la compagnie des bêtes I
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la compagnie des bêtes I

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Langue Français

Extrait

olivier o.olivier
dessins & pastels
du 14 mars au 14 mai 2011
vernissage le lundi 14 mars à 19 heures
présentation de « la compagnie des bêtes I »,
de odile massé, illustré par olivier o. olivier, collection la pierre dʼalun
salon ouvert du mardi au vendredi de 14 h à 18 h 30
le samedi de 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 18 h
congés de printemps du 12 au 25 avril
présente
la compagnie des bêtes I
rue de lʼhôtel des monnaies, 81 - 1060 bruxelles - tél. 02 537 65 40 - www.lesalondart.be
En pleine lumière lʼoiseau de nuit ouvre ses ailes, grandes ailes
sous lesquelles il transporte les rêves — et je vois quʼils sont
tous là, hommes et bêtes, et nature en furie, toutes races
confondues dansant sur la mort, je vois des hommes malha-
biles chercher leur place dans ce monde mouvant, chercher à
maintenir des activités humaines au milieu du désastre, et par-
tout, où que je pose mon regard, balbutier, tâtonner dans les
commencements du monde, inventer la cueillette et la chasse
et même la pêche, jouer à des jeux dʼenfants avec une gravité
dangereuse comme si leur vie en dépendait, puisque la vie des
rêves dépend de la gravité des jeux, et je les vois tenter dʼimpo-
ser au monde leurs lois, celles quʼils inventent à mesure que les
rêves avancent, et sʼacharner aussi à dompter leur corps,
dompter les bêtes qui le leur rendent bien, et lʼamour de la
musique, les rituels tant codifiés, je les vois se débattre dans
le désordre des rêves qui tissent le lent avènement de la
conscience; et voici quʼencore et de nouveau les petits hommes
inventent de nouvelles manières dʼappréhender le monde, les
voici courant à quatre pattes parmi les arbres, parmi les bêtes
qui toujours échappent et se reproduisent et guettent le désir
insatiable des hommes pour les piéger, les plagier et de leurre
en leurre les mener en bateau, vers les pôles inexplorés dʼoù
lʼon ne revient jamais semblable, car rien ici nʼest jamais sem-
blable et pourtant toujours ressemble, je les vois sʼefforcer
dʼignorer les tremblements du monde afin de rester en vie, ou
se donner à croire quʼils sont en vie, que tout va bien, et tout ne
va pas si mal car parfois les flots leur obéissent, ou les vents,
ou même les animaux ; et les petits hommes se croient tout-
puissants maintenant, ils pensent quʼils ont conquis le monde,
ils applaudissent et se congratulent; mais il arrive aussi que les
choses se révoltent et que le monde vacille, il arrive que la terre
chavire et se retourne, — et on est là, ils sont tous là, déses-
pérément maladroits, courant de rêve en rêve entre les plumes
de lʼoiseau de nuit, ne sachant que faire de leur humanité sinon
en rire, car il faudrait alors pleurer sur lʼinépuisable naïveté de
cette humanité qui cherche toujours, et encore et encore, à
domestiquer le monde sans comprendre que la réalité nʼest
plus, depuis longtemps déjà, la réalité.
Odile Massé
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