THÉORIE DE LA DÉCONSTRUCTION DE L OEUVRE D ART
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THÉORIE DE LA DÉCONSTRUCTION DE L'OEUVRE D'ART

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De l'oeuvre d'art déconstruite au système monétaire universel

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Publié le 25 mars 2015
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Langue Français

Extrait

PATRICK ALBERT REICHERT
THÉORIE DE LA DÉCONSTRUCTION DE L’ŒUVRE D’ART de l’œuvre d’art déconstruite au système monétaire universel
2005 - 2015 Texte libre de droits de reproduction Date de divulgation : Janvier 2015
INTRODUCTION
La Théorie de la déconstruction de l’oeuvre d’art construit un nouveau modèle de l’œuvre d’art sur des bases nouvelles à la fois conceptuelles, techniques, morales et plastiques. Conceptuelles car la déconstruction dissocie les deux éléments constitutifs de toute œuvre, visuel et certificat, qui alors agissent symétriquement dans deux espaces distincts et de nature différente. Techniques car les certificats des œuvres déconstruites circulent prioritairement sur des comptes, tandis que les visuels acquièrent la qualité d’ubiquité. Morales car la déconstruction distingue le bien privé du bien public, avec des certificats payants et des visuels gratuits. Plastiques car la déconstruction engendre une nouvelle synthèse des formes. Dans un deuxième temps, avec « l’égalisation » des certificats dans un ensemble infini (ensemble dénombrable de Cantor), la Théorie de la déconstruction de l’œuvre d’art construit un nouveau modèle de système monétaire sur des bases nouvelles : l’humanité, l’universalité, l’immatérialité et la fiduciarité.
La Théorie de la déconstruction de l’œuvre d’art détruit l’ancien modèle de l’œuvre d’art (peinture, photographie, art conceptuel, art numérique, …, tout). Elle détruit aussi l’ancien modèle de système monétaire. Tous deux deviennent caducs.
Construire le nouveau et détruire l’ancien sont les deux faces de la Théorie de la déconstruction de l’œuvre d’art. Pourquoi, comment et quand ? Lisez.
déCONSTRUIRE / DÉCONSTRUIRE / DÉconsTRUIRE
I - DÉCONSTRUIRE L’ŒUVRE D’ART
1. DÉCONSTRUIRE Déconstruire : séparer en éléments constitutifs. La déconstruction est transformation, l’objet déconstruit disparaît et les éléments apparaissent. Mort et renaissance. Lors de la déconstruction de l’eau, par exemple, l’eau disparaît et les éléments apparaissent, hydrogène et oxygène. Là où il y avait un seul objet il y a maintenant deux éléments. Lors de la déconstruction de la monnaie métallique, l’or est séparé des nombres. Une propriété unique est remplacée par une propriété mixte, collective pour l’or, privée pour les billets. Des qualités nouvelles apparaissent. Le concept d’infini, par exemple, est déconstruit par le mathématicien Georg Cantor en dénombrable et continu, un ensemble peut être compté, l’autre non. Les objets que l’on peut déconstruire sont des composites. A l’intérieur du composite les éléments forment un assemblage. Leur relation est celle d’une imbrication, d’une fusion. Celle-ci donne à l’objet ses qualités particulières. Par exemple la propriété de l’un emporte la propriété de l’autre. Dans l’objet déconstruit les éléments sont autonomes, leurs propriétés sont distinctes. Ils évoluent chacun de leur côté et leurs qualités individuelles s’affirment, valeur d’échange des billets, valeur d’usage de l’or. Il y a entre les éléments déconstruits, autonomes, une relation fiduciaire, une relation de confiance. Lorsqu’un élément apparaît, l’autre aussi. Fusionnés ou dissociés, les mêmes éléments sont à l’œuvre dans l’objet composite et dans l’objet déconstruit. Seule la distance entre eux a changé. Et plus rien n’est pareil.
