Une erreur d appréciation théologique, le dispensationalisme
14 pages
Français

Une erreur d'appréciation théologique, le dispensationalisme

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
14 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Une erreur d'appréciation théologique: le dispensationalisme Dans cet article, nous allons évoquer un système concurrent de la théologie de l'Alliance, à savoir le dispensationalisme. Si le terme n'évoque plus rien de bien précis dans notre langue moderne, il s'agit néanmoins d'un courant d'interprétation très répandu dans le protestantisme évangélique depuis la seconde moitié du XIXème siècle. Or d'aucuns aura remarqué, à la teneur du titre de ce sujet, que je n’adhère point à cette position, estimant qu'elle ne s'harmonise pas avec la perspective biblique. Aussi je m'efforcerai d'exposer les sept principales objections que l'on peut formuler à son encontre. L'apologie du dispensationalisme classique faite par C. Ryrie, Le dispensationalisme - hier et aujourd’hui (1) m'a servi de fil conducteur à cet effet. Aussi trouverez-vous plusieurs citations de cet ouvrage, ainsi que quelques autres. Que le lecteur prenne note que le thème présent n'a pas été exhaustivement développé et qu'il ne peut donc à lui seul résumer toutes les mises en causes qui ont été faites du système dispensationaliste. Un sujet de controverse Lorsqu'une perspective théologique n'est pas partagée unanimement, il s'ensuit de longues discussions où chacun expose ses arguments face à la défense de l'autre point de vue. C.

Informations

Publié par
Publié le 01 septembre 2013
Nombre de lectures 326
Langue Français

Extrait

Une erreur d'appréciation théologique: le dispensationalisme
Dans cet article, nous allons évoquer un système concurrent de la théologie de l'Alliance, à
savoir le dispensationalisme. Si le terme n'évoque plus rien de bien précis dans notre langue
moderne, il s'agit néanmoins d'un courant d'interprétation très répandu dans le
protestantisme évangélique depuis la seconde moitié du XIXème siècle. Or d'aucuns aura
remarqué, à la teneur du titre de ce sujet, que je n’adhère point à cette position, estimant
qu'elle ne s'harmonise pas avec la perspective biblique. Aussi je m'efforcerai d'exposer les
sept principales objections que l'on peut formuler à son encontre. L'apologie du
dispensationalisme classique faite par C. Ryrie, Le dispensationalisme - hier et aujourd’hui
(1) m'a servi de fil conducteur à cet effet. Aussi trouverez-vous plusieurs citations de cet
ouvrage, ainsi que quelques autres. Que le lecteur prenne note que le thème présent n'a pas
été exhaustivement développé et qu'il ne peut donc à lui seul résumer toutes les mises en
causes qui ont été faites du système dispensationaliste.
Un sujet de controverse
Lorsqu'une perspective théologique n'est pas partagée unanimement, il s'ensuit de
longues discussions où chacun expose ses arguments face à la défense de l'autre point
de vue. C. Ryrie néanmoins s'étonne longuement de ce que les défenseurs de la
Théologie de l'Alliance reprochent à la vision dispensationaliste, notamment de
« détruire l’unité de la Bible ». Voilà bien une accusation grave et solennelle, tout
comme celle de Berkhof: « cette théorie... anéantit l’unité des Écritures avec des
effets désastreux » (2), et aussi celle de Allis: « La Bible cesse d’être un ensemble
cohérent » (3)... Pourtant les commentateurs dispensationalistes adhèrent à la
doctrine de l'inspiration verbale des Écritures et prétendent en faire la lecture la plus
juste, au contraire des théologiens de l'Alliance: « les dispensationalistes affirment
utiliser le principe de l’interprétation littérale de façon systématique dans leur étude
de toute la Bible tandis qu’à leurs yeux, les non-dispensationalistes ne l’appliquent pas
toujours. Ils reconnaissent que ces derniers l’appliquent dans leur interprétation d’une
grande partie des Écritures, mais ils leur reprochent de recourir à l’allégorie et à la
spiritualisation dans l’interprétation des prophéties. En un mot, les dispensationalistes
prétendent se montrer cohérents dans l’emploi de ce principe et reprochent aux
non-dispensationalistes de manquer de cohérence dans leur emploi de ce même
principe. Le dispensationalisme résulte de l’application conséquente du principe
herméneutique fondamental de l’interprétation littérale, normale et claire. À nos
yeux, aucun autre système théologique ne peut en dire autant »(4). Nous donnerons
réponse à cette allégation facile, mais pour commencer il convient d'exposer le
contenu de ce que nous nommons une erreur d'appréciation théologique.
QuQu''esestt-c-ce e quque e llee ddiisspenpenssatatiioonnalaliissmmee ??
C'est un courant d'interprétation qui divise l'histoire biblique du salut en plusieurs
périodes, qui sont nommées dispensations, ou économies. Le dispensationalisme s'est
développé progressivement à partir du XVIIème siècle avec les précurseurs protestants,
Pierre Poiret (L’Économie divine, 1687), John Edwards (A Complete History or Survey
of All the Dispensation, 1699) et Isaac Watts (The Harmony of All the Religions which
God ever Prescribed to Men and all its Dispensations towards them). Puis J.N. Darby
(1800-1882) a systématisé et répandu le schéma dispensationaliste dans les milieux évangéliques. Il établissait un modèle de sept dispensations distinctes:
1ère Dispensation — De l’état paradisiaque au déluge;
2ème Dispensation — Noé;
3ème Dispensation — Abraham;
4ème Dispensation — Israël A. Sous la loi, — B. Sous le sacerdoce, — C. Sous les
rois;
5ème Dispensation — Les Gentils;
6ème Dispensation — L’Esprit;
7ème Dispensation — Le Millénium.
Par la suite, Cyrus Scofield avec sa Bible assortie de commentaires, ayant repris le
schéma de Watts, a contribué grandement à populariser la vision dispensationaliste (5),
au point qu'elle a presque supplanté l'explication théologique de l'Alliance chez les
descendants des Réveils évangéliques. Voici son modèle:
1ère Dispensation — L’homme innocent (Eden);
2ème Dispensation — L’homme sous la Conscience (jusqu'au Déluge);
3ème Dispensation — L’homme détenteur de l’autorité sur la terre (descendance
de Noé);
4ème Dispensation — L’homme sous la Promesse (les patriarches);
5ème Dispensation — L’homme sous la Loi (alliance de la loi);
6ème Dispensation — L’homme sous la Grâce (temps de l’Église, quoique scofield
ne la mentionne pas expressément);
7ème Dispensation — L’homme sous le règne personnel de Christ (millénium et
dernière révolte).
Scofield note: « Chacune de ces dispensations peut être considérée comme une
nouvelle mise à l’épreuve de l’homme naturel, mais chacune se termine par le
jugement, manifestant l’échec complet de l’homme naturel dans chaque dispensation.
Cinq de ces dispensations, ou périodes de temps, sont déjà achevées; nous vivons dans
la sixième, probablement vers sa fin, et nous avons devant nous la septième et
dernière, le millénium ».
Une dispensation donc est estimée être une période spéciale de temps initiée par une
révélation supplémentaire de Dieu, impliquant une responsabilité humaine
supplémentaire (6) d'obéissance et de fidélité et dont le déroulement manifeste la
faillite inexorable de l'homme envers les engagements que Dieu aurait contractés pour
lui. Il s'ensuit donc que face à cet échec – prévu ? - le Tout-Puissant serait dans
l'obligation de manifester sa gloire en décrétant un jugement sur l'infidélité qui mettra
fin à la dispensation en cours. Mais, et on le trouve surtout dans le courant darbyste, il
y a toujours un Reste fidèle, un Résidu qui ne s'est pas corrompu et à cause (ou envers)
qui Dieu inaugure une nouvelle dispensation qui sera elle aussi à son tour vouée à
l'échec, et ainsi jusqu'au jour de la fin de toutes choses ! Le dispensationalisme dépeint
donc une suite de tableaux historiques où l'homme échoue immanquablement dans le
test de sa responsabilité, et où Dieu est seul glorifié au final. Dans cette
vision, l’Éternel en donnant une mission dont il saurait à l'avance qu'elle ne pourrait
être satisfaite, ferait passer la démonstration évidente de sa propre gloire au-dessus de
son dessein de grâce envers sa créature déchue, ce que les dispensationalistes
eux-mêmes revendiquent: « Pour le théologien de l’alliance, bien que la gloire de Dieu
joue un grand rôle dans sa théologie, le dessein de Dieu vise surtout le salut des
hommes. En revanche, pour le dispensationaliste le dessein de Dieu est sa propre gloire
» (7). Il semblerait bien que ceux-ci ignorent que la gloire de Dieu est manifestée au
travers de son dessein salvateur envers le peuple qu'il s'est élu de toute éternité,
comme le dit si bien la confession de foi de Wesminster: « Avant que ne soit posé le fondement du monde, Dieu a choisi en Christ, selon son dessein éternel et immuable,
et selon le conseil secret et le bon plaisir de sa volonté, les êtres humains prédestinés
à la vie et à la gloire éternelle. Il l'a fait par sa seule et pure grâce, par amour, et non
par une considération préalable de leur foi, ou de leurs bonnes actions, ou de leur
persévérance, ou de quelque autre condition ou cause que ce soit; le tout à la louange
de sa grâce glorieuse. Comme Dieu a désigné les élus pour la gloire, il en a aussi, selon
le dessein éternel et très libre de sa volonté, pré-ordonné tous les moyens nécessaires.
C'est ainsi que les élus, déchus en Adam, sont rachetés par le Christ, et appelés
efficacement à la foi en Christ par son Esprit qui agit au temps con

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents