Crowdfunding et bande dessinée - enquête Sandawe
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Crowdfunding et bande dessinée - enquête Sandawe

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Description

Crowdfunding et bande dessinée Le financement participatif de la BD © Sandawe.com, 2014. Contacts : Patrick Pinchart — patrick.pinchart@sandawe.com +32 476 79 18 46 Philippe Bienfait — philippe.bienfait@sandawe.com +32 475 22 90 04 1. Introduction La présente enquête a été réalisée sur un échantillon de 1153 réponses. Les participants ont été recrutés via deux sites : le site de financement participatif de bande dessinée Sandawe.com, via mail direct aux membres, bannering et newsletter; le site d'informations actuabd.com, considéré comme "l'A.F.P. de la bande dessinée", via bannering et newletter. Le but était de mieux connaître le public participant au phénomène du crowdfunding en bande dessinée, et de tenter de cerner ses motivations. Etant donné le mode de recrutement et les spécificités de ces deux sites — totalement dédiés à la bande dessinée —, nous ne prétendons pas à une représentativité par rapport à l'ensemble du paysage du crowdfunding. Parmi les répondants, 67% avaient déjà soutenu un projet de bande dessinée par crowdfunding. Nous utiliserons pour faire référence à ceux-ci la dénomination 1"édinautes" . Pour les 33% d'autres répondants, l'appellation "non-édinautes" sera 2logiquement utilisée ci-dessous. 85% étaient des lecteurs, 7% des auteurs, 4% des professionnels autres que des auteurs (libraires, bibliothécaires, éditeurs, journalistes, etc.

Informations

Publié par
Publié le 21 janvier 2014
Nombre de lectures 183
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait







Crowdfunding et bande dessinée
Le financement participatif de la BD







© Sandawe.com, 2014.


Contacts :
Patrick Pinchart — patrick.pinchart@sandawe.com +32 476 79 18 46
Philippe Bienfait — philippe.bienfait@sandawe.com +32 475 22 90 04

1. Introduction

La présente enquête a été réalisée sur un échantillon de 1153 réponses. Les
participants ont été recrutés via deux sites :
le site de financement participatif de bande dessinée Sandawe.com, via mail direct
aux membres, bannering et newsletter;
le site d'informations actuabd.com, considéré comme "l'A.F.P. de la bande dessinée",
via bannering et newletter.

Le but était de mieux connaître le public participant au phénomène du crowdfunding
en bande dessinée, et de tenter de cerner ses motivations. Etant donné le mode de
recrutement et les spécificités de ces deux sites — totalement dédiés à la bande
dessinée —, nous ne prétendons pas à une représentativité par rapport à l'ensemble
du paysage du crowdfunding.

Parmi les répondants, 67% avaient déjà soutenu un projet de bande dessinée par
crowdfunding. Nous utiliserons pour faire référence à ceux-ci la dénomination
1"édinautes" . Pour les 33% d'autres répondants, l'appellation "non-édinautes" sera
2logiquement utilisée ci-dessous.

85% étaient des lecteurs, 7% des auteurs, 4% des professionnels autres que des
auteurs (libraires, bibliothécaires, éditeurs, journalistes, etc.) et 4% des personnes
sans rapport avec les catégories ci-dessus.

2. Résumé de l'enquête et de ses résultats

2.1 Portrait-robot

Une partie du questionnaire tentait de cerner le portrait-robot des participants aux
sites de crowdfunding de bande dessinée

Sans surprise, il se rapproche du portrait-robot de l'amateur de bande dessinée
moyen tel qu'on peut intuitivement se le représenter.

Majoritairement de sexe masculin, il est dans la vie active (avec une majorité dans la
tranche 35-49 ans) et il possède donc un pouvoir d'achat plus important que les plus
jeunes et les retraités, ce qui lui permet de consacrer une partie de ses ressources à
ce type de loisir. Les Français et les Belges francophones y sont majoritaires, avec
une sur-représentation des participants belges, explicable par l'importance de la
bande dessinée dans la culture de ce pays.

Ce sont principalement des lecteurs de bande dessinée dite "franco-belge", amateurs
de classiques, mais éclectiques : ils sont également ouverts aux comics et aux
mangas dans 1/3 des cas.


1
Néologisme créé en janvier 2010 au moment du lancement du site Sandawe.com pour nommer les
personnes participant à un projet de crowdfunding.
2
Notons une sur-représentation des édinautes par rapport aux proportions du site Sandawe.com, où
30% des membres ont déjà financé un projet. Ce qui dénote une bien plus importante motivation de
leur part à répondre à l'enquête.Ils sont grands collectionneurs, avec des bibliothèques qui dépassent souvent les
1000 titres

En ce qui concerne les différences entre les édinautes et les non-édinautes, elles
sont peu fréquentes. Visiblement, il s'agit d'une même population d'amateurs
avertis, les non-édinautes étant probablement des "édinautes en devenir" — sinon,
comment expliquer leur présence sur des sites de crowdfunding ? Ce sont donc,
déjà, des "investisseurs en bande dessinée" avant même de l'être dans le
crowdfunding. Près de deux tiers des personnes qui n'ont pas encore investi dans un
projet ont d'ailleurs l'intention de le faire prochainement.

2.2 Le processus du crowdfunding

La plupart des édinautes ont financé des projets sur la plate-forme Sandawe — le
contraire eût été étonnant puisque l'enquête s'est déroulée partiellement dans sa
communauté — mais aussi sur Ulule, relativement dynamique dans ce domaine. Plus
rares sont ceux qui l'ont fait sur MyMajorCompany, ou sur KissKissBankBank,
lanterne rouge du classement derrière l'Américain Kickstarter.

S'ils sont venus au crowdfunding, c'est d'abord par curiosité, suite à un article dans
les médias ou un résultat de moteur de recherche. Peu sont arrivés suite aux
conseils d'un initiateur de projet ou un autre édinaute. Et c'est, pour eux, un
phénomène récent car ils ne s'y intéressent que depuis un ou deux ans.

Pourquoi ont-ils mis le doigt dans l'engrenage du crowdfunding? Pour récidiver
"l'effet Grégoire" qui déclencha la vogue pour le crowdfunding en musique grâce à
un immense succès commercial? Non : avant tout pour soutenir des projets qui,
sans eux, ne verraient pas le jour. Et, pour des amateurs de BD comme eux, le fait
de pouvoir suivre en direct les coulisses de la création et de recevoir des éditions
exclusives, est un vrai moteur. Plus que le retour sur investissement, que l'on sait
aléatoire dans les domaines culturels.

Ils assument leur statut d'amateurs avertis et ne se laisseraient pas dicter leurs
choix. S'ils ont franchi le pas du premier investissement, ce n'est pas parce que
l'éditeur a expliqué ses arguments ou que les autres édinautes les ont conseillés,
mais parce qu'ils se sont fiés à leur vision personnelle de la qualité du projet, sur
base des visuels et informations présentés sur le site. Ils ont été mis en confiance,
également, par le contact direct avec l'initiateur du projet et son implication sur le
site ainsi que dans le dialogue avec les édinautes — facteur indispensable, mais non-
suffisant, du succès du financement.

Ils fonctionnent donc au coup de cœur, sans se fixer de budget mensuel ou annuel,
lorsque ces différents facteurs les ont convaincus. Et, s'ils participent ensuite à la
promotion des projets qu'ils ont financés, c'est principalement dans leur
environnement proche, par le bouche-à-oreille et, dans une moindre mesure, les
réseaux sociaux, qu'ils privilégient par rapport aux aides marketing (flyers, affiches,
bandeaux publicitaires...) mis à leur disposition par l'éditeur et les initiateurs de
projets.

2.3 Les motivations des édinautes
C'est d'abord pour faire émerger un projet et, dans une moindre mesure, soutenir un
auteur, que les édinautes investissent. Les contreparties et le retour sur
investissement viennent plus loin dans leurs motivations. Ce sont des amateurs de
BD, pas des financiers.

Parmi ces contreparties, c'est tout ce qui touche à l'album et à ses dérivés (édition
"collector", ex-libris signé et numéroté), ainsi que l'impression de leur nom dans la
liste des remerciements de l'auteur, qui leur plaît le plus.
Ils marquent un profond désintérêt pour la version numérique, certes difficile à caser
dans une bibliothèque de bédéphile (grâce à eux, le livre papier n'est pas mort !),
mais ils ne rechignent pas, en complément à ces contreparties "physiques", sur la
3possibilité d'un retour sur investissement .

S'ils sont des amateurs de BD largement avertis, ils se considèrent avant tout sur les
sites de crowdfunding comme de simples lecteurs, voire des mécènes dont le soutien
permet à un initiateur de faire aboutir son projet. Ils laissent à l'auteur et à l'éditeur
leurs boulots respectifs, sans ressentir le besoin d'intervenir dans ceux-ci.

Deux tiers d'entre eux soutiennent plusieurs projets. Si la majorité ont déjà investi à
ce jour entre 100 € et 500 €, près d'un cinquième a largement dépassé ces sommes,
allant jusqu'à plusieurs millieurs d'euros. Sur Sandawe, le panier moyen est de 350
€.
Ils se mettent cependant une limite par projet. Un tiers ne dépassera pas 50 €
(somme souvent nécessaire pour acquérir une version hors-commerce), mais à
l'opposé 17% n'hésiteront pas à amener plus de 250 €!

2.4 L'avenir du crowdfunding en bande dessinée

Si un peu moins d'un tiers des répondants n'accepteraient de soutenir que des
albums et rien d'autre, les autres sont ouverts à d'autres produits, principalement
dérivés de l'œuvre initiale, comme des figurines, des sérigraphies, des "Art Books".
Des choix qui correspondent probablement à l

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