LE TERRORISME DU 4 éme TYPE
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Description

Afin de comprendre les causes et raisons des dernières tentatives d'actes de terrorisme à Paris, l'auteur détermine les caractéristiques de ce qu'il nomme le terroriste du 4ème type.

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Publié le 20 octobre 2016
Nombre de lectures 21
EAN13 ART2312193BUC
Langue Français

Extrait

LE TERRORISME DU QUATRIEME TYPE Établir une typologie des acteurs des faits terroristes n’est pas aisé, il n’y a pas de portrait robot valable pour ce type de comportement. Bien entendu la police chargée du contrôle et de la répression des actes criminels utilise cet outil des portraits-robots. Son emploi doit avoir comme objectif principal, l’exclusion des suspects, c’est à dire des personnes qui à tort, sont considérées comme de possibles candidats à commettre des actes terroristes. La police peut ainsi gagner du temps et utiliser ses forces et capacités pour l’écoute et l’action directe sur le terrain. Les services de répression pourront suivre ceux qu’ils peuvent cataloguer comme des personnes probablement les plus dangereuses et susceptibles de passer à l’action et commettre ainsi un acte répréhensible. Utiliser ces portraits-robots avec un autre objectif risquerait de fourvoyer les efforts de prévention et de protection. Or cette dérive peut apparaître quand il y a une trop grande pression de l’opinion publique ou des pressions de caractère politique. La période pré-électorale ou électoral par excellence, est un moment propice pour entendre, de la part de certains acteurs politiques irresponsables, réclamer des mesures répressives contre toute personne soupçonnée d’être un terroriste. Mesures que si elles arrivaient à s’appliquer provoqueraient des réactions inattendues de tout type chez une partie de la population française, parce que accusée à tort. Or nous savons que chaque attentat qui se produit a échappé à toute possible prévention, si tel n’était pas le cas, il aurait était simplement évité à temps et les responsables mis en arrêt. Les caractéristiques des derniers actes terroristes et des dernières tentatives de commettre ce type d’actions, nous incitent à essayer de construire un type de classification qui pourrait déboucher sur une approche typologique. Cela a pour l’objectif de pouvoir expliquer la dynamique interne qui peut provoquer l’apparition de ces nouveaux agents du terrorisme qui échappent aux modèles et normes auxquelles nous avons été confronté dernièrement. TYPESDACTESTERRORISTESLes formes d’actions, les objectifs, les exécutants, les raisons exprimées clairement ou les raisons non dites, les victimes, le sexe ou l’âge des terroristes, les lieux choisis, ainsi que le matériel utilisé dans les actes de terreur commis sur le territoire français, si on les regarde de près, sont différents. Ces caractéristiques doivent être l’objet de précisions, d’analyse et de compréhension, si on veut arriver à cerner ce symptôme ou signal que nous envoie à l’heure actuelle la société française. Parce que c’est bien la société française dans son ensemble qui est en question par les actes terroristes. Cette vérité est difficile à être acceptée; mais il faut se rendre à l’évidence, ce sont dans un grand pourcentage des français qui commettent ces actes de terreur contre leurs propres concitoyens français et sur le sol français. De français ou des françaises pour certains convertis à une religion différente de la religion de leurs parents. Ce constat amer et presque insupportable a conduit certains secteur de la population française à vouloir nier la qualité de français à ces personnes, dans un acte de déni stérile d’une réalité traumatisante. Pire encore, nous constatons aussi dernièrement que ce ne sont pas seulement des hommes sinon des femmes voire même des jeunes filles mineures qui sont également en première ligne en tant qu’agents de la terreur contre la France, leur Patrie. Quatre grands groupes peuvent se dégager jusqu’à présent rapidement dans les différents actes de terrorisme réalisés en France : a)« Le terrorisme de commandos ». Dans ce type de terrorisme qui a frappé la France, les personnes qu’y sont impliquées étaient envoyées ou étaient sous les ordres (ou
allégeance étroite), voire même directe, avec un ennemi extérieur de la France : l’auto-proclamé État Islamique. L’attaque au Bataclan, au Stade de France, et sur des terrasses de cafés le 13 novembre 2015, est le plus caractéristique de ce type de terrorisme. Dans ces actes tout a été préparé et probablement totalement financé à l’extérieur ainsi que le type d’objectifs fixés et leur cadence. b)«Le terrorisme de cellules radicalisées » :Les attaques en mars 2012 à Montauban et Toulouse contre des militaires et dans une école juive, l’assaut de Charlie Hebdo, et de l’Hyper Cacher les 7-9 janvier 2015, l’attentat de Nice avec le camion qui a fauché près d’une centaine de personnes le 14 juillet 2016, l’assassinat du père Jacques Hamel le 26 juillet 2016. Tous ces actes terroristes sont assez caractéristiques et typiques, et le résultat de petits groupes de radicalisés qui s’auto-nourrissent de leurs croyances religieuses et des faits réels ou fantasmatiques d’injustice autant personnels que sociaux, de même que de l’actualité internationale des pays arabes. c)à exécution individuelle » :« Le terrorisme L’agression au couteau à Nice le 3 février 2015 de trois militaires en faction devant un centre communautaire juif. Le projet d’attentat le 19 avril 2015 contre l’église de Villejuif par un étudiant algérien et sa probable responsabilité dans l’assassinat d’une femme le jour avant. Le patron décapité dans l’Isère et la tentative de faire exploser l’usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), en précipitant son fourgon contre des bouteilles de gaz avant d’être arrêté le 26 juin 2015. L’attaque dans le Thalys le 21 août 2015 entre Paris et Amsterdam. De même que très probablement l’assassinat de deux policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines) le 13 juin 2016. Ces actes et actions sont des faits des individus déconnectés de tout réseau autre qu’un réseau virtuel fourni par Internet et l’appui circonstanciel pas toujours nécessaire, d’une ou deux personnes au maximum. A cette catégorie de terrorisme nous devons ajouter le terrorisme dû à des personnes ayant des problèmes de type psychologique avérés, qu’à l’ombre d’un désordre de contrôle social supposé ou réel, quelque qu’il soit, par exemple une série d’attentats ou actes de terrorisme, commis auparavant. A la suite de ces faits, ils se permettent passer à l’acte pour donner satisfaction à des pulsions mal maîtrisées depuis toujours. Parmi eux : l’attaque du e commissariat du 18 arrondissement à Paris par un hommearmé d’un hachoir et d’une fausse ceinture d’explosifs le 7 janvier 2016.d) « Le terrorisme du désespoir » :Il se distingue nettement de ce qui certains auteurs ont voulu appeler les « Perdants radicaux » faisant usage d’un concept développé2006 par en 1 Hans Magnus Enzensberger . Dans la définition et utilisation de cette catégorie de « Perdants radicaux », ils oublient que ce qu’on appelle acte terroriste à pour but essentiel de terroriser un groupe de personnes ou une population ; but assez différent de vouloir punir un groupe de personnes, même si elles sont anonymes. A ceci il faut ajouter que des « perdants » il y en a dans toute société, sans pour autant qu’ils deviennent des terroristes. La question à se poser alors est pourquoi certains sociétés permettent plus que d’autres la manifestation de cette violence aveugle qu’est l’acte terroriste. Il faudrait distinguer, au lieu de mélanger les actes d’un pilote d’avion dérangé psychologiquement qui ne cherchait à terroriser personne, et le conducteur du camion de l’attentat de Nice, qui pouvait avoir des motivations d’ordre personnel, familial, voire psychologiques mais qui a cherché clairement à inscrire son acte dans la série de terreur que subit la France et l’Europe à l’heure actuelle.
1
Enzensberger Hans Magnus. Le Perdant radical. Essai sur les hommes de la terreur. Gallimard 2006.
Pour notre part, nous devons attirer l’attention sur ce nouveau genre de terrorisme que nous allons appeler :« terrorisme du quatrième type ou terrorisme du désespoir »,et qui a fait irruption dernièrement sur le territoire français. Type de terrorisme inédit ou méconnu jusqu’au présent, mais intégré ou composé par de sympathisants ou des activistes cachés qui du jour au lendemain se décident à passer à l’action terroriste par désespoir ou par la désillusion d’une cause perdue. La presse, la radio et la T.V. se sont fait l’écho d’un attentat non-abouti près de la Cathédrale de Notre Dame à Paris la 4 septembre 2016 avec une voiture et sa charge explosive de bonbonnes de gaz.La surprise a été grande de constater que c’était un groupe de femmes et de personnes mineures qui étaient derrière la préparation et l’exécution de cet acte de terrorisme. Voir des femmes participer de loin ou de près à des entreprises de terreur ou de résistance n’est pas un fait nouveau; mais ce qui est nouveau c’est le fait que le groupe de femmes qui a organisé cette tentative d’attentat, apparaissent sans aucun soutien fort des hommes sur place, et que bien au contraire ce groupe de femmes se sont affranchies du soutien des hommes, autres que deRachid Kassimqui les téléguidait depuis les rangs de Daesh. On pourrait se dire que ce fait de voir des femmes terroristes en action n’est pas surprenant en lui-même, étant donné que dans la passé il y a eu de centaines de jeunes filles qui sont parties vers les pays du Moyen Orient en conflit avec l’intention pour quelques unes de prendre