Die Unmoralitat und die Unsittlichkeit :Immoralité et anéthicité chez Hegel et Schopenhauer
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Die Unmoralitat und die Unsittlichkeit. Immoralité et anéthicité chez Heg... https://dikephilopol.wordpress.com/2013/02/19/die-unmoralitat-und-di... Dikè-philopol Die Unmoralitat und die Unsittlichkeit. Immoralité et anéthicité chez Hegel et Schopenhauer. Publié le février 19, 2013 Un article de Hans Emane C’est en observant l’esprit « se frayer laborieusement un long chemin » vers l’Absolu et en critiquant les thèses kantiennes et fichtéennes, que Hegel fut sans doute confronté, de manière inaugurale, au problème de l’immoralité (die Immoralität)[1]. Lorsque Hegel met l’immoralité (die Immoralität) à l’épreuve de la spéculation philosophique dans la Phénoménologie de l’Esprit (1807) et dans les Principes de la philosophie du droit (1821), il la situe dans l’odyssée phénoménologique de l’Esprit et dans le déploiement de la volonté qui veut la volonté libre. L’immoralité trouve donc sa justification et sa légitimation philosophiques dans une sorte de dynamisme qui en fait, avant tout, une étape. L’idée ou la conception qui prévaut dans la pensée de Hegel dès 1807, c’est celle qui fait de l’immoralité « la moralité inachevée », « la moralité impure ». L’immoralité se situe encore au niveau du « combat avec la nature et la sensibilité ». L’immoralité est conçue comme le moment où la moralité est non-accomplie, c’est un état intermédiaire, un non-achèvement, c’est ce qui est « moralement-nul ».

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Publié le 24 avril 2015
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Langue Français

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Die Unmoralitat und die Unsittlichkeit. Immoralité et anéthicité chez Heg... https://dikephilopol.wordpress.com/2013/02/19/die-unmoralitat-und-di...
Dikè-philopol
Die Unmoralitat und die Unsittlichkeit. Immoralité et anéthicité chez Hegel et Schopenhauer.
Publié le février 19, 2013
Un article de Hans Emane
C’est en observant l’esprit « se frayer laborieusement un long chemin » vers l’Absolu et en critiquant les
thèses kantiennes et fichtéennes, que Hegel fut sans doute confronté, de manière inaugurale, au problème de
l’immoralité (die Immoralität)[1]. Lorsque Hegel met l’immoralité (die Immoralität) à l’épreuve de la
spéculation philosophique dans la Phénoménologie de l’Esprit (1807) et dans les Principes de la philosophie du
droit (1821), il la situe dans l’odyssée phénoménologique de l’Esprit et dans le déploiement de la volonté qui veut
la volonté libre. L’immoralité trouve donc sa justification et sa légitimation philosophiques dans une sorte de
dynamisme qui en fait, avant tout, une étape.
L’idée ou la conception qui prévaut dans la pensée de Hegel dès 1807, c’est celle qui fait de l’immoralité « la
moralité inachevée », « la moralité impure ». L’immoralité se situe encore au niveau du « combat avec la nature
et la sensibilité ». L’immoralité est conçue comme le moment où la moralité est non-accomplie, c’est un état
intermédiaire, un non-achèvement, c’est ce qui est « moralement-nul ». L’immoralité, c’est la « non-moralité »
dans la conscience morale qui recherche l’achèvement moral, c’est-à-dire la conscience effective ou, si l’on veut,
l’effectivité libre. De fait, pour Hegel, « caractériser un individu comme immoral en soi, tombe, puisque la
moralité en général est inachevée, et cette façon de parler n’a donc qu’un fondement arbitraire[2] ». On peut, en
ce sens, faire une lecture hégélienne de la distinction de Bergson : on peut considérer en parlant de ces deux
tendances de la vie que la morale close, ou la morale de l’obligation, est comme la version inachevée de la morale
ouverte, ou morale de l’aspiration.
Cependant, la conscience morale, et donc la moralité, qui tend à l’achèvement, court un risque, celui de
son déclin puisqu’elle se donnerait pour but le néant; Hegel pensait que « ce qui vaut pour la moralité, c’est donc
seulement cet état intermédiaire de non-achèvement ; un état qui doit être au moins un acte de progresser vers
l’achèvement. Seulement il peut aussi ne pas l’être, car l’acte de progresser dans la moralité serait plutôt un acte
d’aller vers son déclin[3] ».
On peut aussi être amené à se demander si Hegel distingue en effet, dans la Phénoménologie de l’Esprit, des
ordres de grandeurs dans la moralité. Le philosophe s’en défend quand il écrit : « Progresser en général, tout
autant que décroître supposerait des différences de la grandeur dans la moralité, seulement il ne peut être
question de cela en elle. En elle, en tant que conscience pour qui la fin éthique est le pur devoir, on ne peut
d’aucune manière penser à une diversité, et pas le moins du monde aux différences superficielles de la grandeur ;
il n’y a qu’Une vertu, qu’Un pur devoir, qu’Une moralité »[4].
Dans les Principes de la philosophie du droit, on retrouve ce même schéma dialectique qui conduit du droit
abstrait à la réalité morale, effective et rationnelle qu’est l’Etat. Le mérite et la particularité des philosophies de
Kant et Fichte, résideraient en ceci qu’elles ont pris comme point de départ le principe selon lequel l’essence du
droit et du devoir, et l’essence du sujet pensant et voulant, sont absolument identiques. Mais de l’avis de Hegel,
en se limitant à la considération de l’individu séparé, ces philosophes sont restés au moment de l’immoralité. En
effet, pour le philosophe allemand, la moralité est un développement conceptuel de l’esprit ; la moralité est
comprise comme l’expression de l’esprit, de la liberté et de la volonté, plus élevé que l’esprit subjectif, mais
moins élevé que l’esprit absolu. La moralité abstraite est l’expression de l’esprit objectif plus élevé que le droit
1 sur 16 04/02/2015 14:41Die Unmoralitat und die Unsittlichkeit. Immoralité et anéthicité chez Heg... https://dikephilopol.wordpress.com/2013/02/19/die-unmoralitat-und-di...
abstrait, mais moins élevé que la vie éthique. Affirmer que la moralité est un moment du développement de
l’esprit objectif, c’est dire qu’elle est une étape qui porte en elle l’empreinte de son dépassement. La moralité
abstraite est une étape destinée à être dépassée, donc destinée à s’effacer dès lors que l’humain se situe au sein
d’une expression plus élevée de la spiritualité. En ce sens, la moralité abstraite porte en elle aussi ce goût
d’inachevé.
Mais le problème de l’immoralité ne se pose plus de la même façon ou dans les mêmes termes, dans les
Principes de la philosophie du droit, puisqu’il y affirme sans détour que « c’est tout le domaine du moral aussi
bien que de l’immoral qui repose sur la subjectivité de la volonté ». Le sujet de ce qui est moral et immoral est
donc défini comme étant la volonté. Le moral et l’immoral ne sont que des formes que se donne la volonté
subjective, et par delà ces deux formes subsiste toujours la volonté dont la nature semble être d’aspirer au
bonheur et à la liberté. Cela étant dit, la question que nous aimerions poser à Hegel est, alors qu’il distingue la
moralité abstraite de la vie éthique, distingue t-il philosophiquement de la même manière, die Immoralität de
die Unsittlichkeit ?
C’est du moins ce que fait Schopenhauer dans son essai intitulé Le Fondement de la morale (1841), quand
il opère une distinction entre « antimoral » et immoral. Pour Schopenhauer, l’expression « antiéthique » ou pour
le dire autrement, anéthique, manquerait de précision. C’est sans doute l’erreur commise par « ce grossier
charlatan de Hegel » ou encore de « ce caliban de Hegel » comme Schopenhauer aime à le qualifier, et donc à le
stigmatiser. L’auteur du Monde comme volonté et représentation se laisse souvent aller, comme nous le verrons,
à faire la double hypothèse d’une « absence de toute éthique » légitimé par la théophanie, ainsi que l’idée d’une
« disparition de l’éthique » portée ou soutenue par un panthéisme absolu. Dans l’ouvrage précédemment cité, il
répertorie « les puissances antimorales » à l’œuvre dans la vie humaine alors que l’immoralité, à proprement
parler, se situe du point de vue de la conscience, du point de vue du « registre de nos actes », du point de vue de
cette distance que nous mettons entre nous et les autres. « C’est par cette distance, conclut le philosophe
allemand, qu’il faut juger du degré de notre valeur morale ou de notre immoralité[5] ».
En résumé, cette étude tentera de confronter deux systèmes philosophiques modernes sur un aspect, toute
proportion gardée, tout à fait inédit ; nous éclairerons des aspects souvent négligés de leur doctrine
métaphysique et morale. Nous verrons en quel sens, avec Hegel et Schopenhauer, l’immoralité et l’anéthicité se
donnent à lire ou s’interprètent philosophiquement à leur époque, et les implications que nous pouvons en tirer
pour la pensée et pour l’action, ici et maintenant.
I-LA MORALITE INACHEVEE DE LA CONSCIENCE MORALE
Hegel affirme sans détour que « la moralité est inachevée dans la conscience morale[6] ». Cet énoncé mérite,
pensons-nous, d’être explicité. Il convient de s’interroger en priorité sur l’idée que le philosophe allemand se fait
de « la conscience morale » (das moralische Bewusstsein) ; quelles sont donc les modalités de cette conscience
morale qui renferme en elle, l’impur, l’inachevé moral, c’est-à-dire l’immoralité ? Dans la Phénoménologie de
l’Esprit, Hegel effectue une analyse serrée de la conscience morale. Il ressort de cet examen qu’avec l’avènement
de « l’autoconscience » disparaît l’objectivité du monde, et surgit la conscience morale posée dans sa pureté, par
le jeu de sa propre intériorisation. La présence à soi est, en ce sens, une des caractéristiques essentielles de la
conscience morale ; mais enfermée ainsi dans ou

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