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Description

Niveau: Supérieur, Doctorat, Bac+8
1 Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle École doctorale Assic Ircav Doctorat d'études cinématographiques et audiovisuelles Télévision et Convergence des médias : Vers un nouvel espace public ? 2000-2005 Jury : Madame le professeur Chantal Duchet Monsieur le professeur Roger Odin, directeur Monsieur le professeur Bernard Miège, rapporteur Monsieur le Professeur Gilles Delavaud, rapporteur Monsieur le professeur Laurent Creton, président Christophe LENOIR Thèse dirigée par Roger ODIN 2006 te l-0 06 83 15 3, v er sio n 1 - 2 9 M ar 2 01 2

  • industriel

  • chercheurs de l'ircav et du greca

  • convergence des médias

  • espace du public

  • discours aux évolutions économiques du secteur

  • fois remise en cause politique

  • marchés audiovisuels de l'ircav


Sujets

Informations

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Nombre de lectures 151
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

1
Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle
École doctorale Assic
Ircav

Doctorat d’études cinématographiques et audiovisuelles



Télévision et Convergence des médias :
Vers un nouvel espace public ?


2000-2005

Jury :
Madame le professeur Chantal Duchet
Monsieur le professeur Roger Odin, directeur
Monsieur le professeur Bernard Miège, rapporteur
Monsieur le Professeur Gilles Delavaud, rapporteur
Monsieur le professeur Laurent Creton, président

Christophe LENOIR

Thèse dirigée par Roger ODIN



2006


tel-00683153, version 1 - 29 Mar 2012Préambule 2





Avec tous mes remerciements au professeur Roger Odin et à Chantal Duchet pour leurs
conseils et leurs apports, aux enseignants et aux chercheurs de l’Ircav et du Greca, aux
doctorants de Paris III et aux étudiants de l’UFR Cinéma Audiovisuel pour tous nos échanges
d’idées et d’amitiés.

Merci à mes parents pour leur soutien et leur lecture.










À Louÿ, Maÿli & Éloÿ pour tous les mondes nouveaux qui restent à ouvrir,
à leurs ancêtres et à leurs luttes, pour tous les mondes qui restent à ne pas effacer,
à Liu Hong, pour écrire celui-ci, et personne ne connaît les mots.

tel-00683153, version 1 - 29 Mar 2012 3
Préambule
Convergence et intégration des médias
Le principe de la convergence ou de l’intégration des médias, alliance de technologies
autrefois séparées et association de capitaux attribués précédemment à des activités distinctes,
constitue un fait de discours, utilisé par les acteurs du secteur audiovisuel pour désigner
l’évolution de cette activité.
S’agit-il de la simple invocation d’une mana permettant de justifier des stratégies
économiques peu claires, ou assiste-t-on à une transformation profonde des médias
audiovisuels, à un changement de leurs modalités de fonctionnement, y compris au niveau
textuel ?
Ce type de pétition sur l’évolution de la télévision remplit indiscutablement en elle-même un
certain nombre d’objectifs pratiques, ne serait-ce que convaincre les partenaires économiques
des groupes ayant la télévision pour activité du bien fondé de leur politique industrielle.
Relayée par les médias et entraînant des effets de mode directement observables, formant la
matière des argumentaires de vente de tous les produits et les services en relation avec
l’audiovisuel, cette évolution proclamée modifiera-t-elle un objet d’étude, la télévision, avant
même que celui-ci ait été circonscrit de façon satisfaisante ?

