I KO TJOKODI?
15 pages
Français

I KO TJOKODI?

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
15 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

I KO TJOKODI?

Informations

Publié par
Nombre de lectures 113
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

I KO TJOKODI? Qu’est-ce que tu veux, Qu’est-ce que tu dis?
COMPAGNIE DU HASARD
DISTRIBUTION p 5 COMMENT EST NE I KO TJOKODI? p 7
COMMENT S’EST CONSTRUIT I KO TJOKODI ? p 9 - des rencontres                      p 11    - de l s a  l e ib x re p c é ir r c i ul e at n io c n e d s e  s d ar o ti u st l e o s e u t r d e es u i s e e s s     p 13             sur LA PIECE I KO TJOKODI? OU LA VIE REVEE DE RDJI p 15  - le décor, les costumes, les marionettes...  p17  - la musique p 19
LES LIEUX DE DIFFUSION
ARTICLES DE PRESSE CV DE L’EQUIPE COMPAGNIE DU HASARD
 
   
SOMMAIRE
 
   
 
p 21
 p 23           p 25           p 27
 Gogo, Rdji, Emmanuel Faventines,
Avec Christian Kibongui Saminou, Danièle Marty
DISTRIBUTION
5
I KO TJOKODI? a vu le jour grâce à la Région Centre, qui a signé un jumelage avec la Région de Mopti au Mali. Mopti est situé sur le delta du Niger, confluent de nombreuses cultures : peul, bozo, bobo, bambara, touareg, dogon ... Tout près, il y a Bandiagara et le début des 200 kilomètres de la falaise des dogon, peuple qui, depuis le XIIIème siècle vit en autarcie et a développé une cosmogonie fantastique. Bandiagara est aussi la ville natale d’Amadou Hampaté Bâ, une ville de sérénité et de philosophie.
Un très beau rêve a commencé quand, fin 2006, le service de la Coopération Décentralisée de la Région Centre nous a proposé de réfléchir à la mise en place d’un partenariat artistique avec cette région, en nous donnant du temps, puisque ses actions sont conçues sur trois ans. Au départ, il y a l’équipe, il y a le Mali, il y a nos cerveaux qui gambergent, nos imaginations qui débordent. L’équipe, c’est celle qui s’est soudée au moment de la création d’ANIMAUX d’Alain Enjary : Emmanuel Faventines, comédien, Christian Kibongui Saminou, percussionniste - inventeur de sons - compositeur, Michel Druez, décorateur-éclairagiste, Séverine Berthias, accessoiriste, et moi. Nous cherchons le compagnonnage d’un auteur pour un travail qui ira au-delà de la commande, pour une complicité dans l’aventure, dans les exaltations et dans les coups durs. Emmanuel Faventines a fait le TNS en même temps que Juan Cocho, ils sont amis, se croisent régulièrement au sein du Collectif Les Fiévreux. Juan partage son temps entre écriture et jeu. On se voit, ça colle. Nous partons au Mali en décembre 2007, pour jouer, nous présenter, pour échanger, apprendre. De retour, nous sommes d’accord, deux personnes nous ont donné envie de construire ensemble : Rdji, un rappeur de 19 ans, à la curiosité et l’exigence remarquables, et Gogo, une actrice-chanteuse de 14 ans incroyablement douée. Pour le voyage d’avril 2008, Marie Magdeleine Lessana nous rejoint. Elle est psychanalyste et romancière, s’intéresse depuis longtemps à cette région du Mali : le royaume des dogons et Bandiagara où un centre de soins par les plantes a été initié par des italiens de ses amis. Elle nous demande si elle peut être à nos côtés. Flattés, nous acceptons. Elle devient au fil des jours un partenaire important : le regard extérieur constant du spectacle qui impose rigueur et unité, puisqu’à Bandiagara comme en France, je suis souvent en scène et puisque finalement, elle accompagne I KO TJOKODI lors des répétitions en France et puis en tournée. Perrine Coquin, la créatrice des costumes et perruques, nous a rattrapés au mois d’août au Grand Orme. Nous avons travaillé plusieurs fois ensemble (Richard III et ANIMAUX). Elle est une amoureuse de l’Afrique de l’Ouest et ses études aux Beaux Arts de Bourges l’ont amenée récemment à Bamako. Sa force de proposition, son intransigeance et la beauté de son univers complètent notre assemblage. Dix personnes embarquent pour réaliser I KO TJOKODI ? et pour chacune, c’est un engagement de fond, une remise en questions, un plongeon au coeur du mystère. De 14 à 58 ans, à égalité de sexes, de parcours, de couleurs, pour s’adresser à tous et affirmer que l’art est beau et nécessaire et qu’il ne subit pas les frontières.
COMMENT EST NÉ I KO TJOKODI?
7
ns un premier temps, Juan Cocho avait écrit une pièce avec beaucoup de logues, dont le thème principal était la création du monde, avec une smogonie inventée à partir de différentes mythologies. st ce texte écrit pour deux clowns, un garçon et une fille en colère, un intre, une déesse et quelques animaux que nous avons mis en répétition Bandiagara. ous l’avons travaillé durant deux semaines qui ont été magnifiquement ches. A l’issue d’une répétition publique finale au Lycée de Bandiagara, après un mo s e r ex on et apr s avo r reçu les commentaires de quelques élèves, nous avons décidé de changer de cap. D’abord, un constat s’est imposé, le français, même quand il est parlé et très bien parlé, n’est ni la langue maternelle, ni même la langue utilisée couramment à Mopti et dans sa région et donc tout texte un peu complexe devient un obstacle à la réception du spectacle.
Et surtout, 90% des maliens ne parlent pas français... Ensuite, notre envie de parler de l’unicité de l’homme dans sa diversité (expression du professeur du Lycée de Bandiagara), de la nécessité universelle d’une croyance à quelque chose relevant de l’au-delà, s’est révélée inadaptée aux réalités politiques locales. La devise du pays : un peuple, un but, une foi, ... dit clairement les choses : la religion officielle est l’Islam et il est très délicat de s’approcher de ce sujet.
Une nouvelle proposition est née de ce bilan d’étape. Elle est fondée sur nos expériences maliennes et surtout sur les rencontres extra-ordinaires que nous avons eues, avec un jeune homme : Rdji, et avec une jeune fille : Gogo.
COMMENT S’EST CONSTRUIT I KO TJOKODI?
9
Rdji a 19 ans; son père est mort quand il avait 7 ans, sa mère est partie quand il en a eu 12. Il vit aujourd’hui avec sa grand-mère, la maman de son père, qu’il respecte et adore, à Mopti. Après quelques années où sa colère contre une vie injuste s’est exprimée par toutes sortes de petits actes de délinquance, la découverte du rap lui a permis de transformer sa rage en art et en un mouvement de communication avec les autres. Dans son lycée, il est devenu le porte-parole des élèves -très souvent en grève, la situation de l’école au Mali est très mauvaise-, puis a créé un groupe de rap : FANGASSO, qui est vite devenu le groupe le plus important de Mopti. Il compose les textes en bambara et les musiques, et son ami Wilson, des textes en français. Rdji se considère comme un messager, il parle du destin des agriculteurs, des mariages forcés, de la corruption du pouvoir, de la nécessité d’être instruit. Il dit mi-blagueur, mi-sérieux, qu’il sera président du Mali. Nous avons répété deux semaines avec lui à Bandiagara et son intelligence, sa curiosité, sa capacité de travail et de concentration nous ont tous bluffés. Il s’est jeté dans tous les chantiers à corps perdu, en nous faisant confiance absolument. De temps en temps, notre façon de parler ou les problématiques abordées dans le spectacle le choquaient ou l’inquiétaient et alors, tendu et digne, il nous arrêtait pour le dire. C’est UNE BELLE PERSONNE.
Gogo, elle, est une toute jeune fille de 14 ans, elle a un talent d’actrice et de chanteuse, une présence et une détermination hors du commun. Elle vit le plus souvent dans le centre d’accueil des orphelins de Mopti (Ladiya) où sa maman travaille. Elle a déjà une expérience d’actrice et de chanteuse déjà très importante puisque, pratiquement tous les week-ends, la troupe de Ladiya joue, pour dénoncer l’excision, les dangers du sida, ou les trafics d’enfants. Elle a déjà participé à plusieurs biennales (les grandes rencontres nationales artistiques) et a gagné des titres de meilleure chanteuse et actrice. Rdji et Gogo se connaissent bien, ils sont voisins, Rdji a beaucoup fréquenté Ladiya, il y a quelques années.
des re ncontres
11
Quand nous avons quitté Bamako en avril, Christian Kibongui-Saminou (qui vit en France depuis très longtemps mais a choisi de conserver sa nationalité congolaise) devait partir trois jours avant le reste de l’équipe pour assurer des concerts en France avec un autre groupe. Il s’est retrouvé tout seul à l’aéroport et là, un vrai cauchemar a commencé :
- un douanier a décrété que son passeport était falsifié, on le lui a confisqué, on a prévenu la compagnie d’aviation qu’il ne voyagerait pas pour cause de faux papiers et on l’a invité à revenir le lendemain après que son “procès” ait eu lieu. Nous l’avons récupéré hagard, terrifié, certain qu’il serait au mieux envoyé au Congo, au pire mis en prison. Nous sommes une compagnie française, nous avons alerté les services de l’Ambassade de France, et pu utiliser le soutien de la Région Centre, nous l’avons accompagné à l’aéroport le lendemain soir et avons constaté l’humiliation. Tout le personnel ricanait à son passage en l’appelant le congolais. Personne ne s’adressait à lui, à moi non plus d’ailleurs (bien que“chef”de l’équipe, en tant que femme je suis souvent transparente), seul Michel Druez, le directeur technique avait droit à un peu d’égards. Enfin, après des discussions acharnées, et surtout la caution de l’Ambassade de France, l’intervention du commissaire des douanes français qui a donné sa parole quant à l’authenticité de ses papiers, Christian a pu s’envoler et créer la stupéfaction dans l’aéroport.
Depuis que nous sommes rentrés de Bamako, fin avril, nous avons commencé les démarches pour obtenir les visas de RDji et Gogo. C’est une entreprise de longue haleine. Chaque fois qu’un cap est franchi, une nouvelle pièce est exigée, toujours des originaux, signés au Mali bien sûr. Quand on sait qu’un courrier normal met environ un mois et demi pour aller de France à Bamako, ou qu’en service spécial, c’est à peu près 100 euros, cela limite les ambitions... Enfin, ça y est, ils sont là, ils sont heureux, nous travaillons. La rencontre avec Rdji et Gogo, avec cette jeunesse porteuse d’avenir, l’expérimentation concrète de la frontière nord/sud nourrissent I KO TJOKODI?, une partie plus politique d’I KO TJOKODI?. L’autre aspect est celui de l’humour et de l’amour, de la légèreté - physique et mentale , de l’écriture musicale, -de l’amusement et de l’invention.
de s  expérien ces douloureuses sur la libre circulation des artistes et des idées
13
Pour survivre, pour apprendre, pour comprendre, pour travailler, il faut souvent aller voir ailleurs. Du point de vue européen, c’est simple. Du point de vue malien, c’est une angoisse, un traumatisme, un rêve qui a toutes les chances de se transformer en cauchemar. L’obsession et l’obtention du visa prennent des formes clownesques et burlesques dans le spectacle.
Mais rêver d’un visa est déjà un luxe infini, pour la plupart des maliens qui fuient la misère, la seule solution, ce sont les passeurs, les bateaux, Gibraltar, le risque vital pour un avenir sans famine..
Le travail des comédiens, quasiment toujours muet, a trouvé ses sources dans le cinéma du début du XXème siècle : Charlie Chaplin, Buster Keaton ou Laurel et Hardy. Comme eux, nos héros sont aux prises avec les dures réalités, mais luttent, le visage impassible, contre l’adversité. Comme pour eux ausssi, en général, tout finit bien. Le cinéma de Fellini : Juliette des Esprits, par exemple, nous a guidé aussi, entre autres, pour la façon magnifique dont il passe du rêve à la réalité, pour la beauté de ses costumes et décors.
Juan Cocho a écrit certaines séquences de façon très précise avant le début des répétions, d’autres se sont construites en cours de travail, en même temps que les improvisations des comédiens et musiciens sur le plateau. C’est comme ça que nous avons inclus dans le spectacle un film de 4 minutes réalisé par Thomas Gayrard-Maïllis. Il est diffusé pendant la chanson de Rdji écrite quelques semaines après son arrivée en France.
La pièce raconte ce qui se passe dans la tête d’un jeune malien de 19 ans, intelligent, impliqué politiquement, et embarqué dans un processus artistique, en l’occurrence le rap. Ses rêves ou ses cauchemars constituent les séquences du spectacle. Elles sont organisées autour de ses concerts, de son envie de voyager, de retrouver sa mère, et de tous les obstacles qui se lèvent autour de lui.
LA PIÈCE I KO TJOKODI? OU LA VIE RÊVÉE DE RDJI
15
Le décor, les costumes ... L’espace de jeu principal est un tréteau d’environ 4mx3m qui est animé avec des systèmes de trappes. Une autre scène, plus petite, à peine plus de 2mx2m, est elle, installée sur des systèmes pneumatiques. C’est le radeau des voyageurs clandestins en route vers Gibraltar. Le musicien est à vue. Le décor intègre calebasses, pneus, néons, omniprésents au Mali, les lumières utilisent les lianes de chambre à air, des trous dans une calebasse pour créer un espace de jeu propice au rêve. L’esthétique des costumes est très dépouillée. Des perruques sculptées aux couleurs exagérément crues , et quelques éléments : chapeaux, baskets dorées, donnent à chaque tableau une couleur, un style différent. Michel Druez avec les lumières transforme le décor minimaliste pour construire une vision en trois dimensions comme tressée dans la matière. La calebasse devient boule à facettes magique, le rideau de chambres à air une forêt profonde ou les algues de la mer déchainée, l’écran de cinéma un castelet géant pour ombres chinoises humaines et le radeau sur pneumatiques est bien celui de la Méduse.
Les marionnettes : C’est la rencontre à Bamako avec Yaya Coulibaly*, en avril dernier qui nous a donné envie de faire apparaître des marionnettes dans le spectacle. Cet homme merveilleux nous a consacré une grande après-midi et nous a montré beaucoup de ses secrets. Nous ne prétendons pas devenir marionnettistes pour I KO TJOKODI, mais avons envie de donner vie à une seule, très belle marionnette. Dans la nuit de Mopti, tandis que les rêves prennent corps sur les plateaux, elle est présente, installée dans son lit, sur un petit espace de jeu, comme sur pilotis , au fond de scène,. * Yaya Coulibaly est créateur de marionne t es, le plus souvent en bois, me t eur en scène et auteur de spectacles de rue qui tournent dans le monde entier.
le décor, les cos tumes,  les ma rionettes...
17
Le spectacle est sans dialogue et le travail sonore : musiques en live, chansons, sons enregistrés a une place fondamentale. Christian a découvert ses talents de compositeur en mettant en musique l’année dernière plusieurs poèmes écrits par Emmanuel Faventines et une très grande complicité est née entre ces deux-là à cette occasion. Les chansons sont interprétées par Rdji et/ou Gogo et/ou Christian ou encore par tous les acteurs. Rdji apporte sa contribution de rappeur dans deux morceaux. Emmanuel Faventines a composé deux slams. Christian joue des percussions, de la guitare, du hang et d’autres instruments inventés sur certaines séquences. Enfin, une bande-son, créée à partir d’enregistrements de sons réels, de sons d’archives et de sons électroniques, accompagne le déroulement de I KO TJOKODI?. Sur la scène, une sonorisation est installée, pour diffuser et amplifier ce travail sonore.
Christian Kibongui-Saminou a composé l’essentiel de la musique de I KO TJOKODI?.
la musique
19
Avec I KO TJOKODI ?, nous espérons être en mesure de jouer partout, devant tous les publics, aussi bien sur la place d’un village de la brousse malienne, que dans les quartiers “difficiles” des grandes cités françaises, mais aussi évidemment dans les théâtres .  Notre propos est de mettre en évidence les rêves communs des hommes et des femmes, où qu’ils vivent sur notre planète. Ceux qui essaient, tant bien que mal, de faire que leur séjour sur terre ait un sens. Ceux qui ont envie d’apprendre, puis de transmettre. Ceux aussi qui savent qu’ils ne sont pas savants et savent que rire et faire rire est tout à la fois un privilège et une faiblesse. Nous tâcherons de faire rire avec les tribulations de nos personnages.
Nous escomptons que ce spectacle qui mélange les races, les âges, les sexes, les techniques éveille la curiosité et la sympathie dans les quartiers, en France, où il était devenu très improbable de jouer dans la rue. Toutes ces dernières années, nous avons travaillé régulièrement avec des jeunes acteurs amateurs habitant la ZUP de Blois mais nous avions progressivement renoncé à y présenter nos propres créations. Pour I KO DJOKODI ?, la problématique des codes de la représentation s’est posée dès sa conception. Si nous avons su trouver une solution pour atteindre, amuser, émouvoir un public dans des conditions aussi peu sereines que celles que nous avons connues pendant notre première tournée au Mali : pas d’horaire fixe, omniprésence des mobylettes, habitude des commentaires parlés à voix haute, public debout, dispositif en cercle, alors nous devrions être capables de jouer dans les quartiers. En tout cas, nous le ferons. Encore une fois, notre objectif sera celui de la “conquête” d’un nouveau public, qui ne sait pas que le théâtre existe et peut prendre conscience que ce moyen d’expression est à la fois populaire et vivant. En 2009, le spectacle est repris en tournée au Mali, du 15 février au 8 mars dans la région de Mopti : à Bandiagara, Sévaré, Mopti, Bankass... et à Bamako,avec le Centre Culturel Français et l’Ambassade de France. .I KO TJOKODI? est en France à partir de la fin du printemps 2009.
LES LIEUX DE DIFFUSION
21
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents