. Il ŵe faut de plus ƌappeleƌ que Sannazar est un des poètes napolitains qui a le plus « sali » Lucrèce Borgia. Il composa une épitaphe à son intention qui disait ceci : « En ce tombeau gît une Lucrèce par son nom, en fait une 9 Thaïs: fille, feŵŵe et ďƌu d’AledžaŶdƌe VI.» Le mot bru est employé en référence à César avec Ƌui LuĐƌğĐe auƌait eŶtƌeteŶu aiŶsi Ƌu’aveĐ soŶ pğƌe des ƌappoƌts ĐhaƌŶels. NĠaŶŵoiŶs, Đ’est je peŶse le ŵeilleuƌ livƌe Ƌue l’oŶ puisse tƌouveƌ suƌ LuĐƌğĐe de Ŷos jouƌs. Tƌğs Đoŵplet et tƌğs explicite, il est aussi sorti en livre de poche, privilğge Ƌui Ŷ’est pas aĐĐoƌdĠ à tous les livƌes d’histoiƌe. IvaŶ Cloulas est assez oďjeĐtif daŶs l’eŶseŵďle, oŶ Ŷe peut lui ƌepƌoĐheƌ d’ġtƌe de paƌti pƌis. CepeŶdaŶt, il Ŷe Đite pƌesƋue jaŵais ses souƌĐes, Đe Ƌui a pouƌ effet de doŶŶeƌ l’iŵpƌessioŶ Ƌue Đ’estlui Ƌui paƌle et ŶoŶ pas Ƌu’il fait paƌleƌ les souƌĐes.
EŶfiŶ, les ouvƌages de MaƌĐel BƌioŶ et de Fuseƌo ŵ’oŶt ĠtĠ tƌğs utiles. Il ŵe faut toutefois Ŷoteƌ Ƌue BƌioŶ est uŶ des dĠfeŶseuƌs d’AledžaŶdƌe VI, pouƌ lui la siŵoŶie doŶt oŶ l’aĐĐuse loƌs de son élĠĐtioŶ à la tiaƌe Ŷ’est Ŷi plus Ŷi ŵoiŶs Ƌue Ŷoƌŵal: «La ŵaŶiğƌe doŶt l’ĠleĐtioŶ a ĠtĠ pƌĠpaƌĠe et s’est dĠƌoulĠe Ŷ’a ƌieŶ Ƌue de tƌğs Ŷoƌŵal, et l’usage de distƌiďueƌ audž autƌes cardinaux les bénéfices dont le nouveau pape ne pouvait conserver la propriété était général et Ŷ’auƌai susĐitĠ auĐuŶ ĐoŵŵeŶtaiƌe ŵalveillaŶt s’il Ŷe s’Ġtait agi de saliƌ AledžaŶdƌe VI». Nous pouvons douter de cette remarque objective car jamais autant de dons ni de places promises, jaŵais autaŶt de tƌaĐtatioŶs Ŷ’avaieŶt eu Đouƌspour le trône pontifical. Alexandre VI dépasse et dumas-00539199, version 1 - 24 Nov 2010 de loiŶ Đette pƌatiƋue Đeƌtes iŶiĐiĠe paƌ ses pƌĠdĠĐesseuƌs. Paƌfois l’avis de BƌioŶ est, seloŶ ŵoi, uŶ peu tƌop tƌaŶĐhĠ. Il Ŷ’eŶ ƌeste pas ŵoiŶs Ƌue Đ’est uŶ livƌe edžĐelleŶt Ƌue je ƌeĐoŵŵaŶdeƌai à ceux qui veulent se documenter sur Alexandre VI et sa famille. Enfin, Clemente Fusero exécute un tƌavail tout aussi ƌeŵaƌƋuaďle aveĐ soŶ ouvƌage suƌ CĠsaƌ Boƌgia, ŵais Đoŵŵe je l’ai dit aupaƌavaŶt, tous s’attaĐhe à ƌĠtaďliƌ la vĠƌitĠ des faits et il seŵďle Ƌue les Borgia aient été telleŵeŶt tƌaîŶĠs daŶs la ďoue Ƌue les histoƌieŶs oŶt uŶ peu teŶdaŶĐe à toŵďeƌ daŶs l’edžĐğs iŶveƌse. Toutefois ça Ŷe ƌeste Ƌu’uŶe teŶdaŶĐe et l’oŶ peut diƌe Ƌue les histoƌieŶs et ĠĐƌivaiŶs du XXème siècle se sont attelées à la dure tâchede tƌi des