LE GOÛT RETROUVÉ
2 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

LE GOÛT RETROUVÉ

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
2 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

LE GOÛT RETROUVÉ

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 99
Langue Français

Extrait

L
es amateurs de viande de
bœuf ont parfois du mal
à trouver régulièrement
ce
qu’ils
recherchent.
D’après
certains
producteurs,
une
certaine
confusion
est
entretenue, à dessein, entre les
différentes qualités que sont les
vaches laitières de réforme qui
ont
déjà
produit
des
milliers
d’hectolitres de lait et les races
à viande spécialisées. Déplorant
la mauvaise image de la viande
dans un marché dégradé faisant
l’amalgame
entre
toutes
les
qualités et où la productivité et
la rentabilité priment sur toutes
les
autres
considérations,
la
société d’exploitation agricole de
Coutancie, en collaboration avec
un abattoir de Blois, a décidé de
redonner à la viande ses lettres
de noblesse en proposant aux
gourmets un produit de haute
qualité.
A la suite du
bœuf de Kobé…
Après trois années de recherches
sur
la
manière
de
valoriser
au mieux le bœuf et quelques
voyages
au
Japon,
Charles
Dufraisse
(agriculteur
dans
le Périgord vert) et son frère
Bernard Dufraisse (vétérinaire)
se sont lancés sur un bœuf de
Coutancie. Il s’agit d’un bœuf
élevé avec beaucoup d’attentions
suivant des règles très précises
d’élevage
et
d’alimentation
calquées
sur
les
méthodes
utilisées par les japonais pour
faire le fameux bœuf de Kobé.
Selon des principes très anciens,
de la patience et un raffinement
extrêmedesconditionsd’élevage,
les Japonais produisent le fameux
LE GOÛT RETROUVÉ
Bœuf de Coutancie
Pour ceux qui ont la passion du goût
et de la tradition en matière de viande, le bœuf
de Coutancie issu de techniques ancestrales japonaises
vient répondre à leur besoin.
Le massage
relaxe
les animaux
et assure le
développement
musculaire et
la répartition
des gras de
couverture.
bœuf de Kobé (40000 tonnes par
an) qui donne une viande très
haute en qualité. Elevé dans des
prairies jusqu’à 2 ans et demi,
il est ensuite « fini » avec des
aliments naturels complétés de
bière et massé chaque jour à la
main avec du saké. Le prix de
vente de ce bœuf est très élevé,
de 2000 à 3000 francs le kilo, ce
qui permet aux éleveurs japonais
de ne pas lésiner sur les coûts
de
production,
notamment
la
main-d’œuvre.
La
viande
est
ainsi très persillée, ce qui oblige
à la consommer en carpaccio,
c’est-à-dire
crue
et
découpée
très finement, ou cuite en fondue
chinoise
(trempage
dans
un
bouillon
et
accompagnement
avec des sauces à base de soja).
Le persillé
recherché
Charles Dufraisse a adapté ces
méthodes à des animaux de race
française sélectionnés pour leurs
qualités
originelles.
Il
s’agit
notamment des races Limousine
(80 %) et Blonde d’Aquitaine
(animaux
plus
lourds).
Les
génisses sélectionnées dès leur
plus jeune âge sont élevées dans
les prairies du Limousin pendant
quatre ans et c’est seulement
la
phase
d’engraissement
et
de finition qui est réalisée à
Coutancie
pendant
six
mois
par
la
famille
Dufraisse.
Actuellement,
la
production
est de 15 à 20 animaux par
semaine
et
devrait
atteindre
progressivement 40 à 50.
Pour
réaliser
ce
bœuf
de
Coutancie,
deux
éléments
sont impératifs : l’alimentation
naturelle
et
le
logement
confortable
dans
des
boxes
individuels avec des massages
quotidiens.
Il
s’agit
alors
exclusivement
de
fourrages,
céréales
et
tubercules
naturels, à l’exclusion de tout
produit chimique tels que les
antibiotiques, les hormones et
autres activateurs de croissance.
Autre
particularité,
la
vache
ingère
3
litres
de
bière
par
jour
(l’équivalent
d’un
verre
pour un homme). Donner de
l’alcool aux animaux n’est pas
nouveau : le marc de pomme
plus
alcoolisé
est
souvent
employé
en
Normandie,
tout
comme les ensilages fermentés.
L’effet de la bière sur les bovins
permet une meilleure répartition
des
graisses
dans
la
viande
par
dissolution
de
certaines
cellules (c’est le persillé), ce qui
améliore la saveur de la viande.
De plus, par son amertume et sa
richesse en vitamines (B1 et B2
essentiellement), la bière ouvre
l’appétit de la bête et facilite
CHOIX DE RACES
Spécialistes des viandes de haute qualité à Blois, les établissements
Gourault proposent dans le haut de gamme les races Parthenaise,
Blonde d’Aquitaine et Limousine. Actuellement, il n’y a pas de Salers,
celle-ci étant jugée très goûteuse mais manquant de tendreté par Gérard
Gourault. « C’est une viande pour connaisseurs mais pas pour le
consommateur qui recherche à tout prix la tendreté » (*).
En fait, sous le terme de Salers, on est bien souvent en face de croisés
charolais, ce qui améliore la tendreté. Même chose avec l’Angus, un petit
bœuf d’origine écossais dont la carcasse fait 200 à 220 kg (exclusivité
de Bif-Chanoit). Au-dessus, c’est-à-dire entre 280 et 300 kg, ce sont des
croisés avec un goût peut-être un peu moins caractéristique.
(*) Lire : « L’art de la bonne viande ». Produits et Boissons, mars 1991
134
/ REVUE TECHNIQUE DES HOTELS ET RESTAURANTS / MAI 1991
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents