AUTISME  débat /  la neurobiologie discrédite la psychanalyse
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Pour les psychanalystes, le processus autistique est en rapport avec des angoisses archaïques entraînant des mécanismes de défense isolants. Le postulat de la psychanalyse est qu’en permettant l’expression de ces éléments dans une relation avec un thérapeute commentant, interprétant ce qu’il comprend les syndromes autistiques disparaîtront
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Pour les psychanalystes, le processus autistique est en rapport avec des angoisses archaïques entraînant des mécanismes de défense isolants. Le postulat de la psychanalyse est qu’en permettant l’expression de ces éléments dans une relation avec un thérapeute commentant, interprétant ce qu’il comprend les syndromes autistiques disparaîtront.
Ces thérapies commencent à partir de 3 ans et demandent 3 séances minimum par semaine.
Sophie Robert a réalisé un documentaire mettant en lien la psychanalyse et son traitement de l’autisme (nous devrions plutôt parler de vision de l’autisme, je vous laisse en juger) qui n’est, il faut bien l’avouer, pas très tendre avec ces psy! La polémique vient du fait que Sophie Robert n’aurait pas prévenu les interviewés du sujet et n’aurait pas parlé durant leurs entretiens « d’autisme ». C’est peut-être vrai mais au fond,est-ce que cela change ce qui a été dit? Effectivement, dans beaucoup de cas, lorsque le contexte est enlevé d’une phrase cela peut en changer le sens…Mais je m’interroge…N’ai-je pas, comme vous tous, entendu ces psychanalystes utiliser eux-mêmes le terme d’autisme? C’est bien qu’au fond le sujet a été mis sur le tapis à un moment donné, non? Les phrases, même sorties de leur contexte, n’ont pas été inventées, c’est bien leur bouche qui émet des sons, non? Ou alors Sophie Robert aurait embauché un pro des effets spéciaux?
Bon, admettons qu’ils aient été dupés et que par conséquent, les phrases qu’ils ont dites aient été mal interprétées par nous autres pauvres moutons blancs innocents et naïfs… Au fond, cela change quoi de ce qu’on sait tous des résultats qu’apporte la psychanalyse dans le suivi des personnes avec autisme… ? Rien! Sauf qu’effectivement le documentaire les rend encore pluséloignésde la problématique de la vie quotidienne des familles et des personnes avec autistes, que ça les rend même pluscruelsd’un certain point de vue parce qu’ils n’acceptent à aucun moment qu’ils ne servent à rien dans ce domaine précis, qu’ils tournent en rond sur des principes désuets et erronés comme ceux qui pensaient que la terre était plate quand les scientifiques s’écriaient qu’elle était ronde… Pourquoi bouleverser le cours des choses…? Peut-être parce que c’est ainsi que le monde peut évoluer? Juste une idée en l’air…
J’ai d’autres interrogations sur ce documentaire et je sollicite ici des professionnels ou des familles pour m’expliquer la logique de certains passages…
Je ne suis pas une pro mais il me semble quela base de la psychanalyse est la parole. Sans parole, le psy est face au vide et ne peut faire avancer le patient vers un ressenti meilleur. Alors comment font ces professionnels pour suivre des personnes non verbaux donc sans parole… ? Tout au long du documentaire, ils ontune explication pour toutet surtout pour le manque de parole des personnes atteintes d’autisme mais pas une seule fois ils ne mettent en exergue qu’ils ne peuvent pas «guérir» quelqu’un qui ne parle pas… Alors que font-ils au cours de leurs entretiens face à ces personnes? Il y en a un qui disait «je pose mon cul et j’attends qu’il se passe quelque chose« . En vérité, on peut penser qu’il a au moins l’honnêteté de dire qu’il ne fait rien mais qu’attend-il? Que, comme Lazare, le patient va tout à coup spontanément se mette à discourir? Ce n’est pas sérieux… Il me semble que c’est même presque à la limite d’une faute professionnelle si ce domaine n’était pas autant dans la nébuleuse: en tout cas, c’est ce que chacun dirait d’un médecin qui avouerait qu’il attend une guérison spontanée, non?
D’autres phrases ont dû aussi vous choquer, comme toutes celles qui se réfèrent à la relation de la mère avec son enfant. Cela fait longtemps maintenant que les scientifiques ont mis en avant des facteurs de risque et des potentiels de cause bien éloignés du rapport à la mère. En les écoutant et en les regroupant « bêtement », cela donnerait des notions très hétérogènes et quasiment contradictoires: la mère seraittropabsente,tropfroide,troprigide,tropdépressive ou alorstropchaude,tropbienveillante,tropprotectrice, voulanttropbien faire… La mère est donc le souci majeur…Pourquoi ne pas apprendre à faire des enfants sans mère, alors? Non, je schématise, je vulgarise et ce n’est pas bien mais, plus sérieusement, comment peut-on aujourd’hui encore penser que les troubles envahissant du développement, qui sont si différents d’une personne à l’autre, pourraient venir d’un manque ou d’une surdose d’affect maternel? Cela me semble tellement réac…
Un autre point est à soulever, que personne ne soulève, à croire qu’il y a un lobby qui protège la psychanalyse… La psychanalyse suitdes théories sans fondement, sans base scientifique. Il n’y a pas d’études réalisées. Je lis tellement sur le net de personnes s’intéressant aux études de recherche menés sur l’autisme avec des questions très pointues sur les échantillons, l’étalonnage … Pourquoi tout simplement ne pas mettre en avant les recherches effectuées pour vérifier les théories psychanalytiques? Ah, oui, je sais parce qu’il n’y en a pas? C’est là que le bât blesse il me semble… Comment déterminer que le comportement maternel est tel que la naissance d’un enfant présenterait un risque? Comment mesurer ce comportement dangereux? Sur quelles bases choisir les sujets de l’étude? …
Nous sommes tous libres de croire ou non en la psychanalyse et je reste persuadée de son intérêt dans pleins de domaines comme les vraies psychoses, les délires, la schizophrénie… mais pour les troubles envahissant du développement je rejette tout-de-go.
Alors, parents ainsi que tous ceux qui se sentent concernés par le sujet, il est temps defaire avancer notre pays vers plus de modernisme… Stoppez les prises en charge de vos enfants par des psychanalystes! Personne ne peut vous obliger à faire suivre votre enfant par cette méthode… Si tout le monde les rejette sans pour autant les agresser (les ignorants ne méritent pas plus que de la pitié pour leur esprit faible et fermé), ils n’auront plus de patients avec des troubles envahissant du développement donc ils ne gagneront plus leur vie dessus et pourront enfin s’intéresser à des domaines où ils peuvent être utiles plutôt quede briser des mères par la culpabilitéetd’empêcher des enfants de progresser! Mobilisons-nous, faisons unegrèveutile! Reprenons l’Internationale : « C’est la lutte finale.. » tout en sachant que ce ne sera malheureusement pas la dernière mais gardons espoir!
Je tiens ici à rappeler que dernièrement Sophie Robert, attaquée en justice par 3 des psychanalystes, a été condamnée. Son documentaire ne pourra donc sortir en l’état et une forte amende lui a été donnée. Je vous invite à aller voir sa pageFacebook: elle mettra certainement bientôt les modalités à suivre pour celles et ceux qui souhaiteraient l’aider. Dans mon article, vous noterez que je ne donne aucun nom de psychanalyste parce que, pour moi,le sujet n’est pas là. Il n’est pas dans lerejetd’une ou deux personnes mais detoute une professionqui porte atteinte au développement d’enfants.
"Nous sommes tous libres de croire ou non en la psychanalyse et je reste persuadée de son intérêt dans pleins de domaines comme les vraies psychoses, les délires, la schizophrénie…
mais pour les troubles envahissant du développement je rejette tout-de-go."
Je suis d'accord avec la quasi totalité de l'article, à part un bémol dans cette partie là...je ne pense pas que la psychanalyse soit plus douée pour traiter les psychoses qui d'une part ont aussi des origines génétiques, même si combinées à des facteurs environnementaux et/ou médicamenteux...et d'autre part, parce que justement, si c'est la seule aide que les psychanalystes peuvent apporter aux patients souffrants de psychose, c'est de tailler la mère en pièces (et donc culpabiliser davantage encore le patient ou l'installant dans un délire parano pire encore dans les cas de schizophrénie et autres délires hallucinatoires qui vont s'aggraver avec une mauvaise prise en charge)...je pense que la psychanalyse est un danger pour les personnes qui ont une maladie ou un trouble.
