Corrigé BAC ES 2014 Français
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Description

Commentaire composé "Crépuscule" de Victor Hugo
Poème caractéristique du romantisme et reprenant un thème habituel de la poésie lyrique,
celui du temps qui passe, de la mort et de l'urgence d'aimer.
On constate très vite que le paysage est l'occasion de notations funèbres qui permettent une
méditation sur le temps qui passe et donc, le poète adresse à ses lecteurs l'ordre de s'aimer,
tant la vie et la mort sont proches.
C'est donc selon ces trois axes qu'il serait possible d'organiser le commentaire.
I/ L'évocation d'un décor marqué par la dimension funèbre.
A/ Le cadre est dominé par des éléments sinistres, et transformé par des métaphores qui le
transforment en un univers macabre: étang/ suaire – branches/ noires – sentiers/mousseline
blanche. On peut identifier la correspondance entre la brume et le drap funèbre. Les
"sépulcres" sont dormant. Nous avons également l'image traditionnelle de la nuit qui tombe,
suggérant la mort...
B/ Le décor renvoie constamment aux réalités macabres. Ainsi, le noir, la tombe, le sépulcre,
le faucheur traversent le poème et ajoutent aux dominantes chromatiques noire/blanche ellesmêmes
marquées par une dimension sinistre.
C/ La mort cotoie la vie de manière immédiate et constante: Les mortes d'"aujourd'hui
rappellent les belles d'autrefois, le ver luisant et le faucheur marquent le poème de leur
présence sournoise. Les rimes accentuent cette omniprésence de la mort dans le quotidien:
"Tombe/tombe", "faucheur/ fraîcheur"... Enfin, le dernier vers mèle baisers et prières.
II/ Une méditation sur le caractère éphémère de l'existence.
A/ Le poème propose une distinction entre ceux qui vivent et les autres (morts? Personnes
âgées ou qui ont fait l'expérience de la vie?): les "couples qui passent" s'opposent au locuteur
qui s'adresse à eux par l'emploi de l'impératif "Faites...". D'autre part, les mortes de jadis
s'opposent aux "belles " d'aujourd'hui et le vers 12 oppose le vous sous-entendu dans "la
forme impérative "Soyez" au "nous" pensifs. Enfin, le dernier vers oppose dans une pointe
très remarquable les morts qui sont réduits à la prière, activité de l'esprit, aux baisers, activité
du corps.
A NOTER: Cette première sous-partie peut-être scindée en deux, avec d'un côté l'oppsotion
locuteur/ récepteur – Vivants et morts. Nous ne proposons donc que deux sous-parties.

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Publié le 18 novembre 2015
Nombre de lectures 41 118
Langue Français

