DOSS LE PUBLIC en cours
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Description

  • exposé
  • cours - matière potentielle : des représentations successives
  • entrée dans l'espace de jeu
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Nombre de lectures 77
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait









CIE ARÈNE THÉÂTRE

LE PUBLIC
de Federico Garcia Lorca
traduction et adaptation : Éric Sanjou














mise en scène / scénographie : Éric Sanjou

costumes : Richard Cousseau
effets spéciaux / illusions : Christian de Miègeville
musique : Sergueï Prokofiev

interprétation :
Christophe Champain
Thierry de Chaunac
Georges Gaillard
Anita Fauconnier
Nathalie Hauwelle
Frédéric Klein
Christian de Miègeville
Reynald Rivart
Pol Tronco
Eric Sanjou

Chargé de diffusion : Xavier Robert

Créé en résidence au Hall de Paris à Moissac(82) les 3-4-5 novembre 2011
puis au Ring à Toulouse(31) les 25-26-27-28-30-31 janvier et 01-02 février 2012.

! photos – Sarah Darnault







Le Public…


Révolutionnaire à bien des égards "Le Public", drame inachevé,
est un chef d'œuvre. L'Arène Théâtre aime les chefs d'œuvres et
aime passionnément Lorca. Le projet de créer la pièce n'est pas
nouveau, mais il est encore plus nécessaire aujourd'hui.
"Le Public" est à la fois une réflexion sur le théâtre, sur l'acte de
création et l'implication de l'artiste mais également une réflexion
sur la place du public, son rôle et son implication dans le
processus de la représentation.


Pièce en avance sur son époque, elle est aujourd'hui encore un
vigoureux plaidoyer pour un théâtre et une vie libérés des entraves
d'une morale castratrice. Lorca oppose dans sa parfaite
construction dramatique le "théâtre sous le sable", acte de création
authentique faisant tomber les masques individuels et sociaux, au
"théâtre à ciel ouvert", conventionnel, superficiel qui refuse
d'aborder la profondeur psychique et sociale de l'homme, ce
"théâtre de canapés", comédie bourgeoise déguisée en création
contemporaine qui pullule sur les scènes. Voilà pourquoi il est
temps de s'y mettre, pour dire encore une fois, en explorant une
nouvelle forme, la nécessité absolue de notre engagement
d'artistes et laisser entrevoir au spectateur la possibilité d'une
révolte, d'une action et pourquoi pas d'une vie différente.


Dans la continuité de nos précédents spectacles, nous allons
chercher une forme intense, pertinente et sans concessions.
L'acteur sera au centre de la création, des acteurs capables de
produire un jeu protéiforme, chanté et dansé lorsque ce sera
nécessaire, pour une mise en branle des corps et des âmes. Dès
l'entrée dans l'espace de jeu, les comédiens s'inscriront dans
l'espace hyper théâtral de l'Arène. La scénographie éclatée et
autonome, dégagée de la frontalité, sera reconstruite dans des
lieux vides (hangars, salles polyvalentes, chapiteaux…).


Nous allons créer dans une arène où l'air, la lune et les créatures
n'auront pas de place où se reposer. Le jeu est partout, le théâtre
est partout et le spectateur doit être physiquement impliqué. Pour
cela les spectateurs se déferont de leurs vêtements coutumiers
pour endosser les costumes du public. Ils ont un rôle à tenir. Les
acteurs et les spectateurs mêlés feront corps avec le corps textuel
et le corps du poète.






Un théâtre sans tabou est-il possible ici et maintenant ? Nous
devons ensemble guetter l'apparition de nos fantasmes, il faudra
voir le comédien, personnage double, triple, se fondre dans le
corps du public. "Le Public " se doit d'être une expérience,
l'expérience périlleuse du "théâtre sous le sable". Vous qui entrez
ici laissez toutes vos certitudes. Nous allons encore nous
permettre la transgression, pour dévoiler l'identité profonde.
Nous devons tenter l'introspection et la transposition et jouer la
poésie de la sexualité pour vivre la langue flamboyante dans la
clameur intense de la chair. Aimer.

Bien sûr le temps y est pour quelque chose.
Il fallait des rencontres, des auteurs, des mises en scènes, la
construction de formes et leur déconstruction, pour envisager enfin
d’y venir, de revenir dans le nœud vivant, à la naissance du cri.

“Le Public” drame en cinq temps et un interlude, drame de la
création, inachevé et extrême, révolutionnaire et libertaire, écrit
pour “faire bouger le monde” n’a cessé de me hanter.
Révolutionnaire, oui et à bien des égards, le public est à la fois
réflexion sur le théâtre et œuvre novatrice. Plus de quatre vingts
ans après son écriture, “la pièce impossible” reste la manifestation
la plus fougueuse et la plus authentique du génie lorquien.
Pièce en avance sur son époque, elle est un vigoureux plaidoyer
en faveur d’un théâtre et d’une vie libérés de toutes contraintes.
Véhémente, amère, érotique, elle laisse flotter sur le “théâtre à ciel
ouvert”, conventionnel et superficiel, le drapeau rouge de
l’homosexualité pour qu’émerge le seul théâtre authentique, “le
théâtre sous le sable” pour que soit connue “la vérité des tombes”
et que le masque cesse de “fermer les braguettes”.

Non, on ne touche pas à Lorca sans passion, il faut le désirer
absolument, pour pouvoir comme l’étudiant du public monter sur
les épaules d’un homme et partir “sur les bords des falaises et
détruire tout, les foyers et les familles... et brûler les livres de
prières”. Je n’ai jamais cessé de le désirer, jamais cessé depuis
“Yerma”, depuis “Perlimplin", depuis le premier choc adolescent,
choc de la reconnaissance, sentiment confus d’être lié, intimement
construit, pétri par cette parole-là, dénudé par la langue unique et
poétique.

Mais il fallait caresser Sophocle, Caldéron, Pasolini, Shakespeare,
Weiss..., pour tenter au delà de l’intime de comprendre, de passer
de l’autre côté, du côté de la pulsation universelle d’un chef
d’œuvre. Alors au moment où notre société de l’avoir effectue un
retour à l’ordre, à la morale normalisée, je reviens à Lorca, je viens
à cette pièce.
Oui en 1930, Lorca écrivait un réjouissant condensé
d’impertinence, de transgression et de violence théâtrale.

Éric Sanjou




“Une arène où l’air et la lune et les créatures entrent et sortent
sans avoir une place où se reposer.”

“Tout théâtre sort des humidités confinées. Tout théâtre véritable a une profonde
puanteur de lune rance. Quand les costumes prennent la parole, les personnes
vivantes sont déjà des squelettes sur les murs des catacombes.
J’ai creusé le tunnel pour m’emparer des costumes, et, à travers eux, laisser
pressentir une force cachée. Je voulais que le Public, subjugué par l’action, ne puisse
faire autrement que de suivre avec intelligence.”
Federico Garcia Lorca (« Le Public », tableau 5)
















Après "Marat-Sade" de Weiss en 2009 et "Fin de Partie" de Beckett en 2010, la Cie Arène Théâtre s'empare de "Le
Public", pièce inachevée et dite "impossible" de Federico Garcia Lorca, dont il dira, après une lecture pour des amis :
"Ils n'ont rien compris ou ils ont eu peur et je les comprends. La pièce est difficile et pour le moment injouable, ils ont
raison. Mais dans dix ans ou vingt ans, tu verras ce succès!".

L'enjeu de "Le Public" est le conflit entre un théâtre de la convention et de l'illusion et un théâtre de la vérité. Trois amis
font irruption dans le bureau d'un directeur de théâtre pour le contraindre à choisir entre ces deux formes de
représentations qui sont aussi deux manières d'exister, artistiquement, socialement et sexuellement. Le Directeur résiste
en s'abritant derrière la morale et la censure du public. Ainsi débute un jeu de la vé

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