2. UN COMPOSITE NOMMÉ ŒUVRE D’ART À l’origine il y a la peinture. Le geste du peintre produit un élément visuel qui a un effet visuel. Il produit aussi un élément comptable, son rôle est d’indiquer que l’œuvre est unique. Le peintre produit simultanément, d’un seul geste, les deux éléments. Dans une peinture les éléments sont confondus, indémêlables dans la masse de la matière picturale. Peinture, soupe primitive. Les formes du 20° siècle, la photographie, le ready-made, l’art vidéo, l’installation, l’art conceptuel, toutes issues du machinisme, sont elles aussi constituées d’un élément visuel et d’un élément comptable associés. Cependant ce dernier prend la forme d’un certificat papier. (Je parlerai ici uniquement des certificats de création des œuvres émis par leurs auteurs). Son rôle est encore une fois d’indiquer la quantité unique de l’oeuvre. Alors, contrairement à la peinture, les éléments constitutifs de l’œuvre sont distinctement visibles. La soupe s’éclaircit. Manuelle comme la peinture, ou mécanique comme les autre formes, une œuvre d’art est un composite formé d’un élément visuel et d’un élément comptable. La qualité composite de l’œuvre d’art en fait nécessairement un objet mobilier localisé en un lieu unique dans un monde en 3 dimensions. Mais le monde change.
3. DÉCONSTRUIRE L’ŒUVRE D’ART Le monde change et l’œuvre d’art composite n’y est pas adaptée. De nouveaux mondes se dessinent, informatiques, numériques, zéro-dimensionnels et l’œuvre n’y a pas accès. A cause de sa nature double, une œuvre composite, même numérique, ne peut pas voyager dans le réseau Internet ou au travers d’une chaîne de télévision. Seule y voyage la forme amoindrie et sans efficience de l’œuvre, sa reproduction. On ne peut pas déconstruire les œuvres composites. La déconstruction permet cependant de créer une nouvelle sorte d’œuvres d’art dont l’élément visuel est séparé de l’élément comptable, formant 2 propriétés distinctes et autonomes. Dissociés, les éléments peuvent être dématérialisés sous forme d’information, et voyager dans les réseaux numériques. L’information comptable voyage dans le réseau comptable numérique. L’information visuelle voyage dans le réseau visuel, Internet,
télévision et téléphone par exemple. Ainsi, l’œuvre déconstruite et dématérialisée devient une œuvre de masse, et c’est toujours une œuvre d’art. Le certificat déconstruit (50 % de l’œuvre) est une information. Cette information voyage comme écriture comptable sur des comptes en certificats. Du crédit au débit d’un compte, au crédit et débit d’un autre compte, elle traverse l’espace comptable. Le certificat déconstruit devient alors un titre financier, comme tel il est négociable sur une place financière. Il porte le nom de son auteur et émetteur. Son titre est aussi le titre de l’œuvre. Il est émis en quantité déterminée, son nombre est 1. Il est divisible. On peut le diviser par n’importe quel nombre, un million, un milliard et plus, la somme des parties fera toujours 1. Ou bien on peut lui substituer des Unités et par exemple décider qu’en lieu d’un certificat on émet une quantité déterminée d’Unités, un million, un milliard. La division par un grand nombre rend le certificat très accessible et fait de l’œuvre d’art une œuvre de masse. Le certificat est une propriété privée, il incarne la continuité, la valeur d’échange. Il est transformable en papier si besoin est . Le visuel déconstruit (50 % de l’œuvre) est d’abord une information, un fichier numérique par exemple. L’information est conservée et mise à disposition. Elle traverse les médias de masse pour se réaliser et se démultiplier en quantités indéterminées. Elle traverse les médias de masse-écran : l’internet, la chaîne de télévision, les téléphones portables, le cinéma. Comme elle traverse les médias de masse-papier : le journal, le magazine, le poster, la carte postale, le tirage d’imprimante de bureau, le tirage photographique, etc. Les visuels sont alors partout, en tous lieux simultanément. Ubiquité de l’art. Ces visuels apparaissent et disparaissent, tel le Phénix ils meurent et renaissent de leurs cendres numériques. Ils n’ont pas d’échelle, petite carte postale et grand poster. Ils n’ont pas de résolution prédéfinie, anciens et nouveaux écrans. Les visuels incarnent la valeur d’usage, ils sont gratuits hors coûts techniques l’artiste étant payé sur les certificats. Il y a entre les éléments visuels et comptables déconstruits une symétrie. L’élément comptable exprime la continuité, la quantité déterminée, la valeur d’échange, la propriété privée, le prix. L’élément visuel exprime la discontinuité, la quantité indéterminée, la valeur d’usage, la propriété collective, la gratuité. L’un est la représentation de l’autre, son double opposé, en un jeu de miroirs réciproques à l’intérieur de l’oeuvre. Une relation indirecte s’est substituée à une relation directe. Cette relation entre les éléments est une relation fiduciaire. Si les œuvres composites sont comme des monnaies métalliques, les œuvres déconstruites sont comme des monnaies fiduciaires, chacune différente de l’autre. Dans l’œuvre composite ou déconstruite, les mêmes éléments sont à l’œuvre. Assemblés dans le composite ils s’empêchent mutuellement d’accéder à leurs mondes numériques respectifs. Dissociés dans l’œuvre déconstruite, les éléments circulent sous la forme d’un double flux d’informations, beaucoup plus rapidement et massivement.
4. UNE ŒUVRE D’ART DÉCONSTRUITE Imaginons. Alors on peut par exemple découper des éléments visuels dans des pages de magazines, les assembler sur une feuille de papier – combinatoire des formes - mais sans les coller afin de pouvoir les réemployer, puis scanner la composition et ce faisant créer un fichier numérique. Avec Internet et les tablettes tactiles, ces opérations sont facilement numérisables. Des éléments manuels et mécaniques sont mis en œuvre. La déconstruction induit une synthèse des formes, peinture, ready-made, photographie, installation, art vidéo, art conceptuel. Une synthèse esthétique.
5. L’ANTITHÈSE EST LE MOTEUR Une œuvre d’art est unique. Cependant il est des quantités insaisissables, sporadiques et fluctuantes, ce sont les quantités issues de l’industrie. Veut-on encore des cartes postales ? On en retire. A-t-on encore besoin de bassines ? On continue d’en fabriquer. Cette magie
fonctionne toujours sur un même principe : information/fabrication/résultat. L’information est par exemple le négatif du photographe servant à tirer les photographies, ou le moule servant à fabriquer les bassines. La fabrication est par exemple le bain employé par le photographe, ou l’injection de plastique pour réaliser des bassines. Les résultats, ce sont les tirages photographiques ou les bassines. Cette industrie entre dans l’œuvre dès le 14° siècle avec la gravure, puis au 20° siècle avec le ready-made, la photographie, l’art vidéo, l’art conceptuel. Avec l’industrie entre aussi dans l’œuvre la possibilité de sa division comptable et de sa démultiplication visuelle. Une gravure est tirée à quelques dizaines ou centaines d’exemplaires, une photographie à quelques unités. Un ready-made, une installation peuvent être réalisés en plusieurs exemplaires. Pour une gravure tirée à 10 exemplaires, par exemple, chaque exemplaire est numéroté 1/10, 2/10, etc. Chaque tirage est une fraction comptable et la somme des fractions est égale à 1. Si ces fractions valent moins que s’il n’y avait qu’un tirage, elles sont néanmoins des œuvres à part entière. Magie de la fragmentation, magie de l’industrie. Une nouvelle dimension apparaît avec les œuvres intégrant l’information en leur sein comme l’art vidéo ou l’art conceptuel de Sol Lewitt. Ici apparaît une autre forme de la démultiplication : la fluctuation visuelle. Le visuel est ou n’est pas réalisé, le film est projeté ou pas, la peinture de Sol Lewitt est réalisée ou pas. Avec l’information, le visuel devient jetable. La peinture murale de Sol Lewitt est faite, défaite pour son déplacement, et refaite ailleurs. Merveilleux Sol Lewitt, il invente la peinture jetable (l’œuvre ne l’est pas). La fluctuation de ces visuels varie entre 0 et 1. 0 lorsque le visuel n’est pas réalisé, 1 lorsqu’il est réalisé. La déconstruction supprime les limites de la fragmentation comptable qui était de quelques dizaines ou centaines d’exemplaires. La fragmentation du certificat est alors sans limites, un million, un milliard. La déconstruction supprime aussi la limitation à 1 de la fluctuation visuelle. Il n’y a alors plus de limite à la fluctuation visuelle, n’importe quel nombre de visuels sont réalisables en même temps. Ne nous y trompons pas, une œuvre déconstruite est bien une œuvre d’art, avec des certificats autonomes en quantités déterminées, et des visuels autonomes en quantités indéterminées. L’œuvre déconstruite assimile entièrement l’équation des quantités industrielles.
6. L’HYPER-ŒUVRE D’ART La déconstruction autorise une possibilité nouvelle. Des œuvres déconstruites, y compris d’auteurs différents, peuvent être reliées, réunies, mises en réseau à l’intérieur d’une structure théorique. Les certificats des divers auteurs portent alors un même nom collectif et ont une valeur identique. Les certificats sont unifiés, et font lien. Cependant les visuels portent les noms de leurs auteurs respectifs. L’hyper-œuvre d’art concilie l’individu avec le groupe, le local et le global, ce qui sépare et ce qui relie. Une œuvre d’art pourrait-elle représenter le monde, exprimer sa complexité, rendre compte de son unification ? En tant que structure collective, ouverte et infinie, l’hyper-œuvre d’art le pourrait. Compte-tenu de sa construction fiduciaire, dénombrable/continue (Cantor), dénombrable pour les certificats et continue pour les visuels, l’hyper-œuvre d’art pourrait jouer le rôle de système monétaire universel, monnaie de référence, monnaie intermédiaire.
7. LIBERTÉ , ÉGALITÉ , FRATERNITÉ La Liberté est dans la conquête de nouveaux territoires pour l’œuvre d’art. L’Égalité est dans la gratuité des visuels pour tous. La Fraternité est dans le nom et la valeur identiques des certificats à l’intérieur de l’hyper-œuvre d’art.
II - LA NOUVELLE RENAISSANCE
1 – L’OBJECTIF La confusion des valeurs d’usage et d’échange à l’intérieur de l’œuvre d’art a des conséquences. L’appropriation privée des œuvres détruit la valeur d’usage pour l’ensemble de l’humanité. Et l’appropriation publique détruit la valeur d’échange en retirant l’œuvre du marché. Ainsi 100 % d’une des valeurs est systématiquement anéantie. Le chaos est dans l’œuvre d’art. L’injustice est dans l’œuvre d’art. L’objectif est de créer une nouvelle sorte d’œuvres dont les 2 valeurs seront intégralement sauvegardées. La fusion des valeurs (usage/échange), des éléments (sensoriels/quantitatifs), et des composantes (visuel/certificat) en un seul objet fait de l’œuvre un agrégat soumis à la loi des 4 dimensions. Et l’art numérique n’est pas autre, car son certificat n’est pas numérique mais en papier. Ainsi l’œuvre d’art n’a aucune place dans le double-circuit dématérialisé contemporain. Ni dans le circuit sensoriel (Internet, télévision…), ni dans le circuit quantitatif (comptes en monnaies, en actions…). La libération des valeurs permettra la dématérialisation de l’œuvre d’art en ses 2 parties. Alors les œuvres ne circulerons plus par la poste, à vélo ou en avion, mais à la vitesse de la Lumière à travers l’espace zéro-dimensionnel de l’information. La Renaissance (1500) a assuré la transition de l’oeuvre depuis les Biens-Immeubles (peintures pariétales, fresques) vers les Biens-Meubles-Corporels (tableau transportable). Cette période s’est continuée jusqu’à aujourd’hui (ready-made, art numérique...). La nouvelle oeuvre assurera la transition vers les Biens-Meubles-Incorporels (information dans les circuits sensoriel/quantitatif). Ce sera une Nouvelle Renaissance et la clôture de l’ancienne.
2 – LE MOYEN La libération des valeurs d’échange et d’usage passe par leur déconstruction, leur séparation. La valeur d’usage (élément sensoriel, visuel) devient un bien public. Et la valeur d’échange (élément quantitatif, certificat) devient un bien privé. Une peinture existe par elle-même, et une œuvre numérique grâce à un simple appareil. L’œuvre déconstruite existe par la volonté de l’Homme. Il en a la responsabilité avant, pendant et après sa création. La volonté de l’Homme garanti la durabilité du lien entre les éléments dissociés et contradictoires de l’œuvre. Ainsi les valeurs sont sauvegardées pour toujours. La monnaie fiduciaire est un bon exemple de déconstruction réussie. Les 2 éléments (or + nombres) sont déparés ; les 2 valeurs, l’usage et l’échange, aussi. Cela permet, entre autre, aux nombres de circuler sur des comptes (écriture comptable au débit/crédit) et pas nécessairement sur du papier (pièce comptable). La séparation des valeurs permet la dématérialisation complète de l’œuvre d’art, avec en particulier la création d’un certificat numérique (certificat sur compte). Les œuvres non-déconstruites ne peuvent pas être dématérialisées car, étant associées, l’information sensorielle et quantitative devraient circuler dans le même canal, ce qui n’est pas possible. Etant séparées par la déconstruction, les 2 informations circulent dans 2 canaux différents à travers l’espace sensoriel et quantitatif dématérialisé.
3 – L’EXIGENCE La déconstruction ne s’applique pas aux œuvres existantes, elles partiraient immédiatement en fumée. La déconstruction se décide en amont de la création d’une œuvre. Alors, une fois cette décision prise, se fait jour l’exigence d’une synthèse esthétique. La déconstruction est un dépassement, elle exige une synthèse des formes (peinture, photographie, art vidéo, numérique, ready-made…). Pour cette raison les œuvres actuelles ne peuvent pas être déconstruites : elles ne remplissent pas la condition de synthèse. Et puis, si une œuvre était déconstructible, elle le serait déjà… Pour ma part j’ai choisi de découper des formes dans des pages de magazines (ready-made). Je les ai ensuite assemblées manuellement mais sans les coller pour pouvoir les réemployer (manualité de la peinture). J’ai ensuite effectué un scanner pour créer un fichier numérique (art numérique). Le résultat est visible sur écran et/ou papier (installation, photographie).
4 – L’INNOVATION 1. Si l’Homme est au cœur de l’œuvre déconstruite, c’est aussi la première œuvre de dimension industrielle car elle évolue dans le double réseau. Des machines sont nécessaires pour la mise à disposition de l’élément visuel (Internet par exemple). Des machines sont aussi nécessaires pour gérer des certificats sur comptes. Les acteurs classiques du marché, galeries et maisons de ventes aux enchères physiques, ne savent pas comment faire avec les œuvres déconstruites, ils sont des artisans. Un industriel de l’information saura. 2. La déconstruction permet la création de nano-œuvres d’art. Un nombre dissocié (certificat) se divise facilement, par exemple par 1 milliard. Ce sont les Unités. 3. La déconstruction transforme le visuel ; il y en a pléthore. Le visuel peut traverser Internet, la télévision, le téléphone, le magazine, la carte postale, le journal… Les visuels de l’œuvre déconstruite sont de forme reproduction et ces reproductions, jetables, sont en même temps les originaux. Pourquoi ? Lorsqu’il n’y a pas d’éléments visuels attachés directement au certificat, même pas un fichier numérique, alors les visuels sont en même temps originaux et reproductions. Ubiquité de l’Art. 4. La déconstruction change la donne juridique. Toute reproduction (Internet, télévision, magazine…) est habituellement l’expression d’un droit patrimonial (droit de reproduction), même lorsque celle-ci est cédée gratuitement comme c’est souvent le cas sur Internet. Les visuels de l’œuvre déconstruite ne sont pas l’expression d’un droit patrimonial mais du simple droit de créer. En conséquence de quoi l’auteur ne percevra aucun droit de reproduction. 