A partir d un texte de Patrick Valas
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l'Inconscient n'est pas une bête tapie au coeur de chacun de nous en train d'attendre de nous attraper dans ses griffes, ni réservoir pulsionnel, ni archétype Jungien qui nous traverse depuis le fond des âges, c'est une fonction de mise ...en relation avec un réservoir d'altérité disponible pour chacun, quelle que soit son histoire, et qu'un analyste peut incarner, le temps d'une cure, qui est une sorte de greffe d'altérité à travers laquelle se remanie ce qui a été reçu lors de cette première rencontre avec l'altérité qu'a été notre naissance. C'est en se situant ainsi qu'on peut mettre au travail ce qui n'est pas l'Inconscient langagier, pulsionnel, Oedipien.
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Eva Talineau
Pour Patrick Valas - dans le courant d'une discussion qui a déjà 576 items, vous dites à un moment que Lacan a introduit en 1975 la notion d'"Inconscient réel" (non langagier), auquel l'Inconscient langagier fait bouchon dans la cure. Cela m'intéresse beaucoup. C'est à cela qu'on a aFaire dès qu'il y a de la psychose dans l'air - c'est l'aire du deux, tel que quelqu'un comme Gaetano Benedetti essaye de le mettre au travail - et y réussit parfois - entre lui et ses patients. C'est ce dont la psychanalyse instituée à une peur bleue, à tel point que des questions essentielles, comme celle des rêves télépathiques dans la cure analytique, qui sont des faits avérés, pour laquelle il y a une littérature importante depuis les premiers analystes (Hélène Deutsch, Istvàn Hollos, et les autres analystes Hongrois - numéro spécial du Coq Héron déjà ancien, et de nombreux témoignages dans tous les courants et tendances analytiques depuis) ne peuvent même pas être discutées, ce qui exclut, évidemment d'en tirer quelqu'enseignement. On a ces phénomènes de "communication" directe, dont les soignants en psychiatrie font l'expérience répétée (les schizophrènes sont poreux, ce sont des baromètres vivants du réel en circulation autour d'eux, une partie non négligeable de leurs productions délirantes sont une manière de nous dire ce que nous préférerions ne pas savoir ) d'un côté - et un véritable interdit de les prendre en compte dans la pensée que nous avons du psychisme, sauf à titre d'aberrations de l'autre. Lorsqu'on mentionne la chose dans le décours d'une réunion entre analystes, sur un groupe de vingt, il y a régulièrement un ou deux confrères qui ont déjà rencontré cela dans leur clinique - le patient qui vient à sa séance avec des rêves qui montrent qu'ils sont"branchés", sans le savoir, sur le préconscient de l'analyste, qu'ils voyagent dans la psychê de celui-ci sans que la séparation des corps fasse obstacle. Mais si on propose un séminaire de recherche pour prendre au sérieux cela, voir ce que cela implique théoriquement, on se heurte à un mur. reud a écrit sur le sujet, les textes sont accessibles, magniîquement traduits par Rey et GranoF, tout le monde peut les lire - mais ils ne sont pas lus, ou pire, en contre-sens. Lacan, dans sa période structuraliste, parlait de "réseaux de communications dans l'Autre" - Ecrits, "champs et fonction etc..", puis dans les derniers textes, liait la chose à des techniques du corps, à l'"initiation", dont, disait-il "il n'y aurait plus trace de nos jours" - il est embarrassé, il y a à ce moment là quelquechose qui le chiFonne dans ce sujet, cela ne "cadre" plus trop avec ce qu'il est en train de dire d'autre. Mais au lieu de chercher à avancer à partir de cet embarras, ce qui serait la démarche rigoureuse - la Science avance non pas en balayant sous le tapis ce qui ne cadre pas avec les théories en vigueur mais en créant un nouveau cadre conceptuel qui rend compte aussi des aberrations et exceptions - on fait comme si cela n'existait pas. Je crois que si cela continue comme cela, la psychanalyse sera, dans quelques décennies, un système philosophique sclérosé, tombé en désuétude, qui fonctionnera de manière religieuse pour quelques adeptes. L'Inconscient est dans son fond, réel. Il nait de notre rencontre corps/âme avec les autres réels à travers qui nous recevons notre "être au monde", il est trace de cette rencontre, et trace des réponses que nous avons produites, très précocement, à ce qui a été
rencontré. La psychanalyse qui travaille à partir des traces permet de ressaisir ce par quoi on a été saisis - cela, c'est son niveau langagier - c'est utile, cela ne va pas bien loin. Un gadget pour nantis de la psychê, ceux qui ont reçu, en leur temps, tout l'attirail Oedipien qui permet de voyager dans la vie lesté d'un capital de manque à faire fructiîer tout en s'en plaignant (je fais de la provoc, c'est exprès), un plus pour ceux qui de toutes façons pourraient s'en passer.
L'autre psychanalyse, celle qui a aFaire à l'Inconscient réel, aux aires de la psychê où la métaphore n'est pas active, où tout se passe, à certains moments , comme si patient et analyste étaient enveloppés ensemble d'une même matrice psychique à l'intérieur de laquelle des éléments circulent de l'un à l'autre, où le patient "explore" l'autre pour y puiser des éléments pour son propre devenir, s'approprier des nouvelles potentialités, existe aussi. Mais elle n'est pratiquement pas conceptualisée. De temps en temps, quelqu'un amène un concept qui peut faire sens là-dedans. Je pense au "corps-mémoire" de Daniel Sibony. Il y en a sûrement d'autres. Mais jamais cela n'est dit clairement "voilà, nous sommes là ailleurs que dans ce que reud a découvert, dans ce que Lacan a après lui formalisé, voyons comment, aujourd'hui, on pourrait avancer". Bon, on est un peu loin de l'autisme (quoique..). Il est peut-être temps de sortir de la vulgate lacanienne où le "mot" est le meurtre de la chose - à ce propos, je viens de faire tout un travail sur Heidegger, c'est édiîant à quel point le concept d'ek-sistence chez Lacan et toute sa théorie du langage a d'aïnités avec les développements de celui-ci sur l'"être pour la mort", et son opposition entre la recherche "authentique" du Dasein comme rapport à l'Etre et la vie dans le "on" de la "mondanité", pour l'un et l'autre, on ek-siste d'être "hors" quelque chose - pour envisager que les premières inscriptions signiîantes pourraient (je mets un conditionnel), être la trace d'un "oui" premier à la Chose, et que pour un grand nombre de nos patients, pas forcément psychotiques, c'est au niveau de ce "oui" premier que se joue la rencontre analytique. Ils viennent nous apporter leur "corps-mémoire" - et non, seulement, leur mémoire, consciente et inconsciente (langagier) - qui entre en résonnance avec ce qui en nous, fait "corps-mémoire".Pour Patrick Valas - dans le courant d'une discussion qui a déjà 576 items, vous dites à un moment que Lacan a introduit en 1975 la notion d'"Inconscient réel" (non langagier), auquel l'Inconscient langagier fait bouchon dans la cure. Cela m'intéresse beaucoup. C'est à cela qu'on a aFaire dès qu'il y a de la psychose dans l'air - c'est l'aire du deux, tel que quelqu'un comme Gaetano Benedetti essaye de le mettre au travail - et y réussit parfois - entre lui et ses patients. C'est ce dont la psychanalyse instituée à une peur bleue, à tel point que des questions essentielles, comme celle des rêves télépathiques dans la cure analytique, qui sont des faits avérés, pour laquelle il y a une littérature importante depuis les premiers analystes (Hélène Deutsch, Istvàn Hollos, et les autres analystes Hongrois - numéro spécial du Coq Héron déjà ancien, et de nombreux témoignages dans tous les courants et tendances analytiques depuis) ne peuvent même pas être discutées, ce qui exclut, évidemment d'en tirer quelqu'enseignement. On a ces phénomènes de "communication" directe, dont les soignants en psychiatrie font l'expérience répétée (les schizophrènes sont poreux, ce sont des baromètres vivants du réel en circulation autour d'eux, une partie non négligeable de leurs productions délirantes sont une manière de nous
dire ce que nous préférerions ne pas savoir ) d'un côté - et un véritable interdit de les prendre en compte dans la pensée que nous avons du psychisme, sauf à titre d'aberrations de l'autre. Lorsqu'on mentionne la chose dans le décours d'une réunion entre analystes, sur un groupe de vingt, il y a régulièrement un ou deux confrères qui ont déjà rencontré cela dans leur clinique - le patient qui vient à sa séance avec des rêves qui montrent qu'ils sont"branchés", sans le savoir, sur le préconscient de l'analyste, qu'ils voyagent dans la psychê de celui-ci sans que la séparation des corps fasse obstacle. Mais si on propose un séminaire de recherche pour prendre au sérieux cela, voir ce que cela implique théoriquement, on se heurte à un mur.
