Jean-Luc MELENCHON
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Portrait de candidat.

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Publié le 19 septembre 2011
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Langue Français

Extrait

Jean-Luc MELENCHON
Jean Luc MELENCHON nous offre un style classique, à l’ancienne, cravate et chemise
blanche impeccable, cheveux ni trop longs ni trop courts, front dégagé, physiquement, aucune
fantaisie. Une bonne tête, un bon sourire, une grande gueule, comme seules les générations de
l’immédiate après guerre en ont connues. Son éloquence 3
e
République, un peu rétro, ne
surprend donc pas, pas plus que ses fausses colères, ses indignations extrêmes, qu’il met en
scène avec tellement de conscience et de professionnalisme, que personne, ne s’en inquiète ni
ne s’en offusque.
Admirateur d’Hugo CHAVEZ, et de Fidel CASTRO, « grand bouffeur » de curés devant
l’éternel, quelle que soient d’ailleurs leur religion, ce qui est assez rare, avec une
prédisposition toutefois pour les moines tibétains, ce qui l’est encore plus, peut-être à raison
du soutien quasi universel dont ils bénéficient, à moins que ce ne soit en ce qu’ils contrarient
le régime chinois, dont il est l’un des plus fervents défenseurs.
Sa ligne politique a le mérite d’être claire. Peut-être l’est-elle un peu trop, au point que l’on en
arrive à se demander si cet ancien ministre « qui connait la musique » croit vraiment en une
économie dirigée, règlementée et planifiée, une société simpliste où vivent des riches et des
pauvres et dans laquelle il suffirait de prendre de l’argent aux premiers et de le remettre aux
seconds, pour créer
ipso facto
une société juste, prospère, égalitaire et fraternelle.
L’homme paraît trop intelligent pour en être encore là, mais qui sait, pourquoi ne lui ferait-on
pas crédit de croire en une société idéale…
Il dégage par sa verve, son allure de « redresseur de tort », une certaine sympathie qui tranche
avec les doctrinaires marxistes, sérieux et ennuyeux, qui font qu’un Paul LAURENT ou
même qu’un Olivier BESANCENOT, qui réunissent les critères de la jeunesse et de la
modernité, paraissent l’un et l’autre, à côté de lui, d’une tristesse à mourir et d’un âge
indéfinissable.
Jean LUC MELENCHON a su trouver à gauche le créneau laissé libre par la déconfiture des
partis d’extrême gauche qui n’ont pas su se rénover. Ancien ministre, il dispose de par son
label « ex Parti socialiste » et
par sa prestance, une crédibilité qui fait défaut au Parti
communiste comme au NPA.
Le président du Front de Gauche a l’habileté de proposer, lui aussi une politique largement
marxiste, mais sans le dire, sans conceptualisation, ce qui rend les choses bien plus faciles.
Sa gouaille, son style direct, sa façon d’interpeller ses adversaires, sa prise à témoin constante
du peuple, la force de sa voix, son intonation « un ton au dessus », son physique, et jusqu’à sa
stratégie de « reprise » du parti communiste pour bâtir son assise politique, font un peu
penser à un Bernard TAPIE de gauche, qui recyclât le vieux parti des radicaux de gauche
alors en perdition, comme il l’avait fait pour les entreprises en difficulté qu’il reprenait, après
que leur passif eut été purgé, et dont il poursuivait l’activité avec le même objet social, mais
sans les dettes.
Cela n’eut jamais l’heur de plaire aux anciens dirigeants qui se montraient réticents et criaient
à l’escroquerie. Mais avaient-ils le choix, alors que leur seul problème était de conserver le
plus longtemps possible, les derniers « clients » d’entreprises finissantes, concurrencées par
des marques plus en vogue comme en l’espèce EELV, voir même nous dit-on pour partie par
le FN.
Les anciens dirigeants auront-ils alors d’autre alternative que celle qui sera de s’adapter à leur
nouveau leader ou de disparaître.
Qui pourrait en effet leur assurer, dans leur situation, un 10% net, le renflouement des caisses,
le maintien des parts de marché, sans avoir besoin de toucher à la raison sociale.
Le gain sans le risque, qui dit mieux !
Il n’y a pas comme on a pu le dire, d’accord avec le Parti socialiste, pour capter pour son
compte l’électorat d’extrême gauche. Mais les faits montrent que cet accord est en quelque
sorte tacite, et il existe par le seul positionnement du leader du Front de gauche. Au second
tour, ainsi qu’il l’a à maintes reprises déclaré, il saura faire la différence entre la droite,
nécessairement réactionnaire, et la gauche forcément socialiste.
Ainsi, au final, Jean Luc MELENCHON le révolutionnaire, se ralliera toujours, dans l’intérêt
de tous et donc du peuple, bien évidemment, à la gauche libérale, son but étant bien sûr de
gouverner. Dans quel rapport de force ? C’est le peuple qui le dira. Ce qui lui permettra
d’inviter ses troupes à patienter en attendant le grand soir.
ARDITTI, pourfendeur à ses heures du grand capital, à qui l’on reprochait de faire de la
publicité pour les Banques, a eu cette réponse incroyable, en forme d’excuse : « oui, certes,
mais il faut bien vivre ! »
Jean Luc MELENCHON un révolutionnaire ? Oui certes, mais jusqu’au premier tour, après,
« il faut bien vivre ».
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