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INTEGRATED CYCLE OF MOVIES DEBATES AND CONFERENCES AT FEUC 2008-2009 GLOBAL ECONOMY, COMMODIFICATION, AND PUBLIC INTEREST: PERSONS, COMMODITIES, ENVIRONMENT AND TAX HEAVENS (DOC TAGV / FEUC) ----------------------------------------------------------------------------------------------SESSION 8 WORLD ECONOMY, THE AUTONOMY OF NATIONAL POLICIES AND TAX HEAVENS MARCH 25, 2009 ----------------------------------------------------------------------------------------------CONFERENCES: LE CAPITALISME EST-IL CRIMINEL? JEAN DE MAILLARD (Sciences Po, Paris, France) HYPOCRISY AND PARADISES BERNARD BOUZON (Animateur Réseau DFS,ATTAC France) THE ENGINES OF CHAOS: SECRECY JURISDICTIONS AND GLOBAL CRISIS JOHN CHRISTENSEN (Director of Tax Justice Network, UN advisor) COMMENTS: JOSÉ DA SILVA LOPES (former Minister of Finance and former Governor of the Portuguese Central Bank) ANTÓNIO MARTINS (Faculty of Economics, University of Coimbra, FEUC, Coimbra, Portugal)  ---------------------------------------------------------------------------------------------- FEUC Faculty of Economics University of Coimbra COIMBRA PORTUGAL http://www.fe.uc.pt/index_uk.html 
  
INTEGRATED CYCLE OF MOVIES DEBATES AND CONFERENCES AT FEUC 2008-2009 GLOBAL ECONOMY, COMMODIFICATION, AND PUBLIC INTEREST: PERSONS, COMMODITIES, ENVIRONMENT AND TAX HEAVENS (DOC TAGV / FEUC) ----------------------------------------------------------------------------------------------SESSION 8 WORLD ECONOMY, THE AUTONOMY OF NATIONAL POLICIES AND TAX HEAVENS MARCH 25, 2009 ----------------------------------------------------------------------------------------------CONFERENCES: LE CAPITALISME EST-IL CRIMINEL? JEAN DE MAILLARD HYPOCRISY AND PARADISES BERNARD BOUZON THE ENGINES OF CHAOS: SECRECY JURISDICTIONS AND GLOBAL CRISIS JOHN CHRISTENSEN Faculty of Economics University of Coimbra Coimbra Portugal
  
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LE CAPITALISME EST-IL CRIMINEL? JEAN DE MAILLARD (Sciences Po, Paris, France) Fontenelle, un homme de lettres français qui a vécu au XVIIe et au XVIIIe siècle, a dit un jour : « Ne disons pas du mal du diable : c’est peut-être l’homme d’affaires du bon Dieu ».  Je dédis cette pensée pleine d’esprit et de sagesse cachée – que jelivre aussi à leur méditation – à tous ceux qui espèrent pouvoir résoudre les crises du capitalisme par un surcroît de morale. Mon propos ne se situera donc pas, vous l’avez compris, sur le terrain de la morale ou, comme l’on dit plus volontiers en ces temps de modernité tardive, de l’éthique. Laissons le diable et le bon Dieu à leurs propres affaires et contentons-nous d’observer le monde qui nous entoure – et nous emporte dans sa sarabande – avec un regard circonspect et terre-à-terre. D’où le retour à une question que l’actualité met à l’ordre du jour : si on laisse, par hypothèse, la question de l’immoralité individuelle en-dehors des explications sur les dysfonctionnements de l’économie et les scandales qu’ils charrient dans leur sillage, pourquoi y a-t-il de tels dysfonctionnements et comment surviennent-ils ? Je précise que j’entends par dysfonctionnement tous les mécanismes de l’économie et de la finance qui ne correspondent pas aux critères reconnus d’une bonne gouvernance, mais qui néanmoins se perpétuent dans l’ensemble du système sans que les réformes introduites pour les éliminer ne parviennent jamais à des résultats tangibles. Plus particulièrement, vous l’aurez compris, je vise les activités criminelles, frauduleuses, illégales, informelles, parallèles, qui sont constamment dénoncées, parfois combattues, mais jamais éliminées.  Je voudrais présenter deux explications simples, quoique économiquement très incorrectes, sur la manière dont ces dysfonctionnements sont rendus possibles. Ces explications montrent ensemble d’une part qu’ils ne sont pas quelques gouttes d’irrationalité au milieu d’un océan de rationalité, d’autre part qu’il faut interroger d’autres experts que les économistes - dont la faillite est aujourd'hui criante - pour en comprendre au moins les mécanismes. Autrement dit, comme je vais essayer de vous en convaincre, les dysfonctionnements économiques – qui se traduisent en illégalismes de toutes sortes – sont des révélateurs de la société tout entière et c’est un sujet trop sérieux pour le laisser aux seuls économistes qui, d'ailleurs, ne savent jamais quoi en faire. Ce que je vais simplement soutenir, c’est que les distorsions économiques et financières et les