reud a écrit sur le sujet, les textes sont accessibles, magniîquement traduits par Rey et GranoF, tout le monde peut les lire - mais ils ne sont pas lus, ou pire, en contre-sens. Lacan, dans sa période structuraliste, parlait de "réseaux de communications dans l'Autre" - Ecrits, "champs et fonction etc..", puis dans les derniers textes, liait la chose à des techniques du corps, à l'"initiation", dont, disait-il "il n'y aurait plus trace de nos jours" - il est embarassé, il y a à ce moment là quelquechose qui le chiFonne dans ce sujet, cela ne "cadre" plus trop avec ce qu'il est en train de dire d'autre. Mais au lieu de chercher à avancer à partir de cet embarras, ce qui serait la démarche rigoureuse - la Science avance non pas en balayant sous le tapis ce qui ne cadre pas avec les théories en vigueur mais en créant un nouveau cadre conceptuel qui rend compte aussi des aberrations et exceptions - on fait comme si cela n'existait pas. Je crois que si cela continue comme cela, la psychanalyse sera, dans quelques décennies, un système philosophique sclérosé, tombé en désuétude, qui fonctionnera de manière religieuse pour quelques adeptes. L'Inconscient est dans son fond, réel. Il nait de notre rencontre corps/âme avec les autres réels à travers qui nous recevons notre "être au monde", il est trace de cette rencontre, et trace des réponses que nous avons produites, très précocement, à ce qui a été rencontré. La psychanalyse qui travaille à partir des traces permet de ressaisir ce par quoi on a été saisis - cela, c'est son niveau langagier - c'est utile, cela ne va pas bien loin. Un gadget pour nantis de la psychê, ceux qui ont reçu, en leur temps, tout l'attirail Oedipien qui permet de voyager dans la vie lesté d'un capital de manque à faire fructiîer tout en s'en plaignant (je fais de la provoc, c'est exprès), un plus pour ceux qui de toutes façons pourraient s'en passer. L'autre psychanalyse, celle qui a aFaire à l'Inconscient réel, aux aires de la psychê où la métaphore n'est pas active, où tout se passe, à certains moments , comme si patient et analyste étaient enveloppés ensemble d'une même matrice psychique à l'intérieur de laquelle des éléments circulent de l'un à l'autre, où le patient "explore" l'autre pour y puiser des éléments pour son propre devenir, s'approprier des nouvelles potentialités, existe aussi. Mais elle n'est pratiquement pas conceptualisée. De temps en temps, quelqu'un amène un concept qui peut faire sens là-dedans. Je pense au "corps-mémoire" de Daniel Sibony. Il y en a sûrement d'autres. Mais jamais cela n'est dit clairement "voilà, nous sommes là ailleurs que dans ce que
reud a découvert, dans ce que Lacan a après lui formalisé, voyons comment, aujourd'hui, on pourrait avancer". Bon, on est un peu loin de l'autisme (quoique..). Il est peut-être temps de sortir de la vulgate lacanienne où le "mot" est le meurtre de la chose - à ce propos, je viens de faire tout un travail sur Heidegger, c'est édiîant à quel point le concept d'ek-sistence chez Lacan et toute sa théorie du langage a d'aïnités avec les développements de celui-ci sur l'"être pour la mort", et son opposition entre la recherche "authentique" du Dasein comme rapport à l'Etre et la vie dans le "on" de la "mondanité", pour l'un et l'autre, on ek-siste d'être "hors" quelquechose - pour envisager que les premières inscriptions signiîantes pourraient (je mets un conditionnel), être la trace d'un "oui" premier à la Chose, et que pour un grand nombre de nos patients, pas forcément psychotiques, c'est au niveau de ce "oui" premier que se joue la rencontre analytique. Ils viennent nous apporter leur "corps-mémoire" - et non, seulement, leur mémoire, consciente et inconsciente (langagier) - qui entre en résonnance avec ce qui en nous, fait "corps-mémoire".
Pour Patrick Valas - dans le courant d'une discussion qui a déjà 576 items, vous dites à un moment que Lacan a introduit en 1975 la notion d'"Inconscient réel" (non langagier), auquel l'Inconscient langagier fait bouchon dans la cure. Cela m'intéresse beaucoup. C'est à cela qu'on a aFaire dès qu'il y a de la psychose dans l'air - c'est l'aire du deux, tel que quelqu'un comme Gaetano Benedetti essaye de le mettre au travail - et y réussit parfois - entre lui et ses patients. C'est ce dont la psychanalyse instituée à une peur bleue, à tel point que des questions essentielles, comme celle des rêves télépathiques dans la cure analytique, qui sont des faits avérés, pour laquelle il y a une littérature importante depuis les premiers analystes (Hélène Deutsch, Istvàn Hollos, et les autres analystes Hongrois - numéro spécial du Coq Héron déjà ancien, et de nombreux témoignages dans tous les courants et tendances analytiques depuis) ne peuvent même pas être discutées, ce qui exclut, évidemment d'en tirer quelqu'enseignement. On a ces phénomènes de "communication" directe, dont les soignants en psychiatrie font l'expérience répétée (les schizophrènes sont poreux, ce sont des baromètres vivants du réel en circulation autour d'eux, une partie non négligeable de leurs productions délirantes sont une manière de nous dire ce que nous préférerions ne pas savoir ) d'un côté - et un véritable interdit de les prendre en compte dans la pensée que nous avons du psychisme, sauf à titre d'aberrations de l'autre. Lorsqu'on mentionne la chose dans le décours d'une réunion entre analystes, sur un groupe de vingt, il y a régulièrement un ou deux confrères qui ont déjà rencontré cela dans leur clinique - le patient qui vient à sa séance avec des rêves qui montrent qu'ils sont"branchés", sans le savoir, sur le préconscient de l'analyste, qu'ils voyagent dans la psychê de celui-ci sans que la séparation des corps fasse obstacle. Mais si on propose un séminaire de recherche pour prendre au sérieux cela, voir ce que cela implique théoriquement, on se heurte à un mur. reud a écrit sur le sujet, les textes sont accessibles,
magniîquement traduits par Rey et GranoF, tout le monde peut les lire - mais ils ne sont pas lus, ou pire, en contre-sens. Lacan, dans sa période structuraliste, parlait de "réseaux de communications dans l'Autre" - Ecrits, "champs et fonction etc..", puis dans les derniers textes, liait la chose à des techniques du corps, à l'"initiation", dont, disait-il "il n'y aurait plus trace de nos jours" - il est embarrassé, il y a à ce moment là quelque chose qui le chiFonne dans ce sujet, cela ne "cadre" plus trop avec ce qu'il est en train de dire d'autre. Mais au lieu de chercher à avancer à partir de cet embarras, ce qui serait la démarche rigoureuse - la Science avance non pas en balayant sous le tapis ce qui ne cadre pas avec les théories en vigueur mais en créant un nouveau cadre conceptuel qui rend compte aussi des aberrations et exceptions - on fait comme si cela n'existait pas. Je crois que si cela continue comme cela, la psychanalyse sera, dans quelques décennies, un système philosophique sclérosé, tombé en désuétude, qui fonctionnera de manière religieuse pour quelques adeptes. L'Inconscient est dans son fond, réel. Il nait de notre rencontre corps/âme avec les autres réels à travers qui nous recevons notre "être au monde", il est trace de cette rencontre, et trace des réponses que nous avons produites, très précocement, à ce qui a été rencontré. La psychanalyse qui travaille à partir des traces permet de resaisir ce par quoi on a été saisis - cela, c'est son niveau langagier - c'est utile, cela ne va pas bien loin. Un gadget pour nantis de la psychê, ceux qui ont reçu, en leur temps, tout l'attirail Oedipien qui permet de voyager dans la vie lesté d'un capital de manque à faire fructiîer tout en s'en plaignant (je fais de la provoc, c'est exprès), un plus pour ceux qui de toutes façons pourraient s'en passer. L'autre psychanalyse, celle qui a aFaire à l'Inconscient réel, aux aires de la psychê où la métaphore n'est pas active, où tout se passe, à certains moments , comme si patient et analyste étaient enveloppés ensemble d'une même matrice psychique à l'intérieur de laquelle des éléments circulent de l'un à l'autre, où le patient "explore" l'autre pour y puiser des éléments pour son propre devenir, s'approprier des nouvelles potentialités, existe aussi.
Mais elle n'est pratiquement pas conceptualisée. De temps en temps, quelqu'un amène un concept qui peut faire sens là-dedans. Je pense au "corps-mémoire" de Daniel Sibony. Il y en a sûrement d'autres. Mais jamais cela n'est dit clairement "voilà, nous sommes là ailleurs que dans ce que reud a découvert, dans ce que Lacan a après lui formalisé, voyons comment, aujourd'hui, on pourrait avancer". Bon, on est un peu loin de l'autisme (quoique..). Il est peut-être temps de sortir de la vulgate lacanienne où le "mot" est le meurtre de la chose - à ce propos, je viens de faire tout un travail sur Heidegger, c'est édiîant à quel point le concept d'ek-sistence chez Lacan et toute sa théorie du langage a d'aïnités avec les développements de celui-ci sur l'"être pour la mort", et son opposition entre la recherche "authentique" du Dasein comme rapport à l'Etre et la vie dans le "on" de la "mondanité", pour l'un et l'autre, on ek-siste d'être "hors" quelque chose -pour envisager que les premières inscriptions signiîantes pourraient (je mets un conditionnel), être la trace d'un "oui" premier à la Chose, et que pour un grand nombre de nos patients, pas forcément psychotiques, c'est au niveau de ce "oui" premier que se joue la rencontre analytique. Ils viennent nous apporter leur "corps-mémoire" - et non, seulement, leur mémoire, consciente et inconsciente (langagier) - qui entre en résonnance avec ce qui en nous, fait "corps-mémoire".
Eva Talineauil ne faudrait peut-être pas appeler cela "psychose", même expérimentale, mais juste rencontre avec l'aire du "oui" originaire. Cela permettrait déjà d'y travailler avec plus de sérénité, et sans cette espèce d'aura transgressive et héroque qui n'est vraiment pas un climat favorable à produire quelque chose de conceptuellement utilisable
Christian Dubuis SantiniPsychose oui, mais au sens précis où Lacan lui-même se qualiîait de psychotique…
Laurent Chia
Ce n'est pas grave, ça invite à relecture (ce qui n'est jamais sans intérêt) sans avoir à remonter au début. Beaucoup de choses ... mais je préfère me laisser un petit temps de sédimentation. Juste une petite chose concernant cette aire du... deux que vous reprenez de Benedetti (que je ne connais pas mais que vous me donnez envie de découvrir) et que vous observez du côté de la psychose, je pense qu'on pourrait aussi l'utiliser dans la clinique avec les malades somatiques
Ginette Michaud
Eva, je vous suis tout à fait dans votre problématique. C'est à partir de la prise en compte de cette communication d'inconscient à inconscient , ou de partage d'un espace dans l'autre que on peut peut décrire l'articulation du thérapeute ...et de son patient psychotique. J'appelais ça, il a plus de 30 ans la trans-inscription ( développé dans l 'ouvrage " îgures du réel" chez Denoël. Demain, pour dialoguer avec Eva, je vais voir si je peux mettre en ligne cette vignette ( je n'ai encore pas appris à faire ça) Mais c'est sur ce postulat de la rencontre avec l'inconscient de l'autre, analyste ou groupe travaillé par l'analyse que se base en psychothérapie institutionnelle, à La Borde par exemple la technique des "réunions de constellations "qui permet souvent une résolution de problèmes créés autour de patients psychotiques dans l'équipe soignante.
elix Durel@ Eva, relisez aussi la correspondance reud-erenczi sur cette question dont eFectivement Rey et GranoF ont fait un livre. Quand on a eu un jumeau en analyse on apprend à quel point les limites de la psyché sont plastiques et "débordent" l'enveloppe corporelle.
