Ecovegan - écologie et veganisme
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ecovegan ECOVEGAN végétalisme et écologie ecovegan Introduction : à la recherche de la cohérence J’ai écrit au printemps 2003 un l’écologie profonde ou le primitivisme texte nommé « Végétalisme et écol- (voir défnitions). J’essaie maintenant ogie : pour une alimentation et une de contribuer à une critique cohérente société non prédatrices », où j’y ex- et pratique de l’exploitation animale, posait non seulement les raisons en- humaine et environnementale, du vironnementales d’adopter un régime capitalisme et de la société industri- végétalien, mais tentais aussi d’élargir elle, dans les « Réfexions sur les la problématique à des conceptions liens entre véganisme et société in- plus globales de l’écologie. Il s’agissait dustrielle ». d’abord de se démarquer des illusions Une grande surprise pour moi, de l’écologie industrielle et du dével- et d’autres personnes qui étaient oppement durable. Ce texte aborde présentes lors du débat avec David donc, avec une perspective végétali- Olivier (co-rédacteur des Cahiers An- enne, des questions d’agriculture, tispécistes) lors du festival Viva Vegan d’urbanisme, de capitalisme, de pro- à l’Espace Autogéré de Lausanne en ductivisme, de démographie, qui sont avril 2003, a été de découvrir la cri- tous des domaines très complexes tique que les antispécistes font de que j’ai traité assez brutalement étant l’écologisme. Les écologistes tentent données les limites de mes connais- de préserver des espèces et un ordre sances.

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Publié le 18 juillet 2013
Nombre de lectures 102
Langue Français
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Extrait

ECOVEGAN

végétalisme et écologie

1

ecovegan

Introduction : à la recherche de la cohérence

Jai écrit au printemps 2003 un
texte nommé
« Végétalisme et écol-
ogie : pour une alimentation et une
société non prédatrices »
, où jy ex -
posait non seulement les raisons en-
vironnementales dadopter un régime
végétalien, mais tentais aussi délargir
la problématique à des conceptions
plus globales de lécologie. Il sagissait
dabord de se démarquer des illusions
de lécologie industrielle et du dével -
oppement durable. Ce texte aborde
donc, avec une perspective végétali-
enne, des questions dagriculture,
durbanisme, de capitalisme, de pro -
ductivisme, de démographie, qui sont
tous des domaines très complexes
que jai traité assez brutalement étant
données les limites de mes connais-
sances. Ma conclusion était que pour
évoluer vers une société libérée de
lexploitation animale et humaine, la
philosophie de lécologie sociale sem -
blait la plus correcte. Ce texte est re-
produit à peu près tel quel au début de
cette brochure, après les
« Quelques
définitions »
de différents courants
végétariens ou écologistes.
Dans cette nouvelle brochure, tout
en maintenant en gros cette position,
jai voulu la développer plus précisé-
ment, faire ressortir certaines limites
ou contradictions, et étayer les propo-
sitions alternatives. A lépoque du pre -
mier texte, je découvrais de nombreus-
es idées à peu près en même temps
et je voulais plutôt les voir comme un
tout cohérent sans voir les contradic-
tions entre elles. Depuis, jai pris plus
de distance avec des courants comme

ecovegan

lécologie profonde ou le primitivisme
(voir définitions). J’essaie maintenant
de contribuer à une critique cohérente
et pratique de lexploitation animale,
humaine et environnementale, du
capitalisme et de la société industri-
elle, dans les
« Réflexions sur les
liens entre véganisme et société in-
dustrielle .
»
Une grande surprise pour moi,
et dautres personnes qui étaient
présentes lors du débat avec David
Olivier (co-rédacteur des Cahiers An-
tispécistes) lors du festival Viva Vegan
à lEspace Autogéré de Lausanne en
avril 2003, a été de découvrir la cri-
tique que les antispécistes font de
lécologisme. Les écologistes tentent
de préserver des espèces et un ordre
naturel « harmonieux », alors que les
antispécistes défendent des individuEs
sensibles et dénoncent toute forme de
naturalisme, car la notion dordre sup -
posé « naturel » servirait toujours à
justifier des dominations, que ce soit
entre espèces ou internes à lespèce
humaine. Je reproduis ici des extraits
du texte dYves Bonnardel
« Contre
lapartheid des espèces - À propos
de la prédation et de lopposition
entre écologie et libération animale
»
qui me semble le plus constructif sur
ce rapport à lécologisme, car il met
en avant la possibilité de luttes com-
munes.
Jai aussi tenté de mieux explorer
les implications sociales et politiques
de notre alimentation à travers les
textes
« Géopolitique du soja »
et
« Enquête sur la provenance des

