Le berceau des questions
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Description

YVES BOULEGUE Le berceau des questions 1 -Question de corp’s 2 I Un corps auto-organisateur, auto-conservateur, auto reproducteur, fondé sur un code génétique universel : 3 monstruosité au regard de l’antique idée de «corps », qui tire autorité de sa convenance dans la description ordinaire des phénomènes mécaniques à l’échelle macroscopique. Un pareilcorpsne peut pas, dans le cadre de cette contrainte sémantique, obtenir une reconnaissance autonome. Il s’agit d’uncorp’s; totalité s’unifiant par sa propre activité informationnelle, mémorisant ses procédures d’organisation : en réflexibilité concrète à l’égard d’elle-même. Le corp’s se fait tel : son existence n’est pas un fait mais une composition programmée d’opérations, un se-faire fait. Le corp’s perçoit, communique (en lui-même ou avec ses semblables) et se reproduit : cela ne constitue pas un fait de chimie mais, au regard des lois physiques, une incroyable chimérie. Le corp’s fabrique en permanence ses constituants et refait une portée de nouveaux corp’s avec un autre corp’s. Les corp’s (re)font corp’s. L’automathématique organisatrice des systèmes physico-chimiques devient autothématique 4 biologique. Cette autothématique se réfère à un ensemble, génétiquement (les partenaires) et physiologiquement (associés, proies, nourritures), coordonnable et communicant de corp’s, non à des entités physiques séparées.

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Publié le 27 mai 2015
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Langue Français

Extrait

YVES BOULEGUE
Le berceau des questions
1 -Question de corp’s
2
 I
Un corps auto-organisateur, auto-conservateur, auto-
reproducteur, fondé sur un code génétique universel :
3
monstruosité au regard de l’antique idée de «corps », qui tire autorité de sa convenance dans la description ordinaire des phénomènes mécaniques à l’échelle macroscopique. Un pareilcorpsne peut pas, dans le cadre de cette
contrainte sémantique, obtenir une reconnaissance autonome. Il s’agit d’uncorp’s; totalité s’unifiant par sa propre activité
informationnelle, mémorisant ses procédures d’organisation : en réflexibilité concrète à l’égard d’elle-même.
Le corp’s se fait tel : son existence n’est pas un fait mais une composition programmée d’opérations, un se-faire fait. Le corp’s perçoit, communique (en lui-même ou avec ses semblables) et se reproduit : cela ne constitue pas un fait de chimie mais, au regard des lois physiques, une
incroyable chimérie.
Le corp’s fabrique en permanence ses constituants et refait
une portée de nouveaux corp’s avec un autre corp’s. Les
corp’s (re)font corp’s. L’automathématique organisatrice des systèmes physico-chimiques devient autothématique
4
biologique. Cette autothématique se réfère à un ensemble,
génétiquement (les partenaires) et physiologiquement (associés, proies, nourritures), coordonnable et communicant de corp’s, non à des entités physiques
séparées. Les corp’s se font corp’s
dans un réseau inter-constructeur et inter-destructeur : ni
identité permanente, ni individualité substantielle.
5
La thématique sensorielle des adaptations conservatrices et
reproductrices s’affranchit en action attentive dans la
perception-exploration du milieu et la relation au territoire
avec sécrétion de signes. Plus vite que ça ! plus efficace
que ça ! : urgences de la conservation, en relation
dramatique aux autres corp’s, besoins conflictuels de la
reproduction, sont les raisons permanentes des
réfléchissements correcteurs de la sensibilité élémentaire.
Le corp’s cherche, sans cesse, plus dsque ça.
La conscience en action procède de ces transferts,
capitalisés
par le système nerveux, de la codification intrinsèquement corporelle vers la codification extrinsèquement corporelle, à fleur de mouvements, perceptions et messages co-ordonnés : déverrouillage informationnel de l’automatisme physiologique, élargissement de celui-ci, via les transmissions de signaux, à une population, exploitant
un environnement plus complexe.
6
L’action de conscience désigne une perceptivité (prise
d’informations, exploration communiquant et recombinant
des significations) partagée avec les associés, les rivaux,
les ennemis et les proies. Inégalement partagée : tel
[groupe de] corp’s prend un avantage de conscience sur un autre par assimilation et dissémination de signes qu’il réserve dans son
capital d’actions, trompant éventuellement l’autre sur leur
nature. La conscience, trait caractéristique de l’intervention sur l’objet, dissimule au besoin son corp’s sous un corps neutre inactif.
Le centre de rayonnement int(erv)entionnel se situe dans le
besoin bouleversant de renouvellement organique : les
corp’s doivent impérativement conserver et reproduire la classe
7
de corp’s dont ils sont des agents (leur individualité
biologique s’établit en deçà de l’individualité physique) et ne
peuvent le faire qu’en tentative problématique :
communication, association, rivalités, protection, conflits.
Le cerveau,sous-corp’scoordinateur de la perceptivité
interne et externe, est une chimère physico-chimique : le
déclarer « corps », en simple reconnaissance physique,
serait juste une manière têtue d’oublier qu’il s’agit là d’une
reconnaissance culturelle que ce cerveau, se dédoublant,
se donne de lui-même.
La question de base fonctionne dans un sens réciproque,
avec commencement arbitraire : en quoi consistent les
prises de conscience sensibles et les représentations
idéales par rapport aux processus cérébraux ? Que forment
les processus cérébraux par rapport aux interprétations
sensitives immédiates, à leurs prises de conscience, à leur
retravail techno-intellectuel, à leur engagement, du haut en
bas de l’échelle, en communications ?
Que représentent mes simples processus cérébraux dans
le cadre de mon adaptation réfléchie, quand les perceptions
8
immédiates sont des arguments au cours d’une négociation
économique tenue au téléphone entre plusieurs partenaires
manipulant plusieurs langues ? Les situations de conscience se reproduisent et prolifèrent dans d’autres consciences, par raison d’action de
conscience, à travers la communication directe ou indirecte : comment se situent par rapport à cette reproduction intentionnelle les processus cérébraux ? Le problème psychophysiologique se situe moins dans le fait que si je dis à mon bras de se lever il se lève, que dans
le fait que si quelqu’un d’autre dit à mon bras de se lever,
sauf objection il se lève.
9
Les actions et situations de conscience ont pour originalité
non physique de s’impliquer et de s’examiner les unes les
autres (se chercher, se développer, se corriger) : que forment par rapport à elles les processus cérébraux qu’elles semblent chevaucher ? Les prises de conscience s’interprètent, se complexifient en traditions et problèmes autonomes à travers la culture et la communication : en quoi les circuits de neurones, les soutiennent-elles ?
Quels sont les rôles relatifs des neurones et des situations
autonomes de pensée abstraite dans l’élaboration de
machines destinées à reproduire artificiellement des circuits
de neurones ? Qui produit l’autre ? Avant tout il faudra saisir dans l’organisme cette dynamique neuro-signifiante qui combine lesfiringsdes neurones et
leurs transmissions moléculaires ; qui assigne et garantit
infra-sensoriellement leur fonction aux sensations
/signalisations/ mémorisations plus ou moins lucides ; qui
elle-même s’enracine dans un complexe calculateur
intracellulaire et sa main-d’œuvre moléculaire messagère
(producteurs de totalité biologique élémentaire).
1
0
Cet implexe intracellulaire, inventeur et manipulateur de
codes et signaux - et à la périphérie de la cellule d’une
mobilité sensible - se développe dans la différenciation
nerveuse, par laquelle il dirige complémentairement
processus électrochimiques et intentionnalité : c’est cet opérateur commun, hypopsychique, duramen dynamique, qui fait principalement question.
C’est cette permanente agitation signifiante issue de
l’autorégulation du corp’s, qui permet de lier les processus nerveux produisant d’autres processus nerveux d’une part, et les rayons de conscience impliquant d’autres rayons de
conscience d’autre part :
deux séries associées mais irréversiblement différenciées, dont la compatibilité biologique reste assurée par la thématique régulatrice (indifférenciée) selon laquelle
l’organisme total se compose.
Qu’est-ce qui ne marche pas dans la supposition que la
conscience est un trait caractéristique du cerveau,
1
1
explicable causalement par des processus
neurobiologiques sous-jacents ? Le « cerveau » consiste dans le regroupement des modules de contrôle et d’interprétation des significations intra- et
extra-organiques, dont l’intervention, sensible ou
symbolique, sur l’objet d’un besoin qualifie l’action
consciente.
Le complexe cérébral est riche de l’intelligence inconsciente
qui, par l’assimilation d’un objet à ses schèmes d’action et
l’accommodation aux caractères, physiques et sociaux, de l’objet, donne lieu à prise de conscience. La conscience est produite par décentration interventionnelle de l’intelligence
organisatrice incorporée, dans un milieu socialisé : séparée
des procédures de celle-ci le « cerveau » est une fiction.
Le système neurosensoriel concentre la dynamique des
significations régulatrices de l’organisme, qu’il élève à son
moins mauvais degré d’autonomie : il représente
l’organisme lui-même en autocontrôle interne et en
préparation cumulative à l’action sur le milieu. Ce système incorpore une prodigieuse compétence auto-combinatoire (qui dépasse tout savoir scientifique
contemporain dans ce domaine). C’est cette dynamique
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