Extrait

BACCALAURÉAT
Série : ES & SFrançais (première) Épreuve :
Session 2014
Durée de l’épreuve: 4h
PROPOSITION DE CORRIGÉ
1
Commentaire composé "Crépuscule" de Victor Hugo Poème caractéristique du romantisme et reprenant un thème habituel de la poésie lyrique, celui du temps qui passe, de la mort et de l'urgence d'aimer. On constate très vite que le paysage est l'occasion de notations funèbres qui permettent une méditation sur le temps qui passe et donc, le poète adresse à ses lecteurs l'ordre de s'aimer, tant la vie et la mort sont proches. C'est donc selon ces trois axes qu'il serait possible d'organiser le commentaire. I/ L'évocation d'un décor marqué par la dimension funèbre. A/ Le cadre est dominé par des éléments sinistres, et transformé par des métaphores qui le transforment en un univers macabre: étang/ suaire branches/ noires sentiers/mousseline blanche. On peut identifier la correspondance entre la brume et le drap funèbre. Les "sépulcres" sont dormant. Nous avons également l'image traditionnelle de la nuit qui tombe, suggérant la mort... B/ Le décor renvoie constamment aux réalités macabres. Ainsi, le noir, la tombe, le sépulcre, le faucheur traversent le poème et ajoutent aux dominantes chromatiques noire/blanche elles-mêmes marquées par une dimension sinistre. C/ La mort cotoie la vie de manière immédiate et constante: Les mortes d'"aujourd'hui rappellent les belles d'autrefois, le ver luisant et le faucheur marquent le poème de leur présence sournoise. Les rimes accentuent cette omniprésence de la mort dans le quotidien: "Tombe/tombe", "faucheur/ fraîcheur"... Enfin, le dernier vers mèle baisers et prières. II/ Une méditation sur le caractère éphémère de l'existence. A/ Le poème propose une distinction entre ceux qui vivent et les autres (morts? Personnes âgées ou qui ont fait l'expérience de la vie?): les "couples qui passent" s'opposent au locuteur qui s'adresse à eux par l'emploi de l'impératif "Faites...". D'autre part, les mortes de jadis s'opposent aux "belles " d'aujourd'hui et le vers 12 oppose le vous sous-entendu dans "la forme impérative "Soyez" au "nous" pensifs. Enfin, le dernier vers oppose dans une pointe très remarquable les morts qui sont réduits à la prière, activité de l'esprit, aux baisers, activité du corps. A NOTER: Cette première sous-partie peut-être scindée en deux, avec d'un côté l'oppsotion locuteur/ récepteurVivants et morts. Nous ne proposons donc que deux sous-parties. B/ La dimension éphémère de l'existence marque donc davantage l'urgence de vivre. La mâturité des fraises constitue une image et un rappel du moment éphémère et opportun qu'il faut remarquer. Les marques de la vie laissent immédiatement place à des réalités macabres: herbe/ SepulcrePré/pas du faucheur... Dans cette immédiateté de la vie passagère, le poète souligne alors l'urgence de vivre et d'aimer. III/ Une réactualisation d'un motif traditionnel: l'urgence d'aimer. A/ La proximité entre la vie et la mort dans la nature conduit à ce que le vivant traduise cette urgence d'aimer. Le brin d'herbe dans la troisième strophe traduit ce sentiment par le biais d'une prosopopée. L'amour, symbolisé par la Vénus difficile à voir dans les bois, suggère combien l'amour lui-même doit être saisi. Aimer reviendrait alors à éprouver totalement le sentiment d'existence.
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B/ Le poème devient alors didactique par le jeu des impératifs qui le traversent. "Aimez-vous" devient un refrain qui accentue cette urgence accentuée par la dimension passagère de la vie. Le poète, et avec lui l'ensemble de la nature donne cette leçon au lecteur. C/ On assiste à un renouvellement de la leçon traidtionnelle consistant à souligner l'urgence d'aimer face au temps qui passe. On pense notamment à la rose de Ronsard ("Mignonne allons voir si la rose") renouvelée ici par la fraise dont la matûrité conduit à la nécessité d'ensaisir le fruit avant qu'il ne vieillisse. Le poème qui commence en demandant si Venus a été vue, montre la nécessité de ne pas manquer le moment opportun
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Dissertation: D'où provient selon vous l'émotion que l'on ressent à la lecture d'un texte poétique? Sujet qui peut sembler déroutant car il ne s'agit pas d'une question à laquelle on peut répondre en confirmant puis en invalidant. En fait, il est possible d'y répondre en deux ou trois temps, de manière à proposer deux réponses possibles qui seraient contradictoires afin de justifier une troisième partie qui unirait les deux termes de la contradiction. L'émotion peut venir de l'art du poète, mais elle vient aussi de l'expérience du lecteur qui perçoit, ou qui retrouve à la lecture de l'oeuvre ses propres sentiments que le poète lui permet de réaliser. On peut également opposer l'aspect technique à la dimension purement émotionnelle d'un poème. Nous proposons un plan en deux parties et une amorce de troisième partie: I/ L'émotion en poésie provient de l'art du poète A/ Le poète met un mot sur des souffrances et des motifs intemporels. Hugo traduit l'urgence d'aimer face au temps qui passe. L'amour est présent dans l'ensemble de la production poétique. Nous pouvons dans ce corpus évoquer Claude Roy ou Louis Aragon au choix. B/ A cela s'ajoute une expression métaphorique qui permet de toucher d'avantage le lecteur. En effet, parler du temps qui passe est certes propre à toucher n'importe qui, mais l'évoquer par des notations qui en font sentir la réalité au travers de l'évocation d'un paysage permet au lecteur de le retrouver autour de lui. On peut prendre les exemples du corpus, mais aussi ceux de Guillaume Apollinaire ou de Paul Verlaine qui s'appuient sur le paysage pour exprimer leurs sentiments lyriques. C/ Mais tous les poèmes ne sont pas lyriques, ils suggèrent pourtant une émotion. Cela provient de la maîtrise formelle et de l'émotion esthétique ressentie à la lecture du texte. L'art pour l'art parnassien n'exprime aucun sentiment mais suggère une émotion artistique par la rigueur formelle, on pense aux sonnets de J.M. Hérédia par exemple. NB: Ici, il était possible d'opposer ce C en une deuxième partie. Il se serait agi d'opposer l'émotion qui provient des sentiments exprimés par le poète qui rejoignent ceux ressentis par le lecteur à l'émotion ressentie par la mîtrise formelle. Mais ce type d'approche est très exigeante. Aussi nous préférons donner un plan plus classique et plus abordable. II/ Mais l'expérience du lecteur est apparaît également décisive. A/ Le lecteur retrouve en effet dans la poésie lue, une part de sa propre expérience. Nul ne peut réagir à une poésie amoureuse s'il ignore ce qu'est le sentiment amoureux. B/ Le poète pose des mots sur ce qui n'est pas forcément conscient à l'esprit du lecteur. Celui-ci réalise dès lors ce qu'il ressentait confusément. Les poètes du corpus peuvent ici être convoqués, mais aussi l'expression du spleen chez Charles Baudelaire ou de la révolte chez Arthur Rimbaud. On peut confusément ressentir l'ennui ou le dégoût du monde, mais les poètes aident à en faire émerger l'expression. C/ La lecture des divers poèmes relatifs à un même objet permet au lecteur de constater comment la langue poétique évolue à travers l'histoire et comment les mêmes thèmes sont constamment revisités et touchent ainsi à l'essence de l'être humain. On peut ici évoquer le renouvellement du thème de la rose de Ronsard par celui de la fraise chez Hugo pour montrer qu'au travers des siècles, l'urgence d'aimer est sans cesse rappelée. Le lecteur éprouve une émotion alors accrue en se découvrant lui-même homme grâce à cette confrontation.
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III/ En fait, il n'y a point d'émotion si le texte ne sert de moyen de rencontre entre lecteur et poète. Pistes: La poésie ne prend son sens que si sa parole est actualisée par un lecteur. Le rapport qu'elle entretient avec la langue que l'on parle aide ainsi à mettre des mots sur ce que l'on éprouve. C'est pourquoi à l'image de la voix d'Orphée qui survit à la mort, la voix du poète survit à son auteur car elle touche le lecteur qui veut bien l'entendre.
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