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Tout se perd. Tout s’oublie. Mais qu’est devenue l’humanité ? J’ai honte de ma génération. Les paroles sont là, mais les actes se font rares. Pourtant je sens cette rage bouillonnant au fond de beaucoup.

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Publié le 09 octobre 2012
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Langue Français

Extrait

Tout se perd. Tout s’oublie. Mais qu’est devenue l’humanité ? J’ai honte de ma génération. Les paroles sont là, mais les actes se font rares. Pourtant je sens cette rage bouillonnant au fond de beaucoup. Il en faudrait peu pour qu’un mouvement de révolte éclose. L’élan manque. Les idées aussi. Je suis outrée de voir à quel point certains se complaisent ou bien semblent se complaire, ce qui est tout aussi grave, dans notre société. J’ai du mal à dire ‘notre’, mais hélas, c’est le cas. Triste destin. J’aimerais ne pas y croire, croire que l’avenir n’est fait que de nos actes, nos choix, notre volonté. Or, j’ai l’oppressant et amer sentiment que tout est tracé. Les dépressions augmentent, les suicides s’accumulent, et le monde s’affole. La jeunesse s’accroche à des slogans, des modes, des tendances. Ils sont à la quête de la ‘norme’. Sans même savoir ce à quoi ils se sont lancé à la poursuite. Fini le temps des rêves et des utopies, aujourd’hui il faut du concret pour s’assurer un ‘bel’ avenir. Et tous ces gens qui se mettent dans des cases, se collent eux-mêmes des étiquettes. Parce qu’il est toujours bon de faire partie d’une masse, et qu’il n’est pas très gai de n’se retrouver qu’avec la solitude. Oublier que nous sommes seuls, voilà le nid de notre hypocrisie. Lamentable satisfaction mensongère envers nous-mêmes. Pauvre apaisement apparent, pour ne surtout pas montrer notre mal au monde. La paix justement, on en a rêvé. Et puis toujours le refoulement de ce qui est humain en nous. Voilà pourquoi nos vieux crèvent avec cette rancœur, cette amertume. Soyons aigris, mais secrètement. Nous sommes au siècle du progrès constant et perpétuel. Or, nous n’avions pas prévu que nous y perdrions notre âme, dans cette foutue course à l’accomplissement et à la perfection. Je n’pense pas que ce soit la Terre que l’humain soit en train de détruire, mais c’est l’humanité toute entière qu’il anéantit à grands coups d’inventions plus polluantes les unes que les autres. La fin est proche. Mais gavons-nous encore un peu de spots publicitaires, croyons encore un peu à ces mensonges virtuels. Que l’illusion est belle, et que la connerie est illimitée. Retournons dans notre cycle d’abrutissement sans fin, au lieu de nous éclairer d’une lueur de vérité.
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