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délinquances qui vont avec, qui peuvent aboutir à des crises telles que celle dans laquelle nous sommes plongés aujourd’hui, ne sont pas, justement, des dysfonctionnements mais une manière de gérer les contradictions de la mondialisation dérégulée.  Le crime est une variable dajustement de léconomie et de la finance  La première explication, me référant à une approche fonctionnaliste de la criminalité, et plus particulièrement de la criminalité organisée, est qu’il existe dans toute configuration sociale un certain nombre de fonctions qui doivent être impérativement remplies : la fonction économique (production-distribution-consommation), le contrôle social, la socialisation, la solidarité, la sécurité en constituent l’essentiel. De deux choses l’une : soit la société est capable de gérer elle-même et de mettre en place les diligences permettant d’assurer la bonne marche de chacune de ces fonctions, soit elle ne peut y parvenir. La théorie fonctionnaliste explique que dans ce cas, la société ayant horreur du vide, d’autres instances que les institutions légales-légitimes prennent en charge la satisfaction des besoins qu’expriment les différentes fonctions sociales que j’ai énumérées. L’Etat est-il incapable d’assurer la sécurité des citoyens ? Les mafias y suppléent, à condition bien sûr de leur faire allégeance et d’en payer le prix. L’expérience montre que, très vite, les Etats trouvent avantage à cette délégation et négocient, plus ou moins discrètement, avec les représentants mafieux pour qu’ils assurent l’ordre public en contrepartie de l’impunité qu’ils leur garantissent quant aux méthodes employées.  Il en va de même en matière économique et financière et la période des trente dernières années a été riche en ce domaine puisque la doctrine de la globalisation, qui s’est répandue comme une traînée de poudre à partir de la fin des années 70, était : dérégulation, déréglementation. Que pensez-vous qu’il arriva ? Ce qui devait arriver ! Quand il n’y a plus de règles, il y en a encore, mais de pires... L’étonnement aujourd’hui est que l’on continue de s’en étonner. Quand les règles de la société légale-légitime ne fonctionnent plus, quand elles se sont évanouies parce que les élites dirigeantes les ont elles-mêmes éliminées, d’autres se mettent en place et il ne faut pas être surpris si la logique de leur déploiement s’écarte de celle que l’on espèrerait dans une société bien ordonnée. Quand deux solutions (ou plus) s’offrent pour régir une situation donnée, il est une règle de principe qui s’applique en toutes circonstances, celle que Gresham avait vue quand deux monnaies se font concurrence : la mauvaise chasse la bonne.  Revenons par conséquent à notre démonstration. Quand les Trente Glorieuses ont pris fin, la nouvelle idéologie qui a triomphé partout dans le monde a imposé de mettre fin à l’encadrement et aux contrôles de l’économie et du système financier. Cela ne s’est pas fait en un jour, bien sûr, et cela ne s’est pas accompli entièrement, j’en conviens. Mais cela ne s’est pas fait tout seul non plus. Les gouvernements ont tous, les uns après les autres, apporté leur contribution, souvent même dans la surenchère. Le meilleur exemple, bien qu’il ne concerne pas un gouvernement ou
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