Discours de Gilbert Meyer lors des voeux du Nouvel AN
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Allocution de M. Gilbert MEYER Maire de Colmar **** Réception des Vœux du Nouvel An Vendredi 3 janvier 2014 **** Salle des Congrès Parc Expo Colmar Mesdames, Messieurs, Pour mes collègues et moi-même, c’est toujours un plaisir et une grande joie de vous rencontrer, à l’occasion de cette soirée d’échange de vœux. 1 Vous êtes, dans votre diversité, les forces vives de la société. Je connais le rôle que chacune et chacun d’entre vous jouez, tous les jours. Au fil des années et de nos relations, des liens se sont tissés entre nous tous. Par nos engagements respectifs dans la Cité, nous sommes au cœur du développement de la vie, de notre ville, et de notre territoire. Aussi, au nom du Conseil Municipal et en mon nom personnel, je souhaite à toutes et à tous, à chacun d’entre vous, à tous vos proches, une bonne année 2014. Avec ce qu’elle peut présenter d’espoir, de souhaits et de projets, individuels et collectifs. Qu’elle vous apporte aussi la sérénité, et la santé, ce capital essentiel. Car c’est bien dans l’équilibre de ces dimensions, que nous pouvons trouver les uns et les autres, un plein épanouissement. Ces vœux que nous échangeons, traduisent d’abord notre souhait commun de progrès, de dynamisme et de réponses pour notre ville et notre territoire. Nous sommes pris au quotidien dans la tourmente d’une époque qui capte l’instant présent. L’action quotidienne nous oblige souvent à aller vite. Notre époque a imposé en effet un nouveau rapport au temps.

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Publié le 07 janvier 2014
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Langue Français

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Allocution de
M. Gilbert MEYER
Maire de Colmar
****
Réception des Vœux du Nouvel An
Vendredi 3 janvier 2014
****
Salle des Congrès Parc Expo Colmar
Mesdames, Messieurs,
Pour mes collègues et moi-même, c’est toujours un plaisir et une grande joie de vous rencontrer, à l’occasion de cette soirée d’échange de vœux.
1
Vous êtes, dans votre diversité, les forces vives de la société. Je connais le rôle que chacune et chacun d’entre vous jouez, tous les jours. Au fil des années et de nos relations, des liens se sont tissés entre nous tous. Par nos engagements respectifs dans la Cité, nous sommes au cœur du développement de la vie, de notre ville, et de notre territoire.
Aussi, au nom du Conseil Municipal et en mon nom personnel, je souhaite à toutes et à tous, à chacun d’entre vous, à tous vos proches, une bonne année 2014. Avec ce qu’elle peut présenter d’espoir, de souhaits et de projets, individuels et collectifs. Qu’elle vous apporte aussi la sérénité, et la santé, ce capital essentiel. Car c’est bien dans l’équilibre de ces dimensions, que nous pouvons trouver les uns et les autres, un plein épanouissement.
Ces vœux que nous échangeons, traduisent d’abord notre souhait commun de progrès, de dynamisme et de réponses pour notre ville et notre territoire.
Nous sommes pris au quotidien dans la tourmente d’une époque qui capte l’instant présent. L’action quotidienne nous oblige souvent à aller vite. Notre époque a imposé en effet un nouveau rapport au temps. Les institutions publiques ne dérogent pas à cette pression. C’est pourquoi cette cérémonie est un moment important.
Elle est justement l’occasion de nous retrouver, pour pouvoir échanger librement de manière conviviale. Un moment important, car il est l’occasion de saluer la contribution de tous, à la réussite, à la prospérité, au rayonnement de Colmar et de son territoire. Un moment important encore, parce qu’il constitue une période propice pour mesurer le chemin parcouru ensemble.
La crise qui sévit dans le monde depuis 2008 est multiforme : crise économique avec la chute de l’activité industrielle et commerciale, d’où crise sociale avec ses conséquences humaines et son lot de licenciements. Crise morale aussi par la perte de confiance des citoyens qui n’espèrent plus en l’avenir, mais le redoutent. Le changement, lorsqu’il est subi, suscite toujours inquiétude et angoisse. Il y a un an, rappelez-vous, nous avions craint la fin du monde. Aujourd’hui, nombreux sont nos compatriotes à craindre chaque fin du mois.
Pourtant, je crois fermement que la crise doit, plus que jamais, nous porter à l’action pour construire un nouvel avenir. C’est tout le sens de mon engagement, denotreengagement.
Mais ces vœux ont une couleur particulière. Ce sont les derniers du mandat que les électeurs nous ont confié en 2008. Ce mandat a été bien rempli.
Ce soir, je veux donc orienter mon propos à partir de mon attachement, denotreattachement à tous pour Colmar. Une ville où il fait bon vivre, grandir et travailler. Une ville qui sait rassembler au-delà des différences, pour être une locomotive pour toute sa région.
Ce qui frappe le plus lorsque l’on est Maire de Colmar, c’est de mesurer tous les jours à quel point les habitants sont attachés – je dirais presque affectivement – à cette ville. Ils s’y sentent
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réellement chez eux. Ils en sont fiers. La Ville fait partie de leur patrimoine, comme le serait une maison de famille. Je pense que ce sentiment est partagé au-delà des murs de la ville.
Alors, oui, je veux remercier celles et ceux qui s’engagent pour elle, et qui sont à nos côtés, les artisans de notre réussite.
Alors en premier, Monsieur le Préfet, je suis heureux de pouvoir vous saluer. Servir l’Etat n’est jamais anodin. Vous êtes l’image, l’incarnation de la République. A travers vous, c’est la République qui prend une dimension humaine. Depuis que vous êtes haut-rhinois et citoyen de Colmar, nous avons découvert en vous un Préfet particulièrement attentif aux questions locales.
Vos missions se sont complexifiées. Il est loin le temps où le Préfet n’était qu’un symbole de proximité de l’Etat. Aujourd’hui, vous êtes non seulement administrateur, mais vous devez aussi entraîner, coordonner et mobiliser, au service de l’intérêt général.
Les dossiers ne manquent pas. Nous savons pouvoir compter à chaque fois, sur votre soutien. Du nouveau zonage pour le dispositif de l’investissement locatif Duflot, en passant par l’opération de requalification urbaine des Quartiers «Bel Air» et «Florimont», ou par le prochain contrat de projets Etat-Région, la feuille de route est bien remplie...
Par ailleurs, depuis mi-novembre 2013, nous avons pu acter l’avancée décisive du projet de «barreau sud» de notre agglomération. Nous savons combien ce projet revêt une importance stratégique pour l’ensemble de notre agglomération, et donc pour notre développement. Et bien, ce projet est désormais intégré dans le volet «mobilité» du futur contrat de projets, dans le cadre d’une ligne regroupant études, procédures, acquisitions foncières et premiers travaux. Voilà un beau sujet de satisfaction, après tant d’années pendant lesquelles ce projet est demeuré seulement périphérique.
Cette feuille de route justifie pleinement les réunions que nous avons pris l’habitude d’organiser à rythmes réguliers. Vous y démontrez les qualités qui font un grand préfet : l’écoute, le dialogue, mais aussi toujours dans l’intérêt du territoire.
Je tiens à saluer les collaborateurs qui vous accompagnent aujourd’hui, Monsieur Xavier BARROIS, Secrétaire Général et Monsieur Laurent LENOBLE, Directeur de Cabinet.
La réforme territoriale n’a cessé d’agiter les esprits depuis 20 ans. D’abord au plan national avec la nouvelle étape de la décentralisation lancée par le Gouvernement. Les textes qui en découlent ne font qu’ajouter, selon moi, un millefeuille de compétences au millefeuille territorial. Pourtant, nous le savons bien, la classification des compétences et la lutte contre les doublons restent des priorités à satisfaire. Cet objectif doit être la clé de voûte de la réforme de l’action publique. Il doit être guidé par le souci de l’efficacité opérationnelle pour éviter le gaspillage financier.
