Une découverte inespérée
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Une découverte inespéréeCe matin là, j’étais en retard comme à l’accoutumée et bien sûr je rate le métro, je file donc à la première station de bus pour aller à la porte d’Orléans. Une chance, le bus est là, portes ouvertes, je grimpe dedans, soulagée et prend place au fond du bus.En cherchant dans mon fourbis de sac mon poudrier, je vois sous le siège, un objet noir de forme rectangulaire. Je me penche, le ramasse en pensant le donner au chauffeur et m’aperçois que c’est un smartphone et qu’il est allumé. Ma curiosité de femme me pousse à faire glisser mon pouce sur les touches sensitives et là je me retrouve connectée sur un site de rencontre: fini.la.tristesse.com. Je réfléchis une fraction de seconde et m’inscris, il est vrai que la solitude me pèse depuis plusieurs années. A peine mon profil en ligne, je vois apparaître « coucou », rien que ce mot me surprend, c’est mon surnom et l’espace d’un instant, je me replonge dans le passé, un homme engage la tchate avec moi, frileuse au début, je me prends au jeu. Mais j’arrive à destination, suis obligée de me déconnecter et je glisse « the phone » dans ma poche.Mon travail m’accaparant, je n’y pense plus et n’en parle pas à ma collègue. Le soir, en rentrant chez moi dans mon petit studio, un petit nid douillet, je fais comme à l’accoutumée, j’enlève ma veste en jean, vide les poches et en sort le trésor. Je le pose sur ma table basse acquise ...

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Publié par
Publié le 28 août 2011
Nombre de lectures 456
Langue Français