En revanche, si c'est de la déprime passagère, un sentiment de se sentir incompris ou insatisfait de sa vie, etc....bon, je ne dis pas (sauf si vous voulez faire du sur place, car malheureusement, j'ai vu sur des personnes de ma connaissance, ce que ça pouvait faire à des personnes qui ont été en analyse pendant au moins 10 ou 20 ans !)....
Avant mon expérience de l'autisme (en tant que mère), j'aurais dit "pourquoi pas" pour la plupart des névroses...en revanche, je n'aurais pas dit oui pour la psychose, car je savais déjà à l'époque que les psychoses relevaient de certaines particularités génétiques essentiellement, donc, sans rentrer dans la connaissance que j'en ai depuis, c'est ce que j'aurais dit....mais avec le recul et l'expérience de maltraitance subie (tant à mon encontre qu'à l'encontre de ma fille)...durant des années (ma fille a 14 ans et ça a commencé lorsqu'elle avait 3 ans)....je dis, fuyez braves gens !
Quelle expérience j'en ai ? Avant que je ne comprenne comment ils fonctionnaient, ils arrivaient encore à avoir une prise sur moi en essayant de me culpabiliser ou en disant que je faisais vivre ma fille dans un environnement intellectuellement pauvre...(etc)...j'avoue que ça m'avait choquée et que ça m'a surement laissé des séquelles de colère et de tristesse ! Mais lorsque j'ai commencé à me rebeller et ne plus accepter la culpabilisation et la maltraitance à mon encontre....c'est ma fille qui en a fait les frais. D'abord, dire qu'un enfant n'arrivera jamais à rien...qu'il vaut mieux la placer en institution...qu'elle n'atteindra jamais tel niveau, qu'elle ne sera jamais rien qu'une domestique si elle a "de la chance"...ou encore dire qu'elle manque d'intelligence, etc.....ou culpabiliser ma fille en lui disant qu'elle gâche ma vie et que je serais mieux sans elle ou des choses insidieuses qui m'ont fait m'interroger lourdement sur le terme de "soins". Quand commence le soin et quand se termine-t-il ? Est ce qu'on peut parler de soins lorsque l'enfant va plus mal ou régresse en présence d'un "soignant" ? J'avoue que si je ne suis pas intellectuellement reconnue par les psychanalystes (ça va, je m'en remets ! rassurez vous !)...je pense pouvoir être certaine que le soin ne fait pas de mal et c'est même l'inverse qui doit se produire !
Alors non, pour moi la psychanalyse n'a pas sa place ni dans les troubles, ni dans les psychoses....maintenant, je ne dis pas que certains analystes n'ont pas des croyances moins malsaines et qu'elles ne pensent pas légitimement ou non être de bon conseil....je ne pense pas qu'il faut mettre tout le monde dans le même sac...mais ce que j'en ai comme expérience de ceux qui ont prononcé des termes en rapport avec la psychanalyse, c'est qu'elles utilisaient des concepts pervers pour tenter de justifier leur incompétence et leur incapacité au discernement ! Lorsqu'une personne se met à confondre la merde et le
cirage....pardonnez moi l'expression, mais c'est qu'elle n'a pas la capacité à s'occuper d'elle même, alors d'une autre personne encore moins !!!!
Pour être plus précise dans mon état des lieux de la psychanalyse....je dirais qu'il faut avant tout réglementer cette profession, car déjà d'une, sans réglementation stricte, les manipulateurs pervers et destructeurs continueront d'exercer en utilisant le "soin" comme prétexte de la dépendance à la consommation de ce vice ! D'autre part, si malgré tout la bonne foi d'une mise en place de réglementation il y avait des éléments qui arrivaient à passer au travers pour faire honte à la profession, il faudrait les sanctionner lourdement ! Sans sanction à l'égard de ces individus destructeurs, sanction VRAIMENT dissuasive...ils n'auront aucun intérêt à s'arrêter !
Il faut donc prendre des sanctions lourdes à l'encontre des psychanaleux pervers ! CQFD !