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Le maillon faible de la décentralisation a toujours été la confusion dans l’intervention de chacun des différents niveaux : Etat, Région, Département, couple Commune -intercommunalité. Cette confusion a entraîné, de surcroît, un manque total de lisibilité pour nos concitoyens.
Ainsi, il y a 9 mois, échouait en Alsace le référendum sur la collectivité unique. Les raisons de cet échec sont multiples. Nombreux ont été les commentaires sur le sujet, certains très contestables. Je n’y reviendrai pas, car j’ai eu l’occasion de faire valoir mon analyse sur la question. Mais l’Alsace a la capacité de rebondir.
En effet, il faut s’inspirer du résultat du 7 avril pour en tirer tous les enseignements. Selon moi, le mot clé, celui qui doit inspirer notre action commune est celui de la mutualisation. Celle-ci est génératrice d’économies pour le contribuable alsacien. C’est la seule voie possible dans un premier temps. Ce n’est donc pas la fusion des collectivités qui est la priorité. Par contre, la fusion de nombreux services s’impose.
A cet égard je veux remercier la Région qui a décidé l’ouverture à Colmar, en 2014, dans les locaux du Château Kiener, de son Agence Régionale d’Attractivité. Cette agence réunira «Alsace International» et le Comité Régional du Tourisme, c’est-à-dire l’économie et l’un de ses plus puissants leviers, le tourisme.
C’est une très bonne nouvelle pour le développement économique de notre territoire. C’est aussi une belle amorce de mutualisation. C’est un premier pas, qui repose sur l’initiative de la Région. Pour l’Association Départementale du Tourisme, et le Comité d’Action Haut-rhinois, c’est une occasion de se fédérer. Ce serait mettre les actes en phase avec les préconisations, c’est-à-dire plus de pertinence, plus de lisibilité, plus d’efficacité, et moins de dépenses publiques.
D’autres exemples suivront, j’en suis persuadé. En tout cas, le dossier du référendum nous aura montré que la confiance ne se décrète pas. Il faut d’abord construire pour prouver que nous sommes nous-mêmes des acteurs de la modernisation.
Il faut coopérer. Avec la fusion de certains services, nous pourrons mieux articuler l’économique et le social, le culturel et l’environnemental. Il y a de quoi mobiliser les énergies, les envies, les enthousiasmes dans les années à venir. Il y a de quoi être plus efficace. Il y a de quoi, enfin et surtout, générer des économies pour le contribuable alsacien.
C’est aussi dans la multiplication d’initiatives locales, dans leur amplification, que notre région trouvera un souffle nouveau. A cet égard, je veux saluer l’initiative de la Région consistant à engager une grande démarche de réflexion prospective, pour faire émerger une vision commune de notre territoire à l’horizon 2030.
Nous voyons bien, d’ores et déjà, les atouts que recèle un territoire comme le nôtre : des entreprises tournées vers l’avenir, des universités de haut niveau, de la créativité culturelle,
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des outils de transports à l’efficacité reconnue. Ces atouts doivent être optimisés. D’autres projets peuvent émerger et tracer un avenir nouveau pour l’Alsace de demain. Voilà autant de défis qui nécessitent de mobiliser les politiques publiques.
Au-delà de cette analyse, je veux remercier le Président RICHERT qui n’a pu malheureusement être parmi nous ce soir, et les conseillers régionaux ici présents, pour le soutien accordé par la Région aux actions initiées tant par la Ville que par la Communauté d’Agglomération de Colmar. Je salue M. André REICHARDT, Sénateur et 1erVice-président de la Région qui représente le Président RICHERT. Je le prie de vouloir bien se faire mon interprète auprès de lui.
Très récemment, il y a 15 jours, nous avons encore vécu un bel exemple de partenariat avec l’inauguration du Centre Europe. Cet équipement a été cofinancé par la collectivité régionale à hauteur de quelque 750 000 €. Merci aussi, au Président de la Région, pour l’appui permettant d’intégrer le projet de «barreau sud» dans le volet «mobilité» du contrat de projets Etat/Région.
Politiques de cohésion sociale et urbaine, bataille pour l’insertion professionnelle, sociale et culturelle des habitants, vous avez effectivement la charge, Monsieur le Président du Conseil Général, de porter des politiques à destination des publics mais aussi des territoires. Des politiques de solidarité, des politiques pour éviter les fractures territoriales. Nous savons pouvoir compter sur la reconnaissance historique de votre rôle de proximité pour nos concitoyens.
La réforme de la géographie des cantons va faire émerger une réalité nouvelle de nos territoires. Je connais toutes vos réticences à ce sujet et je les comprends.
Nos territoires ruraux sont déjà trop souvent éloignés de la dynamique économique des villes moyennes et des métropoles. Ils ne sauraient survivre sans l’action de la puissance publique, principalement celle des Départements, et la présence des services publics. Je crains que la réforme engagée n’aggrave la situation.
La Communauté d’Agglomération de Colmar, elle-même, n’est pas ménagée par le nouveau découpage. Une des communes membres – Sainte-Croix-En-Plaine – ne serait plus rattachée au bassin de vie colmarien ! Ainsi, Sainte-Croix-En-Plaine serait rattachée, dans ce découpage, au canton d’Ensisheim. Ce rattachement est géographiquement et juridiquement incompréhensible. Sainte-Croix-En-Plaine, en effet, fait partie intégrante de la Communauté d’Agglomération de Colmar et du bassin de vie de Colmar. Son rattachement au canton de Colmar Est, permettrait de surcroît de conforter le principe constitutionnel d’égale répartition des populations. De même, la commune d’Ingersheim a souhaité être rattachée au canton de Wintzenheim. Ce rattachement aussi serait d’une logique plus pertinente.
Je sais, M. le Préfet, que vous partagez nos doutes sur la pertinence de ces options. J’espère donc que nous serons entendus, dans l’intérêt même de nos territoires.
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Au-delà de ces propos, merci à vous aussi, Monsieur le Président, ainsi qu’aux conseillers généraux ici présents, pour l’aide apportée par votre collectivité dans le financement des dossiers portés par la Ville et par la Communauté d’Agglomération de Colmar. Nous venons de délibérer sur le contrat de Territoire de vie Colmar, Fecht et Ried pour la période 2014-2019. Nous devons nous satisfaire de la contractualisation arrêtée, avec une forte réduction de l’aide départementale par rapport à ce qu’elle avait été il y a 3-4 ans. Par contre votre aide pour le Centre Europe était pertinente. Je dois aussi remercier le Président Charles BUTTNER, pour l’accord quant à l’inscription du Barreau Sud.
Dans ce paysage institutionnel, la commune reste un point d’ancrage irremplaçable. Je veux saluer ici le Président René DANESI et le remercier pour la mission qu’il exerce à la tête de l’Association des Maires du Haut-Rhin.
Loin des caricatures un peu faciles, je veux dire qu’être élu de terrain, c’est être en prise directe avec la réalité. C’est être à l’écoute de toutes les situations, et parfois les plus douloureuses de nos concitoyens. Ce n’est pas discuter sans fin sur des idéologies, mais c’est être confronté au réel. C’est trouver des solutions concrètes à des problèmes concrets. Je sens cette nécessité de proximité lors de mes permanences. Plus de 1 200 personnes reçues en 2013, ce qui me donne l’occasion d’être un «baromètre» des problèmes exprimés. Je sais que les Maires ici présents, partagent ce propos. Je veux les saluer chaleureusement.
De profonds bouleversements budgétaires ont jalonné le mandat 2008/2014 : réforme fiscale, gel puis diminution des dotations, nouvelle péréquation, situation économique dégradée. Les finances du bloc communal en 2013 en témoignent : une épargne qui s’essouffle et des investissements en baisse la plupart du temps.
Les collectivités doivent résoudre une équation insoluble avec des dépenses en hausse et des recettes en baisse. L’effet ciseau en plein. Il faudra, en plus, prendre en compte les incidences des nouvelles normes et des dépenses contraintes. Le Comité des finances locales a chiffré à 3,9 Milliards d’€, entre 2008 et 2013, les transferts «implicites» comme ceux qui résultent du désengagement de l’Etat dans l’ingénierie publique et l’impact des nouveaux rythmes scolaires, encore contestés par 77 % des communes.
Les communes dans leur large majorité ne méritent pas d’être pointées du doigt. Elles représentent encore plus de 70% de l’investissement public et ne détiennent que 10 % de la dette. Bien sûr, les disparités sont nombreuses dans ce domaine. Mais j’ai eu l’occasion de le dire, il y a un mois, à l’occasion de la présentation par la Fédération des Villes Moyennes, à la presse nationale, des chiffres de l’observatoire des finances et de la fiscalité des villes moyennes :« en 2012, nous étions– je parle des villes moyennes –dans la zone orange, en 2013, la difficulté s’accroît, et en 2014, nous passerons dans le rouge ».
L’impact des dépenses contraintes par la règlementation comme par les besoins des populations, constitue un vrai défi que les communes et les intercommunalités auront à relever dans les années à venir.
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Je viens de parler des intercommunalités. L’occasion pour nous d’évoquer la Communauté d’Agglomération de Colmar et de saluer les nombreux collègues Maires et les Conseillers Communautaires ici présents.
La Communauté d’Agglomération de Colmar, aujourd’hui, c’est 10 ans d’action, de développement, de solidarité. Malgré le contexte que nous connaissons, les finances de la Communauté d’Agglomération de Colmar continuent d’afficher des résultats très favorables, avec entre autres plus de 31 M € d’investissements prévus en 2014 soit plus 10 %, alors que pour 2013 nous étions déjà 20 % supérieurs à 2012. Et cela, avec une structure de financement qui est idéale : plus de 80 % assurés par l’autofinancement et les partenariats, l’emprunt n’excédant pas 20 % du total.
Nous obtenons ces résultats sans augmentation des taux fiscaux intercommunaux. De plus, la Communauté d’Agglomération de Colmar ménage le contribuable puisqu’elle n’a pas instauré de fiscalité additionnelle, à l’inverse de nombreux autres groupements intercommunaux.
J’ai toujours été vigilant avec mes collègues élus, que ce soit à la Ville ou à la Communauté d’Agglomération de Colmar, au fait de ne pas alourdir les charges pesant sur les entreprises. J’en veux pour preuve, la faible évolution de la pression fiscale avec une augmentation mesurée du taux moyen de la Cotisation Foncière des Entreprises de la CAC. Ce taux était respectivement égal à 23,51 %, 23,70 % et 23,82 % pour les années 2011 à 2013, soit une évolution du taux d’à peine 1,3 % en 3 ans.
Par ailleurs et pendant la période d’application de la taxe professionnelle, la CAC était classée parmi les intercommunalités ayant un taux parmi les plus bas de France. A partir de 2010, et même avec l’intégration du taux de Taxe Professionnelle fixé précédemment par le Département du Haut-Rhin, la CAC se trouve encore dans le premier quartile des communautés de France ayant les taux les plus bas.
J’ajoute que notre politique fiscale n’a pas provoqué la création d’un mouvement dit des «pigeons», comme on l’a vécu ailleurs en France. Je parle là sous le contrôle de mes collègues Maires, membres de la CAC.
Enfin, j’observe que la réforme de la taxe professionnelle, en association avec la politique fiscale économique de l’Agglomération, a permis aux redevables de bénéficier d’une diminution de leur impôt économique de l’ordre de 14 % entre 2009 et 2013. Mais cela, n’a pas été sans incidences pour la Communauté d’Agglomération de Colmar.
Ce satisfecit mérite un prolongement plus large dans la réflexion. Face à la nécessité de redresser les comptes publics, le Gouvernement a choisi de privilégier le levier fiscal et non la baisse des dépenses. Ce choix fait fi d’une réalité : le poids des prélèvements obligatoires rend insoutenable toute augmentation de la fiscalité locale.
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Les «bonnets rouges» ne sont pas seulement les Bretons. Ils sont en réalité partout. Pourtant, faire des économies dans la dépense publique, ce n’est pas condamner notre pays à l’austérité. Mais c’est se donner les moyens de financer des priorités avec l’emploi, l’école, la transition énergétique, les investissements d’avenir.
Derrière ces mots, il y a bien un sens : les économies constituent un puissant levier pour avancer. Il ne faut pas les interpréter comme une punition pour solder les erreurs du passé. Pour parvenir à nos fins, notre pays va devoir rompre avec certaines idées anciennes. Trop souvent, nous avons pensé en termes d’oppositions binaires : croissance économique et dynamisme industriel contre protection de l’environnement ; monde de l’entreprise contre puissance publique ; Etat central contre initiatives locales. Ces schémas antagonistes, je les ai toujours trouvés réducteurs. Ce sont aujourd’hui de véritables freins au changement.
Mais pour autant, Mesdames et Messieurs, l’horizon n’est pas noir.« L’espoir luit comme un brin de paille » écrit Verlaine. Cet espoir existe. C’est à nous d’aller le chercher, tels des a conquérants, pour éclairer l’avenir. Car la responsabilité locale s’apparente bien à une conquête.
Depuis plus de 15 ans, nous n’avons pas cessé de favoriser la création de modes solidaires d’association avec les communes de notre bassin de vie. Les résultats sont là : la Communauté d’Agglomération de Colmar bien sûr, mais aussi le Grand Pays de Colmar qui regroupe 97 communes et quelque 205 000 habitants, et l’Eurodistrict Région Freiburg/Centre et Sud Alsace. J’y ajoute le « pôle du Centre Alsace », opérationnel depuis 6 mois.
Colmar a donc ouvert son territoire à 360°. Il y a 20 ans, qui aurait imaginé que notre ville allait parcourir un tel chemin aux côtés des autres communes ? Nous avons, en cela, été fidèles au mot d’André GIDE selon lequel« il est bon de poursuivre sa pensée, pourvu que ce soit en ascension ».
Aujourd’hui, un nouveau cycle de décentralisation s’amorce. Il nous faut encore renforcer les relations entre les territoires. Le trait d’union instauré entre les 2 villes de Colmar et de Sélestat – je salue chaleureusement mon collègue Maire, Marcel Bauer – a déjà servi d’aiguillon pour faire avancer les dossiers communs en Centre Alsace.
Mais avec, en plus, les collègues Maires de Ribeauvillé et de Marckolsheim, nous avons engagé cette étape supplémentaire en constituant le «Pôle Centre Alsace». Il ne s’agit pas d’épaissir le « millefeuille administratif », mais de trouver une dimension plus pertinente pour défendre des projets. Suite aux remontées de chaque territoire, 3 projets essentiels ont été retenus :
1. le développement économique et touristique du territoire du Centre Alsace
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2. le déploiement des différents modes de transport afin de fluidifier les mobilités au sein du Centre Alsace
3. le déploiement de la fibre optique afin de permettre l’accès du numérique sur tout le territoire
Ces projets sont structurants pour l’ensemble du territoire. Ils concernent totalement ce bassin de vie qu’est le Centre Alsace.
Un autre exemple si vous le permettez : dans le domaine du développement durable, il existe des politiques différentes entre les territoires. Il faudrait pourtant exercer la même politique sur le périmètre le plus grand possible, pour pouvoir gagner en efficacité. Cette réflexion est d’autant plus importante que l’élaboration du contrat de projets Etat/Région 2014/2020 est déjà sur rail.
A l’image du concept «Alsace 2030», Monsieur le Président, notre ambition est de favoriser la créativité, d’encourager l’expérience, d’initier la modernité. Nous le ferons, avec nos différences de vues, qui sont humainement légitimes. Chacun a le tempérament que la nature lui a donné ! Sachons alors insuffler le mouvement, par nos projets, nos entreprises, nos réalisations.
A cette hauteur de propos, je veux aussi remercier les 3 collègues Président de SCOT qui abattent un travail considérable. Ils ont, eux, comme fil conducteur la complémentarité entre les territoires urbains et ruraux.
Vous le constatez, Mesdames et Messieurs, agiter un chiffon rouge est certes parfois utile. Je l’ai fait moi-même parfois. Mais sans travail de fond, la mayonnaise ne prend pas. En l’occurrence, elle prend bien, et le «Pôle Centre Alsace» est désormais en ordre de marche.
La justice et la police sont les deux faces de la figure protectrice et tutélaire qui protège notre liberté. Mes chaleureuses salutations s’adressent donc aussi aux forces de police nationale et municipale, ainsi que de la gendarmerie nationale.
Merci au Lieutenant-Colonel Constant CAYLUS, commandant le Groupement de gendarmerie du Haut-Rhin. Merci aussi à Monsieur Alain MARTINEZ, Directeur Départemental de la Sécurité Publique. Et bienvenue à notre nouveau commissaire de police, Monsieur Nicolas GRAYER.
Pour beaucoup de nos concitoyens, l’insécurité a pris une place insidieuse dans la vie quotidienne. Mais il n’y a rien d’inéluctable. Nous devons être bien conscients que le combat contre la délinquance, contre tout ce qui mine notre pacte social, ne peut être gagné que grâce à la méthode, à la persévérance, à l’obstination. Dans une société, tous les comportements ne se valent pas. Que reste-t-il de la République si l’on se met à considérer de la même manière le délinquant et la victime ? De considérer de la même manière, celui qui fait son devoir et celui qui ne le fait pas ? C’est pourquoi, je m’interroge aussi sur l’opportunité d’imposer aux
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forces de l’ordre, depuis le 1erjanvier, un nouveau code de déontologie. La priorité ne devrait-elle pas être donnée à la réalité du terrain, surtout au regard de la délinquance des jeunes en forte progression ?
La réalité de la délinquance, je la regarde en face, sans céder aux polémiques inutiles. Je mesure, avec les autres acteurs de la sécurité, tout ce qui peut être apporté, par exemple, par la vidéoprotection pour combattre cette réalité.
J’entends encore ceux qui crient au scandale ou à l’inefficacité de cette option. Je leur pose simplement la question : si vous étiez vous-même victime d’une agression, seriez-vous dérangé qu’on puisse identifier l’auteur des faits à l’aide d’une caméra ?
Le regard du décideur ne doit pas être voilé par telle ou telle vision doctrinale des problèmes rencontrés sur le terrain. On le sait, la sécurité est redevenue l’une des préoccupations majeures de nos concitoyens.
Les statistiques en matière de délinquance sont très encourageantes pour Colmar : - 7,3 % en 2012 par rapport à 2011. Les chiffres de 2013 devraient illustrer une nouvelle amélioration.
Mais il faut toujours tendre vers le meilleur, n’est-ce-pas ? C’est bien l’objet des réunions que nous organisons à intervalles réguliers, M. le Préfet, M. le Procureur de la République, M. le Directeur Départemental de la Sécurité Publique, M. le Commissaire de police. C’est une méthode de travail qui est porteuse.
Dans un autre domaine, le bénévolat est une immense richesse pour nos communes, pour nos associations. Ce sont des hommes et des femmes qui donnent de leur énergie, de leur temps, de leur générosité au service des autres. C’est la traduction très concrète des valeurs de notre République. Le support des collectivités est bien sûr indispensable. Mais rien ne pourrait se faire sur le terrain, sans l’apport de ces bénévoles. Ceux-ci le démontrent toute l’année. Ils l’ont encore fait, il y a 72 heures, à l’occasion de la nuit de la Saint-Sylvestre.