Extrait

Une découverte inespérée
Ce matin là, j’étais en retard comme à l’accoutumée et bien sûr je rate le
métro, je file donc à la première station de bus pour aller à la porte d’Orléans.
Une chance, le bus est là, portes ouvertes, je grimpe dedans, soulagée et prend
place au fond du bus.
En cherchant dans mon fourbis de sac mon poudrier, je vois sous le siège, un
objet noir de forme rectangulaire. Je me penche, le ramasse en pensant le
donner au chauffeur et m’aperçois que c’est un smartphone et qu’il est allumé.
Ma curiosité de femme me pousse à faire glisser mon pouce sur les touches
sensitives et là je me retrouve connectée sur un site de rencontre:
fini.la.tristesse.com. Je réfléchis une fraction de seconde et m’inscris, il est vrai
que la solitude me pèse depuis plusieurs années. A peine mon profil en ligne, je
vois apparaître « coucou », rien que ce mot me surprend, c’est mon surnom et
l’espace d’un instant, je me replonge dans le passé, un homme engage la tchate
avec moi, frileuse au début, je me prends au jeu. Mais j’arrive à destination,
suis obligée de me déconnecter et je glisse « the phone » dans ma poche.
Mon travail m’accaparant, je n’y pense plus et n’en parle pas à ma collègue.
Le soir, en rentrant chez moi dans mon petit studio, un petit nid douillet, je fais
comme à l’accoutumée, j’enlève ma veste en jean, vide les poches et en sort le
trésor. Je le pose sur ma table basse acquise récemment, très design: ovale avec
des pieds en inox et 2 plateaux en verre fumé, qui en fait est assorti au
smartphone.
Il est 19 H, je soupe vite fait, prend une bonne douche et m’installe sur mon
canapé et là je décide de me connecter et sur l’onglet messages le chiffre 2
clignote, je clique et constate que c’est le même homme sous le pseudo
« Cricri» qui m’a écrit, une écriture fine par ses mots, qui me parle de sa
recherche et souhaiterait connaître la mienne, je m’apprête à répondre lorsque
je le vois « online » Une tchate reprend, il est d’Agen âgé de 57 ans, divorcé et
moi de Créteil, nous parlons un peu de notre vie, un feeling passe entre nous, il
est près de 23 h, le temps a passé trop vite pour une fois et nous devons arrêter
notre discussion pour rejoindre les songes. Au fil des jours, une amitié virtuelle
se crée, laissant passer des émotions intenses, mon cœur se remet à battre Tout
en étant loin l’un de l’autre, nous nous aidons moralement à vivre notre
quotidien. Nous sommes dans les mêmes ages et notre vécu fait que nous avons
besoin de ressentir un intérêt. Tu as beaucoup de soucis suite au manque de
travail, tu écris des articles lors d’évènements sportifs (tu es fan de rugby) et
participe à l’entraînement de juniors mais ce n’est pas suffisant pour le
banquier lol. Et puis tu fumes et consommes un peu d’alcool, ce qui ne peut
arranger ta compta. Moi je suis secrétaire commerciale et vis seule depuis le
décès de mon époux. Nous sommes des cœurs et âmes écorchés vifs.
Le matin avant de partir au travail, je t’envoie un message pour te souhaiter
une bonne journée et t’encourager à garder la tête haute, et a essayé tant soit
peu d’être plus raisonnable et moi le soir en rentrant j’en trouve un dans ma
boite, Tu es humour, tendresse, délicatesse tout en me faisant comprendre que
tu mènes ta vie comme tu l’entends et j’en prends note, je souhaite avant tout
avoir un ami sans prise tête, cela ayant été le quotidien de ma vie d’épouse
précédemment. Commence à nous manquer la voix et un soir d’un commun
accord nous nous téléphonons. Quelle n’est pas ma surprise d’entendre une
voix chaude avec un accent chantant, tu m’enveloppes et me réchauffes. Nos
dialogues sont plus personnels, plus intimes et notre désir de faire connaissance
devient plus fort. Nous sommes jeunes dans la tête et croyons encore au coup de
foudre, tu m’appelles « ta lolote » et j’aime ça. Je deviens une autre femme et
me redécouvre, je m’épanouis et devient « belle » par tes mots, tu flattes, tu
m’éblouie par tes vastes connaissances.
Le soleil s’installe aussi bien dans ma tête que dans ma vie, les oiseaux
chantent, je m’émerveille à nouveau devant l’épanouissement des fleurs, les
senteurs, les couleurs, la pluie. Un matin je me réveille plus légère, le poids qui
m’oppressait depuis des années s’est envolé telle une plume emportée par la
bise. Nous sommes en juin et envisageons de nous rencontrer et de passer les
fêtes de Noel ensemble, ce qui n’est aisé ni pour toi ni pour moi mais c’est un
projet qui nous enthousiasme et nous avons plusieurs mois pour le mener à
bien.
Mais me revient en mémoire que mes filles, en début de mois m’ont proposé de
descendre avec elles sur Limoges pour retrouver une cousine pour le 08 juillet
et j’avais refusé. Et là mon cerveau se remet au travail : trajet via mappy,
hôtel, c’est l’opportunité qu’il nous faut, je t’envoie immédiatement un message
pour te soumettre mon idée, tu as juste 150 kms à faire, ce qui est peu sur les
800 qui nous séparent. J’argumente à travers mes messages et par téléphone et
tu t’allies à mon projet.
Le 23 juin, je surfe pour essayer de trouver un site romantique pour notre
rencontre, je rêve d’aller dans un château et point commun toi aussi, mais rien
de disponible donc j’opte contrainte pour un hôtel restaurant stylé tout de
même, je réserve et le samedi suivant, j’annonce à mes filles que je viens avec
elles, mais que je passe le week-end de mon côté. Elles ont un peu d’inquiétude,
me lâcher seule dans la nature, il est vrai que je n’ai que 54 ans (rires), mais
préfèrent que je m’ouvre à la vie plutôt que de déprimer.
La semaine suivante en quittant le travail, je file faire des emplettes pour mon
voyage, une petite valise violette avec des strass et une inscription faite de
sequins « je voyage avec elle », au rayon linge de nuit, j’hésite entre un
ensemble noir « sexy » et une chemise de nuit classique tout en étant féminine,
j’opte pour la seconde, c’est une rencontre pas un rendez-vous galant me dis-je,
un haut blanc sympa avec des smocks que j’envisage de porter avec un jean
flared bleu foncé, et je finis mes achats par une palette de maquillage. Je sors
satisfaite et rêveuse du magasin.
La date approche, encore 10 jours, c’est très long, nous sommes impatients
comme des adolescents amoureux. De ton côté, tes problèmes ne s’arrangent
pas, je te réconforte, les frais sont limités, tu as une petite voiture qui consomme
pas beaucoup et je nous offre le reste. Cet arrangement ne te plaît pas trop, tu
as ta fierté mais c’est la seule solution. Et puis quelques jours avant le départ,
le mercredi, en rentrant du travail, un message comme à l’habitude, je clique
pour lire avec un sourire aux lèvres, mais je me fige, les larmes me montent aux
yeux, tu m’annonces que tu ne viendras pas car tu n’as pas vingt cinq euros
pour faire le trajet, je bondis sur le téléphone et t’appelle, tu es déçu, désolé
mais sûrement pas tant que moi. J’avais mis tant d’espoir dans cette rencontre,
notre conversation tourne en dispute et nous raccrochons fâchés. Couchée sous
ma couette, je pleure à chaudes larmes cette déception.
Le lendemain, j’annule la réservation (une chance je suis encore dans les
délais) Entre temps mes filles viennent mettre au point le départ, tout heureuses
de me dire : « alors maman prête pour ton week-end romantique », je leur dis
tout en gardant le sourire, que c’est annulé, sans cacher les raisons. Leurs yeux
me posent une question : tu viens tout de même ?
Je suis prête à dire non, mais le passé me revient en mémoire, des années à
vivre au côté d’un homme qui n’a jamais voulu, même par amour, faire des
efforts de quelque nature que ce soit. Et là haut et fort avec un large sourire, je
leur dis, ce n’est pas un homme qui va mener ma vie et m’empêcher de vivre.
Le soir, Cricri me téléphone et nous pleurons tous les deux comme des gamins
mais nous sommes réconciliés.
Notre rencontre s’est transformée par des échanges de SMS et des appels, être
si près……..
Il y eut beaucoup de regrets au retour, notre relation a continué tout en
changeant de voie, les messages se sont fait moins présents puis ce fut les
appels. Quelques jours avant Noel, tu m’as rappelé que ton invitation tenait
toujours mais l’enthousiasme n’y était plus, tes problèmes perduraient et je
voulais pas revivre la même situation d’échec.
Notre relation « virtuelle » a été comme une étoile filante mais subsiste une amitié et Cricri
reste dans mon cœur car c’est lui qui m’a redonné vie.
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