souƌĐes, de vĠƌifiĐatioŶ et d’aŶalLJse pouƌ 8 Poète italien de la Renaissance, Jacopo Sannazaro, francisé en Jacques Sannazar, est né à Naples en 1455 et LJ ŵeuƌt eŶ ϭϱϯϬ. GƌaŶd huŵaŶiste, il a ŶotaŵŵeŶt seĐoŶdĠ le poğte PoŶtaŶo, diƌeĐteuƌ de l’AĐadĠŵie de Naples. On lui dit plusieurs poèmes en langue vulgaire comme lesSonetti et Canzoniet surtoutL’AƌĐadie. Il a aussi composé des poèmes en latin, parmi eux on peut citerLes Elégies, en trois volumes, qui racontent son enfance etLes Epigrammes, écrits en diverses circonstances de sa vie publique et dans lesquels on trouve les invectives contre les Borgia. 9 Thaïs est uŶe pĠĐheƌesse Ƌui fait ĐoŵŵeƌĐe de soŶ Đoƌps, elle ƌuiŶe ses aŵaŶts jusƋu’au deƌŶieƌ sou et ils s’eŶtƌetueŶt pouƌ ses faveuƌs.
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nous offrir une image la plus proche possible des Borgia. Qui étaient-ils vraiment et quels reproches leur a-t-on faits, était-ce à tort ou à raison ?
Il apparait donc que les auteurs du XIXème siècle ont eu tendance à blanchir ou diaboliser les Borgia et que les auteurs du XXème siècle se sont attachés à rétablir la vérité. Mais que disent les sources primaires ?
Il y a trois types de sources primaires. Des journaux intimes, surtout un en réalité, celui de BuƌĐhaƌd. Des ĐoƌƌespoŶdaŶĐes d’aŵďassadeuƌs et eŶfiŶ des ouvƌages d’histoƌieŶ. AiŶsi Ƌue ƋuelƋues souƌĐes iĐoŶogƌaphiƋues. EŶ ƌĠalitĠ tƌğs peu, j’ai deudž ŵĠdailles ƌepƌĠseŶtaŶt AledžaŶdƌe VI et un portrait authentique le représentant, qui se situe au Vatican, dans les appartements Borgia, dans la salle des mystères de la foi. Pour César les sources iconographiques sont encore plus maigres, une seule représentation serait digne de foi et daterait de son époque: il s’agit d’uŶ dessin gravé dans le livre de Paolo Giovio. Enfin pour Lucrèce, elle est tout aussi énigmatique que son frère et pas un seul tableau ne peut-être considéré comme authentique, nous avons deux médailles la représentant. A Melbourne en 2008 on a découvert un tableau qui pourrait bien être la représentation authentique de Lucrèce Borgia. Ce tableau acquis par la National Gallery de MelďouƌŶe eŶ ϭϵϲϱ, vieŶt d’ġtƌe ideŶtifiĠ paƌ les edžpeƌts Đoŵŵe le poƌtƌait de LuĐƌğĐe Boƌgia. LoŶgteŵps oŶ a Đƌu Ƌu’il s’agissait d’uŶ poƌtƌait de jeuŶe homme. Il aurait été réalisé par le peiŶtƌe Dosso Dossi Ƌui viŶt à la Đouƌ d’AlphoŶse D’Este eŶ ϭϱϭϰ et LJ ŵouƌut eŶ ϭϱϰϮ.
