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Description

Niveau: Supérieur, Doctorat, Bac+8
Position de thèse Matthieu DUBOST Corps et sens de la différence une dialectique concrète de la signification selon Husserl, Lévinas et Merleau-Ponty Thèse de doctorat de philosophie sous la direction de Monsieur le Professeur Jean-Luc Marion Thèse soutenue le 8 février 2008 en présence de Madame le Professeur Françoise Dastur, Madame le Professeur Nathalie Depraz, Monsieur le Professeur Renaud Barbaras, Monsieur le Professeur Jocelyn Benoist et Monsieur le Professeur Jean-Luc Marion. Université de la Sorbonne (Paris IV)

  • thèse de doctorat de philosophie sous la direction de monsieur

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  • corps


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Publié par
Publié le 01 février 2008
Nombre de lectures 122
Langue Français

Extrait

Position de thèse
Matthieu DUBOST
Corps et sens
de la
différence
une dialectique concrète
de la signification
selon Husserl, Lévinas et Merleau-Ponty
Thèse de doctorat de philosophie sous la direction de
Monsieur le Professeur Jean-Luc Marion
Thèse soutenue le 8 février 2008 en présence de Madame le Professeur Françoise Dastur,
Madame le Professeur Nathalie Depraz, Monsieur le Professeur Renaud Barbaras,
Monsieur le Professeur Jocelyn Benoist et Monsieur le Professeur Jean-Luc Marion.
Université de la Sorbonne (Paris IV)Il s'agit ici de proposer une comparaison et un dialogue entre trois phénoménologues.
L'objet de celle-ci est l'articulation de trois concepts toujours réunis chez Husserl, Lévinas et
Merleau-Ponty et qui permettent de penser la constitution d'une signification dans le rapport
charnel à autrui.
En effet, selon Husserl, le sens est orientation vers des objets que l’on distingue entre
eux ; selon Merleau-Ponty, l’homme peut vouloir s’y rapporter en tant qu’il est différent
d’eux, et l’on peut aller jusqu’à envisager le sens comme orientation vers ce qui est
radicalement transcendant ou altérité pure avec Lévinas. C’est donc légitimement que l’on
peut interroger la nature du sens et ses manifestations en élaborant une phénoménologie de la
différence.
Ce faisant, Husserl est conduit progressivement au problème de l’intersubjectivité. Car
la différence est à la fois celle des choses entre elles mais également celle des ego. Il note
ainsi, dès les Recherches logiques : « Ce qui, seul, rend possible l’échange spirituel, et fait du
discours établissant un lien entre deux personnes, un discours, réside dans cette corrélation
médiatisée par la face physique du discours, entre les vécus physiques et psychiques
1s’appartenant mutuellement, des personnes en relation réciproque. » Réfléchir sur le sens du
discours ou sur la formation des idéalités qui le supportent, c’est donc envisager
l’intersubjectivité qui s’y glisse inévitablement. C’est ce dont témoigne la chronologie des
manuscrits consacrés à autrui où l’on perçoit l’importance croissante que revêt cette
thématique. Le questionnement sur le sens paraît ainsi aller de pair avec une réflexion sur
l’altérité et la relation à autrui comme si interroger les différences de sens revenait
tendanciellement à poser la question de la différence de l’autre. D’une réflexion sur la nature
du langage et du sens, on parviendrait ainsi à un questionnement sur la différence des
significations, des mots et des êtres.
Il semble aussi qu’à ce premier parallèle, qui part du sens, il faille en ajouter un autre
qui relie cette fois l’intersubjectivité au corps comme expression d’un sens. Penser autrui
comme différence à soi, ce serait toujours en même temps penser le corps, la chair et tout ce
qui nous relie de manière incarnée. Soutenir l’idée que le fondement des choses est d’emblée
intersubjectif conduirait à penser que ce fondement relie les corps entre eux comme leur sol
originaire. La question d’autrui et de sa différence est donc probablement aussi une question
de sens et plus précisément de sens incarné. C’est le cas chez Husserl comme chez Lévinas.
1 HUSSERL Edmund, RL I, § 27, Paris : PUF, 1959 (Epiméthée), p. 40.Chez ce dernier, l'incarnation n'a rien d'accidentel et est porteuse de sens. Le corps,
2c'est « l'irruption dans l'être anonyme du fait même de la localisation » , c'est-à-dire
l'événement de la position du sujet. Pour toute personne, il y a toujours un « ici » égoïste,
3avide de satisfactions physiques, qui « précède » le « me voici » de la rencontre de l'autre , de