5. En brisant l’unité de l’œuvre, la déconstruction brise l’unité de l’espace et de la temporalité de l’œuvre. L’œuvre était en un lieu, l’œuvre déconstruite sera partout. Le temps de l’œuvre était unique, il sera multiple. Ubiquité. 6. La déconstruction invente le droit de représentation pour l’œuvre d’art (droit de présenter l’œuvre au public) pour une exposition par exemple. L’usage privé du visuel est gratuit pour les 7 milliards d’individus que nous sommes, mais l’usage public est payant et soumis à autorisation. L’œuvre déconstruite inverse le paradigme actuel et écrit un droit nouveau. 7. La déconstruction amène l’œuvre sur un territoire où elle n’a jamais été : le double circuit dématérialisé, sensoriel et quantitatif. C’est une véritable migration de l’œuvre. L’œuvre crée aussi un lien entre ces 2 circuits, lien qui aujourd’hui n’est pas tangible. 8. La déconstruction est une fiduciarisation. Celle-ci permet de créer quelque chose qui n’a aucune valeur, qui est en-dehors de la valeur, comme en-dehors du monde. C’est l’or pour la monnaie, et l’information visuelle pour l’œuvre déconstruite. Les visuels ou l’or n’ont pas de valeur car celle-ci est transférée dans les certificats ou billets, et la valeur ne peut pas exister 2
fois. La fiduciarisation est comme un jeu de miroirs réciproques entre 2 valeurs antagoniques. L’une est l’image de l’autre. Ce jeu était latent dans l’œuvre non-déconstruite.
La déconstruction permet de créer des œuvres déconstruites simples, je viens d’en parler. Elle permet aussi d’imaginer une structure qui pourrait contenir une infinité d’œuvres d’art déconstruites. J’appellerais cette architecture une Hyper-Œuvre d’Art. Ce serait un système Dénombrable/Continu (Cantor), dénombrable pour les certificats, continu pour les visuels. Cantor nous a invité à « imaginer » une quantité infinie. Dans cette structure les visuels porteraient les noms individuels de leurs différents auteurs, cependant les certificats auraient un nom commun. Les certificats correspondraient tous à une unité identique et auraient tous la même valeur.
5 – L’HYPOTHESE Les œuvres d’art sont comme des monnaies. Il y a 3 sortes d’œuvres : les anciennes, de la Renaissance à aujourd’hui, catégorie des biens-meubles-corporels. Celles du milieu, les œuvres déconstruites simples, catégorie des biens-meubles-incorporels. Celles du futur, l’hyper-œuvre d’art. Les anciennes sont comparables à des monnaies métalliques. Celles du milieu à des monnaies fiduciaires. Celles du futur forment un système. Les anciennes ont 2 inconvénients, elles portent avec elles leur poids en visuel, et elle sont chacune sa propre monnaie. Alors elles sont comme des millions de monnaies métalliques différentes. Celles du milieu suppriment un inconvénient car elles sont fiduciaires. Elles sont par contre toutes comme des monnaies fiduciaires différentes. Celles du futur sont fiduciaires et forment un système. Elles remplissent toutes les conditions d’un véritable système monétaire pour le XXI° siècle.
III - ART ET INTERNET
UN SOUVENIR Souvenons-nous, nous avons renoncé. Nous avons renoncé à l’universalité de nos œuvres, l’appropriation privée lui est antinomique. Nous avons aussi renoncé à la liberté de l’échange commercial, l’appropriation publique l’anéantit. Le couplage visuel/certificat à l’intérieur de l’œuvre se fait au détriment de l’un des éléments, de l’une des valeurs, usage ou échange. Un aspect de l’œuvre est toujours perdu. Le préjudice alterné est la loi qui régit l’œuvre d’art conventionnelle dans l’espace physique, de la peinture à l’art conceptuel et numérique. Ainsi est la condition humaine et notre condition de plasticiens, au moins depuis l’invention de l’œuvre comme bien-meuble-corporel en 1500. Nous avons renoncé, mais nous nous en souvenons.
UNE POSSIBILITÉ Internet est la porte d’accès à l’espace zéro-dimensionnel. Contrairement à l’espace physique unidirectionnel, l’espace dématérialisé est d’emblée déconstruit, double, découplé, bidirectionnel. Il y a l’espace sensoriel des visuels et son antagonique, l’espace quantitatif des comptes. Pour la première fois dans l’histoire de l’art, chaque élément de l’œuvre, visuel/certificat, circulera dans son propre espace. Alors s’en sera fini du préjudice, du mal nécessaire et du renoncement. Pacifiés, les antagonismes coexisterons. La gratuité du visuel et le prix du certificat. Le bien public et le bien privé. L’universalité de l’usage et la liberté de l’échange. Les quantités indéterminées et les quantités déterminées. Pour la première fois l’œuvre sera à 100 % de son potentiel, libre, pacifiée, indestructible. L’infini est à portée de main. Comme une cerise sur le gâteau, la déconstruction invente l’œuvre comme bien-meuble-incorporel avec les avantages de la dématérialisation complète, y compris du certificat : la vitesse de circulation, l’ubiquité de l’œuvre et zéro frais de transport/stockage/assurance/tiers de confiance.
UNE HORREUR 2004/5 est selon moi la date de naissance d’un Internet conséquent et mondialisé. Depuis nous avons le choix de créer des œuvres conventionnelles ou déconstruites, le choix entre la fatalité et la liberté, entre le préjudice et l’intégrité, entre la finitude et l’infinité. Renoncer est maintenant une faute, car un mal qui n’est plus nécessaire est un mal absolu. Ainsi lentement depuis cette date le chaos s’infiltre dans l’œuvre tel un poison. Alors l’œuvre conventionnelle, jadis amie aimée et aimante, prend le goût du dégoût. Alors l’instrument d’émancipation devient l’instrument de notre oppression. 2004/5 marque le début de la fin de l’œuvre comme bien-meuble-corporel. C’est la fin de l’empire inventé par nos pères en 1500. Rendons hommage à ses fondateurs Léonard de Vinci, Raphael, Michel-Ange, et à leurs fils glorieux Marcel Duchamp et Sol Lewitt. Ils sont morts. Avec William Turner pleurons «La Chute de Carthage» (1817). Ainsi se terminent les empires, dans le chaos, à la merci d’un changement de contexte. En 2004/5 j’ai fait mon choix. J’ai choisi l’œuvre déconstruite. Ce choix est irréversible.
UNE ATTENTE L’espace dématérialisé est double, et l’œuvre déconstruite aussi. La place de marché adaptée sera nécessairement déconstruite, double, découplée. Imaginons cette Place de Marché Déconstruite qui n’existe pas encore. Le public pourra consulter gratuitement les visuels, et ce qu’il verra sera l’œuvre, pas sa copie. Il pourra aussi prendre connaissance des certificats offerts à l’achat/vente, et consulter la courbe d’évolution de leur prix. D’un simple clic il pourra acheter/vendre des certificats, et pourra consulter son compte en certificats. L’œuvre toute entière tiendra sur son Smartphone, et le visuel, et le certificat. Voudra-t-il un tirage papier au format de son choix, son photographe le lui fera. Le rôle de la Place de Marché Déconstruite est de rendre tout cela possible. Elle est nécessaire pour que l’œuvre puisse expérimenter l’espace zéro-dimensionnel, pour enfin échapper à la fatalité qui frappe l’œuvre conventionnelle depuis des siècles, pour surtout échapper à la mort, au chaos et à la destruction qui menacent l’œuvre conventionnelle depuis 2004/5. Depuis 2004/5, date de création de mes 900 œuvres déconstruites, je suis en grève de la création de toute nouvelle œuvre déconstruite. Oui, je proteste. Je cesserai ma grève lorsqu’il y aura une Place de Marché Déconstruite.
IV - QUEL ART ET QUELLE MONNAIE POUR LA NOUVELLE CIVILISATION DÉMATÉRIALISÉE ?
Patiemment l’humanité construit une nouvelle civilisation. Dans cette civilisation, les biens dématérialisés excéderont les biens physiques. Ce sont les droits d’auteurs, droits industriels, droits divers, banques de données, titres financiers… Nous tous y travaillons dans nos divers secteurs d’activités techniques, scientifiques, médicales, informatiques… La Nouvelle Civilisation Dématérialisée existera réellement lorsqu’il y aura des œuvres dématérialisées et une monnaie dématérialisée. Or, ni les certificats-papier de nos œuvres, ni l’or de nos monnaies ne sont dématérialisés. Une nouvelle approche est nécessaire.
A l’avenir l’Art sera amené à avoir une place plus importante dans la société. L’expansion actuelle de l’Art ? Les derniers feux d’une civilisation en train de s’écrouler. La pathétique chasse au trophée, de la part des états et des individus, c’est terminé. Le prix du visuel (50 % de l’œuvre) sera le même pour tous : gratuit. Comment est-il possible que le visuel d’une œuvre soit une infinité ? Lorsqu’il n’y a pas d’original, toutes les reproductions sont des originaux. La déconstruction, en séparant le visuel et le certificat, rend cela possible. Ce qu’on pourra acheter, le certificat (50 % de l’œuvre), une pure abstraction, simple quantité sur un compte, un nombre. Avec la démultiplication visuelle infinie à travers les médias de masse, et la fragmentation du certificat (1 milliard d’unités ?), l’œuvre irriguera toute la société. Le média unique, média d’élite, monarchique, devient média de masse démocratique. Alors il n’y a plus de trophée à chasser, mais une œuvre à partager. On ne pourra plus confisquer, ni l’universalité, ni la liquidité de l’œuvre. L’œuvre conventionnelle, si étriquée, n’a pas de place dans la Nouvelle Cité Dématérialisée…après le 1789 de la déconstruction.
Finalement l’œuvre conventionnelle est rassurante. Elle nous donne cette stupide sécurité des choses dont on sait où elles se trouvent. Fracturée en 2, l’œuvre déconstruite porte en elle la déchirure des choses et des êtres chassés du Paradis. Tels Adam et Eve, séparés dans le même espace. Que devient un titre financier-papier quelconque lorsqu’il est dématérialisé ? Il circule sur un compte. Il en va de même avec le certificat déconstruit. Quel est cet espace ? Cet espace n’est nulle part et partout à la fois, il est avant tout attaché à l’individu, à beaucoup d’individus lorsque le certificat est très divisible. Et où est le visuel déconstruit ? Dématérialisé, il apparait n’importe où, n’importe quand, au travers des médias de masse écran et papier. Partout et toujours. Ils ont pris le visage de l’horreur, pour certains, le certificat et le visuel devenus respectivement titre financier et simple reproduction. Forme apocalyptique, la déconstruction ne fait que révéler ce qui était déjà, et c’est ca l’horreur qu’on ne voudrait pas voir. La déconstruction appelle à la responsabilité. Si on ne sait pas où est l’œuvre, on ne sait pas non plus, à priori, qu’elle est l’œuvre. D’un titre financier, le certificat, on ne verra que le rendement. Et dans les pages d’un magazine, rien ne distinguera le visuel de l’œuvre d’une autre reproduction. Alors l’œuvre déconstruite fait appel à notre responsabilité. C’est à chacun de savoir ce qui relève du divertissement, de l’information, du commentaire, du document, et ce qui relève d’une œuvre. (Je rappelle que la reproduction est l’œuvre, car il n’y a pas d’autre visuel original ailleurs ; il n’y a rien avec le certificat). La Nouvelle Cité Dématérialisée est une cité de la responsabilité et de la confiance en l’individu.
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