Le journal de Burchard a constitué une très importante source pour moi. Cet alsacien 10 d’oƌigiŶe, ŶĠ à NiedeƌhaslaĐhen 1450, achète en 1483 une des deux charges de maître de ĐĠƌĠŵoŶie. Il eŶtƌe eŶ Đhaƌge eŶ ϭϰϴϰ et LJ ƌeste jusƋu’à sa ŵoƌt eŶ ϭϱϬϲ. Il Ŷous dĠĐƌit les évènements qui se déroulent à la cour du pape entre 1492 et 1503. Son témoignage est précieux. OŶ a l’iŵpƌessioŶ Ƌue BuƌĐhaƌd se ĐoŶteŶte d’ĠĐƌiƌe au jouƌ le jouƌ Đe Ƌu’il a vu ou eŶteŶdu daŶs les Đouloiƌs du VatiĐaŶ. Je peŶse Ƌue l’oŶ peut se fieƌ à lui. EŶ effet ƋuaŶd ĐiƌĐuleŶt des ƌuŵeuƌs Ƌu’il Ŷe peut pas les vĠƌifieƌ, il pƌĠfğƌe les taiƌe: «OŶ dit ďeauĐoup d’autƌes Đhoses mais je ne les ƌappoƌte pas, paƌĐe Ƌu’elles Ŷe soŶt pas vƌaies ou eŶ tout Đas iŶĐƌoLJaďles.». Nénamoins sous des dumas-00539199, version 1 - 24 Nov 2010 dehors de fonctionnaire méthodique et sérieux qui relate avec minutie les moindres détails des 11 cérémonies, on trouve aussi quelques pages « rares mais brûlantes ».C’est lui Ƌui Ŷous ƌaĐoŶte 12 eŶ dĠtail l’Ġpisode des ϱϬ ĐouƌtisaŶes, lui encore qui nous raconte comment on retrouva Astorre Manfredi « noyé une pierre autour du cou ». Il est très critiqué par les historiens contemporains, tel que Fusero qui dit de lui : « Il noircissait rageusement de son écriture presque indéchiffrable et en langue latine des cahiers de notes bourrés de récits, de potins, commérages pêchés par lui ou par ses amis dans les eaux les plus troubles de la médisance. ». Certes il ne faut pas prendre ce 10 Commune située dans le département du Bas-Rhin. 11 BELLONCI Maria,Lucrèce Borgia, sa vie, son temps,Bruxelles, éd. Complexe, 1983, p. 40.
12 BURCHARD Jean,Dans le secret des Borgia : journal du cérémoniaire du Vatican : 1492-1503/Johannes Burckard ; trad. Joseph Turmel ; rev. augm. Et présentée par Vito Castiglione Minischetti et Ivan Cloulas, Paris, éd. Tallandier, 2003, 518 pages, p. 378.
