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Outils de mesure des composantes émotionnelles de l'appréhension à écrire Résumé Depuis les travaux de Daly et Miller (1975), l'appréhension à écrire a été définie comme une construction cognitivo-émotionnelle qui influence les performances en écriture. Cette appréhension a plusieurs origines possibles dont l'anxiété. Elle a des répercussions sur la personnalité, l'estime de soi, les croyances, mais aussi les habiletés à écrire et les choix de cursus et de carrières d'un rédacteur.
  • question de la procrastination
  • appréhension
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Langue Français

Extrait

Sciences-Croisées
Numéro 1 : L’Emotion

Outils de mesure des composantes émotionnelles
de l’appréhension à écrire
Rachid Bannour
Université de Provence, Aix-Marseille I
Centre PsyCLE (EA 3273)


rachid.bannour@univ-provence.fr






Outils de mesure des composantes émotionnelles
de l’appréhension à écrire



Résumé
Depuis les travaux de Daly et Miller (1975), l’appréhension à écrire a été
définie comme une construction cognitivo-émotionnelle qui influence les
performances en écriture. Cette appréhension a plusieurs origines
possibles dont l’anxiété. Elle a des répercussions sur la personnalité,
l’estime de soi, les croyances, mais aussi les habiletés à écrire et les choix
de cursus et de carrières d’un rédacteur. Afin d’étudier cette peur d’écrire,
Daly et Miller (1975) ont conçu l’échelle d’appréhension à écrire (WAT).
Cet outil a fait l’objet de nombreuses validations psychométriques et a
inspiré le développement de plusieurs autres tests d’évaluation de l’anxiété à
écrire. Cet article conclu sur l’intérêt et la nécessité scientifique d’une
validation française des outils de mesure de l’appréhension à écrire afin de
mieux cerner les relations entre écriture et émotion selon le niveau d’anxiété
des rédacteurs de langue française. Enfin, la question de l’impact bénéfique
de l’écriture expressive sur l’appréhension à écrire est aussi abordée.

Abstract
Since the works of Daly & Miller (1975), writing apprehension is
considered as a cognitivo-emotional construction that influences writing
performance. Several origins can be found for this disposition such as the
presence of an anxious state. This apprehension can have some impact on
personality, self esteem, believes, but also on writing abilities as well as on
the choices related to the curriculum and to the career of a writer. In order to
study writing apprehension, Daly & Miller (1975) have established a scale
(WAT). This scale has received good psychometric validation and was at
the basis of several other tests in relation to anxiety for writing. The present
paper is concerns with the interest and necessity of having a French
validation for measuring writing apprehension in order to better detect the
relationships between writing and emotion as a function of the level of
anxiety of the writers. Finally, the question of the beneficial impact of
expressive writing on writing apprehension is also discussed. Outils de mesure des composantes émotionnelles de l’appréhension à écrire
1. L’appréhension à écrire : éléments de définition


1.1. Approche cognitivo-émotionnelle de la rédaction de
textes


’écriture est une pratique sociale incontournable de transmission
d'informations que ce soit dans le monde du travail (rapport, note de service,
etc.) ou de l'éducation (examen, thèse, etc.). L’ensemble de l'évaluation L
académique est réalisée avec cet outil d’explicitation des connaissances. Sur le plan
fonctionnel, en psychologie cognitive, l’activité écrite a longtemps été étudiée sans
que les paradigmes de recherche envisagent ses relations avec l’état émotionnel et
affectif du rédacteur (Piolat, 2004 ; Piolat & Pélissier, 1998). En revanche, dès
qu’on la considère comme une activité cognitivo-émotionnelle, il est alors possible
de mettre en évidence combien les composants affectifs de cette activité
influencent fortement toutes les phases du processus rédactionnel (McLeod, 1987).
Dans cette perspective, Hayes (1996) a fixé plusieurs programmes de recherches
dont l'un, essentiel, est encore peu exploré (pour plus d’informations, voir Piolat &
Pélissier, 1998). Celui-ci concerne l’étude les relations entre écriture et émotions.
Selon Hayes, la motivation du rédacteur peut être pensée comme une série de buts.
Par exemple, quand un rédacteur élabore son texte, il peut vouloir, en même temps,
communiquer par écrit certaines informations mais aussi donner une bonne
impression de lui à son ou ses futurs lecteurs. Cette motivation influence ainsi les
activités cognitives impliquées par l’écriture comme sur toutes les activités
cognitives, mais elle influence aussi la motivation et l’état émotionnel du rédacteur
(pour une revue des questions sur les relations entre émotion et cognition, cf. Piolat
& Bannour, sous presse). C’est pourquoi les psychologues cliniciens ont pu
constater que le fait d’écrire dans des conditions particulières et sur des thèmes
appropriés pouvait réduire le stress ou d’autres types de difficultés émotionnelles
ou encore certains troubles de l’humeur (Gortner, Rude & Pennebaker, 2006 ;
Lumley & Provenzano, 2003; pour une revue voir Pennebaker & Chung, sous
presse). Conjointement, d’autres études ont mis en évidence que l’activité
d’écriture peut également s’accompagner de difficultés émotionnelles allant de
l’appréhension à écrire (Daly & Miller, 1975a), au blocage (Boice, 1985b ; Rose,
1980) et pouvant aller, parfois, jusqu’à la phobie d’écrire (Menks, 1979 ; Biran,
Augusto & Wilson, 1981).


1.2. La peur d’écrire : relation entre anxiété et écriture

L’appréhension à écrire et l’appréhension à communiquer ont été étudiées
conjointement (Daly, 1977, 1978, 1985 ; Daly & McCroskey, 1984). Daly et Miller
(1975a) ont fait l’hypothèse que, comme pour la communication par oral, certaines
personnes font l’expérience d’une anxiété importante et envahissante lorsqu’elles
doivent écrire. Dans le but de mieux comprendre cette anxiété, Daly et Miller
(1975a) ont construit une échelle (Writing Apprehension Test ou WAT) afin de la
mesurer (voir la section 2). Grâce à cette échelle plusieurs études ont pu être
réalisées afin de mieux cerner la nature de cette disposition anxieuse et son impact
sur les écrits.
A la suite de Daly et Miller (1975a & b), Faigley, Daly et Witte (1981) ont défini
l’appréhension à écrire comme la tendance à ressentir un haut niveau d’anxiété
lorsqu’il s’agit d’écrire. Cette appréhension déclencherait de l’évitement, un état

1 Rachid Bannour
conflictuel et des attitudes négatives à l’égard de l’activité scripturale et des
produits écrits eux-mêmes. Selon Daly (1985) cette anxiété, activée dès qu’il s’agit
d’écrire, provoquerait des difficultés dans la production efficace et logique d’essais
écrits. Pour Petzel et Wenzel (1993), les rédacteurs appréhensifs éprouvent des
difficultés à écrire divers types de textes : simples lettres ou rapports complexes. Le
fait de devoir commencer à écrire peut provoquer différents états affectifs
fonctionnellement défavorables comme la procrastination, l’anxiété, la souffrance,
un manque de motivation et une faible estime de soi. Les rédacteurs appréhensifs
auto-déprécient, en effet, leur façon de procéder et craignent la lecture de leurs
productions écrites par d’autres. Pour ces individus, l’écriture est une désagréable
et infructueuse activité qu’ils évitent activement. Des élèves de l’école primaire,
des collégiens et lycéens, des étudiants éprouveraient à l’égard de l’écriture un fort
rejet émotionnel, un dégoût profond, une véritable détresse.
Enfin, selon Madigan, Linton et Johnson (1996), des comportements d’évitement et
une souffrance ressentie avant, pendant et après avoir écrit, sont présents alors que
les productions écrites des rédacteurs appréhensifs et non appréhensifs diffèrent
peu. Quelques travaux ont pu ainsi montrer chez de nombreux apprenants (élèves
du primaire, collégiens et étudiants) l’existence d’une détresse liée à l’écriture et
d’un dégoût profond pour cette activité.


1.3. Caractéristiques des rédacteurs appréhensifs

Une analyse des recherches conduites à propos de rédacteurs appréhensifs a permis
de dégager un certain nombre de dimensions cognitives, émotionnelles et
comportementales en relation avec l’anxiété à écrire. Daly et Hailey (1984) ont, en
effet,

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