Chasse à la palombe : chasseurs, viandards et écolos...
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Chasse à la palombe : chasseurs, viandards et écolos...

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Chasse à la palombe :
chasseurs, viandards et écolos...
Chasser la palombe dans notre région est une passion qui ne consiste pas seulement à tirer l’oiseau.
C’est aussi le plaisir de la journée entre amis dans la cabane au fond des bois. Et si quelques-uns gâchent
le tableau du côté des chasseurs comme de celui des écolos, la tradition se maintient plutôt avec panache
et raison. Enquête.
D
ans les plaines vallonnées du Sud-Ouest, la chasse à la
palombe se pratique beaucoup dans des palombières si-
tuées en lisière des champs ou tapies au fond des bois.
On y accède par des tunnels recouverts de feuilla-
ges et de fougères. Posséder une palombière est
ici plus important pour certains que de rouler
en Porsche pour d’autres. C’est dire à quel
point cette tradition représente un mode de
vie proche de la nature auquel les hommes
sont très attachés. Je dis les « hommes »
car c’est un fait que les femmes ne sont
pas souvent présentes en ces lieues, même
si quelques rares exceptions confirment
cette règle.
En remontant un tunnel dans les bois
vers le nid douillet d’une palombière au
cœur de l’Armagnac, on ne peut s’em-
pêcher de faire cette étrange analogie
du retour du gamin dans le ventre de sa
mère. Car la palombière, c’est vraiment
la cabane des bois dont on a tous rêvé quand on était gosses : on
y trouve le coin cuisine, des banquettes aménagées de bric et de
broc, des fusils de cow-boy sur des râteliers, des tours d’observa-
tion camouflées sous les branches avec des lucarnes à clapet qui
s’ouvrent en tirant sur des fils de fer. Une véritable aire de jeux pour
garçons.
Rechercher l’émotion
Mais bien sûr, la chasse à la palombe ne
se résume pas à un simple passe-temps de
gamins. Nous avons rencontré Jean-Paul
Castets le Président de l’Association de
Défense des Chasses traditionnelles à la
Palombe du Gers. Spécialiste du pigeon
ramier et passionné de nature, il est éga-
lement Vice-Président de la Fédération
Départementale des Chasseurs et trésorier
du Groupe d’Investigation de la Faune
Sauvage (GIF). Il défend une certaine
éthique de la chasse. « Cette tradition se
perd au fond des âges. On considère que
les égyptiens chassaient le pigeon. On
trouve également des écrits du moyen-âge
qui racontent la chasse aux filets, les rets.
Depuis, la chasse au fusil est majoritaire
dans le Gers, mais on utilise encore des
filets horizontaux ici et des filets verti
-
caux dans les Pyrénées. Nous recherchons
l’émotion de dominer l’oiseau, de l’amener à se poser sur
un arbre. C’est la démarche que nous souhaitons privi-
légier. Nous autorisons l’utilisation d’appelants pour le
seul tir posé sur les arbres. Mais il est formellement
interdit de tirer des palombes au sol. »
Ceux qui « font du score »
A ce sujet, Jean-paul Castets se refuse à po
-
lémiquer à propos des « viandards » qu’il
méprise. Mais d’autres chasseurs n’hésitent
pas à dénoncer ceux qui longent en voiture
les champs de maïs fraîchement ramassés
pour guetter les vols de palombes posés,
s’arrêtent, font un carton puis recom-
mencent un peu plus loin. Certains re-
vendent les oiseaux, d’autres cherchent
simplement à « faire du score » et on
retrouve parfois dans des fossés des sacs
poubelles pleins d’oiseaux morts. Ce
type de pratique formellement prohibé n’est heureusement le fait
que de quelques individus et ne représente pas la grande majorité
des chasseurs.
Mais la chasse est-elle préjudiciable à l’espèce ? « Nous avons mis
des comptages en place depuis plusieurs années et on se rend comp-
te que les espèces chassées sont en bon état de conservation. Entre
15 et 30 millions d’oiseaux montent et des-
cendent chaque année et le prélèvement est
en légère diminution. »
Dans certaines zones, comme le centre ou
le nord de la France, la palombe est classée
nuisible. Les oiseaux détruisent les semis
de pois. Pour Jean-Paul Castets « si la pa-
lombe est classée nuisible dans le centre et
le nord c’est aussi parce que la location des
postes de tir rapporte plus que la culture
des pois… »
Bataille de dates
Mais le dossier qui fâche, c’est la date de
fermeture de la chasse. Elle est fixée au 10
février dans le Gers et le Président voudrait
la repousser au 28. « Nous avons mis en
place des mesures restrictives au niveau
des prélèvements. Nos études montrent
qu’il y a de plus en plus de palombes qui
nichent en France. Nous avons monté un
dossier sérieux mais le ministre de l’éco-
Le Canard Gascon N°2 - Page 6
Jean-Paul Castets, Président de l’association de défense
des chasses traditionnelles à la Palombe du Gers .
A l’affût dans la palombière : attendre patiemment
et en silence que l’oiseau se pose...
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