Eva Talineau
je n'aime pas énormément le terme "communication d'Inconscient à Inconscient", ça fait "vases communicants", et surtout, cela semble - je dis semble, pas que c'est votre approche - situer l'Inconscient comme quelque chose d'intérieur à la p...ersonne (chacun le sien), alors que je vois plutôt l'Inconscient comme quelque chose qui est produit par la rencontre entre le patient et le thérapeute, le patient psychotique, je le vois comme un "chercheur" d'Inconscient, il vient le "chercher" en nous. Mais c'est sans doute de cela aussi que vous témoignez, lorsque vous parlez de partage d'un espace dans l'autre.Mais surtout, mon souci, aujourd'hui, ce serait de sortir tout ce pan de la clinique de son ghetto "soin du psychotique", car comme dit Laurent Chia, cela ne concerne pas que les psychotiques, loin de là, même si lorsque le symbole de "soi" est absent, les choses se présentent de manière plutôt radicale et que le patient ne peut se restructurer quelque peu que lorsqu'autour de lui, le monde externe, qui est pour lui son inconscient (la constellation institutionnelle) y met du sien
Eva Talineau
@elix Durel - j'ai lu la correspondance reud-erenczi, bien sûr. Et pour les jumeaux, vous avez tout à fait raison, j'en ai eu quelques uns en analyse et c'est assez renversant, ce qu'ils racontent ! ça me fait penser que Benedetti appel...le "rêves gémellaires" ces rêves où le patient et le thérapeute font, l'un et l'autre, des rêves qui sont comme une conversation nocturne, où l'un semble informé du rêve de l'autre et lui répond. J'ai eu l'occasion de rencontrer cela, lors de certaines thérapies, c'est assez boulevesant, et à chaque fois, cela a marqué des avancées importantes dans ces thérapies.
elix DurelJe pense aussi que nous sommes toujours surpris lorsque le patient sort la phrase, telle que nous nous l'étions formulée à l'écoute de ses paroles précédentes. Que l'analyse sollicite l'inconscient des deux protagonistes quoi de plus nécessaire ?
Eva Talineau
@elix Durel - je vais pinailler un peu - l'idée formulée ainsi "l'analyse sollicite l'inconscient des deux protagonistes" me gêne un peu, il n'y a pas, pour moi, deux individus, avec chacun "leur" Inconscient, qui discuteraient le bout de... gras, et entreraient en résonnance du fait de similarités de contenus - ça c'est la fameuse métaphore de reud, de l'appareil téléphonique, qu'on reprend toujours, et cela peut être pertinent lorsqu'il est question du refoulé pulsionnel. Dans l'aire du deux, il y a, entre les "protagonistes", non pas rencontre d'Inconscient à Inconscient, mais plutôt création d'Inconscient de manière inédite, quelque chose de nouveau qui n'est justement pas "devinable". Le fait de "deviner", à la limite, est contradictoire avec ce dont je parle, qui est une relation avec le patient pas seulement depuis le conscient/préconscient (qui permet de "deviner" l'autre), mais depuis un ailleurs de nous-même vers un ailleurs de lui-même. Pas facile à "comprendre", comme formulation, sans doute parce qu’il s'agit là d'entendre plus que de comprendre.
Gérard Barrallié
@Eva- Il faut beaucoup d'humilité pour aborder ce genre de choses qui vont être taxées d'obscurantisme, d'ésotérisme...peu de gens oseront vous suivre or ce que vous évoquez est pratique quotidienne, les uns s'en cachent par peur de discré...dit (scientiîque), les autres sont si fermés, obtus, qu'ils ne savent même pas de quoi vous parlez et crieront au scandale...Je n'entrerai pas dans les exemples parce que cela devient lourd ici et complexe. Je peux ajouter par
expérience avec une schizophrène, que ces parties de corps-énergie nous ne les contrôlons pas avec le mental, de plus elles se déplacent dans l'espace-temps (mécanique quantique). Je veux dire que nous pouvons discuter entre amis à une soirée, un diner et une part de nous est en même temps ailleurs auprès d'un patient en souFrance qui s'apaise et travaille à ce contact. Au début croyez-moi cela fait peur. C'est la patiente en question qui m'a fournit les preuves de l'authenticité de ce que nous vivions et m'a poussé à accepter de jouer le jeu comme elle disait, car elle savait que son soulagement en dépendait. Ainsi, j'ai découvert des lambeaux d'âmes errants (genre limbe des catho) ce qui amène des souFrances considérables et amène tout également les moyens de la guérison quand ils sont réintégrés dans l'âme. Un pas peut être franchi en considérant l'études des chakras, ce que les indianistes appréhendent mieux que nous. C.G.Jung a fait un séminaire sur ces énergies en 1932. Ceci est publié sous le titre "Les énergies de l'âme" yoga de la Kundalini publié chez Albin Michel.