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DelphineRépondre
Bonjour, Absolument d'accord sur le fond de votre pensée. Je me suis certainement mal exprimée en parlant de psychose... C'était surtout pour faire le lien qui est fait aujourd'hui dans la classification française: l'autisme serait une psychose...ce qui est déjà d'une incroyable absurdité! Je connais des psychanalystes de bonne foi qui, je pense, n'accepteraient pas de prendre en charge des personnes avec des troubles envahissant du développement. Et c'est en cela que je nuançais un peu mon propos: tous ne sont pas incompétents ou bloqués dans une pensée réac et abusive. Je crois encore à des personnes connaissant et maîtrisant les limites de leur profession. Cependant et malheureusement ces personnes ne compenseront jamais toutes les autres qui détruisent familles, espoirs et envies en les entraînant consciemment ou non dans un cercle vicieux de culpabilité qui ne permet pas de se battre et donc de vaincre! Merci pour ce commentaire chargé d'émotions qui, à mon sens, devrait être la seule chose qui compte... Combien de gens et d'années sacrifiés sur les bancs d'une profession désuètes et irresponsables?
2.
clarinetteRépondre
Bonjour , j'ai beaucop aimé votre article, mais une phrase m'a fait froid dans le dos: "Alors, parents ainsi que tous ceux qui se sentent concernés par le sujet, il est temps de faire avancer notre pays vers plus de modernisme… Stoppez les prises en charge de vos enfants par des psychanalystes! Personne ne peut vous obliger à faire suivre votre enfant par cette méthode…" C'est faux. Attention à ce que vous conseillez à des familles qui peuvent être nouvellement touchées par l'autisme, il est extrèmement difficile de s'extirper d'un IME ou du cabinet d'un psy, et il faut procéder avec la plus grande prudence, avec un dossier en béton de prises en charge en libéral, pour éviter un signalement pour défaut de soins qui peut aller jusquà l'enlèvement d'enfant. Je ne parle pas ici de cas rares et isolés. Si, ils nous contraignent encore à utiliser leurs "services".
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DelphineRépondre
Bonjour,merci pour votre message! Oui effectivement ma phrase peut certainement être prise à double sens. ce que je voulais mettre en avant, c'était l'urgence de créer des structures d'accueil différentes des IME et donc d'offrir aux parents une alternative. Cela concernait surtout ce qui me paraît relever d'une injustice: les parents ne peuvent en aucun cas changer d'avis et on les empêche même de prendre en responsabilité leurs enfants! Voilà en fait le sens que je voulais mettre à ma phrase! Merci de me permettre ainsi de redonner du sens à mon propos. Je trouve intolérable le sectarisme dans toutes ses formes et en être arrivé à rejeter les IME tenus ou sous-tendus par des psychiatres à courant psychanalytique est pour moi très ambivalent. Mais aujourd'hui la priorité est de monter de structures de "contre-pouvoir"
Autisme : la neurobiologie discrédite la psychanalyse
Grâce aux neurosciences, des stratégies de soins se dessinent, loin des concepts freudiens totalement dépassés.
Les premières recherches sur l'héritabilité de l'autismemenées dans les années 1970 ont démontré que quand un vrai jumeau est atteint, l'autre a 70 à 90% de risques de l'être aussi, ce taux étant compris entre 5 et 20% pour les faux jumeaux. La base des origines génétiques était jetée, anéantissant les théories psychanalytiques qui faisaient de l'enfant autiste la victime d'un trouble de la communication maternelle. Depuis, plusieurs équipes dans le monde, notamment celle de Thomas Bourgeron en France, ont découvert une centaine de gènes en cause dans cette maladie aux multiples facettes et observé qu'un certain nombre d'entre eux induisaient des altérations de la transmission neuronale au niveau du système nerveux central.
Malgré cette évolution conceptuelle majeure au cours des dernières années, grâce au dynamisme de jeunes chercheurs en génétique et neurosciences, la France reste le dernier bastion des psychanalystes dans le domaine de l'autisme. Des médecins continuent à prendre en charge des enfants malades sur la base de concepts freudiens ou lacaniens. Pour dénoncer cette situation, le député UMP du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle, a déposé fin janvier une proposition de loi visant à «l'arrêt des pratiques psychanalytiques dans l'accompagnement des personnes autistes, la généralisation des méthodes éducatives et comportementales et la réaffectation de tous les financements existants à ces méthodes».