De nombreux rassemblements de convivialité, une organisation parfaitement maîtrisée sur chaque lieu de rencontre, le souci permanent d’éviter un quelconque débordement : nous ne pouvons que nous en féliciter. C’est là, le privilège d’une cité rayonnante. Nous sommes arrivés à partager une méthode de travail qui fédère, autour d’une vision partagée. Merci à tous.
Pour les serviteurs de la loi,l’impunité de ceux qui bafouent nos règles est aussi décourageante qu’insupportable. Aucune infraction, si légère soit-elle, ne doit être laissée sans réponse. Une réponse adaptée, proportionnée, mais certaine et dissuasive.
Cela suppose que la justice dispose des moyens nécessaires. Cela suppose que l’on donne aux magistrats, confrontés chaque jour aux problèmes majeurs de notre époque, les moyens matériels leur permettant d’assurer les exigences de leur métier. La réforme pénale est en
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cours. Parmi les réserves qu’elle suscite, figure celle concernant la création d’une nouvelle peine, en l’occurrence la «contrainte pénale». On a du mal cependant à voir comment cette nouvelle peine pourrait trouver ses marques, par rapport au sursis avec mise à l’épreuve.
Dans un autre domaine, vous connaissez mon attachement à ce que Colmar reste la capitale judiciaire de notre région. Je constate que la Commission de modernisation de l’Action Publique recommande que les ressorts des Cours d’Appel correspondent exactement aux régions administratives. Cela doit nous rassurer. Mais nous avons aussi constaté que la Cour d’Appel ainsi que le tribunal de grande instance de Colmar ont perdu certaines de leurs compétences au profit de Nancy et de Strasbourg. Il nous faut donc rester vigilants face à cette dérive. Elle prive l’agglomération colmarienne de compétences, mais aussi d’activités économiques en lien avec ces domaines.
Je sais que ces réflexions sont partagées par les nombreux représentants de l’ordre judiciaire ici présents, et que je salue : M. le premier Président de la Cour d’Appel, M. le Procureur Général, M. le Procureur de la République, Madame et Messieurs les Avocats Généraux, les Présidents de Chambre, Mme la Présidente du Tribunal de Grande Instance, Madame le Bâtonnier.
Je veux saluer aussi les Sapeurs-Pompiers, sous l’autorité du Commandant Gilles BRUTILLOT. Ils incarnent des hommes et des femmes porteurs de valeurs fortes, comme la solidarité et le civisme. Nous mesurons bien ce que représente le fait d’être sapeur-pompier aujourd’hui. De multiples évènements mettent en lumière la dangerosité des interventions et les difficultés de tous ordres. Eux aussi étaient sollicités le 31 décembre dernier.
Dans un autre registre, le Gouvernement est en train de décider des moyens de notre défense pour les années à venir. Bien sûr, il n’est pas illégitime de voir la défense prendre sa part dans l’effort de maîtrise des finances publiques. Il serait en revanche dangereux de programmer des réductions drastiques. Les conséquences se feraient dûment sentir dans quelques années.
J’ai dit et répété au Ministre de la Défense, à cet égard, combien la présence du 15/2 à Colmar, sur tous les plans, relève d’une impérieuse nécessité. Le Régiment est un maillon clé dans la chaîne économique et sociale de la ville et de l’agglomération. J’observe par ailleurs avec intérêt la dynamique instaurée entre le 15/2 et le Régiment de Marche du Tchad, depuis 2010, sur le site de l’ancienne base militaire de Colmar-Meyenheim. C’est pourquoi, je veux saluer chaleureusement le Délégué Militaire Départemental et son adjoint, ainsi que les chefs de corps du 15/2 et du Régiment de Marche du Tchad, ainsi que Mme le Commissaire, Lieutenant-Colonel Maryline HARTENSTEIN, Chef de Groupement de soutien de la base de défense de Colmar.
Nous nous interrogeons toutefois sur l’opportunité de l’engagement répété de notre pays en Afrique Noire. Après le Mali et la Libye, c’est la Centrafrique maintenant. La France y intervient seule, ou presque. Quelle est notre visibilité dans ce déploiement de forces ? Nul ne
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