Louise Brun
C'est très intéressant, je trouve. Et un séminaire sur ces questions, j'aimerais beaucoup...En ce qui me concerne, c'est à partir de la danse comme forme de silence/parole que j'ai commencé à y rééchir (un peu à tâtons) et, récemment, en ...animant des ateliers d'écriture, ressentir/éprouver ce qui se produisait dans le groupe avec les mots et dans les silences m'a fait y repenser du fait d'expérimenter et ressentir la fonction du préconscient...bon, ce n'est sans doute pas très clair, excusez-moi, mais ce que je viens de lire m'a interpellée...à travailler, donc ;)
elix Durel@ Eva : Oui si vous l'entendez au sens que lui donne Michel de M'Uzan, cette création d'une entité psychique qu'il nomme "chimère" et dans laquelle s'énonce l'interprétation. Je mets un bémol en revanche à ce qui pourrait devenir l'analyse mutuelle, explorée par erenczi.
Eva Talineau@elix Durel - je vous rassure tout de suite, j'apprécie inîniment erenczi, mais rien dans ma pratique ne ressemble, de près ou de loin, à une "analyse mutuelle".
Laurent Chia
Merci Eva. Cette nuit en dormant, assez mal, j'étais un peu inquiet pour ce qui pourrait se passer ici autour de votre contribution. Il faut dire que vous secouez la couverture dans un lieu un peu délicat. Mais non, ce matin tout va bien et... l'échange est serein.
L'expression "inconscient réel" me renvoie à "La clinique du réel" de Ginette Raimbault qui bien que française et ayant travaillé avec Lacan, reste fort peu lue des psychanalystes français, qui je suis d'accord avec vous ostracisent les apports cliniques qui émanent des cliniciens travaillant la psychose et que dire alors de ceux qui s'y essaient avec les patients somatiques et je précise aîn d'éviter quiproquo que je ne parle pas ici de psychosomatique. Le lacanisme,( je ne parle pas de Lacan), mais du lacanisme me semble dans cette aFaire ne pas y être pour rien. En tous les cas ce que j'entends de votre dire me parle bien plus que beaucoup de constructions théoriques qui d'élever le signiîant jusqu'au ciel perdent de vue que l'étayage en psychanalyse se fait dans la clinique, dans le cadre de la cure.
Aire à deux, belle expression. Mais en rance, je constate que la pratique groupale n'est souvent même pas évoquée. Un auteur comme Bion n'est quasiment jamais cité alors que son apport clinique est selon moi majeur et pas uniquement dans la topologie groupale, loin s'en faut. Cependant il est vraisemblable que sa pratique des "petits groupes" lui ait permis d'accéder à des élaborations théoriques qui n'auraient pas été possible sans cette expérience. Il faut dire que son oeuvre, d'un point de vue stylistique, est un presque contre point à celle de Lacan.
J'aime bien votre:" le patient psychotique, je le vois comme un "chercheur" d'Inconscient, il vient le "chercher" en nous", cela me rappelle la phrase de rançois Perrier encore plus elliptique: "le psychotique, lui il s'y intéresse vraiment".
Jean-pierre Journet
L'expérience de la psychose, de l'autisme, du mongolisme même, fait qu'on ne peut pas se cacher derrière une allumette avec cette pénétration particulière qui fait particulièrement peur quand on n'est pas très habitué. Un psychanalyste de l...'ALI à Orléans a raconté une expérience avec des gens en état végétatif post-traumatique d'où cette émanation psychique (?) se manifeste de maintenir le Moi de l'accidenté dans l'Autre de l'équipe. Jusqu'à un signe du corps qui le récupère... Mystère... Pour ma part, je ne peux que l'entendre, et en restituer un dit à l"'émetteur", qui le plus souvent n'en est pas conscient. J'accepte de ne pas comprendre l'expérience, faute de mieux... Merci Eva.Aïcher la suite
Eva Talineau@jean pierre journet "j'accepte de ne pas comprendre l'expérience", voilà, ça commence comme ça, la pensée. Accepter de ne pas comprendre.
Eva Talineau
@Laurent Chia - chez Bion, il y a un concept que je trouve absolument éclairent, c'est celui de "fonction alpha", cette idée que l'appareil psychique de la mère "détoxique". Je trouve que ce que présente Benedetti de son travail peut tout ...à fait s'entendre aussi avec ces mots là - le thérapeute restitue au patient après transformations ce qu'il en reçu depuis l'aire de mort où celui-ci se tient. Cela suppose une relation d'intimité profonde, une sorte de corps à corps psychique qui n'a rien, mais alors rien à voir avec quelques mélanges imaginaires, ou miasmes complaisants du style "analyse mutuelle". Au contraire, cela ne peut se faire que dans une très grande rigueur.
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