«Arrêter de culpabiliser les mères»
Les thérapies comportementales, les stratégies éducatives, les soutiens psychologiques devraient désormais faire partie intégrante des soins, à adapter à chaque enfant souffrant d'autisme. «Mais, en l'absence de données statistiques, si l'on en croit les familles concernées, à tous les guichets où elles se présentent, c'est la psychanalyse qui est mise au premier plan. Cela, parce que ce type de formation est majoritaire dans les cursus des psychologues qui gouvernent la prise en charge des enfants autistes», déplore Franck Ramus, directeur de recherche au CNRS.
Pour le Dr Julie Grèzes, du laboratoire de neurosciences cognitives (Inserm) de l'École normale supérieure, il est plus que temps de tourner la page:«Cela fait vingt ans que l'on sait qu'il y a une racine biologique à l'autisme. Il y a suffisamment d'éléments neuroscientifiques pour arrêter de culpabiliser les mères!» À l'hôpital Robert-Debré (APHP, Paris), le Dr Nadia Chabane, pédopsychiatre spécialiste de l'autisme, est tout aussi catégorique: «L'ensemble des données de la littérature internationale s'accorde sur le fait que les troubles du spectre autistique sont neurodéveloppementaux…» Grâce à l'IRM fonctionnelle, l'équipe du Dr Monica Zilbovicius (psychiatre, Inserm, CEA Orsay) a mis en évidence des anomalies précoces du fonctionnement d'une partie du cerveau de l'enfant autiste: le sillon temporal supérieur.
Une exception française
Or cette région joue un rôle majeur dans la perception des mouvements, du regard, du visage. Ainsi, le Pr Ouriel Grynszpan (La Pitié-Salpêtrière, Paris) travaille avec de nouvelles technologies de stimulation cognitive destinées à aider les enfants autistes à déchiffrer le jeu des expressions faciales subtiles, riches en informations, qui se passent dans la région des yeux. «Nous voulons mettre en place une étude basée sur cet entraînement sociocognitif», a-t-il expliqué il y a quelques semaines lors du colloque annuel du Centre d'expertise national en stimulation cognitive. Là est sans doute la différence fondamentale avec la psychanalyse: dans les neurosciences, les hypothèses sont évaluées, corrigées ou abandonnées.
Pourquoi la théorie de l'enfant autiste prisonnier de lui-même à cause de sa mère, popularisée par le psychanalyste Bruno Bettelheim dans «La Forteresse vide», publié en 1967, ne perdure-t-elle qu'en France? La réponse est à chercher d'abord chez les psychanalystes, rétifs à toute évaluation de leur pratique. Beaucoup sont restés sourds à la mise en évidence d'une forte composante génétique de la maladie qui, sans percer le mystère de ses causes, discréditait les modélisations psychanalytiques.
Un milieu psychanalytique hostile
Quelques-uns restent ouverts à cette évolution. Pour la psychanalyste Marie-Christine Laznik, partisane d'une intervention précoce et donc du dépistage des troubles de la communication chez les nourrissons, la cause est entendue: «Bettelheim était complètement à côté de la plaque. Les mères n'ont rien à voir avec l'origine de l'autisme», affirme-t-elle. Une hypothèse qui ne reflète pas forcément les positions d'un milieu psychanalytique encore souvent hostile aux techniques éducatives et comportementalistes (Teacch, ABA…), pourtant appliquées avec succès dans de nombreux pays.
En 2007, la revue médicale internationale «The Lancet» s'étonnait de voir une méthode comme le packing (qui consiste à envelopper les enfants dans des linges humides et froids pour leur faire prendre conscience des limites de leur corps) soit utilisée en routine en France sans jamais avoir été testée. En France et nulle part ailleurs! D'autres psychanalystes proposent encore, là aussi uniquement en France, l'éloignement des parents.
La Fondation FondaMental, dirigée par le professeur Marion Leboyer (université de Créteil), a mis en place des programmes de recherche et de prise en charge de l'enfant autiste basés sur les voies ouvertes par la neurobiologie.
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