part aux combats. Or, rester à ce constat, serait essayer de continuer à être myope face au problème du terrorisme dans la société française. LES NOUVEAUX ACTEURS DANS LA SCENE TERRORISTE La première question à laquelle il faudrait répondre c’est pourquoi il n’y a pas eu auparavant des groupes de femmes terroristes comme le groupe dont nous venons de parler ? Qu’il y aie ou qu’il y a eu des femmes solidaires, voire complices avec les acteurs des actes terroristes, n‘a rien d’extraordinaire, ni de surprenant. Afin d’esquisser une réponse, il est nécessaire de voir et analyser le contexte géopolitique général de même que le contexte interne de la France où cet acte terroriste de la Cathédrale de Notre Dame a eu lieu. Les informations dont nous pouvons disposer à l’heure actuelle nous indiquent que Daesh recule sur tous les fronts. Même si ses ressources financières restent importantes, elles ont subi l’impact de la diminution du prix du pétrole et des dommages causés dans les moyens de transport du pétrole et de ses raffineries, par les frappes aériennes de la coalition occidentale. Face à cette diminution de moyens, par exemple, le salaire payé à chaque combattant a été divisé par deux. Mais malgré tous ces faits nous ne pouvons pas déclarer ni affirmer que Daesh est en train d’être détruit. Bien au contraire chaque fois qu’un bras du monstre est coupé, il se régénère et le morceau coupé donne naissance à une autre pieuvre monstrueuse que va semer dans d’autres contrées la violence et la guerre. Par contre ce qui est vrai, c’est la désillusions de ses partisans, surtout dans le reste du monde et plus particulièrement en Europe et en France. Daesh ne fait presque plus rêver ses partisans, il a perdu par l’action des occidentaux et de la Russie plusieurs zones stratégiques, et de ce fait son espace territorial s’est rétréci où il pouvait se vanter de vouloir asseoir son « Califat ». A ceci il faut ajouter qu’il commence à perdre la bataille médiatique. Il a commis plusieurs erreurs graves. C’est ainsi que ne pouvant pas mesurer l’impact de ses actes ni contrôler ses partisans autant sur le terrain que dans le reste du monde, l’EI a dit endosser et revendiquer des actes qui allaient contre son propre intérêt médiatique de prosélytisme.
Tout ceci provoque pour ses plus fervents partisans un profond sentiment de frustration et d’impuissance. L’illusion et l’espoir de voir le monde arabe prendre une place de proue dans les forces géopolitiques du monde actuel, s’effritent. Il ne resterait à faire que des actions de désespoir, et l’attentat de la Cathédrale de Notre Dame de Paris nous semble être un échantillon. Ce qui frappe dans l’exécution de cette tentative d’acte terroriste c’est son amateurisme, son impréparation, nous dirions presque son infantilisme. Il faudrait lire dans cet acte fait par de femmes que Daesh lance ces dernières troupes dans un acte de désespoir dans un front de bataille où tout lui échappe. Se réduire à voir de l’impréparation ou de l’infantilisme dans cette tentative parce que ce sont des femmes qui l’ont préparé, est faire preuve d’un aveuglement machiste réductionniste, voire stupide. Par contre, il faudrait souligner l’amateurisme et l’impréparation parce que c’est un acte fait presque sans conviction, fait par dépit, par désespoir, comme dernier acte avant l’effondrement total d’une illusion. Cette hypothèse nous semble plus convaincante. Nous avons l’impression que ces femmes voulaient être arrêtées, voire même tuées, et ainsi signer un dernier acte de « résistance ». La tentative de poignarder des agents de police avec un couteau de cuisine au moment de leur arrestation est un signe de plus de leur état d’esprit, un acte de « desesperadas ». Pouvons nous en tirer la conclusion que le danger terroriste c’est fini ou c’est en train de finir ? Bien au contraire, des dangers graves risquent de se produire par l’articulation de deux situations qui sont en train de se présenter. D’un côté ce que nous venons de signaler comme l’état d’esprit de beaucoup des partisans de Daesh : la désillusion et le désespoir, qui les mèneront à des actes extrêmes, dont les actes kamikazes d’hommes et de femmes ne sont pas à exclure. A ceci s’ajoute un fait dont on a déjà parlé : le retour des nationaux français du champ de bataille au Moyen Orient. Hommes et femmes en échec et désireux de se présenter devant les siens comme êtres décidés à continuer leur combat à tout prix sur la terre de « mécréants ». Un terrorisme de quatrième type probablement a commencé à frapper à nous portes, avec toutes sorte de souffrances inutiles. Terrorisme de quatrième type alimenté par la situation politique et sociale malsaine, et du flottement institutionnel de la France en ce moment.
Hernando Ramirez Ardila Psychanalyste à Neuilly sur Seine. Octobre 2016
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