Proclamation d’avenir, la convergence des médias, en imposant une vision prospective,
masque peut-être surtout les enjeux du présent. Elle impose de se situer, soit du côté de ceux
qui savent, soit du côté de ceux qui attendent, soit d’entrer dans un jeu dialectique voire une
polémique.
Arcane indéchiffrable, elle suppose de s’en remettre aux choix qui sont faits pour nous,
illisibles pour le profane, mais porteurs d’une utopie sociale : utopie de la communication,
utopie du marketing, utopie industrielle, utopie financière. Tout un ensemble de termes
techniques des sciences de gestion se retrouve ainsi popularisé, le consommateur est appelé à
souscrire à cette évolution tant à titre d’actionnaire potentiel que de citoyen espérant un
monde plus juste.
C’est à partir de ce paradoxe que des positions polémiques apparaissent : comment prétendre
à la fois à plus de richesses pour ceux qui se placeront du bon côté de l’arcane et à un monde
tel-00683153, version 1 - 29 Mar 2012Préambule 4
plus juste ? Cette notion n’alimente alors plus seulement des argumentaires commerciaux,
industriels ou financiers mais aussi des argumentaires politiques qui, en s’opposant à cette
évolution sur un de ces aspects (la « fracture numérique » redouble et renforce la « fracture
sociale »), la valide de ce fait dans sa substance : l’évolution est considérée comme avérée et
doit devenir un terrain de l’action politique.
Rhétoriquement, la maîtrise des « technologies multimédias » se voit assigner le même rôle
émancipateur que la possession d’un capital culturel. Cette maîtrise induit donc aussi des
inégalités. Toutefois, il existe une différence fondamentale : alors que le discours de
l’émancipation culturelle est le fait d’entités publiques et d’agents sociaux, dont la fonction
est justifiée par cette possibilité (les éducateurs, entendus de façon générale), l’utopie de
1l’émancipation technologique repose sur le développement de structures industrielles et
commerciales privées et sur une utopie d’accès direct, tant au savoir qu’à toute catégorie de
service ou de produit, donc en dehors de tout médiateur, hormis la technique, suivant
l’hypothèse de Mc Luhan.
Ce dernier point entraîne une importante production de discours dans l’espace public : il met,
en effet, directement en cause l’idée qu’il existe un espace de débat, source de toute légitimité
publique, pour y substituer une utopie de communication reposant, soit sur le contrôle des
actes de consommation, soit sur le contrôle de leur moyen. Avant même d’observer les
arguments produits, on peut noter qu’en mettant en cause la nécessité d’un espace public,
cette utopie met évidemment en doute l’utilité de l’ensemble des médiateurs qui régissent
notre relation à tout texte (auteurs, institutions, journalistes…), à travers cette proposition
d’accès direct. Traduite en termes économiques, celle-ci implique, soit qu’une entité
économique établisse un monopole sur un ensemble de canaux, soit que sa connaissance des
habitudes de chaque consommateur individualisé lui permette de ne lui adresser que des
propositions pertinentes : il n’y a plus de propositions concurrentes, donc plus de nécessité de
médiateurs pour qualifier l’acceptabilité des produits proposés.
Une autre traduction, à la fois remise en cause politique et économique des modes de
financement de la production culturelle, reviendrait à admettre la gratuité définitive de cette
production pour le consommateur, que ce soit par activisme artistique et politique ou par
simple consumérisme, voire par absence de civisme.

1 Elles peuvent bénéficier à ce titre d’aides publiques, soit de l’État soit de l’Europe, par le bais d’organismes
publics comme le RIAM, Réseau pour la Recherche et l'Innovation en Audiovisuel et Multimédia, créé en 2001,
sur l’initiative des Ministères de la culture et de la communication (CNC), de l'industrie et de la recherche.
tel-00683153, version 1 - 29 Mar 2012Préambule 5
Lire la convergence
Analyser une « évolution technologique » implique d’établir où la lire.
Prendre d’abord en compte les évolutions techniques revient simplement à multiplier les
préconisations, les commentaires ou les prospectives sur un processus en devenir.

Retenir les aspects économiques permet de faire apparaître des stratégies de marché, mais
entraîne le risque de demeurer sur un niveau conjoncturel.
L’espace réglementaire est sans doute celui qui permet le plus précisément d’observer à quels
moments des termes ou des notions cessent d’être des utopies, des conjectures ou des
éléments prospectifs pour devenir pleinement occurrents.
Notre approche s’appuie sur l’étude des discours tenus sur la convergence, principalement
dans l’espace législatif et dans l’espace public, ainsi que dans l’espace des acteurs (presse
1sectorielle et prises de position au sein du champ professionnel ). Nous comparerons ces
discours aux évolutions économiques du secteur (intégrations industrielles et déploiement des
activités) pour les mettre en rapport avec l’évolution des figures de médiation proposées :
mise en place de « portails », évolution des positionnements.

Comme le rappelait Michel Serres à la fin de l’année 2005, la nouveauté réside
essentiellement dans le rapport à l’espace, la question du droit, l’externalisation des
2fonctions cognitives.

1
L’étude s’appuie ainsi sur la participation et l’observation des principaux festivals et marchés audiovisuels :
Input 2004 Barcelone, Input 20

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