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Ƌue dit BuƌĐhaƌd pouƌ paƌole d’ĠvaŶgile, oŶ le soupçoŶŶe d’ġtƌe jaloudž du pape et Đette jalousie auƌait pu l’aŵeŶeƌ à ĠĐƌiƌe des Đhoses fausses suƌ AledžaŶdƌe VI et sa faŵille. NĠaŶŵoiŶs pouƌ moi, il est assez digne de foi, son journal est un journal personnel, il ne cherchait donc pas à le ŵoŶtƌeƌ à ƋuiĐoŶƋue, Ŷi à le puďlieƌ. PouƌƋuoi ŵeŶtiƌ daŶs uŶ jouƌŶal Ƌui Ŷ’Ġtait pas fait pouƌ être divulgué? Aloƌs Ƌue tous les ĐhƌoŶiƋueuƌs et aŵďassadeuƌs à Roŵe ŵuƌŵuƌeŶt Ƌue Đ’est César Borgia qui a fait tuer son frère, Burchard ne le dit pas clairement, il se contente de noter ce Ƌu’il voit, loƌsƋue CĠsaƌ ƌevieŶt de sa lĠgatioŶ aupƌğs du ƌoi de Naples, BuƌĐhaƌd Ŷote Ƌue: « Ils Ŷ’ĠĐhaŶgğƌeŶt auĐuŶes paƌoles». Il fait les chosesiŶsidieuseŵeŶt, il est vƌai. Je peŶse Ƌu’il faut vĠƌifieƌ ses diƌes et essaLJeƌ de les ƌeĐoupeƌ aveĐ d’autƌes tĠŵoigŶages de l’ĠpoƋue pouƌ ġtƌe sûƌ de la vĠƌaĐitĠ de ĐeƌtaiŶs de ses pƌopos Ƌui peuveŶt ġtƌe ŵis eŶ doute. NĠaŶŵoiŶs loƌsƋu’il dĠĐƌit de ses propƌes LJeudž Đe Ƌu’il voit, oŶ peut le Đƌoiƌe. AiŶsi oŶ est ĐeƌtaiŶ Ƌu’AledžaŶdƌe VI aiŵait à ďieŶ s’haďilleƌ eŶ toutes ĐiƌĐoŶstaŶĐes. BuƌĐhaƌd Ġtait Đupide et tout Đe Ƌui touĐhe audž vġteŵeŶts et autres objets de valeur est très détaillé dans son livre. Ce geŶƌe d’ĠlĠŵeŶts, oŶ peut s’LJ fieƌ. Il ne parle que très peu de Lucrèce et là ou Hugo nous recommande de lire le Diarium, on ne trouve Ƌue tƌğs peu de Đhoses à l’eŶdƌoit de LuĐƌğĐe. AuĐuŶes allusioŶs audž poisoŶs et eŶĐoƌe ŵoiŶs à la ƌelatioŶ iŶĐestueuse Ƌu’elle entretiendrait avec César et son père. Pour moi Burchard est loin d’ġtƌe aussi ŵĠdisaŶt et ŵauvais Ƌu’a pu l’affiƌŵeƌ Fuseƌo. Il Ŷe se fait pas le Đolpoƌteuƌ de toutes les rumeurs sur les Borgia : « De sa plume ne sortent point des accusations contre les Borgia, mais seuleŵeŶt le fƌoid ƌĠĐit de ĐeƌtaiŶs faits et les desĐƌiptioŶs tƌğs ĐhâtiĠes d’oďsĐĠŶitĠs audžƋuelles 13 en sa qualité de cérémoniaire, il a peut-être assisté. » . Le journal de Burchard a été publié pour la première fois par Léon Thuasne, en 1883.
Mon deuxième type de source, ce sont les relations des ambassadeurs vénitiens. Alberi a regroupé dans un livre les différents témoignages des ambassadeurs Vénitien à la cour de Rome. Parmi eux, se trouvent Capello. Capello rapporte toutes les rumeursƋu’il eŶteŶd au VatiĐaŶ. Il Ŷ’ĠpaƌgŶe pas CĠsaƌ Boƌgia, le ƌeŶdaŶt Đoupaďle de tous les ŵeuƌtƌes ou pƌesƋue; Il se fait l’ĠĐho de ce qui se dit, néanmoins il sait aussi reconnaitre les qualités de César le décrivant très pƌĠĐisĠŵeŶt. C’est uŶe des seulesdescriptions précises que nous avons de César et encore elle ne nous permet pas de connaitre avec exactitude les traits de son visage : « Il a 27 ans, il est beau, grand de corps, bien bâti, il est mieux que le roi Ferdinand. ». Giustiniani, ambassadeur vénitien à dumas-00539199, version 1 - 24 Nov 2010 la cour de Rome de 1502 à 1505 nous rapporte dans sesDispaccitout Đe Ƌu’il a vĠĐu à la Đouƌ du pape. Il rapporte bien souvent ses discussions avec le pape, les conquêtes de César. Il ne nous parle pas du tout de Lucrèce, qui est déjà partie à Ferrare.
Le deƌŶieƌ tLJpe de souƌĐe ĐoŶsiste eŶ des ĠĐƌits d’histoƌieŶs de l’ĠpoƋue. MaƌiŶo 14 Sanuto , homme politique vénitien à écrit sesDiarii,il s’agit de ϱϴ voluŵes Ƌui ƌetƌaĐe les évènements qui se déroulèrent en Italie entre janvier 1496 et septemďƌe ϭϱϯϯ. L’ĠĐƌituƌe est uŶ peu sur le même modèle que le journal de Burchard. Il relate les faits qui se sont déroulés tel et tel jour. Son travail est très important, car il a cherché dans les archives et dans les témoignages des personnes de son époque.La gƌaŶde ĐƌitiƋue Ƌue l’oŶ ƌeŵaƌƋue daŶs soŶ jouƌŶal est Đelle de la voloŶtĠ d’AledžaŶdƌe VI de doŶŶeƌ des Etats à ses eŶfaŶts. “aŶuto ĐepeŶdaŶt ƌepƌeŶd des fois 13 BELLONCI Maria,Lucrèce Borgia, sa vie, son temps,Bruxelles, éd. Complexe, 1983, p. 40.
14 Marino Sanuto, historien et homme politique vénitien, né en 1466, mort en 1536.
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des témoignages pas très dignes de foi. Il reprend ce que des chroniqueurs, comme Infessura et d’autƌes oŶt ĠĐƌits et il le Ŷote daŶs soŶ jouƌŶal ĐhƌoŶologiƋueŵeŶt. Il ƌasseŵďle tous les faits connus en son temps sur les Borgia. SesDiariiont été publiés pour la première fois en 1879.
Les deudž deƌŶiğƌes souƌĐes tƌğs iŵpoƌtaŶtes Ƌue j’ai utilisĠes sont: l’Histoiƌe de l’Italie de GuiĐhaƌdiŶ et les ĠĐƌits de MaĐhiavel. J’ai aussi ĐoŶsultĠ lesVies d’hoŵŵes illustƌesde Paolo Giovio, puďliĠes eŶ ϭϱϲϳ. AiŶsi Ƌue d’autƌes tƌavaudž de Đet auteuƌ Ƌui Đoŵŵe ďieŶ d’autƌe à la Renaissance a voulu laisser une ŵaƌƋue, sa visioŶ de l’histoiƌe et les faits Ŷotaďles de soŶ ĠpoƋue, qui nous permet de nous faire une idée de la réputation des Borgia à cette époque.