aliments végan: sortir du végé-
talisme colonial? »
qui explorent
les contradictions dune philosophie
végétalienne pratiquée comme simple
consommateur-trice inconscient-e.
Jaimerais insister sur le fait que mon
intention nest ni de proposer une doc -
trine stricte « éco-végan », ni une dis-
cipline individuelle, ni une étiquette «
éco-vegan » quon pourrait se tatouer.
Dabord parce que ça serait trop dif -
ficile, puis parce que j’ai plutôt envie
douvrir un débat sur ces questions,
suggérer quon peut faire malgré
tout un certain nombre de choix con-
séquents, en tant que consommateur-
trice « éclairé-e ». Surtout jaimerais
montrer que cest léconomie mondial-
isée (évolution récente du capitalisme
et prolongement du colonialisme) qui
modèle nos possibilités de nous nour-
rir. Et finalement appeler à organiser
des solutions collectives, en parallèle
avec les luttes sociales, pour con-
crétiser un autre rapport social à notre
alimentation. En ce sens,
« Le mouve-
ment Food Not Bombs »
qui concilie
action sociale par les repas gratuits
dans la rue, discours anti-capitaliste
et éthique végétalienne me paraît être
lillustration type de ce que devrait être
l

écologie sociale en action.
Les jardins communautaires, les
coopératives dachat et de distribution
sont des pistes à mon avis intéres-
santes vers une réappropriation de
lalimentation. Les coopératives ma -
raîchères avec réseau de livraison de
paniers de légumes, lorsquils incluent
une participation partielle des con-
sommateurs-trices à la production, se
rapprochent encore plus dun système
social alternatif au capitalisme, parce

ecovegan
quun rapport direct se crée et la sép -
aration entre production et consom-
mation sestompe. En même temps,
on sassure dune production qui tient
la route si des personnes ayant une
solide connaissance, formées au ma-
raîchage, y travaillent tout au long de
lannée. Près de chez nous se dével-
oppe depuis bientôt 30 ans une telle
alternative, soit :
Les jardins de Co-
«
cagne »
.
Mais ce genre de solution est-elle
applicable à la production de céréales,
de légumineuses et doléagineuses,
base de lalimentation végétalienne
en termes dapport énergétique? Je
nai pas connaissance dexpériences
en ce sens. Il faut à mon avis explorer
toutes les pistes possibles, guetter
les opportunités. Il existe dans cer-
tains pays des réseaux dagriculture
biologique et vegan, cest apparem -
ment la voie la plus prometteuse pour
le moment que jai voulu présenter par
la reproduction de ces textes sur
«


Lagriculture végétalienne »
.
Les luttes paysannes sont à mon
avis centrales dans ces réflexions sur
les modes de production, et il serait ju-
dicieux de les soutenir, pour quil reste
encore une paysannerie et pas juste
des industriels-farmers car la concen-
tration des terres va bon train partout
dans le monde (voir l
« Annexe : ana
-
lyse des évolutions récentes de la
concentration de lélevage industri -
el »
tiré dun rapport commandité entre
autres par la commission européenne
et la Banque Mondiale). Quelles al
-
liances peuvent être faites avec les
agriculteurs-trices, alors quilles ex -
ploitent (à des degrés divers) des ani
-
maux. Je pose la question: quel autre

moyen y a-t-il dentrer en débat avec
eux-elles sur la question animale? Si
on leur dit « on sen fout de vos prob -
lèmes, vous faites souffrir les animaux
et vous polluez, changez! », vous fe-
rez comme moi lexpérience de vous
trouver face à une colère somme toute
bien compréhensible. On ne peut pas
savoir, quand on vit en ville, comment
sont vécues les normes écologiques,
sanitaires ou de « ménagement des
»
animaux par celles et ceux qui doiv-
ent les appliquer tout en faisant sur-
vivre leur exploitation agricole. Bien
souvent on oublie tout simplement de
leur laisser la parole! Comprendre les
problèmes des paysan-ne-s, qui sont
complexes (et je ne prétends pas les
comprendre vraiment à lheure quil
est), est indispensable pou

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