4sorte que le premier cogito est celui de la jouissance : je jouis, je suis . Comme chez
5Merleau-Ponty, qu'il cite, une pensée désincarnée n'a aucun sens. Le sujet n'a pas un corps, il
est corps. La chair, dans le jouir et le se nourrir, est porteuse de sens qui ne revient pas
uniquement à la conscience. Mais ce corps est tout en ambiguïtés car il est autant source
6d'étouffement et de douleur; c'est lui qui nous rive dans l'être ; et en même temps ce par quoi
s'annonce un événement qui rompt avec ce régime. En cela on trouve constamment chez cet
7 8auteur une « herméneutique de la chair » : « La chair est le régime de la séparation. » Pour
autant, Lévinas ne décrit pas le corps en scientifique. Le corps réclame une autre approche,
telle que d'autres modes de significations apparaissent et que l'expression proprement
corporelle soit mise à jour.
Ainsi, « Les divers concepts que suscite la tentative de dire la transcendance se font
9écho. » Il n’est pas de concept unique pour dire cette relation et c’est comme articulation
qu’il faut la penser. La philosophie de Lévinas se présente comme une intrigue faites d’étapes
et de moments dont la distinction puis l’articulation font sens. Mais s’ils sont multiples, ils ne
sont pas tous équivalents. Parmi ces échos, sens, corps et différence semblent résonner tout
particulièrement.
Cette triade conceptuelle peut aussi être repérée chez Merleau-Ponty. Il s’agit pour lui
de révéler l'impensé de Husserl en réinvestissant notamment la dimension pré-théorique de la
Lebenswelt et en reprenant attentivement les Ideen II. Il faut pour cela mettre en cause la
pensée représentative et développer une nouvelle philosophie du corps et du sens. Car le corps
n'est pas épuisé par l'analyse scientifique. Le corps est d’abord le propre d’une expérience
subjective et sensible. Merleau-Ponty défend un « retour à l'irréfléchi » et signale par là que la
2 LEVINAS Emmanuel, De l'existence à l'existant, Paris : Vrin, 1998 (Bibliothèque des textes philosophiques),
p. 122.
3 BENOIST Jocelyn, « Le cogito lévinassien, Lévinas et Descartes », in Positivité et transcendance suivi de
«Lévinas et la phénoménologie», sous la dir. de J.L. Marion, Paris : Puf, 2000 (Epiméthée), p. 114.
4 Ibid., p. 116.
5 LEVINAS Emmanuel, Totalité et infini, Paris : Le livre de poche, 1990 (Biblio essais, n° 4120), p. 225.
6 LÉVINAS Emmanuel, De l’évasion, Paris : Le livre de poche, préfacé par J. Rolland, 1998, 157 p. (Biblio
essais, n°4261).
7 CASPER Bernhard, « La temporalisation de la chair », in Positivité et transcendance suivi de «Lévinas et la
phénoménologie», sous la dir. de J.L. Marion, p. 166.
8 LEVINAS Emmanuel, Totalité et infini, p. 143.
9 LEVINAS Emmanuel, Autrement qu’être ou au-delà de l’essence, Paris : Le Livre de Poche, 2000 (Biblio
essais, n°4261), p. 37.
310relation perceptive n'est pas purement intellectuelle . Dans la Phénoménologie de la
11perception, le corps incarne d'abord un sens, il est « véhicule de l'être-au-monde » . L'activité
perceptive met à jour une subjectivité nécessairement incarnée sans rapport avec le sujet
transcendantal husserlien.
En dépit de cette évolution, c'est toujours apparemment le lien du corps et du sens que
l'on retrouve. Ainsi, la première signification incarnée, c'est le corps humain : « le mouvement
12 13même de l'expression » . Et si en 1945 « la parole est un geste » , dans Le langage indirect
et les voix du silence l'expression se détache du seul corps pour revenir à la structure
diacritique du langage. Or le lien du sens au sensible et au corps ne semble nié en rien.
Par ailleurs, la chair permet de reprendre le problème de l'intersubjectivité. Déjà dans
la Phénoménologie de la perception, le corps de l'autre est le fondement de l'expression. Le
corps d'autrui m'apparaît comme présence d'une conscience dans un autre corps et l'analyse du
corps propre permet d'affirmer que mon corps « s’exprime ». Il représente une intériorité :
« L'évidence d'autrui est possible car je ne suis pas transparent pour moi-même et parce que
14ma subjectivité traîne après elle son corps. » Toutefois, cette expression n'a rien d'accidentel
car elle vise autrui. Ainsi, Le visible et l'invisible permet d'affirmer de son côté que l'être
« requiert de toute subjectivité une exigence, voire une urgence d'expression, une sorte
15d'effort à signifier et à styliser » et en même temps que « toute expression est foncièrement
16signe vers autrui. » Ces quelqu

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