GuiĐhaƌdiŶ ƌĠalise uŶ vĠƌitaďle tƌavail d’histoƌieŶ, il ƌeĐheƌĐhe daŶs les aƌĐhives iŶteƌƌoge les geŶs et ŵet à pƌofit soŶ edžpĠƌieŶĐe peƌsoŶŶelle, Đe Ƌu’il a vu loƌsƋu’il Ġtait aŵďassadeuƌ, Đe Ƌu’il a ƌeteŶu de sa pƌopƌe edžpĠƌieŶĐe pouƌ Ŷous offƌiƌ uŶe edžpliĐatioŶ des Đauses et des effets des évènements qui se sont déroulés en Italie entre 1492, lors del’aĐĐessioŶ de Rodƌigue Boƌgia à la tiaƌe poŶtifiĐale jusƋu’eŶ ϭϱϯϰ à la ŵoƌtde Clément VII. Ecrite entre 1535 et 1540, il analyse les faits politiques, on le considère comme le premier historien moderne. Il reste trop impliqué dans son temps pour être totaleŵeŶt oďjeĐtif. Il Ŷous pƌopose uŶ poƌtƌait d’AledžaŶdƌe VI: « Car AledžaŶdƌe VI Ġtait uŶ hoŵŵe d’uŶe suďtilitĠ et d’uŶe sagaĐitĠ siŶguliğƌes, d’edžĐelleŶt ĐoŶseil, d’uŶe foƌĐe de peƌsuasioŶ ĠtoŶŶaŶte, d’uŶe diligeŶĐe et d’uŶe haďiletĠ iŶĐƌoLJaďles daŶs toutes les affaiƌes gƌaves, ŵais Đes veƌtus ĠtaieŶt dĠpassĠes, et de loiŶ, paƌ ses viĐes, ŵœuƌs tƌğs obscènes, nulle sincérité, nulle vergogne, nulle foi, nulle religion, avarice immodérée, cruauté plus que barbare et désir très ardent de grandir par tous les moyens ses enfants, qui étaient nombreux. » Cependant, Raphaël de Volterrani, un chroniqueur de la même époque affirmait que : « Ses vertus égalaient ses vices». L’iŵage du pape ƌeste ĐoŶtƌoveƌsĠe, ďieŶ sûƌ il Ŷ’est pas innocent mais peut-ġtƌe Ŷ’est ilpas si Đoupaďle Ƌu’oŶ ďieŶ voulut le diƌe d’autƌes ĐhƌoŶiƋueuƌs 15 comme Infessura ou le pamphlet anonyme écrit sous forme de lettre à Savelli . Guichardin prend du recul mais peut-être pas assez, de plus étant florentin il a été fortement influencé par le 16 célèbre prédicateur Jérôme Savonarole. Il se ďase tƌop suƌ Đe Ƌu’il a vu lui-même il ne va pas ĐheƌĐheƌ les ĐoŵŵeŶtaiƌes positifs Ƌu’oŶ pu faiƌe ĐeƌtaiŶes peƌsoŶŶes, il ƌeste suƌ ses positioŶs.
Le dernier mais pas le moindre, Machiavel. Ses écrits ont révolutionnés la politique dumas-00539199, version 1 - 24 Nov 2010 ŵodeƌŶe. Plus philosophe Ƌu’histoƌieŶ, MaĐhiavel est uŶ hoŵŵe de lettƌes Ƌui a gƌaŶdi daŶs l’aŵouƌ des AŶĐieŶs et Ƌui a ƌĠflĠĐhit Đoŵŵe il le dit lui-même « aux actions des hommes » et il en a tiré une réflexion sur les gouvernements et le comportement à adopter pour être un prince idéal. Ce prince idéal, selon les préceptes de Machiavel ne serait autre que César Borgia. Mais qui est donc César Borgia un vulgaire assassin, assoiffé de sang comme le disent tous les autres ou un habile stratège, doué des meilleures qualités pour gouverner ?
15 EĐƌite eŶ ϭϱϬϭ, Đette lettƌe aŶoŶLJŵe s’adƌesseofficiellement à Savelli. Les Savelli étaient une grande famille romaine, avec les Orsini et les Colonna ils se partageaient le territoire de Rome. Alexandre VI, ayant ĐoŶĐlu uŶe alliaŶĐe aveĐ les OƌsiŶi s’eŵpaƌa des ďieŶs des “avelli, Ƌui duƌeŶt fuiƌ. Cette lettre est un pamphlet contre Alexandre VI. 16 Jérôme Savonarole, frère dominicain, né en 1452, à Ferrare et mort sur le bûcher à Florence en 1498. Il institua et dirigea une dictature théocratique à Florence entre 1494 et 1498. Il fustigeait le vice et les péchés qui rongeaient la ville. Il est connu pour ses réformes religieuses et son Bûcher des Vanités où de Ŷoŵďƌeuses œuvƌes d’aƌt dispaƌuƌeŶt.
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